Réajustement des attitudes


Une Europe sécularisée, athée, qui a oublié ses racines, a démontré qu’elle ne protégera PAS les libertés individuelles de ses citoyens. — Jim Shea


Par James Howard Kunstler – Le 3 mars 2025 – Source Clusterfuck Nation

Voyons si vous pouvez comprendre : Keir Starmer déclare que le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord veut « envoyer des troupes et des avions » en Ukraine afin de diriger une « coalition des volontaires » (OTAN) contre la Russie. On dirait que le Premier ministre britannique organise des séances de spiritisme au 10 Downing Street pour canaliser les esprits des anciens dirigeants européens qui ont lancé des chasses à l’ours vouées à l’échec dans l’immense et mystérieux Orient eurasien. (Qui vous vient à l’esprit ?)

Pourquoi l’Europe est-elle si avide de guerre ? Après avoir servi de parc d’attractions touristique pendant plus de quatre-vingts ans, à se languir dans leurs cafés, peut-être ont-ils oublié ce qu’est la guerre. Le New York Times rapporte : Ursula von der Leyen a déclaré que l’Union européenne renforcerait l’Ukraine par une aide économique et militaire, dans le but d’en faire « un porc-épic en acier indigeste pour les envahisseurs potentiels ». Cela nécessite que vous tombiez dans le piège de l’idée fausse selon laquelle la Russie cherche à envahir l’Europe occidentale. Remarquez à quel point l’UE agit comme le Parti démocrate américain, en projetant ses propres fantasmes hostiles sur ses adversaires.

De plus, comme notre Parti démocrate, l’Europe sombre dans l’oubli. L’éthique animant les partis au pouvoir en Allemagne et en France est de punir leurs propres citoyens par la censure, la tyrannie et le parrainage d’une invasion étrangère visant à démolir la culture européenne. Leurs magiciens de l’économie font basculer le continent dans le Moyen Âge, dans un marigot mondial de paysans vaincus mangeant des insectes. Je prédis hardiment que des personnages comme Starmer, von der Leyen et Friedrich Merz seront balayés du pouvoir par des foules en colère avant Noël prochain.

En attendant, l’Europe s’est rendue ridicule. Elle n’a pas le courage de faire quoi que ce soit à propos de l’Ukraine ou de la Russie. L’armée britannique compte 74 296 soldats en service actif, soit un nombre comparable à celui de l’Algérie. La production pétrolière britannique en mer du Nord a diminué d’environ 73 % depuis 2000. L’Allemagne produit environ 23 000 barils par jour, ce qui suffit à satisfaire 2 % de sa demande intérieure de pétrole. Quoi qu’il en soit, il y a exactement un an, le chancelier Olaf Scholz déclarait : « Il n’y aura pas de troupes au sol, pas de soldats sur le sol ukrainien envoyés par des pays européens ou des États de l’OTAN. » Alors, qui se moque de qui ?

Les circonstances poussent les États-Unis et la Russie à former une alliance par nécessité. L’objectif immédiat est de mettre fin à la guerre insensée provoquée par les administrations précédentes, pas Trump (ni l’UE), remontant à George W. Bush, qui a encouragé à plusieurs reprises les « révolutions colorées » (changement de régime) en Ukraine afin de l’entraîner dans l’OTAN, plaçant ainsi une base avancée hostile sur le « perron » de la Russie. L’idée de tous les néoconservateurs les plus férocement délirants a toujours été de détruire la Russie afin de s’emparer de ses ressources pétrolières et minérales.

Ce projet n’a jamais abouti car, après une décennie de chaos post-soviétique, M. Poutine a remis de l’ordre dans son pays, l’a transformé en ce qui était autrefois la définition d’une nation européenne normale et – ironiquement, même pour la littérature russe – en a fait un bastion pour défendre la civilisation occidentale alors que les autres nations d’Europe lançaient leur campagne de suicide collectif. L’histoire est toujours bien filoute et l’air du temps est son consigliere.

M. Trump et ses acolytes semblent reconnaître l’évidence : l’Ukraine est exactement ce que signifie son nom dans sa racine slave, « Украина » (Ukraina) : frontière, zone frontalière, périphérie, banlieue. L’Ukraine est à la périphérie de la Russie. Surtout, elle se trouve géopolitiquement dans la sphère d’influence de la Russie, de la même manière que le Mexique se trouve dans la nôtre, avec des implications similaires pour la défense nationale, comme le prévoit explicitement notre doctrine Monroe. L’Ukraine étant principalement une plaine, elle a historiquement servi de paillasson aux invasions de la Russie. Vous comprendrez donc pourquoi la Russie n’était pas à l’aise à l’idée que l’OTAN s’y installe, surtout à l’ère des drones et des missiles.

Alors que l’Europe patauge impuissante et se détruit, l’Amérique et la Russie sont motivées pour éviter d’être entraînées dans une guerre mondiale inutile à propos de l’Ukraine. M. Zelensky n’est qu’un artefact anachronique des révolutions colorées qui ont finalement abouti à « Joe Biden », lui-même à l’avant-garde d’une opération colossale de recherche de profit dans ce pays en déconfiture. Si l’on sait déjà beaucoup de choses sur la façon dont cela a fonctionné, il reste encore beaucoup à découvrir, notamment le degré de trahison réelle que cela a impliqué. Les proches de « Joe Biden » iront en prison pour cela, ou pire.

Je me risquerais également à prédire que V. Zelenskyy sera bientôt démis de ses fonctions par ses propres généraux. L’Ukraine retrouvera son statut de longue date de pays frontalier ne présentant aucun danger pour le reste du monde. L’Amérique et la Russie seront prêtes à défendre ce qui reste de la civilisation occidentale contre la Chine ambitieuse. Et que Dieu aide l’Europe si ses dirigeants nationaux déments recommencent à se battre entre eux comme ils l’ont fait pendant deux mille ans avant 1945, faisant à nouveau de la région une boucherie.

M. Trump a raison d’éviter de se laisser entraîner là-dedans. Nous avons suffisamment de problèmes à régler pour réparer les dommages que nous nous sommes causés au cours des trente dernières années. La bonne nouvelle, c’est que nous commençons à y parvenir.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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