La méthode Soros pour les nuls, l’exemple roumain
Le 26 août 2016 – Source Katehon
La Roumanie est l’un des pays européens les plus orientés vers le projet géopolitique atlantiste. Malgré ses habitants chrétiens orthodoxes, ses élites suivent toujours un cours strictement pro-UE et pro-américain. La raison en est très simple : c’est un pays dont les élites et la société civile ont été complètement formatées par les ONG américaines, notamment par celles de George Soros. L’histoire de la Roumanie mérite une attention particulière, car elle est exemplaire par sa réussite en montrant comment les méthodes d’établissement de la domination libérale occidentale fonctionnent réellement.
Comment ça a commencé
En début des années 1980, George Soros a commencé à financer des groupes de résistance et des gens dans les régimes communistes en Europe orientale promouvant les idées d’Open Society. En 1979, Open Society a pénétré en Europe de l’Est (États communistes) et centrale, mais aussi dans de nombreux autres pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En 1992, Soros a fondé − à Budapest − la Central European University, formant des cadres sélectionnés à travers l’Europe de l’Est et l’ex-URSS, y compris la Roumanie.
Officiellement, George Soros s'est engagé dans les affaires roumaines dans les derniers jours de 1989, après la chute du régime de Ceaucescu. Mais certains disent que le travail du magnat américain juif d'origine hongroise, a commencé bien avant la chute du régime communiste.
Même si il n’a jamais reconnu son implication en Roumanie avant 1989, Soros a admis qu’il était impliqué dans d’autres pays communistes, en soutenant financièrement les opposants à ces régimes. Étant donné que Soros a fondé le Groupe pour le dialogue social, le 31 décembre 1989, et la Fondation Open Society dans les premiers jours de 1990, il est peu probable que les premiers membres aient été trouvés au hasard dans la rue. C’était préparé depuis l’époque du régime de Ceaucescu.
Selon une enquête journalistique par le journal roumain Adevarul, le début des années 1990 a été une période d’assujettissement idéologique de la Roumanie par les États-Unis. Ainsi les États-Unis ont créé la première télévision privée roumaine Canal SOTI et alloué d’énormes sommes d’argent pour la formation des journalistes. La Fondation Soros a été le principal contributeur à ce projet. Toutes les structures de l’opposition politique, y compris les syndicats indépendants, les syndicats d’étudiants et les partis politiques ont été financés par les fonds américains : Open Society, Freedom House, NED, Institut national républicain.
Ainsi, des fonds américains et George Soros ont formé la majeure partie de la classe politique roumaine et de la communauté des journalistes. Par exemple, l'actuel ministre de la Défense Mihnea Motoc a reçu à cette époque une bourse d'études à l'Université George Washington et depuis ce temps est devenu un agent de l'influence américaine. Comme dans d'autres pays post-communistes, Soros visait à contrôler le système d'éducation. Entre 1990 et 1994, la Fondation a été chargée de l'élaboration de « manuels » – écrits par des membres de la Fondation – en collaboration avec le ministère de l'Éducation.
La première organisation de Soros en Roumanie a été le Groupe pour le dialogue social (GDS) avec les membres fondateurs suivants : Silviu Brucan, Andrei Plesu, Gabriel Andreescu et Stelian Tanase.
Officiellement, Soros a fondé à Bucarest en 1990, la fondation qui porte son nom : Fondation Soros (FSD). Plus tard, le nom a été changé en Open Society Foundation. Elle a été parmi les premières ONG établies en Roumanie.
L’étreinte de Soros
Le premier représentant direct de George Soros en Roumanie était Sandra Pralong (Sandra Marilyn Andreea Budis) une personne qui, pas par hasard, a émigré de Roumanie dans les années 1970, puis est revenue après le renversement de Ceausescu. Sandra Pralong était conseillère du président Emil Constantinescu, elle est conseillère de l’actuel président roumain Klaus Iohannis.
Il est à noter que le Premier ministre roumain actuel Dacian Ciolos, un ancien commissaire de l'UE pour l'agriculture, était un membre des Amis de l'Europe, une association financée par la fondation Open Society. Un fait qu'il a oublié de communiquer au peuple roumain. Cependant, son gouvernement a été souvent désigné comme « le gouvernement de Soros » en raison du fait qu'il est entièrement formé d'anciens militants d'ONG, d'étudiants Soros, de gestionnaires de sociétés multinationales et d'ardents atlantistes. Donc, ce pays est aujourd'hui ouvertement gouverné par le milliardaire américain.
Le réseau
En plus du Groupe pour le dialogue social (GDS) et de la Fondation Soros, le financier américain a développé une myriade d’ONG liées à ses structures. Voici quelques noms parmi elles : Centre Soros de conseils en placement, Centre Soros de conseils pour l’éducation, Union pour la reconstruction de la Roumanie, Centre pour le partenariat et l’égalité, Centre pour le développement économique, Fondation Concept, Centre pour les droits humains – Bucarest, Association pour les droits de l’homme en Roumanie – Comité Helsinki (APADOR-CH), Association Pro-Démocratie, Société académique roumaine, etc., qui ont à leur tour donné naissance à d’autres ONG.
Parmi les membres de ces organisations, vous pouvez facilement trouver d'anciens ministres, des conseillers de présidents roumains, des directeurs d'institutions de l'État, des journalistes influents. Il convient de noter que trois des quatre présidents roumains ont eu des conseillers ou des personnes formées par le réseau Soros.
En réalité, c’était un véritable réseau : Soros Open Network Romania. Dans ce réseau fonctionnent une grande variété d’organisations. Les ONG du réseau les plus connues sont :
APD. Fondé en Août 1990 par Adrian Mourousis à Brasov. Il a été financé, en premier lieu, par le National Democratic Institute, puis est entré dans la pyramide SON (ie Fondation Soros) . Il dispose de trente succursales à travers le pays et de plus de mille membres. Spécialisation : supervision des élections, décompte parallèle des voix, etc. Organise chaque année l’Université d’été de Balvanyos (Covasna), ainsi que la Ligue pro-européenne, l’Union de la jeunesse hongroise et le FIDESZ.
Pro-Démocratie est financé en plus de SON (ie Fondation Soros) par le National Democratic Institute, Freedom House. USAID (Agence américaine pour le développement international) et Westminster Foundation pour la démocratie.
Société académique roumaine (SAR). Elle est dirigée par Alina Mungiu. Elle a promu et réalisé la fusion entre le Parti démocratique et le Parti national libéral. Ainsi, le Parti national libéral, parti historique roumain, qui avait précédemment une aile souverainiste conséquente, a été complètement détourné par les militants de Soros. Alina Mungiu est une activiste anti religion orthodoxe et la sœur de Cristian Mungiu, réalisateur roumain, décoré par un Oscar pour un film justifiant l’avortement.
Le financement du fonds Mungiu provient de l’Open Society Institute, de la Banque mondiale, de Freedom House (James Woolsey), et du German Marshall Fund.
Association pour les droits de l’homme en Roumanie – Comité Helsinki (APADOR-CH). Dirigé d’abord par Renate Weber, puis en 1996 par Monica Macovei.
Groupe pour le dialogue social (GDS) Fondé en 1990. GDS comprend les personnes, décrites par les médias comme des intellectuels de la Roumanie aujourd’hui : Gabriela Adameşteanu, Mariana Celac, Andrei Cornea, Andrei Oisteanu, Adrian Cioroianu, etc.
En tête des personnalités du réseau Soros Open Network Roumanie on trouve Renate Weber, Alina Mungiu, Monica Macovei, Cristian Parvulesc, Mihai Razvan Ungureanu, Adrian Cioroianu, etc.
L’histoire d’une réussite
L’un des meilleurs exemples de travail du réseau Soros est la carrière de Mihai Razvan Ungureanu, le chef actuel du service de renseignement roumain, ancien Premier ministre (2012) et ministre des Affaires étrangères (2004-2007). Depuis 1997, Razvan Ungureanu a travaillé pour la Fondation Soros. Cela lui a permis de bénéficier de bourses et de stages. Ainsi, en 1990 -1991, Ungureanu a reçu une bourse d’études pour une maîtrise dans le Collège St. Croix à l’Université d’Oxford. Cela lui a permis de devenir plus tard membre de la prestigieuse Association européenne des études juives à Oxford. En 1998, Ungureanu est devenu un senior fellow au Centre d’études hébraïques et juives au sein de son Collège St. Croix (Oxford), le plus célèbre centre de ce genre dans le monde. Le Prix Posen lui a été attribué après qu’il a également bénéficié d’une bourse pour deux ans (1996/1997 et 1997/1998), à la célèbre Université hébraïque à Jérusalem. En 2000, Ungureanu délivre des cours comme Senior Reader à L’École de l’OTAN à Oberammergau (Allemagne) et en 2003 Ungureanu est Senior Reader au George C. Marshall Center for Security Studies à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne). Mihai Razvan Ungureanu est un exemple des possibilités offertes par la Fondation Soros et George Soros aux jeunes Roumains. La même chose peut être dite pour beaucoup d’autres parmi ceux cités précédemment.
La liste des Soros
Voici une liste de quelques-uns des membres anciens ou actuels du Groupe pour le dialogue social, de la Fondation Open Society et d’autres ONG affiliées au réseau présentes dans les médias roumains :
Dacian Ciolos, Premier-ministre de la Roumanie.
Sandra Pralong, ancienne conseillère du président Emil Constantinescu, actuelle conseillère du président Klaus Johannis.
Mihai Razvan Ungureanu, ancien ministre des Affaires étrangères (2004 – 2007), directeur du Service de renseignement extérieur (SIE 2007 – 2012), Premier ministre de la Roumanie (février 2012 – mai 2012) actuellement à nouveau directeur du SIE.
Helvig Edward, Chef du SRI une autre agence de renseignement roumaine, ancien directeur général de l’Institut d’études sociales, ancien conseiller du ministre de l’Intérieur − C. Dudu Ionescu −, ancien conseiller de Mugur Isarescu − la tête de la Banque de Roumanie−, ancien membre du Bihar, ancien député européen, ancien ministre du développement régional et du Tourisme
Corina Şuteu, actuelle ministre de la Culture, ancienne directrice de l’Institut culturel roumain à New York.
Raluca Alexandra Pruna, actuelle ministre de la Justice, membre fondateur de Transparency International – Roumanie
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Katehon
Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
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