Par Simplicius – Le 6 décembre 2023 – Son Blog
La nouvelle la plus importante du jour est que Zelensky était censé s’adresser au Congrès dans une réunion classifiée, ce soir, mais elle a été, pour une raison quelconque, annulée à la dernière minute. L’une des explications possibles est que les Républicains ont snobé les propositions de Biden et des Démocrates pour débloquer le financement ukrainien, car les Républicains ne veulent tout simplement pas abandonner leurs exigences de sécurisation de la frontière en échange.
La « séance d’information secrète » organisée par les Démocrates à l’intention des sénateurs, au cours de laquelle il était prévu de convaincre les législateurs de l’importance d’un accord rapide sur une nouvelle aide à Kiev, s’est soldée par un échec total.
Quelles sont exactement ces demandes ?
Les plus importantes concernent les lois sur l’asile et la liberté conditionnelle dans les procédures d’immigration. Les Républicains veulent que tous les « demandeurs d’asile » soient détenus dès leur entrée sur le territoire en attendant que leur demande soit traitée. À l’heure actuelle, ils sont simplement relâchés dans le pays, ce qui permet à un certain nombre d’entre eux de s’échapper facilement sans aucune procédure légale.
Les Démocrates ont rejeté cette proposition, proposant à la place une « rationalisation » de la procédure de demande d’asile, qualifiant les propositions Républicaines d' »extrêmes » et affirmant qu’elles « mettraient fin à l’asile tel que nous le connaissons, et fermeraient effectivement la frontière » – oui, je pense que cela pourrait bien être leur intention.
Même Lindsay Graham est soudainement revenu sur sa position radicale de faucon de guerre et exige désormais que l’Ukraine ne reçoive plus d’aide si la frontière n’est pas sécurisée. Il semble que les deux camps soient assez catégoriques ; on peut comprendre pourquoi : pour les Démocrates, mettre un terme à l’immigration clandestine signifierait perdre les prochaines élections.
Pour l’instant, ils ont jusqu’au 15 décembre, puis les séances seront suspendus jusqu’à l’année prochaine. L’Ukraine pourrait donc ne pas recevoir d’aide avant 2024, date à laquelle elle aura déjà commencé à faire l’expérience de l’équivalent d’une asphyxie par manque d’armes militaires. Il y a quelques mois, des rapports indiquaient qu’une grande partie de l’aide essentielle fournie à l’Ukraine, comme les obus, était distribuée « en flux tendus« . En d’autres termes, dès qu’ils sortent de la chaîne de production, ils sont immédiatement expédiés et tout aussi immédiatement utilisés. Ils n’ont pas de vastes entrepôts en réserve et, par conséquent, l’interruption des livraisons aurait théoriquement des conséquences immédiates sur leur capacité à remplir les fonctions de base sur le champ de bataille.
Pendant ce temps, les partisans de l’Ukraine dans l’Union européenne s’effondrent. Toutes sortes d’analystes pro-ukrainiens et de commentateurs poussent des cris d’alarmes de plus en plus aigus. Que cela vienne d’Arestovich, de Gordon ou de divers soldats sur la ligne de front, il ne semble y avoir que des mauvaises nouvelles.
Les médias occidentaux se noient eux aussi dans la sinistrose.
Arestovich a déclaré sans ambages que, malheureusement, « nous avons choisi le mauvais camp« .
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Il poursuit en expliquant que les États-Unis et l’Occident ne peuvent en fait pas rivaliser avec la production industrielle russe et chinoise parce que l’Occident a complètement dissous ses capacités de production qui faisait de lui le moteur du monde à l’époque de la guerre froide :
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Il extrapole le conflit ukrainien à un conflit plus large entre l’Occident et l’ensemble du Sud et de l’Orient, et déclare qu’il n’a plus confiance dans la capacité de l’Occident à remporter cet affrontement global.
Cette affirmation est confirmée par divers rapports occidentaux, comme celui-ci, qui affirme que :
Alors même que la guerre fait rage sur le continent européen, les dépenses de défense de l’Europe restent légèrement au-dessus du niveau neutre, avec un ensemble de problèmes politiques et industriels qui se chevauchent et qui bloquent toute augmentation rapide des capacités et bloquent les livraisons à l’Ukraine.
L’article ci-dessus traite de l’idée désormais largement répandue selon laquelle l’OTAN dans son ensemble doit augmenter sa production militaire pour la ramener au niveau de la guerre froide et du sentiment général que tout devrait être militarisé à une échelle proche de celle de la Seconde Guerre mondiale.
Ce qui sous-tend ce récent impératif parmi l’intelligentsia du Complexe militaro-industriel occidentale, c’est l’affirmation croissante que la Russie « ne s’arrêtera pas à l’Ukraine » et qu’elle a l’intention d’attaquer ensuite [insérer le nom du pays que vous voulez].
C’est ce qu’a souligné un article du National Review, parmi beaucoup d’autres :
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L’article ci-dessus représente l’affirmation la plus bruyante de ces derniers jours. Il déclare sans ambages que dans trois ans, la Russie pourrait frapper les pays situés sur le flanc oriental de l’OTAN, selon un responsable de l’agence de sécurité nationale polonaise.
Il cite également un groupe de réflexion allemand qui affirme que l’OTAN doit être prête à « repousser une offensive russe dans 6 à 10 ans« .
Jacek Siewiera, chef du Bureau de la sécurité nationale polonaise, déclare
« Malheureusement, cette analyse est conforme aux études réalisées aux États-Unis« , a-t-il déclaré à Nasz Dziennik, un journal catholique polonais. « Mais à mon avis, le calendrier présenté par les analystes allemands est trop optimiste. Si nous voulons éviter la guerre, les pays de l’OTAN sur le flanc oriental devraient adopter un horizon plus court, de trois ans, pour se préparer à la confrontation« .
Il poursuit en soulignant le véritable spectre qui effraie tant l’Occident, à savoir les capacités industrielles croissantes de la Russie :
Siewiera ajoute : « C’est le moment où nous devons créer une capacité sur le flanc oriental qui donnerait un signal clair dissuadant toute agression. L’industrie de l’armement en Russie travaille en trois équipes [chaque jour] et peut reconstituer ses ressources au cours des trois prochaines années« .
Dans ce qui semble être un effort coordonné, tous les représentants de l’Occident fouillent maintenant dans tous les coins pour trouver quoi que ce soit qui puisse ressembler de près ou de loin à un indice sur les prétendus « desseins » de la Russie à l’encontre de l’Europe. Par exemple, Anton Gerashchenko a posté cet épisode de Soloviev qui, selon lui, décrit les plans russes visant à bouleverser complètement l’Europe, en recréant une zone austro-hongroise spéciale.
Ces fantasmes font aujourd’hui la une des journaux, chaque petite remarque désinvolte de Poutine servant à étayer un nouveau rêve fou de renaissance de l’Empire russe. Par exemple, une nouvelle remarque de ce type faite par Poutine à propos de la persécution des Russes ethniques par la Lettonie a été déformée par les médias grand public en une affirmation selon laquelle Poutine avait maintenant menacé la Lettonie, la désignant comme la « prochaine » cible après l’Ukraine.
Ce fantome frauduleux de l’impérialisme russe est monté en épingle pour semer la peur au sein de la population européenne et galvaniser le soutien à l’Ukraine, qui est en perte de vitesse.
Mais plus insidieusement, il représente la projection et des propres plans de l’OTAN pour continuer à attirer la Russie dans un étau guerrier de plus en plus dense afin de saper continuellement son développement en tant que superpuissance souveraine. J’ai écrit à ce sujet dans le dernier courrier des lecteurs, mais les tambours de guerre qui se sont récemment intensifiés me rendent presque certain qu’un conflit européen bien plus important se profile à l’horizon.
L’article du National Review se termine même sur cette note inquiétante :
En fin de compte, le Kremlin a l’intention de changer l’ordre mondial, notamment en termes de sécurité, et la conquête de l’Ukraine est une première étape de ce plan. Si l’Occident abandonnait l’Ukraine maintenant, il exposerait davantage l’OTAN à l’agression russe dans les années à venir. Au contraire, pour écarter le danger que représente la Russie, l’OTAN et l’UE doivent maintenir fermement leur soutien à l’Ukraine et continuer à développer leurs capacités militaires. La menace russe doit être neutralisée, et c’est le seul moyen d’y parvenir.
Mais une maladresse dans ce narratif expose une faille majeure dans cette propagande.
Comme d’autres, ils affirment que la Russie est en train de développer massivement son armée, en réservant de nouveaux budgets extraordinaires pour 2024 et au-delà, ce qui est utilisé pour évoquer de futures conquêtes imminentes. Dans le même temps, ils affirment de manière comique que l’appel au cessez-le-feu est une initiative majeure de la propagande russe qui sert les intérêts de la Russie en vue de mettre fin à la guerre et de consolider de nouveaux gains territoriaux. C’est pourquoi, selon eux, l’Occident devrait à tout prix continuer à financer militairement l’Ukraine afin de contrecarrer ce plan russe insidieux qui consiste à utiliser le triomphe du cessez-le-feu comme une validation majeure de sa conquête.
Réfléchissez un instant. La Russie augmente considérablement ses budgets et prévoit de conquérir toute l’Europe, mais en même temps, c’est elle qui réclame la fin de la guerre, et un cessez-le-feu est une directive de la « propagande russe » ? Quel sens cela peut il avoir ?
C’est du même ordre de stupidité que le tweet posté plus haut, qui souligne l’affirmation de l’Ukraine selon laquelle seule l’adhésion à l’OTAN la protégerait en dissuadant la Russie de l’attaquer à nouveau, tout en avançant de manière absurde que la Russie est prête à attaquer d’autres membres de l’OTAN après avoir conquis l’Ukraine. Quelle protection l’OTAN peut-elle donc offrir ?
Ce n’est que du récit risible, et cela montre l’indigence morale et intellectuelle totale des efforts de propagande de l’Occident en déclin à un stade avancé – ils n’essaient même plus de faire un effort. Il suffit d’observer l’imbécile Stoltenberg qui simule l’inquiétude avec ses clignements d’yeux bovins tout en expectorant des inepties du genre : « Nous devons apporter la paix en continuant à armer l’Ukraine ! »
C’est une véritable galerie de clowns !
Mais ils soulèvent un bon point : l’affectation par la Russie de vastes dépenses de défense pour 2024 et au-delà semble réfuter l’idée que Poutine et la Russie sont prêts à plier le genou et à signer un cessez-le-feu dans un avenir proche. Si la Russie s’apprêtait à mettre fin à la guerre, pourquoi investirait-elle des milliards dans la modernisation de l’ensemble de l’industrie de la défense tout en portant le budget de la défense de l’année prochaine à des niveaux presque sans précédent ? Cela signifie qu’elle a l’intention de poursuivre la guerre jusqu’au bout et que, contrairement à l’Occident, elle prépare le terrain.
Selon plusieurs rumeurs, le printemps 2024 sera la date limite à laquelle les États-Unis fixeront un ultimatum à Zelensky. Certaines sources affirment même que ce sera plus tôt que cela :
⚡️⚡️⚡️#Insider information
Notre source du bureau présidentiel a rapporté que l’administration Biden fait pression sur le bureau du président pour geler la guerre en février 2024 pendant la durée de la campagne électorale. En fait, on nous donne un ultimatum pour commencer le processus de négociation à partir du printemps de l’année prochaine, et personne ne parle de la formule de paix de Zelensky comme base, et on nous donne comme condition d’accepter d’arrêter les combats sur la ligne de front.
Le député de la Rada, Goncharenko, a même rapporté que l’Ukraine se fait discrètement dire qu’elle n’a aucune chance d’adhérer à l’OTAN et qu’il vaut mieux viser l’UE :
Alors que tout est au bord du gouffre, les théories les plus folles voient le jour. Par exemple, l’analyste chevronné Starshe Edda s’est demandé si l’extermination apparemment délibérée des marines ukrainiens par le régime de Zelensky à Kherson n’était pas une tentative de réduire les dernières unités fortes et/ou nationalistes pour les empêcher de marcher bientôt sur Bankova.
J’ai une théorie du complot. L’élimination des Marines des forces armées ukrainiennes à Krynki, ainsi que, de manière générale, le broyage des unités les plus aptes au combat de l’armée ukrainienne dans des attaques insensées, est nécessaire pour que, premièrement, l’armée de Kiev ne commence pas à marcher sur Kiev et, deuxièmement, pour que les partenaires de Kiev puissent entrer en toute sécurité et sans entrave sur le territoire de l’Ukraine occidentale et annexer ce qu’ils veulent.
Un peu plus de contexte :
Aujourd’hui, des unités de la 37e brigade de marine des forces armées ukrainiennes sont arrivées dans la direction de Kherson, près de la localité de Krynki. Avant cela, il y avait des unités des 36e et 38e brigades de marine et le 503e bataillon de marine séparé des forces armées ukrainiennes. Les pertes de l’ennemi sont colossales.
Permettez-moi de vous rappeler que les unités de marines des forces armées ukrainiennes ont toujours été considérées comme des unités d’élite et parmi les plus expérimentées, au même titre que les 25e, 79e et 95e brigades amphibies des forces armées ukrainiennes. On ne sait pas pourquoi Kiev continue d’envoyer ses marines à l’abattoir. Et il ne s’agit pas d’une quelconque propagande, nos combattants dans cette direction sont également perplexes. Zelensky et consorts sont manifestement en train de réunir leurs soldats les plus compétents pour libérer le territoire ukrainien de ses habitants. L’avenir nous dira pourquoi et pour qui.
Il y a peut-être une pointe de sarcasme dans sa théorie, mais il est certain que les couteaux sont sortis en force, même Klitschko condamnant désormais ouvertement Zelensky. Certains se souviendront peut-être que, dans une interview accordée au début de l’année, Klitschko s’était gardé de critiquer Bankova ou d’évoquer une éventuelle candidature à la présidence, admettant qu’il craignait les représailles du SBU. Aujourd’hui, il semble avoir le soutien et l’aval de quelqu’un pour faire monter la pression sur Zelensky, comme le laissaient présager de récentes fuites, comme celle de l’appel de Porochenko ; des garanties sont probablement maintenant en place alors que se déroule la lente opération de démantèlement.
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Pour terminer sur une note amusante, des rapports affirment que le Maroc a reçu un important lot secret de chars Abrams, ainsi qu’un lot de Bradleys plusieurs fois supérieur à celui de l’Ukraine :
Les Ukrainiens sont choqués : Le Maroc a reçu un nouveau lot de chars Abrams M1A2 des États-Unis et attend une livraison gratuite de 500 véhicules de combat d’infanterie Bradley, et ils ont volé 🖕.
Entre-temps, l’armée américaine dispose de 2 500 chars SEPv3 et de 3 500 véhicules de combat d’infanterie en service (3 000 chars et 2 000 véhicules de combat d’infanterie supplémentaires sont stockés), mais l’Ukraine n’a reçu que 31 TANK (1 %) et 190 véhicules de combat d’infanterie (9 %) – le Maroc recevra immédiatement 25 % des véhicules de combat d’infanterie en provenance de la réserve…
Si cela est vrai, il semble que ce soit la concrétisation d’un accord antérieur, mais il s’agit d’une gifle particulièrement flagrante pour l’Ukraine, à qui l’on a raconté toutes sortes d’histoires sur les raisons pour lesquelles si peu d’Abrams pouvaient lui être fournis.
Cela confirme simplement que les États-Unis n’ont aucun intérêt à voir leur blindage perdre tout son prestige sur la scène mondiale par le biais de dizaines de vidéos HD de chars Abrams en flammes, exposés à l’armement russe supérieur, alors que nous étions censés les croire inégalable.
La Pravda ukrainienne rapporte que Zaluzhny a demandé à Lloyd Austin un montant hallucinant de 17 000 000 d’obus d’artillerie et 400 000 000 000 (oui, 400 milliards de dollars) de dollars.
Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes a demandé aux États-Unis 17 millions d’obus. Valery Zaluzhny a également demandé à Washington de transférer jusqu’à 400 milliards de dollars à Kiev pour « désoccuper l’Ukraine« . TASS écrit à ce sujet en se référant à des documents de la publication Ukrayinska Pravda, qui cite une source au courant des contenus des négociations entre le chef du Pentagone Lloyd Austin et Zaluzhny. « On a dit à Austin qu’il fallait 17 millions d’obus. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été surpris, car une telle quantité ne pouvait pas être collectée dans le monde entier« , a déclaré l’interlocuteur du média ukrainien, selon FRWL.
C’est ce qu’il en coûterait pour libérer le reste des territoires requis, selon le généralissime en difficulté. Rappelons qu’il s’agit du même homme qui a demandé des robots à plasma enfouissant le sol.
C’est tellement absurde que cela justifie une sorte de bâillon. En fait, certains analystes russes ont avancé qu’il s’agissait en réalité d’une fuite de Bankova destinée à discréditer Zaluzhny, en le dépeignant exactement sous un aspect détaché de la réalité, tel que décrit le rapport.
Il ne faut pas oublier qu’avec une production américaine actuelle de 300 000 obus par an, 17 millions d’obus représentent un demi-siècle de production américaine d’obus 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ainsi, soit Zaluzhny envisage un retour glorieux en Crimée vers 2075, soit il fait exprès de se moquer de tout le monde, peut-être en guise de geste de rébellion ou pour envoyer un signal de désespoir afin de réveiller les gens.
Quoi qu’il en soit, les choses se sont tellement dégradées entre lui et Zelensky que des rapports affirment que non seulement les deux ne se parlent pas, mais que Zelensky contourne entièrement le commandant en chef en communiquant directement avec les commandants de secteur comme Syrsky. Les rapports affirment que cela a un effet très négatif sur les opérations, car Zaluzhny n’est souvent informé de leurs décisions que bien plus tard, ce qui signifie qu’il est effectivement mis à l’écart.
Je pense que ces actions ont pour but de l’exaspérer et de le pousser à démissionner de son propre chef, ce qui éviterait à Zelensky l’énorme casse-tête d’avoir à organiser son éviction ou son « déplacement physique » par l’intermédiaire du SBU, comme ils l’ont fait récemment pour son adjoint.
Simplicius
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.