Par Wayan – Le 6 novembre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit israélo-palestinien
La troisième semaine de boucherie continue sans qu’une quelconque lumière apparaisse au bout du tunnel pour les gazaouis. Nul doute que cette période sera une tache supplémentaire sur la conscience collective de l’humanité, qui en compte déjà beaucoup.
En voyant les discours publics tenus par certains diplomates israéliens et leurs soutiens occidentaux, on voit bien que cette folie n’est pas près de s’éteindre car elle les consume totalement. Ce qui n’est pas un bon signe pour l’avenir du pays, la folie n’étant jamais bonne conseillère.
Commençons par l’ancien ambassadeur israélien en Italie :
« Je voudrais dire que nous, en Israël, au moins la population, ne sommes pas intéressés par tous ces discours rationnels palestiniens. Pour nous il n’y a qu’un objectif : détruire Gaza, détruire ce diable absolu… »
https://twitter.com/MiddleEastEye/status/1719025745626910862
« Interrogé lors d’une interview avec Radio Kol Berama sur l’opportunité de larguer une bombe atomique sur l’enclave, le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu a déclaré que « c’est l’une des possibilités ».
Au cours de l’entretien, Eliyahu s’oppose également à l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il a expliqué que « nous ne donnerions pas d’aide humanitaire aux nazis » et ajoute qu’ « il n’y a pas de civils non impliqués dans la bande de Gaza ».
Il est favorable à la reprise du territoire de la bande de Gaza et au rétablissement des implantations qui s’y trouvaient. Interrogé sur le sort de la population palestinienne, il estime qu’ils « peuvent aller en Irlande ou dans le désert, les monstres de Gaza devraient trouver une solution par eux-mêmes ».
Il affirme que le nord de la bande de Gaza n’a pas le droit d’exister, et que toute personne brandissant un drapeau palestinien ou du Hamas « ne devrait pas continuer à vivre sur la surface de la terre ». »
On remarquera de nouveau l’amalgame Hamas=Gaza. Dans leur esprit, détruire le Hamas veut dire détruire Gaza, comme le sous-entendait déjà Netanyahou la semaine dernière.
« L’ambassadeur d’Israël aux Nations Unies voulait un symbole fort. Il a décidé d’arborer l’étoile jaune, celles que les Juifs étaient contraints de porter pendant la Seconde Guerre mondiale. Et cela jusqu’à l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’organisation d’une résolution condamnant le massacre perpétré par le groupe terroriste Hamas le samedi 7 octobre. « Certains d’entre vous ont oublié pourquoi cette organisation a été créée après la Shoah », s’est écrié Gilad Erdan. « Alors je vais vous le rappeler. À partir de ce jour, à chaque fois que vous me regarderez, vous vous rappellerez ce que cela signifie de rester silencieux face au mal. » »
« S’adressant à CNN, on a demandé à Lindsey Graham, député de Caroline du Sud : « Existe-t-il un seuil pour vous, et pensez-vous qu’il devrait y en avoir un pour le gouvernement des États-Unis, dans lequel les États-Unis diraient : « Attendons une seconde en termes de victimes civiles ?’
Graham a répondu : « Non. Si quelqu’un nous demandait après la Seconde Guerre mondiale : « Y a-t-il une limite, que feriez-vous pour vous assurer que le Japon et l’Allemagne ne conquièrent pas le monde ? Y a-t-il une limite à ce qu’Israël devrait imposer à ceux qui tentent de massacrer les Juifs ?’
« La réponse est non. Il n’y a pas de limites. »
Graham a déclaré qu’Israël devrait « être intelligent » et « essayer de limiter les pertes civiles du mieux que nous pouvons ». Déployons l’aide humanitaire dans les zones qui protègent les innocents. Je suis tout à fait pour ça. »
https://www.rt.com/news/586356-senator-graham-no-limit-civilian-casualties-gaza/
Sans parler des « analystes de plateaux TV » français qui en sont à argumenter sur le fait que : « tuer aléatoirement des enfants à coup de bombes ne peut être comparé à tuer des enfants froidement à coup de fusil. Le premier est humain, l’autre non ». Oui, tel est le niveau hallucinant du « débat » public actuel sur ce sujet :
https://twitter.com/i/status/1720519100143714740
Pour rehausser le débat, une intéressante interview par RFI d’un ancien soldat israélien qui, loin des plateaux télé, a vécu directement cette tragédie :
« RFI : Comment votre perception des actions de l’armée israélienne – et du gouvernement – a-t-elle changé ?
Benzi Sanders : Avant mon déploiement dans la bande de Gaza en 2014, j’ai passé huit mois en Cisjordanie. Rien que cette expérience m’a ouvert les yeux. Avant, je ne comprenais pas vraiment, je me disais que Tsahal défendait Israël contre une armée qui l’envahissait, arrêtait des attaques terroristes, alors qu’en réalité, ma routine, c’était de faire de l’occupation. On participait à l’extension des colonies et on jetait les Palestiniens hors de chez eux, non pas parce qu’ils représentaient un risque sécuritaire, mais parce qu’on pensait, idéologiquement, que toute cette terre était la nôtre.
Puis, il y a eu une escalade militaire dans le sud et nous avons été déployés à Gaza. Lorsque mon unité d’infanterie est entrée dans le premier village de Gaza, en juillet 2014, la nuit entière n’a été qu’explosions, artillerie et frappes aériennes. Le ciel nocturne était illuminé. Nous avons nettoyé les maisons en envoyant des grenades par les fenêtres, en faisant exploser les portes et en tirant des balles dans les pièces pour éviter les embuscades et les pièges. On nous avait dit que les civils palestiniens avaient fui, ce qui était plus ou moins vrai, mais pas entièrement. Je m’en suis rendu compte lorsque je me suis penché sur le cadavre d’une vieille femme palestinienne dont le visage avait été mutilé par des éclats d’obus. Elle gisait sur le sol en sable d’une cabane, dans une mare de sang. Une autre unité a trouvé une famille entière qui était restée sur place. C’est ce que j’ai vécu la dernière fois que les troupes israéliennes ont pénétré à grande échelle dans la bande de Gaza, lorsque mon unité de forces spéciales a été l’une des premières à y entrer.
RFI : Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?
Cette expérience intense de perdre des soldats, des camarades de mon unité et voir la destruction et la perte de vies palestiniennes, tous ces sacrifices, cette mort et cette destruction que j’ai vécus n’ont en fait servi à rien en l’espace de quelques années. Le Hamas est devenu encore plus fort. Ce que cela m’a appris, c’est que si vous voulez combattre le terrorisme, il faut créer de l’espoir et il faut créer une alternative pour les Palestiniens. Lorsque les Palestiniens n’ont plus d’espoir, ils se tournent vers le terrorisme. »
Il est à noter que la folie qui touche les politiciens israéliens et les analystes de plateaux rémunérés épargne les médias comme RFI qui essaye d’être le moins biaisé possible sur ce sujet. Une remarque que s’est faite aussi Arnaud Bertrand sur Twitter :
« J’ai remarqué quelque chose d’intéressant.
Tout d’abord, j’ai été sincèrement surpris de constater qu’un grand nombre de médias occidentaux, d’organisations multilatérales et d’ONG semblent faire preuve d’une honnêteté plutôt rafraîchissante quant à ce qui se passe réellement dans la bande de Gaza.
La BBC a été étonnamment impartiale jusqu’à présent, le FT a publié de nombreux articles appelant à un cessez-le-feu, tout comme le Washinton Post, et nous avons même Piers Morgan (Piers Morgan !) qui écrit maintenant des tweets quotidiens pour dénoncer le massacre en cours. Je ne parle même pas des divers organes de l’ONU, de l’OMS, de la Croix-Rouge, etc. qui crient tous leur indignation face au mépris flagrant d’Israël pour la vie humaine.
C’est tout à fait nouveau. Il y a eu très peu de périodes dans l’histoire avec une telle déconnexion entre la politique étrangère officielle et les médias, à l’exception peut-être de la fin de la guerre du Vietnam ; mais cela était vraiment limité à l’Amérique et c’était après des années de guerre épuisante. En revanche, cette déconnexion s’est produite presque partout dans le monde et a commencé immédiatement.
Bien sûr, les suspects habituels continuent de se livrer à une propagande éhontée, mais dans l’ensemble, l' »environnement narratif » est sans commune mesure avec, par exemple, la manière dont la guerre en Ukraine a été couverte, où il était pratiquement impossible de trouver une seule source médiatique couvrant les choses de manière un tant soit peu équitable. Peut-être s’agit-il en fait d’une leçon tirée par les médias de cette dernière expérience, qui sait ? »
https://twitter.com/RnaudBertrand/status/1719753372696482176
Il semble que le Comité International Olympique fasse exception à cette retenue et montre au monde entier son biais politique alors que, en tant qu’association sportive internationale, elle devrait s’efforcer de rester politiquement neutre :
« La position du Comité international olympique selon laquelle les athlètes israéliens ne sont pas responsables des actions de leur gouvernement est « scandaleuse » étant donné l’interdiction générale du CIO à l’égard de la Russie pour ces mêmes raisons, a déclaré jeudi le ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov.
« Le CIO s’est totalement discrédité », a déclaré M. Lavrov à la presse, accusant l’instance de « démontrer son activisme politique à maintes reprises ».
« Tout ce qui correspond aux intérêts de l’Occident, principalement des États-Unis, est soutenu par ces derniers, qui cherchent des formules pour que cela fonctionne », a ajouté le ministre russe des affaires étrangères.
Mercredi, l’agence allemande DPA a publié une déclaration d’un porte-parole du CIO avertissant les participants aux prochains Jeux olympiques de Paris de ne pas adopter de « comportement discriminatoire » à l’égard des athlètes israéliens.
« Le CIO est attaché au concept de responsabilité individuelle et les athlètes ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs gouvernements », a déclaré le porte-parole, ajoutant que si quelque chose de ce genre se produit, le CIO « veillera à ce que des mesures rapides soient prises, comme lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020. »
Lors des Jeux de Tokyo, le judoka algérien Fethi Nourine s’est retiré de la compétition pour éviter un éventuel match avec l’Israélien Tohar Butbul. Nourine et son entraîneur ont tous deux été sanctionnés par le CIO d’une interdiction de 10 ans. »
https://www.rt.com/news/586448-russia-olympic-hypocrisy-paris/
Car les pressions, autant morales que politiques, sont énormes, de part et d’autre :
« Tout a commencé avec une petite phrase : « Les crimes de guerre sont des crimes de guerre, même lorsqu’ils sont commis par des alliés, et devraient être dénoncés pour ce qu’ils sont. » Pour cette critique du 13 octobre à peine voilée de la riposte israélienne, Paddy Cosgrave a dû présenter ses excuses : il a reconnu avoir manqué de compassion et il a condamné l’attaque du Hamas.
« Malheureusement, mes commentaires personnels sont devenus une distraction de l’évènement », a expliqué l’Irlandais Paddy Cosgrave dans un bref communiqué. « Je présente de nouveau mes excuses sincères pour toute souffrance que j’ai pu provoquer », a ajouté le cofondateur de la grand-messe de la tech créée en 2009 à Dublin mais qui se tient à Lisbonne depuis 2016. « Le Web Summit va nommer un nouveau directeur général dans les plus brefs délais » et l’édition de cette année « se déroulera comme prévu », a indiqué un porte-parole de l’organisation.
Mais c’était déjà trop tard : les géants californiens Google, Meta ou Intel ont très vite annoncé qu’ils allaient boycotter l’événement. Une décision suivie par les principaux sponsors et intervenants de ce grand rendez-vous du numérique. Conséquence : Paddy Cosgrave a décidé de démissionner pour tenter de sauver l’événement. »
« Tout a commencé lors d’une interview de Keir Starmer après l’attaque du Hamas, où il laissait entendre qu’Israël a le droit de couper l’eau et l’électricité à Gaza. Les critiques n’ont pas tardé, obligeant l’intéressé à répondre. « Mes propos ont été mal interprétés », a rétorqué le chef des travaillistes, dont la ligne est qu’Israël a le droit de se défendre. Keir Starmer a aussi déclaré que l’aide apportée à Gaza était insuffisante. Il souhaite des pauses dans le conflit afin de permettre aux humanitaires de faire leur travail.
Pas suffisant pour 20 conseillers municipaux qui viennent de démissionner du parti. Pour l’une d’entre elles, Amna Abdullatif, de Manchester, Keir Starmer et d’autres travaillistes tiennent des propos « horribles » et approuvent « un crime de guerre ». Une trentaine de députés demandent à leur chef d’appeler à un cessez-le-feu immédiat. Tout comme 150 conseillers travaillistes, ils ont écrit une lettre à leur leader.
Keir Starmer, bien placé selon les sondages pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni, maintient sa position. La même que celle du gouvernement conservateur, au nom de l’unité dans des circonstances aussi graves. »
« Le député conservateur Paul Bristow, qui était jusqu’à lundi après-midi le secrétaire d’État à la technologie de Michelle Donelan, a rompu les rangs avec le premier ministre pour demander un cessez-le-feu, tout en mettant en garde contre la « punition collective » infligée à la population de Gaza « pour les crimes du Hamas ».
Dans une lettre envoyée à Sunak la semaine dernière, Bristow avait exhorté le premier ministre à demander un « cessez-le-feu permanent » afin de « sauver des vies et de permettre à l’aide humanitaire de continuer à parvenir aux personnes qui en ont le plus besoin ». La lettre a été rapportée par le journal Daily Telegraph lundi.
« Paul Bristow a été prié de quitter son poste au sein du gouvernement à la suite de commentaires qui n’étaient pas compatibles avec les principes de la responsabilité collective », a déclaré un porte-parole de Downing Street lundi après-midi.
Bristow est le premier membre du gouvernement ou du parti travailliste de l’opposition à être renvoyé pour s’être écarté de la ligne de conduite de ses dirigeants respectifs sur le conflit.»
« Un responsable du Département d’État américain a démissionné suite à la décision de Washington d’augmenter l’aide militaire à Israël, affirmant que la guerre à Gaza soutenue par les États-Unis entraînerait davantage de souffrances tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
Josh Paul, directeur du Bureau des affaires politico-militaires du Département d’État, a écrit dans une note publiée en ligne mercredi que l’administration du président Joe Biden répétait les mêmes erreurs que Washington commet depuis des décennies.
« La réponse qu’Israël est en train de prendre, et avec elle le soutien américain à la fois à cette réponse et au statu quo de l’occupation, ne fera que conduire à des souffrances encore plus profondes tant pour le peuple israélien que pour le peuple palestinien », a-t-il écrit.
« Je crains que nous ne répétions les mêmes erreurs que nous avons commises au cours des dernières décennies, et je refuse d’en faire partie plus longtemps », a-t-il déclaré, ajoutant que le « soutien aveugle d’un côté » de l’administration Biden conduisait à des décisions politiques qui étaient « myopes, destructeurs, injustes et contradictoires avec les valeurs mêmes que nous épousons publiquement ».
«Je savais que cela n’était pas sans complexité morale et sans compromis moraux, et je me suis fait la promesse de rester aussi longtemps que je sentirais que le mal que je pourrais faire pourrait être compensé par le bien que je pourrais faire», a écrit Paul qui était impliqué dans les transferts d’armes aux alliés des États-Unis depuis plus de 11 ans.
« Je pars aujourd’hui parce que je crois que dans notre démarche actuelle en ce qui concerne la fourniture continue – voire élargie et accélérée – d’armes meurtrières à Israël, j’ai atteint la fin de ce marché », a-t-il déclaré. »
« Le directeur du bureau new-yorkais du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a quitté son poste, protestant contre le fait que l’ONU « manque » à son devoir d’empêcher ce qu’il qualifie de génocide des civils palestiniens à Gaza sous les bombardements israéliens et citant les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe comme « totalement complices de cet horrible assaut ».
Mokhiber, qui a démissionné après avoir atteint l’âge de la retraite, a écrit : « Une fois de plus, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux et l’organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter. »
Il a déclaré que l’ONU n’avait pas réussi à empêcher les génocides antérieurs contre les Tutsis au Rwanda, les musulmans en Bosnie, les Yézidis au Kurdistan irakien et les Rohingyas au Myanmar et a écrit : « Haut-Commissaire, nous échouons encore.
« Le massacre général actuel du peuple palestinien, enraciné dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement fondées sur son statut d’Arabe… ne laisse aucun doute. »
Mokhiber a ajouté : « Il s’agit d’un cas d’école de génocide » et a déclaré que les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe non seulement « refusent de respecter leurs obligations conventionnelles » en vertu des Conventions de Genève, mais qu’ils arment également l’assaut d’Israël et lui fournissent une couverture politique et diplomatique. »
Pourtant, c’est Netanyahou lui-même qui l’annonce, cette sanglante tragédie va continuer :
« Netanyahu a déclaré qu’Israël « faisait tout son possible » pour ne pas tuer de civils lors de ses attaques contre Gaza. Il a également déclaré que « même les guerres les plus justes entraînent des pertes civiles involontaires ».
Netanyahu a conclu son discours en disant : « La Bible dit qu’il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre.
« L’heure est à la guerre, une guerre pour un avenir commun. Aujourd’hui, nous traçons une ligne entre les forces de la civilisation et les forces de la barbarie.
« Il est temps pour chacun de décider où il se situe. Israël se dressera contre les forces de la barbarie jusqu’à la victoire. J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde entier soutiennent ce combat. Parce que le combat d’Israël est votre combat. Parce que si le Hamas et l’axe du mal iranien gagnent, vous serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre victoire. »
Netanyahu a également été interrogé sur les informations selon lesquelles son soutien parmi le peuple israélien aurait considérablement diminué depuis que l’attaque du Hamas a pris par surprise les services de renseignement du pays.
Lorsqu’on lui a demandé s’il démissionnerait, le dirigeant israélien a répondu : « La seule chose que j’ai l’intention de faire démissionner, c’est le Hamas. Nous allons le jeter dans les poubelles de l’histoire.
« C’est mon objectif. C’est ma responsabilité. C’est ce que je conduis le pays à faire. C’est ma responsabilité maintenant. Et c’est quelque chose qui, à mon avis, unit le pays tout entier. » »
Je remarque au passage que Zelenski utilisait le même genre d’argument pour attirer le soutien des pays occidentaux : « J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde entier soutiennent ce combat. Parce que le combat d’Israël [de l’Ukraine] est votre combat. Parce que si le Hamas [la Russie] et l’axe du mal iranien gagnent, vous serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre victoire ».
Finalement, l’armée israélienne a pénétré Gaza :
« L’armée israélienne étend ses opérations dans la bande de Gaza, mais a évité de qualifier cela d’« invasion terrestre » malgré l’envoi de chars sur le territoire. C’est intentionnel, disent les analystes en sécurité.
Samedi a marqué le début de la « deuxième étape » de la guerre d’Israël contre le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant averti que le combat serait « long et difficile », dans un contexte de risques croissants d’un conflit plus large au Moyen-Orient.
L’une des principales raisons de l’ambiguïté de ce qui semble être des opérations terrestres de moindre envergure, plutôt qu’un assaut terrestre à grande échelle, est la nécessité de se débarrasser de l’ennemi, estiment les analystes.
« Ils semblent vouloir laisser le Hamas deviner s’il s’agit vraiment de cela ou s’il s’agit simplement d’une opération de frappe courte et précise », a déclaré à CNBC un ancien officier du renseignement de l’armée britannique, qui s’est exprimé anonymement en raison de restrictions professionnelles. »
Une autre explication serait que, face aux injonctions de ses alliés occidentaux de ne pas le faire, Israël préfère ne pas trop en parler.
« « C’est notre deuxième guerre d’indépendance. Nous allons sauver notre pays », a-t-il déclaré [Netanyahou].
Mais Daniel Hagari, porte-parole militaire, a ensuite présenté l’opération de manière plus modeste aux journalistes, déclarant que les Forces de défense israéliennes allaient « augmenter progressivement leur activité terrestre dans la bande de Gaza et l’ampleur de leurs forces ».
Cette formulation prudente dément les rapports faisant état de violents combats menés par des unités relativement petites des FDI qui ont pénétré dans la bande de Gaza, avec l’appui de chars, d’hélicoptères et de frappes aériennes. Bien qu’intenses, ces courses ne constituent pas une invasion massive que les FDI se sont positionnées pour lancer et indiquent que la guerre pourrait être menée par des engagements plus petits et ciblés plutôt que par une poussée massive à travers l’enclave densément peuplée. »
https://www.politico.com/news/2023/10/28/israel-gaza-ground-operation-00124104
Mais la résistance est sévère :
« Au début, le drone survole un quartier de Beit Hanoun, qui n’est plus qu’un champ de ruines froissées dans le désert aride du nord de la bande de Gaza, suite aux frappes aériennes israéliennes répétées.
Les images terrifiantes, filmées par l’engin du Hamas lui-même, montrent comment il change de focalisation de manière robotisée pour trouver sa cible et se concentrer sur elle. Une bombe noire, munie d’une queue orange vif pour la guider, reste suspendue dans les airs pendant quelques secondes, puis tombe.
Le plan grand angle se resserre pour révéler l’impact de l’explosif, à quelques mètres d’une douzaine de soldats d’une unité d’infanterie israélienne au repos. La plupart d’entre eux se lèvent d’un bond, s’éparpillent dans la fumée et courent à travers le terrain vague. D’autres semblent rester au sol, sans que l’on sache dans quel état ils sont.
Les images, diffusées par la branche militaire du Hamas sur les réseaux sociaux, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, mais elles montrent que le groupe terroriste adopte des tactiques largement répandues dans la guerre en Ukraine, où l’utilisation de drones commerciaux remodelés pour attaquer l’ennemi est devenue courante sur les lignes de front des champs de bataille. »
https://www.yahoo.com/news/hamas-using-ukraine-war-tactics-073126998.html
« Les chars et les troupes israéliennes ont rencontré une résistance féroce de la part des combattants du Hamas qui utilisent des mortiers et les tunnels pour repousser l’invasion terrestre de la ville de Gaza par Tel Aviv après près de quatre semaines de bombardements.
Les combattants du Hamas et de son allié le Jihad islamique sortaient des tunnels pour tirer sur les chars, puis disparaissaient à nouveau dans le réseau, selon des habitants et des vidéos des deux groupes montrées jeudi, dans des opérations de type guérilla contre les troupes israéliennes.
« Ils n’ont jamais cessé de bombarder la ville de Gaza toute la nuit, la maison n’a jamais cessé de trembler », a déclaré à Reuters un habitant anonyme. « Mais au matin, nous avons découvert que les forces israéliennes étaient toujours à l’extérieur de la ville, dans la périphérie, ce qui signifie que la résistance est plus forte qu’ils ne le pensaient.
Des commandants militaires ont déclaré que les troupes israéliennes étaient « aux portes de la ville de Gaza ». Herzi Halevi, chef de l’état-major général de l’armée israélienne, a déclaré que les troupes israéliennes se battaient dans une zone urbaine dense et complexe, qui exigeait des combats professionnels.
« Il s’agit certainement d’un terrain plus richement parsemé que par le passé en champs de mines et en pièges. Le Hamas a appris et s’est bien préparé », a déclaré le général de brigade Iddo Mizrahi, chef du génie militaire israélien.
L’armée israélienne a déclaré que des combattants palestiniens avaient tué le commandant de bataillon d’une brigade blindée à Gaza. Le lieutenant-colonel Salman Habaka est devenu le 18e soldat tué à Gaza en deux jours de violents combats.
Il est le soldat israélien le plus gradé à avoir été tué depuis que l’invasion terrestre s’est intensifiée mardi. »
https://www.presstv.ir/Detail/2023/11/02/713887/Palestine-Israel-Gaza-Hamas-Einav-shooting
On se souvient que le Hezbollah était parmi ceux qui menaçaient Israël en cas d’invasion de Gaza :
« Les escarmouches entre Israël et le Hezbollah ont été principalement limitées en termes de portée et de géographie au cours des trois premières semaines des combats frontaliers, ciblant essentiellement des zones isolées et des installations militaires proches de la frontière.
Mais ces derniers jours, les deux camps ont élargi la portée de leurs opérations, dépassant la distance de 2 à 4 km de la frontière qu’ils avaient précédemment observée.
Ali Hashem, d’Al Jazeera, a déclaré lundi qu’Israël visait désormais des villes situées à quelque 16 km de profondeur dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah et les groupes armés qu’il soutient frappaient des cibles situées à 14 km de profondeur. Il a ajouté qu’un immeuble résidentiel avait également été touché en Israël. »
« Dans un contexte de montée des tensions au Sud-Liban, les combattants du Hezbollah ont adressé le 1er novembre un message de soutien aux forces du mouvement islamiste gazaoui.
Publiée sur le site du parti chiite Al-Manar, une lettre des « Moudjahidines de la Résistance islamique au Liban » a été envoyée aux « courageux Moudjahidines de la Résistance de la bande de Gaza et de toute la Palestine occupée », les combattants du Hezbollah promettant de prendre les armes « pour soutenir Al-Aqsa ». « Notre doigt est sur la gâchette, à vos côtés, nous combattrons l’ennemi de Dieu en soutien à al-Aqsa », préviennent-ils. « Soyez certains que vos martyrs et nos martyrs sont sur la voie d’al-Qods [Jérusalem], jusqu’au jour de la conquête claire », poursuivent-ils dans leur lettre. »
https://francais.rt.com/international/107795-conflit-gaza-israel-message-hezbollah-hamas
Dans son dernier discours, Nasrallah, le chef religieux du Hezbollah laisse planer le doute quant à ses intentions :
« Le chef du Hezbollah, Hasan Nasrallah, a appelé vendredi à un cessez-le-feu à Gaza tout en s’abstenant d’annoncer un conflit plus large avec Israël, ce qui a soulagé le Liban où beaucoup craignaient la perspective d’une guerre.
Lors d’une allocution télévisée en direct vendredi, Nasrallah a affirmé que l’attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre actuelle, avait été menée à l’insu du Hezbollah ou de l’Iran.
Le chef du parti politique et groupe armé chiite soutenu par l’Iran a également déclaré que toutes les options étaient envisageables pour une intensification avec Israël si la crise à Gaza s’aggravait, dans ce qui constituait ses premiers commentaires sur la guerre. Nasrallah a rejeté la responsabilité du carnage actuel à Gaza, où plus de 9 000 Palestiniens ont été tués, sur les États-Unis.
« On craint une escalade ou que le front [libanais] ne débouche sur une guerre plus large », a déclaré M. Nasrallah. « C’est possible et l’ennemi doit garder cela à l’esprit. »
Mais il n’y a pas que le Hezbollah pour défendre les palestiniens :
« Les Houthis du Yémen se sont immiscés dans la guerre entre Israël et le Hamas qui fait rage à plus de 1 000 kilomètres de leur siège à Sanaa, déclarant mardi avoir tiré des drones et des missiles sur Israël dans des attaques qui mettent en évidence les risques régionaux du conflit.
Faisant partie d’un « axe de la résistance » soutenu par l’Iran, les Houthis se sont ralliés aux Palestiniens depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, ouvrant ainsi un nouveau front pour un mouvement qui fait la guerre depuis huit ans à une coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le Golfe.
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué télévisé que le groupe avait lancé un « grand nombre » de missiles balistiques et de drones en direction d’Israël, et qu’il y aurait d’autres attaques de ce type à venir « pour aider les Palestiniens à remporter la victoire ». »
https://news.yahoo.com/yemens-houthis-enter-mideast-fray-170021713.html
« Le Parlement algérien a officiellement autorisé le président Abdelmadjid Tebboune à entrer dans le conflit pour soutenir Gaza, avec un vote unanime de 100/100.
Cette décision intervient en réponse à l’escalade des massacres israéliens contre la population palestinienne dans la bande de Gaza assiégée.
L’Algérie devient la deuxième nation arabe à déclarer son soutien officiel à la Palestine et à s’opposer à Israël. »
« Des milices soutenues par l’Iran ont attaqué quatre bases américaines en Irak et en Syrie en l’espace de 24 heures, a rapporté Al-Mayadeen dimanche. Ces attaques ont eu lieu après que les forces américaines ont lancé des frappes aériennes contre des cibles iraniennes dans les deux pays.
La Résistance islamique en Irak a annoncé dimanche qu’elle avait pris pour cible la base d’al-Shaddadi dans l’est de la Syrie samedi avec deux drones, et qu’elle avait lancé des roquettes sur une autre base américaine dans le champ pétrolifère d’al-Omar près de Deir ez-Zor, a rapporté la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen.
La frappe sur la base d’al-Omar a déclenché des explosions secondaires à l’intérieur de l’installation, ont indiqué les sources d’Al-Mayadeen. Les sources de la chaîne ont également indiqué que des missiles avaient été tirés sur une base américaine à Kharab al-Jir, dans le nord-est de la Syrie.
En Irak, la Résistance islamique a déclaré que ses combattants avaient attaqué la base américaine d’al-Tanf, près des frontières syrienne et jordanienne.
La Résistance islamique en Irak est un terme générique pour les milices liées à l’Iran et au Hezbollah qui opèrent dans le pays. L’un de ces groupes, les Brigades du Hezbollah irakien, a déclaré à Al-Mayadeen que les attaques étaient une réponse au soutien américain à la campagne aérienne et terrestre d’Israël contre Gaza. »
https://www.rt.com/news/586111-us-bases-attacked-syria/
Pourtant la Maison Blanche n’a pas l’air de prendre au sérieux ces menaces d’extension du conflit :
« Les services de renseignement américains estiment actuellement que l’Iran et ses mandataires cherchent à éviter la guerre avec Israël.
La communauté du renseignement américain estime – pour l’instant – que l’Iran et ses mandataires calibrent leur réponse à l’intervention militaire israélienne à Gaza de manière à éviter un conflit direct avec Israël ou les États-Unis, tout en imposant des coûts à leurs adversaires.
Mais les États-Unis sont également très conscients du fait que l’Iran ne contrôle pas parfaitement l’ensemble de ses mandataires, en particulier le Hezbollah libanais, le plus important et le plus compétent des différents groupes. Le Hezbollah est un allié du Hamas, le groupe qui a attaqué Israël le 7 octobre, et se positionne depuis longtemps comme combattant contre Israël. Les autorités américaines craignent que la politique interne du groupe n’incite le Hezbollah à exacerber les tensions qui couvent.
Les États-Unis n’ont pas toujours une visibilité parfaite des communications entre l’Iran et ses différents mandataires, selon des sources familières avec les services de renseignement américains dans la région. »
https://edition.cnn.com/2023/11/02/politics/us-intelligence-iran-proxies/index.html
Non seulement le manque de visibilité mais les innombrables myopies et erreurs d’analyses des services de renseignements étasuniens, le dernier en date a propos de la faiblesse de la Russie. Sans parler des services israéliens qui, rappelons-le, ont favorisé la montée en puissance du Hamas et se prennent un sérieux retour de bâton. Comme les Etats-Unis avec Al-Qaida en Afghanistan et ISIS en Syrie :
« 2015- Avi Primor, ancien ambassadeur d’Israël en UE et en Allemagne à l’époque de l’administration d’Yitzhak Rabin, s’exprime sur le Hamas.
Primor: « Le Hamas c’est le gouvernement israélien. C’est nous qui avons créé le Hamas afin de créer un poids contre le Fatah à l’époque ». »
https://twitter.com/pam33771/status/1718555829614653543
« Alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait rage, le rôle de l’Iran reste une question centrale. Si Téhéran se sent sans doute conforté dans son modèle de campagne armée contre Israël, il ne cherchera probablement pas l’escalade en affrontant militairement Israël et les États-Unis. Les responsables iraniens semblent plutôt considérer la guerre comme une occasion de rehausser l’image de Téhéran dans le monde islamique et dans le Sud en général. »
https://foreignpolicy.com/2023/11/02/iran-regional-war-israel-hamas-hezbollah/
Là encore, c’est prendre ses désirs pour la réalité. Nettoyer ethniquement Gaza sans entraîner le Moyen Orient, et le reste du monde, dans une spirale infernale. C’est le pari d’Israël et il compte bien entraîner ses alliés occidentaux dans une telle aventure.
Car, sans une intervention extérieure forte, il apparaît maintenant évident qu’Israël compte aller jusqu’au bout de son projet de « détruire Gaza » comme l’on dit publiquement Netanyahou et l’ambassadeur en Italie plus haut, puis grignoter toute la Cisjordanie comme cela se fait déjà en ce moment. Pas sûr du tout que les pays voisins laissent faire une telle ignominie.
L’Ukraine
Commençons par un rappel. En avril 2022, deux mois après le début de cette guerre, un accord de cessez-le-feu était négocié et quasiment conclu entre l’Ukraine et la Russie. Puis Boris Johnson s’est déplacé à Kiev pour rendre visite à Zelenski. Le lendemain, ce dernier rompait les négociations et la guerre repartait de plus belle.
Plusieurs personnes ont déjà témoigné de cette histoire. Une autre vient de rajouter son témoignage :
« La quatrième source est nouvelle. Dans une récente interview accordée au quotidien allemand Berliner Zeitung, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder confirme les deux parties du récit de Poutine. Pour la première fois, Schröder a donné un compte rendu détaillé de son rôle dans les pourparlers d’Istanbul, bien que, comme Nicolai Petro me l’a fait remarquer, il l’ait déjà laissé entendre par le passé. Schröder a déclaré qu’à la demande de l’Ukraine, il a joué un rôle central de médiateur dans les pourparlers. Avec Rustem Umyerov, Schröder devait « transmettre un message à Poutine ».
Umyerov est l’actuel ministre de la défense de l’Ukraine. À l’époque, en mars 2022, il jouait un rôle clé dans les négociations. Schröder déclare avoir « eu deux conversations avec Umyerov, puis une conversation en tête-à-tête avec Poutine et enfin avec l’envoyé de Poutine ».
Selon Schröder, l’Ukraine « n’adhérerait pas à l’OTAN », accepterait des garanties de sécurité « de compromis », a déclaré qu’elle « réintroduirait le russe dans le Donbass » et « était prête à parler de la Crimée ».
« Mais en fin de compte, il ne s’est rien passé », a déclaré Schröder. « J’ai l’impression qu’il ne pouvait rien se passer parce que tout le reste était déjà décidé : Il ne pouvait rien se passer parce que tout le reste était décidé à Washington ». Comme les sources russes et turques, Schröder rapporte que « les Ukrainiens n’ont pas accepté la paix parce qu’ils n’en avaient pas le droit. Ils devaient d’abord interroger les Américains sur tout ce dont ils avaient discuté. » »
En bon capitaine du Complexe militaro industriel, Johnson aura été récompensé de son travail :
« L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a été engagé par le Center for European Policy Analysis (CEPA), un groupe de réflexion de Washington DC connu pour être financé par le gouvernement américain, l’OTAN et les entreprises militaires occidentales.
Boris Johnson sera membre de l’International Leadership Council du CEPA, décrit comme un « groupe consultatif de haut niveau », a annoncé le groupe de réflexion cette semaine.
Selon la directrice de CEPA, Alina Polyakova, « l’engagement de M. Johnson en faveur de la victoire de l’Ukraine » fait de lui un « ajout inestimable à ce groupe distingué de leaders d’opinion », à ce qu’elle décrit comme un « moment charnière pour l’alliance transatlantique ».
Johnson a lui-même publié une déclaration à ce sujet, qualifiant le « lien transatlantique » de plus important que jamais, « non seulement pour la liberté et l’indépendance de l’Ukraine, mais aussi pour la liberté dans le monde entier ». »
https://www.rt.com/news/585910-boris-johnson-cepa-lobbyist/
Car le travail de sape de Johnson a permis que :
« Les plus grandes entreprises militaires et de défense occidentales ont vu leurs revenus grimper en flèche en raison des commandes liées au conflit ukrainien, comme l’ont révélé les résultats du troisième trimestre publiés cette semaine. Cette hausse des revenus est attribuée à la forte augmentation des dépenses militaires des pays occidentaux afin de fournir des armes à l’Ukraine et de réarmer leurs propres armées.
Les entreprises américaines Lockheed Martin, General Dynamics et RTX (anciennement Raytheon Technologies Corp) ont toutes publié des résultats supérieurs aux prévisions au cours de la semaine dernière et ont indiqué qu’elles s’attendaient à des revenus encore plus élevés au cours des prochains trimestres.
Lockheed Martin a déclaré que ses résultats du troisième trimestre « étaient conformes ou supérieurs à nos attentes dans tous les domaines » et que le carnet de commandes restait « solide à 156 milliards de dollars, les commandes nationales et internationales ayant été nombreuses ». Le bénéfice net de l’entreprise pour les neuf derniers mois s’est élevé à environ 5 milliards de dollars, contre 3,8 milliards de dollars pour la même période de l’année dernière.
La branche systèmes de combat de General Dynamics a vu ses revenus grimper de près de 25 % au troisième trimestre par rapport à la même période en 2022. L’unité fabrique les véhicules blindés, les chars et l’artillerie qui sont envoyés en Ukraine. »
https://www.rt.com/business/586035-western-arms-makers-revenues-ukraine-gaza/
Cette semaine, un article du Time a fait parler de lui car il fait un portrait sans concessions de Zelenski, reconnaissant implicitement la défaite de l’Ukraine et donnant ainsi le ton a un changement d’attitude de la presse envers l’ex « héros ». Andrew Korybko nous en fait un résumé :
« La dernière couverture du Time Magazine sur Zelensky a attiré l’attention sur une série de vérités « politiquement gênantes » concernant la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine. Intitulé « Personne ne croit en notre victoire autant que moi. », il contient de nombreux témoignages de ses plus proches collaborateurs et de ses principaux conseillers, sous couvert d’anonymat, qui contredisent totalement les récits conventionnels. Voici les principaux éléments à retenir et les extraits correspondants, qui seront ensuite brièvement analysés.
* Zelensky est devenu physiquement épuisé après 20 mois passés à quémander de l’aide en permanence.
* Il a ajouté que l’Occident était lui aussi épuisé et avait commencé à se désintéresser du « spectacle » ukrainien
* Zelensky « se sent trahi par ses alliés occidentaux », qu’il soupçonne de ne plus vouloir sa victoire.
* Ses proches s’inquiètent du fait qu’il soit « noyé dans ses illusions » et qu’il ait développé un complexe « messianique ».
* Il refuse donc toujours d’envisager un cessez-le-feu, bien qu’il s’agisse d’un scénario pragmatique.
* Son discours alarmiste sur la troisième guerre mondiale, qui peut être considéré comme un signe de psychose, n’a pas réussi à rétablir l’attention de l’Occident.
* Le dernier voyage de Zelensky aux États-Unis a été, comme on pouvait s’y attendre, un échec et il devient toxique de le fréquenter.
* Il a candidement admis que le conflit ne se poursuivait que grâce à l’aide américaine.
* Les Ukrainiens pourraient se retourner contre Zelensky si d’autres coupures d’électricité se produisent comme prévu.
* Au moins un général de haut rang pourrait bientôt être licencié pour détourner l’attention de l’échec de la contre-offensive.
* Certaines troupes ont commencé à refuser les ordres de Zelensky d’avancer parce qu’elles manquent d’armes et d’hommes.
* Des recrues plus âgées et en moins bonne santé ont remplacé les jeunes après que ces derniers aient été éliminés au fil des mois.
* Les mesures de conscription forcée sont devenues de plus en plus fréquentes.
* L’action anti-corruption performative de Zelensky n’a fait qu’aggraver la crise du recrutement en Ukraine.
* Les États-Unis subordonneraient l’octroi d’une aide supplémentaire au respect par Kiev de conditions strictes en matière de lutte contre la corruption.
* Néanmoins, aucun progrès n’a été réalisé et la corruption continue de ronger l’État.
* Zelensky tente de faire passer les critiques liées à la corruption pour un jeu intéressé de certains alliés.
* Un fonctionnaire prétendument corrompu a affirmé que capituler face à de telles pressions pourrait conduire à un changement de régime.
* Zelensky admet que la dernière guerre entre Israël et le Hamas détourne l’attention de sa cause.»
https://korybko.substack.com/p/time-magazine-shared-some-politically
L’Ukraine est donc bien au bout du rouleau, au point que la presse grand public est obligé d’en parler :
« Un responsable ukrainien a déclaré que l’armée ukrainienne souffrait d’une pénurie de soldats qui entravait sa capacité à utiliser les armes fournies par l’Occident, selon le magazine Time.
Depuis le début de la guerre, plusieurs responsables ukrainiens ont attribué leurs difficultés à repousser l’invasion russe à la lenteur des livraisons effectuées par leurs alliés.
Toutefois, dans le rapport du Time, une source anonyme identifiée comme un proche collaborateur du président Volodymyr Zelenskyy a mis en évidence un problème différent.
« Nous n’avons plus les hommes pour les utiliser », a-t-il déclaré en référence aux armes occidentales. »
https://news.yahoo.com/ukraine-official-says-cant-properly-154209789.html
Ceux qui pourraient encore être enrôlés pour pallier à cette pénurie de soldats préférant fuir :
« Le service national des gardes-frontières ukrainien a empêché plus de 2 000 fonctionnaires de quitter l’Ukraine depuis la publication, en janvier 2023, d’un décret leur interdisant de quitter le pays sans raison valable. »
https://www.pravda.com.ua/eng/news/2023/10/6/7423023/
Tous les problèmes ukrainiens dont les analystes alternatifs parlent depuis un moment sont en train d’être admis par les dirigeants et les médias grand public occidentaux. Du coup des annonces de pourparlers de paix commencent à apparaître :
« Des responsables américains et européens ont commencé à discuter discrètement avec le gouvernement ukrainien de ce que pourraient impliquer d’éventuelles négociations de paix avec la Russie pour mettre fin à la guerre, selon un haut fonctionnaire américain actuel et un ancien haut fonctionnaire américain au fait de ces discussions.
Les conversations ont porté sur les grandes lignes de ce que l’Ukraine pourrait devoir abandonner pour parvenir à un accord, ont déclaré les fonctionnaires. Certaines de ces discussions, qualifiées de délicates, ont eu lieu le mois dernier lors d’une réunion de représentants de plus de 50 pays soutenant l’Ukraine, y compris des membres de l’OTAN, connue sous le nom de Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, ont indiqué les responsables.
Les discussions sont une reconnaissance de la dynamique militaire sur le terrain en Ukraine et de la dynamique politique aux États-Unis et en Europe, ont déclaré les responsables.
Elles ont débuté alors que les responsables américains et européens s’inquiètent de l’impasse dans laquelle se trouve la guerre et de la possibilité de continuer à fournir de l’aide à l’Ukraine. Les responsables de l’administration Biden s’inquiètent également du fait que l’Ukraine manque de forces, alors que la Russie dispose d’une réserve apparemment inépuisable. L’Ukraine a également du mal à recruter et a récemment été le théâtre de protestations publiques concernant certaines exigences du président Volodymyr Zelenskyy en matière de conscription à durée indéterminée. »
Ces articles sont très mal reçus en Ukraine :
« Les hauts fonctionnaires ukrainiens anonymes qui ont déclaré au magazine Time qu’ils ne partageaient pas la vision du président Vladimir Zelensky d’une victoire militaire sur la Russie doivent être identifiés et évincés, a déclaré mardi aux médias locaux le secrétaire du conseil de sécurité nationale, Aleksey Danilov.
Danilov a exprimé son indignation face à l’article du Time, publié lundi, affirmant qu’il faisait le jeu de la Russie. Le fait que l’hebdomadaire ait accordé l’anonymat à certaines de ses sources – une pratique normale qui permet aux fonctionnaires de discuter franchement des problèmes – « soulève de nombreuses questions », selon lui.
« Si vous ne croyez pas que notre pays peut remporter la victoire, vous n’avez pas le droit d’être près de notre président », a déclaré M. Danilov.
Il a suggéré que les sources anonymes avaient causé du tort à l’Ukraine avant d’ajouter : « Je pense que nos agences de sécurité devraient répondre à la question de savoir qui sont ces personnes anonymes ». »
https://www.rt.com/russia/586325-danilov-time-anonymous-sources/
« Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy ne pense pas que la situation sur le front en Ukraine soit une impasse et a déclaré que l’Ukraine ne négocierait pas avec la Russie.
Citation de Zelenskyy : « Il ne s’agit pas d’une impasse. La Russie contrôle le ciel. Nous protégeons nos troupes. Personne [en Ukraine] ne veut jeter notre peuple [dans la bataille] comme le fait la Russie […]. Comment pouvons-nous surmonter cette situation ? Avec les F-16, nous devons attendre que nos hommes soient formés et qu’ils reviennent. Lorsqu’il y aura une défense aérienne sur le front, nos soldats avanceront en déployant l’équipement dont ils disposent. » »
https://www.pravda.com.ua/eng/news/2023/11/4/7427192/
En conséquence, la propagande ukrainienne en direction de sa population, pour cacher cette catastrophe et continuer la guerre, tourne à plein régime. Par exemple cet autre article du magazine ukrainien Ukrainska Pravda qui parle de succès de l’armée ukrainienne sur le front :
« L’état-major général des forces armées a indiqué que les forces ukrainiennes progressent sur les fronts de Melitopol et de Bakhmut, infligeant des pertes aux Russes et les épuisant.
Les forces de défense continuent de mener une opération offensive sur le front de Melitopol, des actions offensives (assaut) sur le front de Bakhmut, infligeant aux forces d’occupation des pertes en hommes et en matériel, et épuisant l’ennemi sur l’ensemble de la ligne de front.
Au cours de la journée, l’armée de l’air des forces armées ukrainiennes a mené trois attaques contre des groupes de personnel, d’armes et d’équipements militaires de l’ennemi. »
https://www.yahoo.com/news/ukraines-armed-forces-exhaust-russians-172936232.html
Mais la propagande du gouvernement anglais est du même niveau :
« Les pertes d’équipement subies par la Russie au cours des dernières semaines ont été si importantes qu’il est probable qu’elle doive maintenant faire avancer ses soldats à pied pour tenter de s’emparer de la ville d’Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, a déclaré le ministère britannique de la défense lors d’une séance d’information sur le renseignement, samedi. »
https://www.yahoo.com/news/losing-200-armored-vehicles-russia-142605141.html
Face à cette catastrophe ukrainienne qui se déroule sous sa présidence, Biden utilise, encore et encore, les mêmes armes déficientes, les sanctions économiques :
« Les États-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions radicales contre Moscou en raison de la guerre en Ukraine, ciblant les futures capacités énergétiques de la Russie, l’évasion des sanctions et un drone suicide qui a constitué une menace pour les troupes et l’équipement ukrainiens, entre autres, dans le cadre de sanctions visant des centaines de personnes et d’entités.
Les dernières mesures en date visent une entité majeure impliquée dans le développement, l’exploitation et la propriété d’un projet de grande envergure en Sibérie, connu sous le nom d’Arctic-2 LNG, a indiqué le département d’État dans un communiqué. Ce projet devrait permettre d’acheminer du gaz naturel réfrigéré, connu sous le nom de gaz naturel liquéfié, vers les marchés mondiaux. »
https://www.yahoo.com/news/us-imposes-sweeping-sanctions-targeting-143234027.html
Malgré l’échec annoncé, Biden cherche encore des sous pour alimenter les caisses du Complexe Militaro Industriel :
« La Maison Blanche a discrètement incité les législateurs des deux partis à vendre les efforts de guerre à l’étranger comme la source d’un boom économique potentiel dans le pays.
Des collaborateurs ont distribué des documents de travail aux Démocrates et aux Républicains qui ont soutenu les efforts continus de financement de la résistance ukrainienne, afin qu’ils fassent valoir que ces efforts sont bénéfiques pour l’emploi aux États-Unis, selon cinq collaborateurs de la Maison-Blanche et des législateurs au fait de ces efforts et ayant obtenu l’anonymat pour pouvoir s’exprimer en toute liberté.
La Maison-Blanche tente d’invoquer le patriotisme pour convaincre les Républicains récalcitrants non seulement d’aider Kiev, mais aussi d’adopter un important train de mesures comprenant également des fonds pour Israël.
« Alors que nous reconstituons nos stocks d’armes, nous nous associons à l’industrie de la défense américaine pour augmenter notre capacité et répondre aux besoins des Etats-Unis et de nos alliés, aujourd’hui et à l’avenir », selon une copie des points de discussion obtenue par POLITICO.
« Cette demande supplémentaire investit plus de 50 milliards de dollars dans la base industrielle de défense américaine – garantissant que notre armée continue d’être la force de combat la plus prête, la plus capable et la mieux équipée que le monde ait jamais vue – et développe les lignes de production, renforçant l’économie américaine et créant de nouveaux emplois américains », peut-on lire dans le document. »
https://www.politico.com/news/2023/10/25/biden-ukraine-aid-messaging-00123466
Une initiative présidentielle qui permettra que « le bénéfice net de Lockheed Martin pour les neuf derniers mois s’est élevé à environ 5 milliards de dollars, contre 3,8 milliards de dollars pour la même période de l’année dernière », et augmentera encore en 2023.
Cette mainmise du CMI sur le gouvernement étasunien est un problème que la Chine commence à dénoncer publiquement :
« La quasi-totalité de l’aide bilatérale américaine à Israël a jusqu’à présent pris la forme d’une assistance militaire, certains observateurs notant que l’aide est en fait une subvention à l’industrie militaire américaine.
À ce jour, Israël a acheté 50 F-35 Joint Strike Fighters dans le cadre de trois contrats distincts, financés par l’aide américaine, et en a reçu 36 au total. Pour l’année fiscale 2023, le Congrès américain a autorisé 520 millions de dollars pour les programmes de défense conjoints États-Unis-Israël (dont 500 millions de dollars pour la défense antimissile).
Selon la BBC, 1,6 milliard de dollars d’aide militaire américaine à Israël depuis 2011 ont été consacrés au système Dôme de fer à courte portée contre les roquettes, les mortiers et l’artillerie (portée d’interception de 2,5 à 43 miles). Développé par la société israélienne Rafael Advanced Defense Systems et produit à l’origine en Israël, le système a été testé pour la première fois en 2011.
En tant que pion américain au Moyen-Orient, Israël sert les intérêts géographiques et l’industrie de la défense des États-Unis. Les décennies de partenariat spécial entre les deux pays s’inscrivent dans un contexte historique connu du monde entier, a déclaré Li Weijian.
Néanmoins, les États-Unis ont continué à soutenir Israël tout en évitant la question de la création d’un État palestinien. « Une telle partialité est tout à fait déraisonnable », a déclaré M. Li.
« Le conflit israélo-palestinien ne sera jamais résolu sans une solution à la question de l’État palestinien. C’est le droit de la Palestine de fonder un État, et les États-Unis ne devraient pas s’en mêler ».
Mais l’objectif des États-Unis n’est peut-être jamais de contribuer à la résolution d’un conflit, non seulement le conflit israélo-palestinien, mais aussi tous les autres conflits dans le monde, comme celui entre la Russie et l’Ukraine.
La réponse des États-Unis aux conflits est toujours d’intensifier la violence au lieu d’encourager la paix. En effet, la guerre entraîne des pertes et des souffrances pour la plupart des pays et des régions du monde, mais les États-Unis sont l’un des rares à pouvoir exploiter le conflit pour en tirer des profits malsains.
Il suffit de jeter un coup d’œil sur les performances des valeurs de défense américaines cette semaine. La hausse de près de 9 % de l’action Lockheed Martin lundi a été la plus importante pour le plus grand entrepreneur de défense américain lors d’une journée sans bénéfices depuis mars 2020. Les actions de Northrop Grumman ont également connu leur meilleure journée depuis 2020.
Lors d’une récente conférence téléphonique sur les résultats, les dirigeants du géant américain de la défense Lockheed Martin ont souligné que les conflits en Israël et en Ukraine étaient « des facteurs potentiels d’augmentation des revenus dans les années à venir », selon un article de CNN daté du 18 octobre.
La politique de soutien militaire des États-Unis à Israël, ainsi qu’à d’autres pays ou régions, se fonde toujours sur des considérations réalistes et vise à répondre aux besoins stratégiques globaux des États-Unis, soulignent les experts.
Au lieu de contribuer au maintien de la paix dans le monde, les États-Unis ont continué à alimenter l’escalade et la poursuite de divers conflits afin d’enrichir leur complexe militaro-industriel, au détriment de la vie des gens. Mais l’approche qui consiste à compter sur les guerres pour obtenir suffisamment de commandes est dangereuse pour le monde. Le monde ne peut pas se permettre de les laisser continuer à tirer profit des malheurs d’autres pays et régions, notent les experts. »
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.