Mes amis,
Qui que vous soyez et où que vous soyez, permettez-moi, devant le terrible assassinat de vos douze compatriotes de «Charlie-Hebdo», de vous présenter mes condoléances, particulièrement, à leurs familles, parents et amis.
Ce matin, (8 janvier), durant la Sainte Messe, je ne cessais de penser à ces malheureuses victimes, à leurs proches, et à vous tous, ainsi qu’à mes si nombreux amis et connaissances, que j’ai connus, lors de mes nombreux séjours et voyages, dans votre pays, voulus et organisés par l’Église de France, afin de répandre le message de Notre-Dame de Soufanieh de Damas, un message d’amour, d’unité et de paix.
J’essaie de suivre, à la télévision française, les multiples réactions provoquées, à tous les niveaux. Je les comprends, parfaitement. Mais, je prie de tout cœur, et j’invite les fidèles de Damas et de Syrie à prier pour que vos «responsables» politiques aient, enfin, l’intelligence et l’honnêteté de stopper, pour de bon, leurs aventures criminelles et guerrières, en Syrie, pour vous en épargner les terribles retombées, à une plus vaste échelle, que ce qui s’est passé à «Charlie-Hebdo».
Mes amis,
Certains d’entre vous savent qu’il m’est arrivé d’écrire de nombreuses lettres, tant personnelles qu’ouvertes, à nombre de vos responsables politiques et religieux, (lettre à François Hollande, à Alain Juppé, etc.). Mais ce n’est que peine perdue. Pourtant, ces lettres étaient loin d’être feutrées. Je n’y manquais pas de les prévenir, depuis de longues années, qu’infailliblement, un jour ou l’autre, la violence, qu’ils ont déchaînée, dans le monde arabe, et depuis près de quatre ans, en Syrie, –en y envoyant des centaines de milliers de combattants, soi-disant «Jihadistes», de 83 pays, dont des pays européens– leur retombera, d’une façon ou d’une autre, sur la tête. Je crains que «Charlie-Hebdo» n’en soit que le prélude. N’oubliez pas votre fameux dicton : «Qui sème le vent, récolte la tempête !» Puisse cette tempête n’être pas une tornade…
Mes amis,
Je sais que la plupart d’entre vous n’y sont pour rien, et que vous trimez comme quatre, comme vous dites, pour vous en sortir. De plus, noyés comme vous l’êtes par les médias dominants faux et mensongers, vous finissez, toujours, par confier à vos dirigeants, sans le savoir, le soin de conduire la France, tôt ou tard, au fond du gouffre.
Laissez-moi, donc, le soin aussi de vous faire savoir, très brièvement, que, selon les Nations Unies, la moitié de la population syrienne, qui est de l’ordre de 24.000.000 d’habitants, est sur les routes, soit, à l’intérieur du pays, soit, ailleurs, sur terre, voire, sur mer ! Or, aujourd’hui, il fait à Damas -2 degrés, à Maaloula, -8 degrés.Imaginez, donc, un moment, les 33.000.000 de personnes, qui représentent la moitié de la population française, sur les routes de France et du monde.Quant aux tués, en Syrie, ils sont de l’ordre, toujours, selon les Nations Unies, de 300.000 morts. Beau et valeureux bilan à incruster, sur les blasons d’or de vos présidents, Sarkozy et Hollande !
Mes amis,
Cela vous évoque-t-il quelque chose ?
Cela vous invite-t-il à faire quelque chose ?
Cela vous incite-t-il à interpeller vos «irresponsables» évêques, devenus, hélas, depuis des décades, rien moins que des momies ?
Et Jésus-Christ, dans tout cela, vous dit-il, encore, quelque chose ?
Amis de France, Où que vous soyez et quels que vous soyez, je vous transmets, sincèrement, ma compassion et mon espoir.
Pr. Elias Zahlaoui, Eglise Notre-Dame de Damas Koussour, Damas, le 10/01/2015.