Dysgénisme et faible créativité


Pourquoi la Chine ne peut pas sauver la civilisation


Par Lance Welton – Le 25 août 2017 – Source Unz

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Répartition du QI par région en Chine

Il est possible de trouver un certain réconfort en contemplant les Chinois. Bien sûr, à moins que quelque chose de radical ne soit entrepris, la civilisation occidentale va s’effondrer car ce sont les femmes les plus intelligentes qui ont le moins d’enfants et du fait d’une immigration massive de QI (et hautement fertile) en provenance du Tiers Monde [Why We’re Becoming Less Intelligent and What It Means for the Future, par Edward Dutton et Michael Woodley de Menie] mais la civilisation sera certainement préservée par les Chinois. Malheureusement, la recherche montre qu’il s’agit là d’un vœu pieux.

Ainsi, le professeur Richard Lynn, éminent chercheur autour du QI, a proclamé dans son livre Dysgenics que la politique de l’enfant unique de la Chine, introduite en 1979 et abolie en 2015, allait sauver la civilisation. Le fort désir culturel en Chine pour avoir un garçon et l’avortement des fœtus féminins, signifiait qu’à la fin des années 1990, les jeunes hommes étaient massivement plus nombreux que les femmes en Chine, a montré Lynn. En outre, les femmes seraient naturellement attirées par les hommes les plus riches et les plus instruits, car ces hommes seraient en mesure de leur offrir le mode de vie optimal et, de toute façon, les femmes ont tendance à choisir sexuellement leur partenaire pour leur statut social parce que, dans des conditions évolutives, cela assure une meilleure survie de leur progéniture [Women marry up, By Edward Dutton, In T. Shackleford, & V. Shackleford-Weeks, Encyclopaedia of Evolutionary Psychological Science, Springer, 2018]. Le résultat inévitable, a fait valoir Lynn : les hommes chinois moins intelligents ne parviendraient pas à se reproduire, car l’intelligence prédit la richesse et le statut et elle est génétique à environ 80 %. De plus, la capacité de payer les amendes pour avoir enfreint la loi de l’enfant unique permettrait aux riches, et donc aux plus intelligents, d’avoir plus d’un enfant. À ce titre, conclut Lynn, la Chine doit avoir une « fertilité eugénique » et c’est à la Chine que passera le « flambeau de la civilisation ». [Richard Lynn : Eugénisme et dysgénésie : A Promise Denied, YouTube, à 42 minutes].

https://youtu.be/ZDkrgVyI5fE

Malheureusement, ce n’est pas ce que les recherches d’un jeune psychologue chinois ont trouvé. Dans une étude publiée en 2016 dans la revue Intelligence, Mingrui Wang a présenté des résultats choquants et contre-intuitifs. Même en dépit de la politique de l’enfant unique, il y a une dysgénésie de la fécondité en Chine. [Evidence of Dysgenic Fertility in China, par Mingrui Wang et al, Intelligence, juillet-août 2016].

Le chercheur chinois et son équipe ont exploré la relation entre l’intelligence, le niveau d’éducation et la fécondité, en utilisant un large échantillon de l’ensemble de données du China Family Panel, qui est très représentatif de la population chinoise. Ils ont constaté que dans la cohorte née entre 1951 et 1970, la corrélation entre l’intelligence générale et la fécondité était de -0,1, très semblable à celle que l’on retrouve dans les pays occidentaux.

Entre 1986 et l’an 2000, les Chinois ont perdu 0,31 points de QI par décennie et entre 1971 et l’an 2000, les Chinois ont perdu 0,75 points de QI.

Les chercheurs ont également découvert que le niveau d’éducation est associé négativement à la fécondité en Chine. Et la corrélation négative entre la fécondité, le QI et le niveau d’éducation est plus forte chez les femmes que chez les hommes.

En d’autres termes, bien que les Chinois aient un QI moyen de 105 selon Richard Lynn, et malgré l’introduction de la politique de l’enfant unique, ils souffrent exactement du même processus que l’Occident. Les femmes les plus intelligentes ne sélectionnent pas les mâles chinois les plus intelligents ou, en fait, de mâles tout court. Comme en Occident, elles se consacrent à leur formation puis à leur carrière, ce qui signifie qu’elles ne parviennent tout simplement pas à transmettre leurs gènes.

De plus, la forte tradition culturelle en Chine – en particulier dans les campagnes à plus faible QI – qui consiste à désirer des fils plutôt que des filles, ce qui mène à l’avortement sélectif, est à double tranchant. Les Chinois plus intelligents, vivant dans les villes, sont plus susceptibles de se contenter d’avoir une fille. Et plus elle est intelligente, plus elle est susceptible de ne pas avoir d’enfants, ce qui mène à l’élimination des gènes de ses parents (plus intelligents). Il est possible que ce phénomène pourrait même être suffisamment fort pour miner les avantages indirects pour le QI qui auraient pu être obtenus grâce à la politique de l’enfant unique.

Les femmes un peu moins intelligentes consacrent leur vingtaine à leur carrière, n’ont des enfants que dans la trentaine et n’en ont pas beaucoup. Les femmes chinoises les moins intelligentes, dont le QI est plus bas et qui sont trop impulsives pour utiliser la contraception, semblent avoir des enfants en surnombre, même malgré les amendes et le risque que des responsables du Parti communiste tentent (illégalement) de les contraindre à se faire avorter. Peut-être que leurs maris considèrent les amendes comme un prix qui vaut la peine d’être payé si cela leur permet d’avoir un fils.

En outre, la politique de l’enfant unique ne s’applique même pas aux minorités ethniques non han en Chine. Ces groupes sont majoritairement ruraux et leur QI est inférieur à celui des Hans. Plus une région chinoise est han, plus elle est intelligente [Différences d’intelligence entre les 31 régions de Chine et leurs corrélats économiques et démographiques, Par Richard Lynn & Helen Cheng, Intelligence, 2013]. Par exemple, le QI moyen des Tibétains est de 92 [QI et capacité mathématique des Tibétains et des Chinois Han, By Richard Lynn, Mankind Quarterly], ce qui signifie que leur QI est inférieur de près de 15 points à celui des Han, similaire à celui de la Grèce ou de la Roumanie. [Intelligence : A Unifying Construct for the Social Sciences, Par Richard Lynn et Tatu Vanhanen, Ulster Institute for Social Research, 2012].

Ce déclin est d’autant plus périlleux que des recherches menées par un psychologue japonais, Kenya Kura, ont montré que les Asiatiques du Nord-Est sont génétiquement moins créatifs intellectuellement que les Européens. [Pourquoi les Asiatiques du Nord-Est remportent-ils si peu de prix Nobel ? par Kenya Kura et al, Comprehensive Psychology, 4 : 2015]. Les Asiatiques du Nord-Est, par rapport aux Européens, ont des fréquences génétiques plus élevées de polymorphismes qui rendent les gens collectivistes, socialement anxieux et craintifs de tout ce qui est nouveau. Kura et son équipe soutiennent qu’il s’agit d’une adaptation à une écologie particulière, où il est vital de rester dans un groupe étroitement lié.

Cependant, ils notent que les innovateurs scientifiques ont tendance à combiner un QI très élevé avec un niveau optimal de collectivisme, une faible anxiété sociale et une faible peur de la nouveauté. En d’autres termes, ils ont une haute « intelligence de l’ouverture », comme les psychologues appellent ce trait. Ce profil psychologique signifie qu’ils peuvent penser en dehors des sentiers battus et ne se soucient pas de l’offense aux intérêts acquis que leur nouvelle idée aura presque certainement pour résultat.

C’est pourquoi, soutient Kura, c’est l’Occident qui a généré la révolution industrielle, plutôt que des Asiatiques du Nord-Est plus intelligents. L’Ouest est en effet la zone magique pour les génies.

« Le flambeau de la civilisation » peut bien passer à la Chine, mais il continuera de faiblir de plus en plus et très peu de nouveau carburant y sera ajouté. Ce porteur du flambeau glissera vers une dictature de plus en plus autoritaire – comme c’est le cas pour les sociétés à QI relativement bas – et la lumière de la civilisation s’éteindra, à moins qu’elle ne puisse être transmise d’une manière ou d’une autre à une société qui est encore soumise à une fertilité eugénique.

Lance Welton est le nom d’un journaliste freelance vivant à New York.

Liens

The Guardian : La pollution de l’air provoque une réduction massive de l’intellgence

Note du Saker Francophone

Le but de la traduction de cette série de Lance Welton n'est pas de choquer gratuitement mais de comprendre les mécanismes inconscients qui amènent les gens individuellement à faire des choix et l'impact de ces choix sur la société toute entière. Et en plus, en lisant ces textes, vous démontrerez votre « intelligence de l'ouverture » en pensant hors des sentiers battus.

Vous pouvez mieux découvrir le travail de Richard Lynn avec cette note de lecture de Michel Drac.

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

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