Au-delà des conséquences


Je ne sais pas pourquoi les Démocrates ont perdu. Je ne comprends pas… Les prix ont baissé, l’économie va bien. Je ne sais pas pourquoi ils ont voté contre elle, contre le parti. – William Shatner (Capitaine Kirk)


Par James Howard Kunstler – Le 18 Novembre 2024 – Source Clusterfuck Nation

Walter Isaacson, ancien chef de l’Institut Aspen et Michael Sandel, professeur de philosophie de Harvard

Si l’on résume tout ce que le Parti démocrate, psychopathe et tordu, a fait au cours des huit dernières années alors qu’il conduisait le pays dans le fossé, on constate qu’il s’agit d’un grand simulacre. Quoi qu’il dise, le parti savait que ce n’était pas le cas. Quoi qu’ils aient fait, ils ont prétendu que c’était l’autre camp qui le faisait. Ils ont menti abondamment, sciemment et sans cesse, et maintenant ils font semblant de faire leur examen de conscience dans un grand étalage public de prétendue humilité, alors qu’ils attendent l’heure des comptes tant redoutée.

Exemple : l’interview sur PBS entre l’ancien chef de l’Institut Aspen, Walter Isaacson, et le professeur de philosophie de Harvard, Michael Sandel, « pour donner un sens à la présidence de Donald Trump ». Écoutez-les radoter sur « la dignité du travail », « la condescendance des spécialistes » et « les disparités de revenus ». Vous savez que c’était bien pire que cela : la censure, les chasses aux sorcières, le FBI gestapiste, une guerre stupide pour l’argent, le fascisme médical, la frontière grande ouverte, les bousculades idéologiques autour de la race et du sexe, les émeutes parrainées par l’État, la guerre juridique détruisant de manière programmée des vies, des carrières, des réputations, et l’utilisation abusive des médias d’information (y compris PBS) pour mentir à propos de tout cela. Ces deux connards pusillanimes, qui font semblant d’être gentils, sont les têtes d’affiche d’une politique malade.

Et dans les coulisses, dans les suites des grandes agences, dans les salons des facultés de l’enseignement supérieur, dans les réunions Zoom de tant d’ONG crypto-gouvernementales, et surtout dans les salles de conférence des grands médias, les cris d’anxiété et de désespoir signalent la fin capitale de quelque chose : la punition de l’Amérique par une bande de snobs vicieux et criminels. L’ensemble des insultes mérite à lui seul une raclée de classe mondiale. Ils le savent, et ils savent qu’ils vont l’avoir, et il sera satisfaisant de les voir se dénoncer les uns les autres à l’approche du jugement.

Mais même si tout cela se déroule et que la justice revient sur la scène, Trump et sa compagnie sont confrontés à l’énorme tâche de remettre de l’ordre dans la maison de notre nation. Le bilan est une catastrophe, nous sommes en faillite fonctionnelle, et « Joe Biden » a été occupé à détruire la valeur de notre argent dans la tentative futile de contourner tout cela. Toutes les statistiques économiques présentées au profit de Mme Harris lors des élections sont fausses. Quelque chose est en train de se produire, qui est trop important pour être arrêté, et qui se traduira par une inflation ruineuse et une dépression économique, voire une combinaison des deux. Cela conduira certainement à des réarrangements épiques dans la vie quotidienne. J’en donnerai quelques exemples.

Les habitants de ce pays ont été privés d’objectif et de sens dans une économie organisée autour d’entreprises géantes et à de grandes distances de l’endroit où vous vivez. Nous appeler « consommateurs » nous dégrade. Nous sommes des citoyens qui avont des devoirs, des responsabilités et des obligations les uns envers les autres. Nous sommes des acteurs économiques qui peuvent faire des choix et prendre des risques, et non des unités passives à exploiter. Les citoyens doivent jouer un rôle économique dans leur localité : employeur des voisins, producteur de biens et de services utiles, jusqu’aux fidèles serviteurs de quelque chose et de quelqu’un.

Les monopoles et les chaînes de magasins ont tué les villes américaines et toutes les relations complexes qui y existaient et qui fournissaient un but, un sens et des moyens de subsistance aux habitants dans un riche écosystème de production et de services. C’est maintenant au tour des monopoles et des chaînes de magasins de décliner et de mourir – et ils le feront dans le cours des choses, mais il serait stupide d’essayer de les soutenir. Laissons-les disparaître et laissons les gens reconstruire leurs réseaux de fabrication et d’exécution au niveau local. C’est déjà le cas.

Les centres commerciaux géants qui sont apparus dans les années 1970 sont déjà morts, et il n’y a pas eu de campagne officielle pour les sauver, ni d’obsèques officielles. Cela s’est passé tranquillement en arrière-plan. Les centres commerciaux étaient un pur produit de la combinaison de ménages de la génération du baby-boom et de l’automobilisme heureux. Cela prend fin maintenant. Ce qui a remplacé les centres commerciaux, étrangement, c’est le nouveau modèle de la nation des vide-greniers. Ce modèle continuera à évoluer et à se développer, et à s’intégrer dans ce qui se passera ensuite – qui ne sera pas le nirvana du robot A-I et des loisirs sans fin, mais plutôt une ère de tribulation. Vous pouvez le constater tout autour de vous. Tant de choses ne fonctionnent plus. La médecine. L’école. La tâche de les réorganiser est monumentale. Elle engendrera beaucoup de frictions et de difficultés.

Les gens ont également besoin d’un rôle social dans leur communauté : chef de famille, mère, mentor, fonctionnaire, gardien, héros local. Vous avez besoin d’un endroit dans ce monde pour jouer ces rôles, à l’échelle appropriée, et ce doit être un endroit digne de votre affection. Trop d’endroits aux États-Unis ne remplissent pas ces conditions. Ils sont laids, tentaculaires, chaotiques et grotesques. Le modèle de développement suburbain est un fiasco de longue date, l’anti-communauté, et l’investissement psychologique du MAGA dans ce modèle est malheureusement une erreur – bien qu’il soit cohérent avec la psychologie des investissements précédents (coûts irrécupérables).

Nous devons réparer tout cela et c’est une autre tâche monumentale. Je m’oppose à l’idée selon laquelle nous devrions simplement oublier les villes détruites et en construire de nouvelles quelque part dans le hard-pan. Tout d’abord, nos villes existent là où elles sont parce qu’elles occupent des sites géographiques importants : des rivières, des ports, un nœud ferroviaire. Deuxièmement, le capital (l’argent) ne sera pas disponible pour construire ces utopies de science-fiction au milieu de nulle part. Nous l’avons déjà gaspillé en révolutions colorées, en escroqueries et en chambres d’hôtel quatre étoiles pour les gangs vénézuéliens. Oublions tout cela. Réalisez simplement que ce qu’il nous reste – Detroit, Bangor, Memphis, Spokane et des milliers de petites villes – est ce avec quoi nous devons travailler, et préparez-vous à en faire de meilleurs endroits.

Si le Parti démocrate n’était pas devenu complètement fou pendant une décennie, ses nombreux crânes d’œuf comme Walter Isaacson et Michael Sandel auraient travaillé sur ces transformations socio-économiques majeures au lieu de nous punir avec des drag-queens, des guerres inutiles et des punitions marxiennes. Je ne sais pas si Trump et compagnie pourront s’attaquer aux transformations que ce nouveau pouls de l’histoire appelle. L’initiative DOGE d’Elon et Vivek est au moins un bon début pour redéfinir la façon dont nous nous gouvernons. Mais il faudra bien plus que cela pour répondre à ce que les circonstances exigent de nous.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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