Un mandat d’une autre nature


Par James Howard Kunstler – Le 15 aout 2022 – Source kunstler.com

Bruce Reinhart

Il devrait être assez évident que le raid du FBI à Mar-a-Lago était une tentative de saisir des preuves susceptibles d’être utilisées dans le procès civil de l’ancien président Donald Trump devant le tribunal fédéral de district du sud de la Floride contre Hillary Clinton et les défendeurs associés au sein et en dehors du gouvernement pour l’opération de diffamation et de racket connue sous le nom de RussiaGate – ET dans toute procédure pénale future qui pourrait découler des enquêtes du Congrès à venir contre les fonctionnaires passés et présents du DOJ et du FBI. L’idée est d’enfermer tous ces documents dans un conflit juridique sur la déclassification, afin qu’ils ne puissent être utilisés dans aucune procédure.

Au cours du week-end, le journaliste indépendant Paul Sperry a rapporté qu’un grand nombre des agents du FBI impliqués dans la descente de police à Mar-a-Lago sont également visés par l’enquête du conseiller spécial John Durham sur les origines du RussiaGate. Certains d’entre eux ont-ils déjà été traînés devant des grands jurys ? Nous ne le savons pas. Mais, avec la descente à Mar-a-Lago, il semble que l’appareil répressif du gouvernement fédéral cherche à supprimer les preuves de sa propre entreprise criminelle.

L’objectif parallèle du raid était de trouver – ou peut-être de mettre en place – des documents qui pourraient être utilisés dans le cadre d’un plan visant à disqualifier M. Trump pour qu’il ne puisse plus se présenter aux élections. Le procès-spectacle du 6 janvier devant le Congrès n’a pas réussi à galvaniser l’attention du pays, et a peut-être échoué dans sa tentative de trouver des motifs pour un renvoi au pénal contre l’ancien président qui le mettrait hors-jeu. Et maintenant, ceci.

Les querelles juridiques importantes qui découlent de la descente à Mar-a-Lago peuvent se transformer en une crise constitutionnelle que les médias captifs peuvent utiliser comme un écran de fumée pour détourner l’attention du public de toute manigance électorale en vue des élections de novembre. Au moins, cela permettra d’écarter tous les autres problèmes à l’approche des élections de mi-mandat. Est-ce un mauvais calcul ?

Le choix de s’adresser au magistrat fédéral Bruce Reinhart pour le mandat de Mar-a-Lago semble brutal et désespéré. Il y a seulement quelques semaines, il présidait le procès Trump contre Clinton. Comment cela a-t-il pu arriver, étant donné le rôle de M. Reinhart dans la défense des associés de Jeffrey Epstein – dont beaucoup sont liés à Clinton – dans l’affaire de trafic sexuel de 2007 ? Et seulement après l’acte spectaculairement bizarre de passer de l’équipe de l’accusation fédérale à l’équipe de défense d’Epstein. Sans parler de la série de déclarations publiques de M. Reinhart dénonçant M. Trump. Il y a vingt-cinq autres magistrats qui ont les mêmes fonctions dans le district sud de la Floride, pourquoi le choisir ?

Tout cela ressemble à un effort systématique d’obstruction à la justice de la part du ministère américain de la Justice. Ils l’ont fait de manière constante depuis 2016 dans toutes les affaires concernant M. Trump, et c’est une grande raison pour laquelle le pays est en train de s’effondrer vicieusement. Ce n’est qu’une continuation de la même trahison séditieuse qui s’est déroulée avec James Comey publiant son mémo d’interview classifié concernant M. Trump dans le New York Times, par l’intermédiaire de son ami avocat de l’Université de Columbia, Daniel Richman ; et l’enquête Mueller malhonnête qui s’en est suivie et que la fuite a provoquée ; et l’opération Crossfire Hurricane menée par Peter Strzok, Andrew McCabe et Rod Rosenstein ; et le piège illégal et la poursuite du conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn ; et les fausses déclarations en série à la cour FISA ; et les manœuvres illégales coordonnées dans l’impeachment #1 entre le représentant Adam Schiff, l’ICIG Michael Atkinson, le Conseil de sécurité nationale et l’agent de la CIA Eric Ciaramella qui se fait passer pour un « lanceur d’alerte » ; et plus récemment, les méfaits autour du projet d’enlèvement de Gretchen Witmer monté de toutes pièces par le FBI ; et le rôle du FBI dans la transformation des manifestations électorales du 6 janvier 2020 en émeute, au Capitole.

L’ancien président Trump n’est pas sans ressources ni recours dans tout cela. Bien que les médias ne le suivent pas, le procès Trump contre Clinton se poursuit, et il pourrait ne pas se passer aussi bien pour Mme Clinton et ses amis. Les critiques et les doutes concernant le conseiller spécial John Durham mis à part pour un moment, il faut se rendre compte que les preuves présentées lors du procès de Michael Sussman, avocat du DNC, en mars, ont fermement établi que la campagne d’Hillary Clinton, le DNC, le cabinet d’avocats Perkins Coie et divers entrepreneurs privés ont créé le récit de la collusion russe qui a évolué vers les crimes du RussiaGate du FBI/DOJ. Il ne sera pas difficile de prouver les intentions de ces parties dans tout cela, à savoir chasser M. Trump du pouvoir ou le mettre hors d’état de nuire dans le processus. Pensez-vous que M. Trump ne peut pas faire valoir ce point de vue contre ses antagonistes ? Cette affaire n’est pas jugée dans le si souple tribunal fédéral de district de DC. Un jury de Floride peut voir exactement ce qui s’est passé.

Supposons également que M. Trump et ses assistants aient été assez scrupuleux dans la collecte de preuves documentaires sur ces manigances au cours des années où elles ont eu lieu. M. Trump a effectivement ordonné la déclassification et l’expurgation de rames de documents pertinents avant de quitter ses fonctions. Pensez-vous que la Cour suprême ne se prononcera pas sur les querelles à leur sujet avec diligence ? L’effronterie (et la stupidité flagrante) de l’Attorney General Merrick Garland est en pleine démonstration. En signant l’ordre de perquisition de Mar-a-Lago, M. Garland a signé l’arrêt de mort de sa propre réputation et de sa carrière.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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