Par Brandon Smith – Le 21 septembre 2016 – Source alt-market.com
Dans de nombreux articles au cours de ces dernières années, j’ai fait des observations sur une règle de vie à laquelle j’adhère strictement : que tous les conflits sociaux peuvent être ramenés à la réalité de deux groupes opposés – les personnes qui veulent contrôler la vie des autres, et celles qui veulent simplement être laissées tranquilles. Vous pouvez en savoir plus sur ma philosophie à ce sujet dans un article que j’ai publié en 2014 intitulé Pourquoi est-ce que l’indépendance effraye tant certaines personnes ?
Les médias de masse et les institutions de l’establishment axés sur la propagande vous diront qu’il y a des centaines ou des milliers d’enclaves culturelles et des idéologies dangereuses que vous devez craindre. Ils racontent des histoires de rage et de suspicion entre les riches et les pauvres, les nantis et les démunis, les blancs et les noirs, les homosexuels et les hétéros, les universitaires et la classe ouvrière, les croyants et les athées, les musulmans et les chrétiens, les républicains et les démocrates, les nations de l’Est et de l’Ouest, etc. L’establishment compte sur ces divisions comme justification pour l’homogénéisation des cultures – ils soutiennent que si nous effaçons les frontières, la religion et la souveraineté tout en appliquant le multiculturalisme et la redistribution des richesses, ces groupes n’auront plus aucune raison de se battre et une orgie enfiévrée utopiste sera notre récompense à coup sûr. Oui, cela semble tout à fait magique.
Cela dit, je n’ai rien contre l’un ou l’autre de ces groupes en soi, tant qu’ils respectent mes libertés intrinsèques et individuelles. Mais s’ils sont déterminés à imposer leur idéologie sur moi par la force, c’est une tout autre affaire.
C’est le seul paradigme qui importe, en fait, à la fin. Tous les autres paradigmes sont un moyen pour les pouvoirs en place d’opposer les masses les unes aux autres. Lorsque vous regardez le monde de cette façon, il est plus facile de laisser aller toutes les «vaches sacrées» et d’apprendre les préjugés qui nous aveuglent face à la vérité.
Je ne suis pas affilié avec les républicains, mais je suis heureux de soutenir un républicain si il ou elle prouve qu’il n’est pas intéressé à me dicter mes principes ou mon avenir. De même avec un démocrate. De même avec toute personne noire ou blanche ou brune. De même avec toute personne homo ou non. Je ne m’en soucie pas vraiment ; restez hors de mon chemin et je vais rester hors du vôtre. Mettez vous en travers de mon chemin, cependant, et je vous marcherai dessus. Si vous êtes plus grand que moi, je vais vous déboiter la rotule, puis je vous passerai dessus. Aucun despote si grand soit-il n’est immunisé contre le talon d’une chaussure stratégiquement bien placé.
Je dirais que c’est un principe définissant ceux d’entre nous qui composent la soi-disant «droite alternative», les gens qu’Hillary Clinton a récemment décrit comme «les déplorables». En parlant de cette sous-culture de «mécréants», j’utilise souvent le titre de «mouvement de la liberté». Nous sommes définis et unifiés par notre désir d’une société fondée sur l’amour intégral de la liberté et une opposition fervente au collectivisme et au totalitarisme. Pour cela, nous sommes appelés «déplorables». Mais nous allons extrapoler sur ce sujet d’ici peu…
À notre époque, certaines organisations ont forgé une histoire d’amour avec le collectivisme sur une ligne dure, et la plupart de ces groupes aujourd’hui sont alliés avec l’extrême-gauche (socialiste) du spectre politique. Cela inclut les «néo-conservateurs» qui n’ont jamais été conservateurs mais, tout comme les socialistes, ont seulement suivi des politiques pour une bureaucratie politique et culturelle plus grande et plus intrusive. Par conséquent, le paradigme de la gauche contre la droite, à l’heure actuelle, devient tangible, parce que c’est la gauche qui cherche le contrôle, et que la vraie droite veut être laissée tranquille.
Pour clarifier encore un peu plus, les gens qui comprennent réellement le faux paradigme gauche / droite ne le mentionnent que quand ils font référence à la classe politique. Au sommet de la pyramide et au sommet de l’un ou l’autre grand parti américain, il n’y a pas de «gauche» ou de «droite», il n’y a que le globalisme. Toutefois, pour les personnes moyennes, c’est en effet un spectre idéologique. Ce ne serait pas un tel problème, sauf que pour le moment, ce sont les gens à l’extrême-gauche de ce spectre qui sont en faveur du multiculturalisme et de la mondialisation. Ils sont le groupe s’activant le plus pour le contrôle de tout le monde et ils sont le groupe qui a le financement et le soutien juridique de l’establishment élitiste. Les fous de la justice sociale et les défenseurs des Black Lives Matter se sont transformés en armes pour les élites. Par conséquent, de cette manière, ils ont rendu réel le paradigme gauche / droite pour ceux qui sont au bas de la pyramide.
Il est intéressant pour moi de comprendre que la gauche, autrefois considérée comme la citadelle de la rébellion contre la machine, est maintenant volontairement en train de plonger tête la première dans l’appareil digestif du système pour être broyée et fournir le carburant pour la même bête. C’est juste pour vous montrer comment ces paradigmes frauduleux peuvent facilement changer et comment des groupes peuvent être facilement cooptés quand ils sont inconscients de leurs propres faiblesses.
Si vous voulez vraiment savoir qui nous sommes, nous les «déplorables», c’est assez simple – nous sommes ceux qui refusent de participer à l’opération de la machine. Nous sommes les rouages qui refusent de coopérer. Nous ne graisserons pas les engrenages. Nous n’alimenterons pas le four. Nous allons arrêter ce foutu machin parce que, pour le bien des générations futures, nous le devons.
Voilà pourquoi nous sommes haïs par les socialistes, les marxistes culturels et la ferme globale des animaux [référence au livre d’Orwell, NdT] consanguins de cet air du temps progressif. Nous suggérons qu’en fait, tous les pas en avant ne sont pas forcément le progrès, et tous les progrès ne sont pas moraux. Nous maintenons que ce que les progressistes appellent «progrès» est en fait la barbarie classique et archaïque portant la lingerie soyeuse de l’humanitarisme.
Affirmer que certains progrès sont immoraux et le plus sûr moyen de faire réagir les collectivistes modernes de gauche. Ils ne peuvent pas comprendre que toute personne saine d’esprit ne devrait pas être d’accord avec les grands projets du multiculturalisme et de l’harmonisation économique. Nous devons être fous. Nous devons être des monstres violents et aberrants. Nous devons être remplis de haine, de racisme et de misogynie. Nous devons être «soignés».
Mais voici l’affaire…
Les institutions et les gens si pressés de nous définir comme «déplorables» ne nous demandent jamais de nous définir dans les médias grand public. Ils ne veulent pas entendre ce que nous avons à dire sur nous-mêmes. Ils préfèrent construire des hommes de paille. Il est beaucoup plus facile de nous brûler de cette façon.
Oh, bien sûr, ils vont parfois nous interviewer quelques instants, mais une interview ne constitue pas un compte rendu honnête de quoi que ce soit. Il suffit de jeter un œil à «l’interview» par Bloomberg de Milo Yiannopoulos intitulé Le beau, le monstrueux visage de cette droite alternative dans lequel les journalistes se concentrent davantage sur son salaire, ses habitudes d’achat et son homosexualité flamboyante que sur ses positions politiques ou philosophiques réelles. Et, encore une fois, ils demandent à la Southern Poverty Law Center, le bras armé de la propagande marxiste culturelle de l’establishment, de donner son point de vue sur qui est Yiannopoulos. Bienvenue au club, Milo.
Même moi, j’ai été approché dans le passé par des médias grand public, y compris la BBC et The Economist pour de tels entretiens. Dans le cas de la BBC, je leur ai dit que je serais heureux de participer aussi longtemps que je pouvais amener mon propre équipement vidéo pour enregistrer l’ensemble des échanges. Ils étaient d’accord puis ils ne m’ont jamais rappelé. J’ai par contre ignoré les demandes de The Economist ; ils sont le ventricule gauche pourrissant du cœur des ténèbres.
Ces gens n’ont pas l’intention de nous laisser parler par nous-mêmes. Ils veulent nous utiliser pour nous évaluer, puis nous rejeter dans l’oubli.
Les médias ne vont certainement pas se référer à nous comme «le mouvement de la liberté» ou en tant que combattants de la liberté ou toute autre étiquette qui pourrait trouver grâce auprès du grand public. Au lieu de cela, ils nous appellent des «populistes», qui est un terme à saveur résolument fasciste. La vérité est que la rhétorique des élites en Europe et aux États-Unis est que ceux qui sont contre le globalisme et le multiculturalisme sont des fascistes légitimes. Si seulement les gens du peuple comprenaient les tendances totalitaires du globaliste de base, ils pourraient trouver cette accusation furieusement ironique.
Alan Greenspan nous traite de «fous», nous qui voulons miner le système américain. Ce qui est également ironique quand vous comprenez que c’est la Réserve fédérale de Greenspan qui a créé l’environnement des taux d’intérêt artificiellement bas provoquant la crise de la bulle et des dérivés de crédit qui ont scellé le sort financier de l’Amérique huit ans plus tard. Greenspan a même admis en 2013 que la Fed savait qu’il y avait une bulle de la dette mais «a raté le bon timing» pour bien la gérer. Pourtant, il nous reproche d’être le problème de l’Amérique.
Dans le passé, ces colporteurs nous ignoraient. Nous étions un mouvement en plein essor ralliant autour de nous des personnalités marginalisées comme Ron Paul à l’époque. Il valait mieux pour eux prétendre que nous n’existions pas.
Maintenant, il semble que nous soyons partout – faisant éclater l’UE avec le référendum du Brexit, la base du pouvoir politique écrasant Merkel en Allemagne et poussant Donald Trump à faire à coup sûr son entrée à la Maison Blanche, ce que j’ai soutenu depuis le début des primaires. Maintenant, toute l’attention de l’establishment est sur nous. Imaginez ça.
Donc, au lieu d’écouter des hypocrites et des menteurs comme ceux énumérés ci-dessus, pourquoi ne pas aller à la source et demander à un déplorable ce que nous voulons ? Je serais heureux de vous expliquer nos objectifs dans mon prochain article de cette série et identifier le mouvement qui semble avoir abasourdi autant les globalistes que leurs acolytes de la gauche progressiste.
Pour l’instant, je tiens à souligner que la montée des «déplorables» ne garantit pas nécessairement la victoire face aux élites. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises bien avant le succès du Brexit, il est possible que les élites tentent de donner aux mouvements conservateurs traditionnels assez de corde pour nous pendre nous-mêmes. Autrement dit, nous travaillons pour reprendre le contrôle d’un navire qui est déjà en train de couler. Ils pourraient alors simplement faire un pas de côté alors que nous nous mutinons, juste parce qu’à la fin, ils ne pensent pas que cela ait de l’importance. Ne nous leurrons pas. Ce combat sera sûrement long et douloureux.
Économiquement et socialement, il y a peu de chances d’éviter les graves crises multiples au cours des prochaines années. Il me semble plutôt pratique que les catalyseurs de ces crises soient en train de bouillir au moment du grand réveil de la garde conservatrice et de la liberté d’esprit. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence.
Voilà pourquoi j’ai rappelé à plusieurs reprises aux gens qu’un vote réussi sur le Brexit ou une présidence Trump pourrait envoyer un message, mais ce n’est pas la solution. Ne soyez pas surpris si une victoire de Trump est suivie d’un déluge global d’instabilité financière – l’instabilité qui nous sera imputée.
Le récit est déjà réglé. Les financiers internationaux, les banquiers centraux et les personnalités des médias vont toujours mentionner le grand danger des «populistes». Ils disent que les «déplorables» vont détruire le monde. Cela n’a aucun sens, bien sûr. Le monde a déjà été détruit par l’élite bancaire et leurs copains, mais les gens ne l’ont pas vraiment compris. Nous devons les éduquer rapidement parce que nous sommes sur le point d’être ciblé comme boucs émissaires pour l’une des plus grandes catastrophes financières organisées de tous les temps.
Dans mon prochain article, je vais examiner une liste de questions qui sont au cœur des «déplorables» et de notre ascendance choquante dans la sphère socio-politique. Je conclurai en soulignant que toute action totalitaire produit une réaction égale et opposée. La gauche progressiste et les globalistes sont devenus tellement ivres de pouvoir collectiviste en abusant dans leur application de l’autorité du gouvernement qu’ils se sont mis le public à dos. Tout le monde les déteste. Beaucoup de gens veulent voir les «déplorables» gagner. Il ne s’agit même pas nécessairement de la personne de Trump. Ils veulent juste regarder les visages prétentieux des voyous de la justice sociale se tordre en poussant des cris d’horreur quand Trump prendra le bureau ovale, ou comme la Grande-Bretagne renverse la fragile construction qu’est l’UE, ou que l’Europe se brise sur la folie des politiques forcées au sujet des réfugiés.
Si quelqu’un est à blâmer pour la montée populaire des «déplorables», ce sont ces mêmes gauchistes et globalistes qui nous méprisent.
Brandon Smith
Liens
Vous pouvez retrouver une excellente analyse de ce phénomène des déplorables et ses implications sur dedefensa qui s’est emparé du sujet.
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone