Par Brandon Smith – Le 21 novembre 2018 – Source Alt-Market.com
Il y a deux sortes de schémas globalistes : Tout d’abord, il y a les stratagèmes qu’ils font surgir de nulle part au hasard, dans l’espoir que la rapidité de l’événement, accompagnée d’un certain choc et d’une certaine crainte, confondent les masses et les rendent psychologiquement malléables. Cependant, cette stratégie perd rapidement de son efficacité ; plus la mise en œuvre du plan prend du temps, plus les gens ont le temps pour reconsidérer ce qui se passe réellement et pourquoi.
Deuxièmement, il y a des schémas qu’ils implantent lentement dans le psychisme collectif des citoyens depuis de nombreuses années, tout comme les messages subliminaux ou l’hypnose. Cette stratégie vise à faire adhérer le public à certaines idéologies ou idées destructrices comme si ces idées étaient les leurs.
L’escroquerie de la crypto-monnaie est de cette deuxième variété.
Je me méfie du récit depuis 2009 autour des crypto-monnaies et d’une « révolution monétaire décentralisée et anonyme », lorsque j’ai été approché pour la première fois par des gens qui se disaient « représentants » de bitcoin et qui me demandaient de devenir un promoteur de cette technologie. Après avoir posé quelques questions très simples et n’avoir reçu aucune réponse satisfaisante, j’ai refusé de me joindre au mouvement ou d’agir comme une façade.
La « monnaie » n’était soutenue par rien de tangible (et non, les mathématiques ne sont pas une ressource tangible). N’importe qui pouvait créer une crypto-monnaie à partir de rien qui avait des attributs identiques à bitcoin, donc il n’y avait aucune valeur intrinsèque à la technologie et rien n’empêchait la création de milliers de systèmes monétaires similaires, rendant finalement le bitcoin sans valeur. L’argument de la rareté de la cryptographie était frauduleux. Et, en cas de panne de réseau ou de blocage d’Internet (comme cela s’est produit dans le passé dans des pays en crise), la blockchain serait inutile car le grand livre de la chaîne de blocks ne serait plus accessible.
Le commerce avec des portefeuilles privés n’avait guère de sens ; combien de personnes seriez-vous susceptibles de rencontrer dans votre communauté avec un porte-monnaie en bitcoin ? Le temps et l’énergie nécessaires pour accumuler ces riens numériques m’ont semblé contre-productifs compte tenu du fait qu’ils ne seraient peut-être pas là quand vous en auriez réellement besoin.
Les seuls attributs qui ont vraiment rendu bitcoin précieux sont sa marque et le battage médiatique qui a été généré autour de lui. Mais l’image de marque et le battage publicitaire ne suffisent pas à soutenir une révolution monétaire. Il y avait une autre caractéristique importante : le supposé anonymat. En 2009, il n’était pas clair si cela était légitime. Aujourd’hui, nous savons que N’IMPORTE QUELLE crypto-monnaie qui est basée sur un registre de chaîne de blocs est hautement traçable. Il n’y a pas de transactions numériques anonymes, peu importe à quel point une personne pense qu’elle est futée.
Je me suis méfié aussi du comportement de certains partisans de bitcoin dans les forums sur le web. Toute personne présentant des critiques concrètes de la technologie était confrontée à des attaques agressives de type Saul Alinsky. Ils ont été accusés d’être des « empileurs d’or barbares et ignorants » trop stupides pour comprendre le « génie » de la chaîne de blocs et son fonctionnement. La désinformation était généralisée. Des allégations d’anonymat qui avaient depuis longtemps été démystifiées ont été évoquées à maintes reprises. La valeur de bitcoin a été faussée en tant qu’argument définitif pour expliquer pourquoi les critiques avaient tort. Le prix du bitcoin montait en flèche ; par conséquent, le bitcoin était légal.
C’était le genre de tactiques que j’avais vues utilisées par des agents de désinformation dans le passé ; des gens qui plaidaient en faveur de la Réserve fédérale ou du mondialisme en général, ou ceux qui affirmaient que le réchauffement climatique d’origine humaine était « évident ». Ce n’était pas le comportement auquel je m’attendais de la part des militants du mouvement pour la liberté, qui à l’époque se concentraient sur les faits et les preuves pour gagner la guerre de l’information, plutôt que sur des jeux d’esprit et des mensonges malhonnêtes.
Conclusion, il y a eu une campagne concertée pour pousser les militants de la liberté à adopter une position pro-crypto à travers la « pression des pairs ». Mais à qui cela profite-t-il vraiment ?
Certains investisseurs dans la crypto-monnaie ont fait un profit considérable sur le bitcoin et d’autres actifs numériques pendant un certain temps, mais aujourd’hui beaucoup d’entre eux perdent leurs chemises alors que bitcoin et la plupart des pièces perdent de la valeur. Ce n’est peut-être pas un hasard si les crypto-monnaies agissent comme si elles étaient ancrées dans la bulle technologique des marchés boursiers. Tout comme les valeurs technologiques chutent, il en va de même pour les actifs autour de la crypto, car les crypto-monnaies se négocient comme des actions, dans une bulle, et non comme des mécanismes monétaires. Beaucoup d’entre nous, qui étaient opposés au train de l’engouement pour le bitcoin, ont souvent utilisé l’analogie des tulipes néerlandaises pour expliquer pourquoi les évaluations de ces crypto-monnaies étaient absurdes, et évidemment cette analogie n’était pas loin de la vérité.
Je m’interroge parfois sur les gens qui avaient l’habitude d’affirmer que la valeur élevée de bitcoin rendait sa légitimité évidente ; admettraient-ils aujourd’hui que la légitimité de bitcoin est remise en question, comme sa valeur plonge ? Je suppose qu’ils ne le feraient probablement pas.
La crypto-monnaie était aussi une distraction efficace pour les gens qui essayaient de construire des alternatives basées sur les métaux précieux à l’environnement économique actuel. Bitcoin a siphonné l’énergie des militants et l’a redirigée vers quelque chose d’inutile plutôt que vers un système qui pourrait vraiment menacer l’establishment des banques centrales.
Au-delà de cela, toute la tempête de la dernière décennie a très bien fait une chose – elle a fait de l’idée des crypto-monnaies une discussion de ménage, et je crois que c’était l’objectif depuis le début. Une fois que j’ai trouvé de plus en plus de preuves que les banques centrales et internationales étaient profondément impliquées dans la construction de l’infrastructure nécessaire pour que la technologie de la blockchain devienne mondiale et universelle, il est devenu évident que le bitcoin et les autres pièces n’étaient qu’un test d’avant-match pour l’introduction d’un phénomène plutôt sinistre.
Dans mes articles « La monnaie unique mondiale des globalistes ressemblera beaucoup à Bitcoin », publié en juillet 2017, et « L’économie virtuelle est la fin de la liberté », publié en décembre 2017, j’ai souligné la nature douteuse des crypto-monnaies et de la blockchain et pourquoi les élites bancaires semblent s’y intéresser.
Il était étrange que le bitcoin ait été construit autour de la fonction de hachage SHA-256 créée par la National Security Agency, et que l’ensemble du concept était remarquablement similaire à ce qui a été décrit dans un document de la NSA publié en 1996 intitulé « Comment faire une monnaie : La cryptographie de l’argent électronique anonyme ».
Puis, il y a eu des institutions globalistes comme Goldman Sachs qui ont fait publiquement l’éloge de la crypto et de la technologie de la blockchain. Enfin, les banques centrales ont commencé à envisager l’idée de passer à la cryptographie, mais elles ont donné l’impression d’aborder l’idée sans enthousiasme, comme si c’était un passe-temps potentiel.
Alors, qu’est-ce qui relie l’ensemble du schéma des crytpo-monnaies ? Le Fonds monétaire international a maintenant révélé ouvertement son affinité avec la technologie de la cryptographie, et a ainsi révélé la fin de jeu du nouvel ordre mondial.
Dans un article publié la semaine dernière par la chef du FMI Christine Lagarde intitulé « Les vents du changement : le cas d’une nouvelle monnaie numérique », le FMI étaye son argumentation sur les raisons pour lesquelles les banques centrales, y compris le FMI, devraient adopter la crypto comme l’avenir de la politique monétaire.
Comme je l’avais prévenu l’année dernière, le passage à la cryptographie n’était pas du tout une « révolution » contre les globalistes, mais une escroquerie conçue en partie par les globalistes pour amener les partisans de la liberté à devenir des propagandistes involontaires de la prochaine phase de la grille de contrôle économique. Mais comment ont-ils l’intention de jouer cette fin de partie ?
En 1988, The Economist, une publication mondialiste, a « prédit » (ou plutôt annoncé) qu’un système monétaire mondial serait lancé en 2018. Il est maintenant clair que la crypto et la blockchain sont ce système. Ce système utiliserait à terme le panier de droits de tirage spéciaux du FMI comme une sorte de pont vers une monnaie mondiale unique, qu’ils appellent le « Phoenix ». Bien que certains prétendent que le DTS lui-même n’est pas une monnaie, les mondialistes ne sont apparemment pas d’accord.
Mohamed El-Erian, ancien PDG de PIMCO, a fait l’éloge de l’idée d’utiliser le DTS comme un mécanisme monétaire mondial et comme un moyen de contrer le « populisme », rappelant le plan décrit dans The Economist en 1988.
Dans l’article de The Economist, on laisse également entendre que le rôle des États-Unis en tant que centre économique pour le monde et le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale devront être réduits afin d’ouvrir la voie au nouvel ordre mondial. Nous le constatons déjà aujourd’hui, à l’aube d’une crise économique qui pourrait facilement effondrer les marchés boursiers, les marchés obligataires, ainsi que le statut de réserve du dollar lui-même.
Le dernier article de Lagarde s’écrit comme un argumentaire de vente, vendant l’idée d’une crypto-monnaie de banque centrale non pas aux banquiers centraux, mais aux médias financiers. Les médias suivront sans aucun doute les points de discussion suggérés par Lagarde et les régurgiteront dans un feu d’artifice d’articles expliquant pourquoi une crypto-monnaie mondiale contrôlée par le FMI est la solution à tous nos problèmes financiers.
Le cœur même du mouvement vers une crypto-monnaie mondiale, je crois, est la destruction de l’anonymat dans le commerce à travers une « société sans cash ». Quand tout le commerce est surveillé, tout le commerce peut être contrôlé. En outre, en surveillant les transactions commerciales à une macro-échelle, les globalistes peuvent aussi, d’une certaine manière, surveiller la psychologie des masses et prédire le comportement du public jusqu’à un certain point.
Dans son article, Mme Lagarde souligne expressément que l’anonymat à l’égard de la surveillance gouvernementale est inacceptable. Elle soutient que toute banque centrale devra veiller à ce que les échanges privés soient limités et à ce qu’une surveillance centralisée des transactions soit justifiée et nécessaire. Ce qu’elle oublie bien sûr de mentionner, c’est que la technologie de la blockchain est déjà conçue pour faire de la surveillance gouvernementale. Ça l’a toujours été. Non seulement cela, mais le tissu même de la blockchain exige que les transactions soient ajoutées au registre pour que le système fonctionne. Il y a une excuse pré-conçue à la surveillance.
La seule question qui se pose est de savoir comment le FMI prévoit de rattacher exactement le panier de DTS à un cadre en crypto-monnaie. Cela n’est pas spécifiquement décrit dans le document de Lagarde. Je m’attends à ce qu’il ne s’agisse pas d’un processus d’adaptation lent. Mais peut-être qu’elle sera introduite rapidement au milieu de la panique du public.
La « bulle de tout » créée par les banques centrales au cours de la dernière décennie est prête à éclater. La Réserve fédérale, en particulier, s’est montrée enthousiaste à l’idée de supprimer toutes les mesures de relance, d’éliminer les actifs de son bilan et de relever les taux d’intérêt dans le cadre d’une situation de faiblesse économique dans le pire contexte de dette des entreprises et des consommateurs depuis 2008.
Je suggère que le FMI dispose déjà d’un mécanisme de crypto-monnaie prêt à remplacer le dollar comme monnaie de réserve mondiale, et qu’il sera injecté dans le panier de DTS au plus fort du crash à venir. Le fait que le FMI ait introduit des points de discussion sur les crypto-monnaies des banques centrales au cours de la dernière année m’indique que l’effondrement est imminent.
Brandon Smith
Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone
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