Le 20 septembre 2016 Source stratediplo
On l’a compris depuis Markale II, réédition de Markale I qui avait si bien marché, la répétition paie mieux que l’imagination car elle assure qu’une opinion bien matraquée la première fois reconnaîtra facilement l’événement la deuxième fois. La vérité importe peu si le mensonge est crié plus fort par tous les médias, et si de plus un membre permanent du Conseil de sécurité est en mesure d’interdire la publication des gênants résultats de l’enquête quelques années plus tard.
On se rappelle que lorsque le gouvernement syrien a fini par obtenir l’envoi d’une mission internationale d’enquête sur le bombardement chimique du 19 mars 2013 près d’Alep − bombardement dont l’accusait unanimement la presse islamo-atlantiste nourrie par les agences de presse des pays de l’OTAN −, et alors que l’arrivée de la commission d’enquête avait été annoncée pour le 25 août 2013, de nouvelles attaques chimiques ont été perpétrées le 21 et le 24 août près de Damas. La commission a alors été déroutée là (où elle fut immédiatement attaquée par les islamistes), avec d’ailleurs le très curieux mandat de confirmer si une attaque chimique avait eu lieu mais l’interdiction de chercher à en déterminer les responsables.
Ce samedi 17 septembre 2016, les États-Unis d’Amérique, et certains de leurs alliés, ont été pris en flagrant délit de fourniture d’un appui de feu aérien à une attaque cruciale d’État islamique contre l’armée régulière syrienne qui tentait de reprendre le contrôle de la frontière syro-irakienne, menaçant sérieusement la continuité des lignes logistiques de la guérilla islamiste, laquelle a immédiatement exploité l’appui aérien avec une parfaite coordination temporelle. D’après les témoignages, cet acte de guerre contre un État souverain a été doublé d’un crime de guerre puisque les avions ennemis, après avoir détruit l’unité syrienne, sont revenus en achever les blessés en les mitraillant, vraisemblablement au canon de 30 mm.
Les États-Unis ont été convoqués en urgence devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour s’en expliquer, la presse des pays membres de l’OTAN n’a pas fait état des débats et la Russie, à l’origine de la convocation, a joué de sa discrétion habituelle pour sauver l’image du pays qu’elle s’obstine à qualifier de partenaire.
Un autre sujet, le vol MH-17 abattu par l’Ukraine, commence à faire apparaître l’ampleur de la pression exercée pour produire des fausses preuves contre la Russie.
Si on se rappelle les affaires de bombardements d’hôpitaux par les États-Unis généralement suivis d’accusations contre la Russie, il n’est au fond pas très surprenant qu’à peine trois jours après ces exactions étasuniennes en Syrie, la Russie soit accusée nommément, par les États-Unis, d’avoir attaqué un convoi humanitaire de l’ONU, qui a d’ailleurs effectivement brûlé et vraisemblablement a été attaqué par quelqu’un.
Opportunément, comme les équipes de télévision bosno-turques qui passaient toujours par là au moment où le marché de Markale (par exemple) allait être «pilonné», il y a des vidéos déchirantes réalisées presque par hasard par les faux Casques blancs de la guérilla islamiste, rendus célèbres par leurs calomnies contre la Russie juste après le début de son intervention d’appui à la Syrie, et encore plus célèbres depuis leur récente réussite du garçonnet sur le siège orange, seule photographie publiée par les médias occidentaux parmi les dizaines d’autres qu’a réalisées le même photographe, pas toujours en casque blanc, pas toujours sans armes, pas toujours très neutre, et pas toujours compatissant envers les victimes, comme en témoignent notamment les enquêtes fournies de Vanessa Beeley.
On reviendra très prochainement sur l’imposture de ces faux Casques blancs auxquels la presse atlantiste permet de continuer d’usurper l’appellation des seuls White Helmets reconnus par l’ONU depuis 1994.
Stratediplo