Par Moon of Alabama – Le 11 mai 2017
Le dépôt de déchets nucléaire de Hanford, dans l’État de Washington, est considéré comme le site le plus pollué des États-Unis. Il est formé en partie par les ruines de PUREX, une installation d’extraction de plutonium, à partir d’uranium, qui a été utilisée pour fabriquer les armes nucléaires de la Seconde guerre mondiale et pendant toute la Guerre froide. L’extraction du plutonium à partir de combustible d’uranium est un procédé chimique qui entraîne des déchets agressifs et hautement radioactifs.
Mardi, un incident s’est produit sur le site. Un trou dans la terre est apparu, au-dessus d’un ancien tunnel ferroviaire rempli de matériel radioactif. Les travailleurs comblent maintenant ce trou à l’aide de cinquante camions remplis de déchets. Les fonctionnaires affirment qu’aucune libération de produits chimiques ou radioactifs n’a eu lieu.
L’ancien tunnel ferroviaire a été utilisé pour stocker des machines radioactives et des cuves de carburant :
Les wagons chargés d’équipements contaminés ont été reconduits dans le tunnel par un engin conduit à distance et laissés là-bas, la porte étant au final fermée hermétiquement.
Les niveaux de rayonnement des déchets stockés là-bas seraient mortels pour un humain en moins d’une heure, selon Heart of America Northwest, un groupe de surveillance du site d’Hanford, basé à Seattle.
Le tunnel a été utilisé de 1960 à 1965. En 1964, le tunnel PUREX a été rallongé et renforcé.
Le tunnel original offre peu de protection :
Le tunnel ferroviaire a été construit en 1956 en bois, béton et acier, surmonté de 8 pieds de terre. Il mesurait 360 pieds de long (110 mètres).
Des ingénieurs compétents ont construit ce tunnel.
Pourtant, il est probable que les problèmes de ces tunnels augmenteront avec le temps. Ils ont un besoin immédiat d’attention. Malheureusement, tout le monde n’est pas d’accord :
Le ministère de l’Énergie a reçu l’année dernière l’autorisation de retarder l’évacuation des déchets des tunnels jusqu’en 2042. Les déchets étaient supposés avoir disparu d’ici 2024.
Voici la liste des différentes charges (1, 2, 3) que transportent les wagons des tunnels. Certains d’entre eux rayonnent jusqu’à 500 rem par heure.
Les doses supérieures à 100 rems, reçues sur une courte période de temps, sont susceptibles de provoquer un syndrome de rayonnement aigu (ARS), qui peut entraîner la mort en quelques semaines s’il n’est pas traité.
Des doses beaucoup plus faibles, reçues sur de plus longues périodes, augmenteront considérablement le risque de cancer.
Les tunnels et les machines radioactives ne sont pas le seul problème imminent à Hanford. Le site contient également 200 millions de litres de déchets radioactifs stockés dans 177 récipients bétonnés, à double paroi. Certains de ces réservoirs, construits sous terre il y a 40 ans, laissent fuiter des produits chimiques agressifs et radioactifs.
Tant que les déchets restent en place sur le site de Hanford, le danger immédiat est seulement grave pour les communautés voisines. Mais un grand incendie ou une catastrophe naturelle pourrait projeter des particules hautement radioactives sur de très grandes zones.
Des dizaines de milliards de dollars ont été consacrés à la recherche et aux installations pilotes pour traiter les déchets radioactifs et les encapsuler dans du verre. Trouver de nouveaux sites de stockage sécurisés continue d’être un problème. Des progrès réels manquent encore. À moins que les sociétés ne décident de faire du stockage sécurisé des déchets radioactifs une priorité, il faudra 50 ans ou plus pour que les opérations de nettoyage à Hanford et ailleurs ne soient terminées.
Un programme international d’urgence pourrait raccourcir considérablement ce délai et éliminer les déchets dangereux des divers sites de stockage qui fuient, partout dans le monde. Mais tant qu’il n’y aura pas eu un incident très important avec des pertes significatives, il est peu probable qu’un tel projet démarre.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
Ping : Un tunnel rempli de déchets radioactifs s’écroule. Aucune solution en vue – Le Monde...