Par Wayan – Le 26 juin 2023 – Le Saker Francophone
Chers lecteurs et amis du Saker Francophone.
Je vous propose ici cette « revue de presse alternative » que j’envoie par courriel depuis quelques mois à des amis ouvert d’esprit mais n’ayant pas le temps, ni même l’occasion, de suivre les « médias alternatifs » et s’abreuvant, par habitude et réflexe, à la presse grand public. Elle est destinée à des lecteurs que les médias grand public rendent craintifs face aux « théories complotistes », des lecteurs qui demandent des références et un maximum de sources officielles pour se rassurer.
Vous avez surement des gens dans votre entourage qui correspondent à cette description. Vous pourriez donc, tous les lundis, au moment de sa parution, copier/coller cette revue de presse et leur envoyer par courriel, ou simplement le lien, et participer au nécessaire réveil des esprits endormis par les médias grand public.
L’Ukraine
La propagande ukrainienne, complaisamment relayée par les médias occidentaux, fait de son mieux pour cacher l’échec de la « contre-offensive » :
« Le président Volodymyr Zelenskiy a félicité les défenses aériennes ukrainiennes pour avoir abattu plus de 30 drones et a déclaré avec défi que les forces ukrainiennes détruisaient les forces russes sur les deux principaux théâtres du conflit, l’est et le sud.
Le commandant des forces terrestres et le vice-ministre de la défense ont fait état de succès dans la contre-offensive dans les deux régions. »
Mais les fuites et autres explications turlupinées sont devenues inévitables car il devient de plus en plus difficile de nier la réalité. Commençons avec cet article de RFI :
« La Russie a toujours le dessus dans les airs. C’est un avantage capital. D’après les renseignements britanniques, les hélicoptères de combat russes sont d’une efficacité redoutable. Ils partent de la base arrière de Berdyansk, sur la mer d’Azov et ils tirent à distance. Des missiles de longue portée qui font très mal aux colonnes ukrainiennes.
En théorie, l’assaut des tanks ukrainiens devrait être encadré, protégé par des batteries anti-aériennes. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky le martèle depuis des mois : « Nous n’avons pas assez de matériel ».
Et si les Russes continuent de bombarder les grandes villes comme Kiev, c’est aussi pour forcer l’Ukraine à maintenir ces systèmes de défense loin de la ligne de front.
En parallèle, la contre-offensive bute sur les fortifications érigées par les troupes de Moscou : les dents de dragon, des blocs de béton anti-chars, les tranchées, les champs de mines… Difficile de progresser sans lourdes pertes humaines.
En quinze jours, l’armée ukrainienne n’a reconquis que 100 kilomètres carrés et serait, selon les services estoniens, sur le point de faire une pause d’au moins plusieurs jours afin de se réorganiser. »
« « Il y a clairement eu un échec des médias occidentaux dans la manière de présenter la contre-offensive et ses objectifs avant qu’elle ne démarre », assure Glen Grant, un analyste senior à la Baltic Security Foundation et spécialiste des questions militaires russes. L’accent mis ces derniers mois sur les livraisons de matériels modernes à Kiev a « pu entraîner des attentes un peu trop élevées de succès rapides de l’armée ukrainienne », confirme Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits. »
Continuons avec cet article d’un journal britannique, The Telegraph :
« L’OTAN doit se préparer à la perspective que la contre-offensive ukrainienne ne remporte pas de succès majeur. En effet, jusqu’à présent, Kiev n’a obtenu que des gains limités. Mais ceux qui s’attendaient à une percée fulgurante allaient toujours être déçus. Il ne s’agit pas de panzers allemands contre la cavalerie polonaise, ni de choc et de stupeur américains contre des forces irakiennes démoralisées dans des chars vétustes et sans couverture aérienne.
Nous assistons plutôt à un type de guerre plus proche de l’attrition, avec des forces d’attaque qui se heurtent à des défenses lourdement fortifiées.»
Comme souvent la politique du « cela ne marche pas, remettons-en une dose » est appliquée. Envoyons donc encore plus d’armes :
« Le risque est que des personnalités comme Emmanuel Macron et Olaf Scholz renouvellent leur lobbying pour pousser Kiev à conclure un traité de paix avant la fin de l’année. Une telle hésitation en Europe compromettrait la position de Joe Biden au Congrès, avec toutes les chances que les républicains de la Chambre des représentants tentent de contrecarrer l’octroi d’un financement supplémentaire à l’Ukraine. Mais ce serait exactement la mauvaise réponse. Si l’offensive s’essouffle, l’Occident devra se pencher sérieusement sur la question de savoir comment développer la capacité offensive de l’Ukraine. »
Même CNN s’y met :
« Dans ses premières phases, la contre-offensive de l’Ukraine a peu de succès et les forces russes font preuve de plus de compétence que ne le prévoyaient les évaluations occidentales, ont déclaré à CNN deux responsables occidentaux et un haut responsable militaire américain.
La contre-offensive « ne répond aux attentes sur aucun front », a déclaré l’un des responsables.
Selon les évaluations occidentales, les lignes de défense russes se sont avérées bien fortifiées, ce qui rend difficile pour les forces ukrainiennes de les franchir. En outre, les forces russes ont réussi à enliser les blindés ukrainiens avec des attaques de missiles et des mines et ont déployé plus efficacement leur puissance aérienne. Les forces ukrainiennes se révèlent « vulnérables » aux champs de mines et les forces russes « compétentes » dans leur défense, a déclaré l’un des responsables occidentaux. »
https://edition.cnn.com/2023/06/22/politics/ukraine-counteroffensive-western-assessment/index.html
Car, comme l’explique le New York Times cela coûte cher en arme :
« L’Ukraine a payé des centaines de millions de dollars à des entrepreneurs pour des armes qui n’ont pas été livrées, et certaines des armes données par ses alliés, qui ont fait l’objet d’une grande publicité, étaient tellement décrépites qu’elles ont été jugées aptes à être cannibalisées pour en tirer des pièces détachées.
Des documents du gouvernement ukrainien montrent qu’à la fin de l’année dernière, Kiev avait versé aux fournisseurs d’armes plus de 800 millions de dollars depuis l’invasion russe en février 2022 pour des contrats qui n’ont pas été exécutés, en tout ou en partie. »
https://www.nytimes.com/2023/06/19/world/europe/ukraine-weapons-howitzers-contracts.html
…et en hommes :
« Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre que les forces armées ukrainiennes étaient considérablement limitées par les effectifs, après avoir reçu une estimation selon laquelle Kiev avait perdu plus de 13 000 soldats depuis le lancement de sa contre-offensive au début du mois.
« Du matériel militaire supplémentaire peut certainement être livré, mais la réserve de mobilisation n’est pas illimitée. Et il semble que les alliés occidentaux de l’Ukraine soient effectivement prêts à mener la guerre jusqu’au dernier Ukrainien », a déclaré Poutine lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe jeudi. »
https://www.rt.com/russia/578455-putin-war-last-ukrainian/
Perdant sur le terrain, il reste le champ de bataille de la communication :
« L’Ukraine a de nouvelles preuves que la Russie prépare une attaque « terroriste » contre la centrale électrique de Zaporizhzhia qui entraînera une fuite radioactive, a averti le président Volodymyr Zelensky.
Le Kremlin a rejeté l’allégation comme « un autre mensonge » et a déclaré qu’une équipe d’inspecteurs nucléaires des Nations Unies avait visité l’usine et avait tout évalué…
« Les services de renseignement ont reçu des informations selon lesquelles la Russie envisageait le scénario d’un acte terroriste à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia – un acte terroriste avec fuite de radiations », a-t-il déclaré. « Les radiations n’ont pas de frontières nationales. C’est la direction du vent qui décidera de qui sera frappé », a-t-il ajouté. « Le monde a été averti, donc le monde peut et doit agir.« »
L’Agence International pour l’Energie Atomique, dont les inspecteurs sont sur place en ce moment, réfute cette « info » :
« Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a démenti mardi les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles le bassin de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporozhye (ZNPP) aurait été piégé à l’aide d’explosifs.
« L’AIEA a connaissance d’informations selon lesquelles des explosifs auraient été placées près du bassin de refroidissement. Aucun explosif n’a été observé sur le site lors de la visite du directeur général, y compris dans le bassin de refroidissement », a déclaré M. Grossi dans un rapport sur la situation de la plus grande centrale nucléaire d’Europe…
Ce rapport fait suite aux affirmations du président ukrainien Vladimir Zelensky et de son assistant Mikhail Podoliak selon lesquelles la Russie aurait préparé une « attaque terroriste » contre l’installation qu’elle contrôle depuis mars 2022 »
https://www.rt.com/russia/578480-iaea-zaporozhye-nuclear-mines/
Pourtant l’échec de cette contre-offensive était prévisible pour tous ceux qui restaient lucide face à cette guerre. Cet article [en anglais, utilisez DeepL pour le traduire et le lire entièrement] très détaillé et documenté d’Asia Times, publié 15 jours avant le début de la contre-offensive, en fait la démonstration et conclut par :
« La ligne de conduite la plus prudente serait d’encourager les négociations avec les Russes. Ce ne sera pas facile, car les Russes n’accepteront probablement pas de statu quo ou de cessez-le-feu, et exigeront probablement la levée des sanctions américaines et européennes.
Néanmoins, si l’administration Biden ne change pas de cap, elle continuera à jouer à la roulette russe avec un barillet plein. »
https://asiatimes.com/2023/04/ukraines-spring-offensive-a-likely-death-trap-for-us-nato/
Voici deux articles, en français, qui explique une autre des raisons de l’échec de cette contre-offensive :
***
Déçu par l’échec ukrainien, Biden fait volte-face et déclare soudainement :
« Le président Joe Biden a déclaré samedi [le 17 juin] que son administration ne « faciliterait pas » l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ajoutant que ce pays déchiré par la guerre devait respecter les mêmes normes que les autres États membres.
Interrogé lors d’une réunion à Philadelphie sur la possibilité de faciliter l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance transatlantique – probablement en référence au plan d’action pour l’adhésion, un obstacle majeur aux efforts de l’Ukraine – M. Biden a déclaré : « Non : « Parce qu’ils doivent respecter les mêmes normes. Nous n’allons donc pas leur faciliter la tâche ».
La semaine dernière, Biden déclaré pourtant qu’il était « ouvert » à une dérogation pour l’Ukraine, qui a lancé cette semaine une contre-attaque dans le cadre de la guerre d’agression menée par la Russie.
Biden a ajouté que les États-Unis avaient « déjà beaucoup fait » pour s’assurer que l’Ukraine ait « la capacité de se coordonner militairement ». »
https://www.politico.com/news/2023/06/17/biden-nato-ukraine-china-00102527
Décision que Stoltenberg ne pourra que répéter :
« « Lors du sommet de Vilnius [en juillet prochain] et dans le cadre des préparatifs du sommet, nous ne discutons pas d’une invitation formelle », a-t-il déclaré aux journalistes après avoir rencontré M. Scholz. Il a toutefois ajouté que les dirigeants discuteraient de la manière de rapprocher l’Ukraine de l’OTAN. »
https://www.dw.com/en/stoltenberg-says-summit-wont-invite-ukraine-to-join-nato/a-65957138
Alors que pas plus tard que le 1er juin il disait :
« Le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi à Oslo que « la porte de l’OTAN est ouverte » pour que l’Ukraine rejoigne l’alliance, et que la Russie n’a pas « de droit de veto contre l’élargissement de l’OTAN ».
Stoltenberg a fait ces commentaires lors d’une réunion informelle de l’OTAN tenue dans la capitale norvégienne. »
https://www.euronews.com/2023/06/01/stoltenberg-door-open-for-ukraine-to-join-nato
Et que, le 15 juin, deux fonctionnaires de la Maison Blanche déclarait à Politico :
« Le président Joe Biden est « ouvert » à la suppression d’un obstacle majeur à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN après la guerre, même si le plan ne précise pas quand Kiev rejoindra l’alliance. »
https://www.euronews.com/2023/06/01/stoltenberg-door-open-for-ukraine-to-join-nato
Zelensky doit fulminer dans son coin mais que peut-il faire d’autre ? L’ex comique de télévision aura été autant piégé que la Russie dans cette affaire.
Du coup, dur retour à la réalité :
« Le président Volodymyr Zelensky a reconnu que les progrès sur le champ de bataille étaient « plus lents que souhaités », quelques semaines après le début de l’offensive militaire ukrainienne visant à reconquérir les zones occupées par la Russie.
« Certaines personnes croient qu’il s’agit d’un film hollywoodien et s’attendent à des résultats immédiats. Ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré à la BBC. « Ce qui est en jeu, c’est la vie des gens ».
Zelensky a déclaré que la poussée militaire n’était pas facile à mettre en œuvre parce que les forces russes avaient miné 200 000 km² du territoire ukrainien. « Quoi que certains veuillent, y compris les tentatives de pression, avec tout le respect que je leur dois, nous avancerons sur le champ de bataille de la manière que nous jugerons la meilleure », a ajouté Zelensky. »
https://www.bbc.com/news/world-europe-65971790
Bien sûr, ce lâchage en beauté est immédiatement compensé par la promesse de plus d’argent, alors que les Etats européens sont deja endettés jusqu’au cou :
« La Commission européenne a proposé mardi 20 juin aux États membres d’approuver un paquet d’aide de 50 milliards d’euros pour soutenir l’Ukraine jusqu’en 2027, dans le cadre d’une rallonge du budget pluriannuel de l’UE. »
« Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé la garantie de 3 milliards de dollars de prêts bancaires pour l’Ukraine. La reconstruction est estimée à 400 milliards sur dix ans.
De leur côté, les États-Unis vont fournir 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) d’aide supplémentaire pour soutenir l’économie ukrainienne, en particulier ses infrastructures essentielles, a indiqué ce mercredi le secrétaire d’État Antony Blinken lors de la conférence. « Tant que la Russie continuera de détruire, nous serons là pour aider l’Ukraine à reconstruire : reconstruire les vies, reconstruire son pays, reconstruire son avenir », a déclaré Antony Blinken. »
Là encore on s’aperçoit que c’est l’UE qui va prendre en charge le plus gros effort pour l’Ukraine, les Etats-Unis restant loin derrière :
« Les pays de l’Union européenne vont former 30 000 soldats ukrainiens en 2023, a annoncé mardi le ministère ukrainien de la Défense, au moment où son armée a lancé une contre-offensive visant à libérer les territoires occupés par la Russie. « En 2023, dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’UE à l’Ukraine, il est prévu de former 30 000 militaires des forces armées ukrainiennes, dont des soldats des forces de défense territoriale », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur Telegram.
« L’objectif stratégique est de renforcer les capacités des forces armées ukrainiennes pour la conduite efficace des opérations, la protection de la souveraineté et la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, [ainsi que] la protection des civils », a-t-il poursuivi. »
https://fr.news.yahoo.com/pays-lue-formeront-30-000-202200646.html
Serait-ce pour cela que Biden ne veut plus de l’Ukraine dans l’OTAN, car en cas d’escalade militaire les Etats-Unis seraient forcément impliqués alors qu’on voit bien depuis quelques temps qu’ils repassent la patate chaude à l’Europe. Or il semble que c’est le Royaume uni qui veuille attraper la patate brulante à ce sujet en laissant l’Ukraine utiliser ses missiles longue portée pour toucher la Crimée :
« L’Ukraine aurait l’intention d’attaquer la Crimée occupée avec des Himars et des missiles britanniques Storm Shadow, a affirmé la Russie dans une mise en garde adressée à Kiev et à l’Occident.
Sergei Shoigu, le ministre russe de la défense, a déclaré que la Russie riposterait si l’Ukraine commençait à frapper le territoire que Vladimir Poutine a annexé en 2014
« L’utilisation de ces missiles en dehors de la zone de notre opération militaire spéciale signifierait que les États-Unis et la Grande-Bretagne seraient totalement entraînés dans le conflit et entraînerait des frappes immédiates sur les centres de décision en Ukraine », a averti M. Shoigu. »
https://news.yahoo.com/ukraine-war-latest-putins-tactical-063750125.html
***
Enfin, on ne peut pas finir ce chapitre sur l’Ukraine sans dire un mot du mélodrame de la semaine, la « rébellion armée » de Prigojine, le sulfureux patron de la compagnie russe de mercenaires, Wagner.
Pour faire court, car cette affaire est beaucoup moins importante que le buzz médiatique qu’elle a déclenché, je pense que tout cela n’est qu’une opération psychologique (les fameuses psyops) jouée par la partie russe pour pousser les ukrainiens, qui commencent à flancher dans leur contre-offensive, à la continuer et donc à essuyer encore plus de pertes, humaine et matérielles. Voici deux vidéos twitter qui montrent que l’ensemble tient plus du mauvais scénario que d’une réalité factuelle.
La première est la « prise par Prigojine du quartier général de l’armée russe à Rostov sur le Don ».
https://twitter.com/PeelTheFern/status/1672465191261306890
Je pense que c’est la première fois dans l’histoire qu’une caserne militaire a été prise aussi facilement. Pas une balle ni la moindre bagarre ni même de tentative d’arrestation de Prigojine alors que « le régime d’opération antiterroriste » venait d’être instauré.
La deuxième montre l’atmosphère de kermesse, certes un peu virile, il faut quand même un peu de décor, de Rostov sur le don au moment de « sa prise d’assaut par les troupes de Wagner ».
https://twitter.com/nexta_tv/status/1672562335573999617
Sans parler du final digne d’un mauvais roman de série noir où Lukashenko, le président biélorusse « fidèle ami de Poutine », arrive en sauveur, convainc Prigojine d’arrêter sa « marche pour la justice » vers Moscou et lui offre sa protection en Biélorussie. Dans la foulée, Poutine, très magnanime alors qu’il venait juste de les accuser de « haute trahison », pardonne Prigojine et tous les mercenaires de Wagner car « il se sont bien battus à Bhakmut. ». Un vrai « happy end » à l’américaine.
« Le porte-parole Dmitry Peskov a révélé que M. Prigozhin, un magnat de Saint-Pétersbourg qui a fait fortune dans la restauration, « se rendra en Biélorussie ». Il n’a pas précisé ce que l’homme d’affaires ferait dans cet État d’Europe de l’Est.
Il a ajouté que les combattants de Wagner ne seraient pas poursuivis, compte tenu de leurs efforts sur les lignes de front du conflit ukrainien. M. Peskov a expliqué que l’équipe du président Vladimir Poutine « a toujours respecté leurs exploits ». »
https://www.rt.com/russia/578640-kremlin-wagner-deal-details/
Mais cette « faiblesse russe » à donné des ailes aux ukrainiens, comme nous l’annonce RFI :
« Il est fort à parier que les Ukrainiens vont profiter de cette période de flottement pour avancer les pions. Et d’ailleurs, la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Hanna Maliar, a annoncé en début de soirée un début de contre-offensive à grande échelle vers les localités d’Orikhovo-Vassylivka, Bakhmout, Bohdanivka, Iaguidné, Klichtchiïvka, Kourdioumivka. Il semble que l’armée ukrainienne soit en train de pousser sur plusieurs axes à l’Est et au sud du pays, samedi. »
Exactement comme à Bhakmut il y a quelques semaines avec les mêmes acteurs, Prigojine dans le rôle du méchant et Shoigu/Poutine dans le rôle des victimes, la psyop russe a bien fonctionné et a relancé la volonté d’attaque des ukrainiens qui reviennent allègrement se fracasser sur les défenses russes.
La Relation Chine-Monde occidental
Achevant sa visite en Chine, Blinken a, au dernier moment, été reçu par Xi Jinping lui-même :
« La rencontre au Grand Hall du Peuple était attendue et considérée comme un élément clé de la réussite du voyage, mais aucune des deux parties n’a confirmé qu’elle aurait lieu jusqu’à ce qu’un fonctionnaire du département d’État l’annonce une heure avant le début de la rencontre. »
Il est probable que Xi Jinping voulait s’assurer du bon état d’esprit de Blinken avant toute rencontre. Il ne fut pas déçu :
« S’adressant aux journalistes à l’ambassade des États-Unis à Pékin après sa rencontre avec le dirigeant chinois, Blinken a déclaré qu’il avait insisté, au cours de ses deux jours d’entretiens avec de hauts fonctionnaires chinois, sur le fait qu’un engagement direct et une communication soutenue au plus haut niveau étaient le meilleur moyen de gérer les différences de manière responsable et de veiller à ce que la concurrence ne dégénère pas en conflit.
« J’ai entendu la même chose de la part de mes homologues chinois », a déclaré Blinken. « Nous sommes tous deux d’accord sur la nécessité de stabiliser nos relations…
Debout à côté du dirigeant chinois, Blinken a déclaré que le président Biden l’avait envoyé à Pékin « parce qu’il pense que les États-Unis et la Chine ont l’obligation et la responsabilité de gérer leurs relations. Les États-Unis s’engagent à le faire. C’est dans l’intérêt des États-Unis, dans l’intérêt de la Chine et dans l’intérêt du monde…»
Et le plus important pour le gouvernement chinois :
« Blinken, s’exprimant à l’issue de ses réunions, a souligné l’engagement des États-Unis en faveur du statu quo à Taïwan, réitérant la position officielle de Washington selon laquelle les États-Unis ne soutiennent pas l’indépendance de Taïwan. »
https://www.cbsnews.com/news/blinken-xi-china-talks-taiwan-wang/
Du coté des médias chinois, le ton est plus circonspect :
« Le monde a besoin d’une relation globalement stable entre la Chine et les États-Unis. Le fait que les deux pays puissent trouver la bonne façon de s’entendre aura une incidence sur l’avenir et le destin de l’humanité, a déclaré Xi à Blinken au cours de la réunion. Les intérêts communs des deux pays doivent être valorisés, et leurs succès respectifs constituent une opportunité et non une menace l’un pour l’autre, a déclaré le dirigeant chinois.
Les deux pays devraient agir avec un sens des responsabilités vis-à-vis de l’histoire, des peuples et du monde, et gérer correctement les relations entre la Chine et les États-Unis, a déclaré Xi.
Le président Xi a souligné que la concurrence entre les grands pays ne représentait pas la tendance de l’époque, et qu’elle ne pouvait pas non plus résoudre les problèmes de l’Amérique ni les défis auxquels le monde est confronté. La Chine respecte les intérêts des États-Unis et ne cherche pas à les défier ou à les supplanter. De même, les États-Unis doivent respecter la Chine et ne pas porter atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine, a déclaré Xi…
La Chine a également fait part de ses attentes à l’égard des États-Unis, espérant que ces derniers gèreront les relations sino-américaines avec une attitude rationnelle et pragmatique et traduiront les déclarations positives du président américain Joe Biden en actions visant à stabiliser les liens bilatéraux, a noté M. Wu… »
https://www.globaltimes.cn/page/202306/1292837.shtml
Dans la foulée de cette visite cordiale et pour bien être sûr que les relations Chine-USA ne se réchauffent pas comme le voudrait l’administration Biden, tous les médias occidentaux se sont emparés d’une remarque pleine de préjugés faite par Biden au cours d’un cocktail de donateurs du Parti démocrate :
« Faisant référence à un épisode récent au cours duquel les États-Unis ont détruit un ballon chinois qui selon eux espionnait leur territoire, Joe Biden a assuré que « la raison pour laquelle [le président chinois] s’est tellement énervé quand j’ai abattu ce ballon plein de matériel d’espionnage est qu’il ne savait pas que [cet engin] se trouvait là ».
« C’est très embarrassant pour les dictateurs quand ils ne savent pas ce qui s’est passé » a-t-il poursuivi, ajoutant : « Lorsque [le ballon] a été abattu [Xi Jinping] s’est trouvé très embarrassé et il a même démenti que [l’aéronef] se trouvait là ». « Et d’ailleurs, je vous le promets, ne vous faites pas de souci à propos de la Chine. […] La Chine a de vraies difficultés économiques », a encore dit le démocrate de 80 ans, en campagne pour sa réélection. »
https://fr.news.yahoo.com/biden-range-xi-catégorie-dictateurs-023419048.html
Le plus frappant dans cette histoire est le fait que cette banale remarque fasse le buzz dans les médias occidentaux alors que son contenu n’est que le reflet des préjugés de la majorité de la population occidentale vis-à-vis du gouvernement chinois et n’a donc rien d’extraordinaire en elle-même. Si ce n’est pour récréer une tension entre les deux pays. Ce qui n’a pas manqué :
« La porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a qualifié ces remarques d' »extrêmement absurdes » et d' »irresponsables » et a déclaré qu’elles violaient gravement les faits, le protocole diplomatique et la dignité politique de la Chine.
« Il s’agit d’une provocation politique publique », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse régulière. »
https://www.reuters.com/world/biden-calls-chinese-president-xi-dictator-2023-06-21/
On notera au passage que le plus haut dirigeant étasunien a une opinion totalement déformée de la Chine et que baser la politique d’un pays comme les Etats-Unis sur des opinions qui ne sont pas le reflet de la réalité du terrain n’est pas le signe d’une saine politique. Que les médias cherchent à diaboliser l’ennemi pour acquérir le soutien de sa population dans la lutte contre cet ennemi est une chose mais que les dirigeants se laissent prendre à cette propagande en est une autre, et pas une bonne.
***
Parallèlement se tenait la visite du premier ministre Li en Europe. Contrairement à la visite de Blinken, elle fut totalement ignorée par les médias occidentaux mis à part le minimum syndical d’une dépêche de l’AFP dont le ton et la teneur est on ne peut plus explicite :
« Le chancelier Olaf Scholz accueille le premier ministre Li Qiang pour des entretiens mardi, dans le but de rééquilibrer la coopération entre l’Allemagne et la Chine après que Berlin a qualifié Pékin de « rival systémique ».
Mais contrairement aux précédentes visites de dignitaires chinois, au cours desquelles des dirigeants allemands pragmatiques et désireux de développer leurs relations commerciales avec le géant asiatique leur ont déroulé le tapis rouge, le voyage de M. Li intervient au moment où l’Allemagne s’empresse de diversifier ses partenaires commerciaux.
Échaudée par sa dépendance au gaz russe et par les perturbations de sa chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie, l’Allemagne redouble d’efforts pour se « désengager » de la Chine.
Lors de sa rencontre avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier lundi, M. Li a déclaré que la Chine était prête à travailler avec l’Allemagne pour contribuer à « la stabilité et à la prospérité mondiales ».
Toutefois, lorsqu’il s’entretiendra avec M. Scholz, la première stratégie de sécurité nationale de l’Allemagne, publiée il y a quelques jours, donnera le ton. Ce document accuse catégoriquement la Chine d’agir contre les intérêts allemands, de mettre la sécurité internationale « sous une pression croissante » et de ne pas respecter les droits de l’homme.
Mais il souligne également la nécessité d’obtenir la coopération de Pékin sur des questions mondiales telles que la lutte contre le changement climatique…
Les discussions de mardi entre les deux gouvernements constituent « un test de résistance pour savoir si un véritable partenariat entre Berlin et Pékin est encore possible« , a déclaré à l’AFP Thorsten Benner, directeur du Global Public Policy Institute.
« La question est de savoir si l’Allemagne continue à jouer le jeu en prétendant qu’il y a un large accord avec Pékin… ou si elle choisit une nouvelle voie en parlant franchement et en limitant la déclaration finale aux domaines où il y a une véritable voie vers la coopération », a-t-il ajouté. »
https://news.yahoo.com/tough-balancing-act-chinese-german-020602156.html?fr=sycsrp_catchall
Même le Deutch Welle, le média allemand en langue étrangère, a été avare sur le sujet avec un seul article, en anglais mais pas en français ni aucune autre langue proposée, dont le titre est très proche de celui de la dépêche de l’AFP :
« Chine et Allemagne : a balancing act [un exercice d’équilibriste]
La dernière série de consultations gouvernementales de haut niveau à Berlin était amicale sur le ton mais dure [tough] sur le fond. L’Allemagne a besoin de la Chine, mais veut aussi minimiser sa dépendance. »
Puis s’empresse de rajouter :
« Au moins en termes de taille des délégations, ces consultations intergouvernementales n’étaient pas différentes de celles que le gouvernement allemand a menées ces derniers mois avec l’Inde et le Japon, avec l’Espagne et les Pays-Bas. Mais c’est là que finissent les similitudes.
Les relations entre Berlin et Pékin se sont détériorées ces dernières années. Qu’il s’agisse de « l’amitié sans limites » de Pékin avec Moscou malgré l’invasion russe de l’Ukraine, des tensions croissantes dans le détroit de Taïwan ou de la répression de la minorité ouïghoure en Chine, les désaccords se multiplient. Et ils ont été encore intensifiés par la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis. »
https://www.dw.com/en/china-and-germany-a-balancing-act/a-65977998’
Le ton est radicalement différent dans la presse chinoise :
« À son arrivée, M. Li a déclaré que ces dernières années, les relations entre la Chine et l’Allemagne ont connu des progrès constants et que la coopération bilatérale a été continuellement approfondie et élargie, avec de nouvelles réalisations dans des domaines tels que l’économie et le commerce, les technologies, les échanges entre les peuples et les échanges culturels, ainsi que le développement vert.
La Chine est prête à s’engager dans des échanges francs et approfondis avec l’Allemagne sur la base des principes du respect mutuel, de la recherche d’un terrain d’entente tout en réservant les différences, et de la réalisation d’avantages mutuels et de résultats gagnant-gagnant, afin d’explorer davantage le potentiel de coopération, de gérer correctement les différences et d’enrichir leur partenariat stratégique global, a déclaré Li.
Li a rencontré le président allemand Frank-Walter Steinmeier au palais présidentiel lundi, et a déclaré que la Chine attache toujours une grande importance aux relations Chine-Allemagne, et que sa visite en Allemagne et la coprésidence de la septième consultation intergouvernementale Chine-Allemagne avec le chancelier allemand Olaf Scholz visent à mettre en œuvre le consensus atteint par les deux chefs d’État, à renforcer continuellement la confiance et à dissiper les doutes, à explorer de nouvelles possibilités de coopération bilatérale, à enrichir la connotation du partenariat stratégique global Chine-Allemagne, et à contribuer au développement des deux pays et à la reprise économique mondiale.
Notant qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts fondamental entre la Chine et l’Allemagne et que les deux pays disposent d’une base solide pour la coopération et d’une forte dynamique de développement, Li a déclaré que la Chine était confiante dans les perspectives de coopération bilatérale.
Pour sa part, Steinmeier a demandé à Li de transmettre ses sincères salutations au président Xi. Il a déclaré que l’Allemagne était disposée à être un partenaire de confiance de la Chine pour préserver conjointement la libéralisation du commerce et relever des défis tels que le changement climatique.
Il a ajouté que l’Allemagne s’opposait au découplage et à toute forme de confrontation entre les camps, et qu’elle était disposée à renforcer la communication avec la Chine afin de déployer des efforts conjoints pour promouvoir la paix et le développement dans le monde. »
https://www.globaltimes.cn/page/202306/1292860.shtml
Il est clair que les médias occidentaux ne veulent pas d’une coopération Chine/Europe, au point de censurer l’information à ce sujet ; que les dirigeants allemands affichent quand même une façade conciliante même si la récente publication de sa « Stratégie de sécurité nationale » présente la Chine comme étant tout à la fois « un partenaire, un adversaire et un rival systémique » ; que la Chine propose, comme d’habitude, sa « coopération gagnant gagnante ». Des interlocuteurs pas vraiment sur la même longueur d’onde.
Ce décalage s’explique peut-être par le fait que ces visites diplomatiques se font au moment où l’Union européenne explique sa nouvelle politique de « de-risking » pour ne pas être trop dépendante des importations, en particulier chinoises. Cette institution qui était le fer de lance de la « mondialisation économique » est en train de faire marche arrière :
« La Commission européenne a présenté mardi une stratégie de « réduction des risques » conçue pour développer une économie résiliente moins dépendante de la Chine dans les technologies critiques, alors que les États membres de l’Union européenne restent divisés sur la manière d’aborder les relations avec Pékin.
La proposition de la CE – l’organe exécutif de l’Union européenne – vise à renforcer le contrôle des investissements étrangers directs, à exercer des contrôles à l’exportation pour parer à la « coercition économique » et à faire face aux risques dans les industries qui ont des applications militaires telles que l’informatique quantique, les semi-conducteurs avancés et intelligence artificielle. Bien que la stratégie ne mentionne pas la Chine par son nom, son langage reflète les critiques fréquemment adressées à Pékin par l’Europe, les États-Unis et d’autres…
Mais certains signes montrent que les États membres de l’UE ne sont pas unis dans leur vision de la Chine.
Berlin accueille actuellement le Premier ministre chinois Li Qiang, qui s’est entretenu mardi avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Le dirigeant allemand a été cité par Reuters comme disant « un dialogue direct, des entretiens personnels, une vraie discussion » avec la Chine était importants, tandis que Li a déclaré que Pékin espérait porter les relations bilatérales « à un nouveau niveau ». »
Puis Li Qiang a continué son voyage européen par deux jours en France, a rencontré Borne puis participé au « Sommet de Paris ». Je n’ai pas trouvé un seul média français pour annoncer la nouvelle. Seule la version française du média chinois Peopledaily propose quelques articles sur cette visite :
« La Chine et la France devraient maintenir conjointement la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, renforcer la coopération en matière d’innovation et favoriser un environnement commercial sain, a déclaré mercredi à Paris le Premier ministre chinois Li Qiang.
Il a présenté cette proposition en trois points sur la coopération sino-française lors d’un discours prononcé à l’occasion d’un dîner avec les milieux d’affaires chinois et français à Paris. Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et plus de 100 représentants des milieux d’affaires des deux pays ont participé à l’événement. »
http://french.peopledaily.com.cn/Chine/n3/2023/0622/c31354-20034719.html
« La Chine est prête à travailler avec la France pour faire progresser le développement équilibré du commerce bilatéral, élargir l’accès au marché dans les deux sens et rechercher de plus grands bénéfices mutuels, a déclaré jeudi à Paris le Premier ministre chinois Li Qiang, lors d’une rencontre avec son homologue française Elisabeth Borne…
La Première ministre française a noté que les deux parties devaient bien travailler ensemble pour assurer le succès du Dialogue stratégique France-Chine, du Dialogue économique et financier de haut niveau et du Dialogue de haut niveau sur les échanges entre les peuples. Elle a ajouté que le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques franco-chinoises, l’Année de la culture et du tourisme Chine-France ainsi que les Jeux olympiques de Paris 2024 seraient autant d’opportunités de renforcer les échanges culturels et entre les peuples.
La France souhaite participer au développement de qualité de la Chine, apprécie les signaux positifs que la Chine envoie en permanence pour élargir l’ouverture, et ne prendra pas de mesures discriminatoires à l’encontre des entreprises chinoises, a dit Elisabeth Borne.
La partie française est également disposée à approfondir la coopération avec la Chine dans divers domaines, tels que le commerce bilatéral, l’investissement, l’aviation, l’agro-alimentaire, le développement vert et les soins médicaux et de santé, et à faire face ensemble aux défis mondiaux tels que le changement climatique, a dit Mme Borne, ajoutant que la France accueillait favorablement les investissements des entreprises chinoises, et que l’UE maintiendrait son autonomie stratégique et ne soutiendrait pas le découplage ou la rupture des chaînes d’approvisionnement et industrielles.
A l’issue de leurs entretiens, Mme Borne et M. Li ont assisté à la signature d’une série de documents de coopération bilatérale dans des domaines tels que l’aviation, la recherche spatiale et l’énergie nucléaire. »
http://french.peopledaily.com.cn/Chine/n3/2023/0623/c31354-20034771.html
Les dirigeants européens seraient-ils obligés de cacher leur relation avec la Chine aux médias ou les médias censurent-ils toute relation positive entre l’Europe et la Chine. La question reste ouverte.
La Russie
Pendant que le stock d’armes de l’Occident se vide en Ukraine, la Russie continue de se préparer en cas de guerre à plus grande échelle :
« Le renforcement des forces armées est l’une des principales priorités de la Russie, a déclaré le président Vladimir Poutine lors d’une réunion avec les diplômés de l’académie militaire à Moscou mercredi. L’armée du pays évoluera sur la base de « l’expérience inestimable » fournie par l’opération militaire en cours en Ukraine, ainsi que des défis modernes auxquels la Russie est confrontée, a-t-il ajouté.
La triade nucléaire russe restera au centre des préoccupations, a confirmé Poutine, ajoutant qu’elle demeure « une garantie essentielle de la sécurité militaire de la Russie et de la stabilité mondiale ». Près de la moitié des unités de missiles stratégiques terrestres russes ont déjà été équipées de missiles Yars ultramodernes, qui comptent parmi les missiles balistiques intercontinentaux nucléaires les plus modernes de la Russie, a révélé Poutine.
Les troupes continuent également de recevoir les planeurs hypersoniques Avangard, a déclaré le président. Ces systèmes sont montés sur des missiles balistiques intercontinentaux basés sur des silos. L’armée recevra également des missiles antinavires hypersoniques Zircon, qui seront utilisés par la marine, ainsi que des missiles hypersoniques Kinzhal lancés par avion. De nouveaux missiles balistiques intercontinentaux lourds Sarmat sont également sur le point d’entrer en service, a ajouté Poutine.
La modernisation ne se limitera pas aux seules armes nucléaires, a expliqué le président. Les blindés lourds, les systèmes de défense aérienne et la production de drones seront également améliorés. « Nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de toutes les composantes de nos forces armées », a déclaré M. Poutine, ajoutant que la Russie « met tout en œuvre pour réaliser ces projets ».
Les industries de défense russes, en particulier, devraient « stimuler la production de masse » de drones et de « systèmes de frappe robotisés » qui ont « démontré de bons résultats au combat », a déclaré le président. Selon Poutine, chaque unité militaire russe, jusqu’à la section, devrait être équipée de ces systèmes.
Ces propos interviennent un jour après que le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou était potentiellement prête à un conflit avec l’OTAN si le bloc militaire décidait d’attaquer la Russie. « Qu’ils se battent, nous sommes prêts à le faire », a-t-il déclaré.
Poutine a décrit le conflit en Ukraine comme une guerre hybride entre la Russie et « l’ensemble de la machine militaire occidentale ». »
https://www.rt.com/russia/578407-putin-future-armed-forces/
« Tous les nouveaux navires de la marine russe, de la classe des frégates et des corvettes, seront équipés de missiles hypersoniques Zircon, a annoncé jeudi l’amiral en chef Nikolay Yevmenov. Il n’a toutefois pas révélé le nombre exact de navires de guerre qui devraient recevoir cet armement.
Les missiles Zircon ont été mis en service au début de cette année. Ces projectiles sont réputés être beaucoup plus rapides que tous les missiles antinavires russes précédemment développés et que ceux utilisés par les pays de l’OTAN. »
https://www.rt.com/russia/578487-new-frigates-corvettes-hypersonic-missiles/
Le CMI/Etat profond
Comme on a pu le voir avec les récentes déclarations suivis de voltefaces du gouvernement étasunien, tant pour l’Ukraine que pour la Chine, le cœur du CMI [le Complexe Militaro Industriel] balance. Avec sa verve habituelle, DeDefensa nous livre son constat :
« Le Pentagone ne cesse de s’agiter et de faire donner ses correspondants fidèles dans la presseSystème : pour lui, le vrai danger c’est la Chine et toute l’attention portée à l’Ukraine est mauvaise conseillère. • Mais il existe au département d’État et sous l’oreiller de Biden un clan fidèle à Mister Zelensky de très forte influence. • Que faire, alors que le Pentagone ne serait même pas sûr du tout de battre la Chine si la chose se présentait ? • La réponse est simple : puisqu’on ne peut ni affronter ni battre la Chine, attaquons la Chine et la Russie en même temps. »
https://www.dedefensa.org/article/brusquement-reveille-le-geant-dort-toujours
La semaine dernière nous avons vu que les médias bloquaient tout texte appelant à la paix, sous la pression du CMI. Aujourd’hui, regardez cette vidéo [en anglais, sous-titrée en anglais] de Jeffrey Sachs, un économiste étasunien renommé, [En 2004 et 2005, Sachs a été nommé l’une des 100 personnes les plus influentes au monde par Time. Il a également été nommé l’une des « 500 personnes les plus influentes dans le domaine de la politique étrangère » par les World Affairs Councils of America.] qui confirme ce fait :
https://twitter.com/upholdreality/status/1670414183152644096
Voici la conférence entière d’où est tiré cet extrait : https://www.youtube.com/watch?v=RVMnfNCSGtQ
Joseph Chung, professeur à l’université de Québec, vient de publier un article expliquant l’influence du CMI sur les Etats-Unis et le monde :
« La guerre perpétuelle des États-Unis, qui se chiffre en milliards de dollars, a privé des millions d’Étasuniens de revenus décents, de logements adéquats, d’aliments nécessaires, de soins de santé indispensables, de sécurité dans la rue, d’infrastructures fiables, d’éducation essentielle et d’autres biens et services nécessaires à une vie décente. »
Et le problème ne date pas d’aujourd’hui. La différence c’est qu’aujourd’hui, grâce à internet, beaucoup plus de gens en prennent conscience. Dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961, le président étasunien Dwight Eisenhower avertissait déjà du danger potentiel posé par le CMI :
« La conjonction d’un immense établissement militaire et d’une vaste industrie de l’armement est une nouveauté dans l’expérience américaine. L’influence totale – économique, politique et même spirituelle – se fait sentir dans chaque ville, chaque état, chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons la nécessité impérieuse de ce développement. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue ses graves implications. Notre labeur, nos ressources et nos moyens de subsistance sont en jeu, de même que la structure même de notre société. Dans les conseils de gouvernement, nous devons nous prémunir contre l’acquisition d’une influence injustifiée, recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le potentiel de montée en puissance désastreuse d’un pouvoir mal placé existe et persistera.
Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés ou nos processus démocratiques. Nous ne devons rien tenir pour acquis. Seule une citoyenneté vigilante et bien informée peut obliger l’énorme machine industrielle et militaire de la défense à s’adapter à nos méthodes et objectifs pacifiques, afin que la sécurité et la liberté puissent prospérer ensemble. »
https://en.wikipedia.org/wiki/Military–industrial_complex
Pour finir sur ce sujet voici un article du Monde Diplomatique expliquant l’emprise du CMI sur les médias :
« L’entreprise General Electric (GE) est l’un des principaux fournisseurs de l’armée américaine. Cette compagnie a produit les pièces de rechange de presque tous les systèmes d’armes utilisés par les Etats-Unis durant la guerre du Golfe : le missile Patriot, le missile Tomahawk, le bombardier invisible F 117 A Stealth, le bombardier B-52, l’avion-radar AWACS, le satellite espion Navstar, etc.
Pourtant, la majorité des téléspectateurs américains ignoraient que, chaque fois qu’un commentateur de la chaîne National Broadcasting Corporation (NBC) s’extasiait devant les performances de ces armes sophistiquées, il ne faisait que louer la compagnie qui lui versait son salaire. En effet, NBC, l’un des trois grands réseaux commerciaux de télévision — avec CBS et ABC — est la propriété de General Electric. »
Médias/contrôle de l’information
Si personne ne doute d’une « propagande russe » ou chinoise, beaucoup doutent d’une « propagande occidentale » car ils se disent que d’une il la verrait et que de l’autre les journalistes occidentaux n’accepteraient pas une telle « propagande » et la révéleraient au public. Caitlin Jonhstone nous explique pourquoi ce n’est pas le cas
« L’existence de cette partialité extrême [des médias] est évidente et indiscutable pour quiconque y prête attention, mais le pourquoi et le comment sont plus difficiles à percevoir. L’uniformité est si complète et si cohérente que lorsque les gens commencent à remarquer ces schémas, il est courant qu’ils supposent que les médias doivent être contrôlés par une petite autorité centralisée, à l’instar des médias d’État des gouvernements plus ouvertement autoritaires. Mais si l’on cherche à comprendre pourquoi les médias agissent comme ils le font, ce n’est pas vraiment ce que l’on constate.
Il s’agit plutôt d’un réseau beaucoup plus vaste et beaucoup moins centralisé de facteurs qui font pencher la balance de la couverture médiatique à l’avantage de l’empire américain et des forces qui en bénéficient. Certains de ces facteurs sont en effet de nature conspiratoire et se produisent en secret, mais la plupart d’entre eux sont essentiellement exposés au grand jour. »
Dans un deuxième article elle nous explique comment la propagande fonctionne et manipule notre esprit sans que nous en soyons conscients :
« Nier que ces manipulations à grande échelle ont un effet sur vous est aussi absurde que de nier que la publicité – une industrie de près de mille milliards de dollars – a un effet sur vous. Il s’agit simplement d’un fait gênant : même si nous aimons nous considérer comme des agents souverains libres de penser et à l’abri de toute influence extérieure, l’esprit humain est tout à fait piratable. Les manipulateurs le savent, et la science de la propagande moderne, qui progresse depuis plus d’un siècle, le comprend avec une lucidité aiguë. »
https://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-la-propagande-fonctionne-t-elle-si-bien
Dans un troisième article elle explique l’erreur commise par les « complotistes » :
« De nombreuses personnes qui se méfient des structures du pouvoir en place pensent que notre monde est microgéré par une cabale obscure d’élites, « Eux », dont les plans sinistres dictent tous les événements majeurs de notre monde, mais les choses ne fonctionnent pas vraiment comme ça. Il y a bien sûr des complots entre les puissants, mais la plupart des choses horribles que nous voyons sont plutôt le résultat d’une confluence aveugle de forces qui se renforcent mutuellement, comme le capitalisme, la poussée de l’empire américain vers l’hégémonie unipolaire, les profits de guerre et la politique partisane.
Il serait probablement préférable pour nous que le monde soit réellement contrôlé de près par une petite cabale d’élites au lieu d’être conduit aveuglément par une convergence d’intérêts de pouvoir irréfléchis, car au moins une telle cabale ne mettrait pas sa propre vie en danger en poussant à l’impasse nucléaire et à la destruction de l’environnement comme une bande d’idiots. »
Elle explique que les problèmes de la société ne sont pas tant la cause d’êtres humains complotant entre eux pour devenir les « maîtres du monde » que des systèmes [des forces aveugles] dont le seul but est de s’auto alimenter, en homme et en argent, pour se perpétuer, survivre.
Le CMI est donc un système, composé de sous-système dont les intérêts convergent (les compagnies d’armements, le Pentagone, la CIA, la NSA, les fond de placements), dont l’objectif prioritaire est de se perpétuer, au dépend de la paix dans le monde, au dépend de la santé financière de la population, au dépend de l’image de marque du pays et même, comme le souligne Jonhstone, malgré l’impasse nucléaire, car un système n’a pas de conscience morale…Seule sa survie compte et, telle une bête acculée, sa mort imminente ne la rend que plus furieuse.
La question maintenant est « comment les employés de ces systèmes, qui eux ont une conscience morale, continuent de l’alimenter ? ». La réponse tient dans une fameuse expérimentation psychologique des années 70, « la prison de Stanford » qui montre que toute personne participant à un système s’y identifie au point de perdre ses références antérieures et celle de Milgram qui montre comment, soumis à une autorité, on perd facilement sa conscience morale. L’Allemagne Nazie est un des nombreux exemples de ces phénomènes. En résumé tout individu faisant partie d’un système intègre inconsciemment les valeurs de ce système, sinon il en est rejeté ou le fuit. En l’intégrant un travail inconscient de réécriture des faits se fait qui lui permet de garder l’estime de lui-même et sa conscience morale. Par exemple, c’est en déshumanisant son ennemi qu’un soldat peut le tuer sans problème moral. L’expérience de Milgram montre qu’en rejetant simplement la responsabilité de son acte sur une autorité supérieure, on peut facilement faire du mal à quelqu’un. Aux procès de Nuremberg, l’excuse classique était « je n’ai fait qu’obéir aux ordres ». Les exemples abondent montrant ce phénomène mais, comme il est inconscient, on se dit que « avant c’était comme cela, mais plus au 21eme siecle ». Réaction qui ne fait que démontrer la facilité avec laquelle un esprit se donne des excuses et y croit, comme je viens de vous l’expliquer.
Ceci dit, aucun système n’est immortel et, malgré son instinct de survie, quand son moment est historiquement venu il doit disparaître, en se faisant détruire ou en se suicidant. Le système soviétique s’est suicidé sous les auspices de son dirigeant, Gorbatchev. Plusieurs signes montrent que le système occidental dont la dernière version est incarnée par les Etats-Unis/CMI approche de sa fin lui aussi. Les peuples resteront mais seront animés par un autre ensemble de règles qui formeront un nouveau système, espérons le moins violent et dominateur.
Covid 19 et injections ARNm
Après avoir été longtemps considéré comme une théorie complotiste, les effets secondaires de l’injection de produits ARNm anti-Covid font, plus de deux ans après les premiers cas, leur première apparition dans un journal télévisé. On notera que la victime d’effets secondaires interviewée se sent obligé de préciser « je ne suis ni antivax ni complotiste mais… » avant de pouvoir s’exprimer tant le tabou social sur ce sujet est encore fort.
https://twitter.com/VeriteDiffusee/status/1671067266564124672
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