Le fantasme du pouvoir féministe repose sur la charité et la tolérance masculines


Par Brandon Smith − Le 2 Mars 2024 − Source Alt-Market

Ces jours-ci, nous entendons beaucoup parler du concept de « fantasme de pouvoir masculin », généralement en référence aux accusations de « masculinité toxique ». En d’autres termes, les féministes et les militants « woke » affirment que le fantasme du pouvoir masculin est une construction sociale qui rend les hommes agressifs, et que l’agressivité masculine est supposée être la cause de la plupart des maux de la société.

Je voudrais cependant souligner que nous ne voyons pas vraiment les hommes parler ou être obsédés par le pouvoir de nos jours. Ce sont plutôt les femmes (principalement les féministes) qui parlent sans cesse du pouvoir, du pouvoir institutionnel, des déséquilibres dans le pouvoir et de leur désir de pouvoir. Si je devais deviner, d’après leurs élucubrations, le principe fondamental qui inspire tout le féminisme, ce ne serait pas « l’égalité », mais la soif de pouvoir.

Il est également important de comprendre que le fantasme de pouvoir féminin est nettement et sombrement différent du fantasme de pouvoir masculin moyen et c’est pourquoi tant de gens restent sceptiques à l’égard des femmes en position d’autorité. Il suffit de regarder comment elles expriment leurs désirs dans la fiction.

Si l’on étudie les idéaux archétypaux du voyage du héros (une caractéristique du fantasme de pouvoir masculin), on trouve presque toujours des histoires de sacrifice de soi. Pour la plupart des hommes, le pouvoir est censé être utilisé au service des autres, pour protéger et pourvoir aux besoins de ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes. Ce symbolisme se retrouve partout dans la littérature, la télévision et les films centrés sur des figures masculines puissantes et populaires. Plutôt que d’être « toxiques », les hommes sont contraints par leur relation inhérente au pouvoir de réaliser quelque chose de plus grand pour toutes les personnes qui les entourent.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’hommes aux motivations tordues. L’histoire est parsemée de dirigeants masculins qui ont abusé de leur autorité et commis une foule d’atrocités. Ces hommes sont toutefois l’exception à la règle. La majorité des hommes souhaitent avoir une chance de faire preuve d’héroïsme et d’adhérer à un code moral. C’est ce qu’on appelait autrefois la « chevalerie », le contraire de la méchanceté.

Le voyage du héros nécessite généralement une lutte pour atteindre le pouvoir qui sera finalement utilisé par l’homme en question. On comprend, au moins inconsciemment, que le pouvoir obtenu sans expérience ni sagesse mène à la corruption. En d’autres termes, pour les hommes, un grand pouvoir s’accompagne d’une grande responsabilité.

Le fantasme du pouvoir féminin est malheureusement très différent. Pour les féministes en particulier, un grand pouvoir signifie ne jamais avoir à prendre la responsabilité de quoi que ce soit.

Lorsque des femmes fictives dotées de pouvoir sont écrites par des femmes (en particulier des féministes) ou des activistes, vous constaterez une juxtaposition considérable en ce qui concerne la manière dont ce pouvoir est atteint et utilisé. Un fantasme de pouvoir féminin n’incite pas une femme à devenir une héroïne. En fait, lorsque les féministes écrivent des protagonistes, ils agissent souvent comme des méchants – ils ont tendance à être égoïstes, narcissiques, ils manquent de profondeur et n’ont pas les qualités rédemptrices associées aux personnes qui ont des principes. Lorsque les femmes fantasment sur le pouvoir, elles sont plus susceptibles de refléter des traits psychopathiques que des traits féminins nourrissants.

Il n’existe pas d’archétype du voyage du héros pour les femmes modernes. Dans la culture pop, les icônes féminines acquièrent généralement le pouvoir automatiquement, sans aucun effort pour le mériter. Elles naissent avec des capacités magiques, des talents magiques ou donnés par Dieu, ou elles « manifestent » leur pouvoir par pure volonté psychologique (le fantasme de la sorcellerie). Elles imaginent ce qu’elles veulent, et ce qu’elles veulent est censé venir à elles de manière magnétique. Pour les féministes, il ne s’agit pas d’une simple fiction ; elles pensent réellement que ce type de magie est réel.

Même dans les fantasmes de pouvoir masculin où un protagoniste naît avec certaines forces, il y a un dilemme immédiat : comment puis-je utiliser ce pouvoir pour le bien et l’empêcher de me corrompre ? Ce dilemme n’existe pas dans les fictions féministes. Pour elles, le pouvoir est une vertu en soi, et l’abus de pouvoir est toujours justifié si c’est une femme qui le fait. Si elles ont recours au mal, c’est généralement à cause des fautes commises par les hommes. Il y a toujours une excuse.

Dans le passé, les histoires de pouvoir féminin impliquaient généralement des femmes utilisant la sexualité pour influencer les hommes à leurs fins (la sexualité étant traitée comme de la magie). Cette dynamique perturbe depuis longtemps les féministes, qui apprécient l’idée de la manipulation sexuelle mais n’aiment pas l’idée que les femmes s’appuient sur les hommes pour projeter leur « agence ». C’est pourquoi, à l’époque moderne, les féministes ont déplacé le pouvoir féminin vers un domaine masculin, où les femmes agissent comme des hommes, utilisent la force physique comme des hommes et affirment leur domination de la manière dont elles imaginent que les hommes affirment leur domination.

Elles ont abandonné l’idée de s’approcher du pouvoir d’un homme pour pouvoir l’exploiter. Au lieu de cela, elles convoitent désormais le pouvoir institutionnel au sein des entreprises et des gouvernements, pensant qu’elles peuvent supprimer les « intermédiaires » (« middleman » sans jeu de mots). C’est ainsi qu’est apparu dans les médias grand public le thème omniprésent de la « fille-patronne », une construction bizarre qui consiste à faire passer les hommes pour des incompétents afin de faire passer les femmes occupant des postes à responsabilités pour intelligentes.

Mais c’est là que les choses se gâtent. Les femmes ne sont pas des hommes et ne seront jamais capables de faire ce que les hommes font. En d’autres termes, les hommes peuvent survivre et s’épanouir sans les femmes, mais les femmes ne pourront jamais survivre sans les hommes. C’est une réalité froide et dure que les féministes ne comprennent tout simplement pas ; tout le pouvoir féministe repose sur la charité et la tolérance des hommes.

Les activistes Woke aiment affirmer avec une certaine jubilation que « le monde progresse » et que les hommes conservateurs sont en colère parce que « le patriarcat est en train de perdre le pouvoir ». Je trouve cet argument fascinant parce qu’il est contradictoire : Si le patriarcat existe et que les hommes constituent réellement une structure de pouvoir monolithique, alors franchement, rien ne nous empêche d’écraser les féministes sous nos bottes comme des insectes et de reprendre tout ce pouvoir.

Les femmes, en vertu de leur biologie, n’ont aucun pouvoir. Du moins, pas de la même manière que les hommes. Tout le pouvoir qu’elles pensent avoir pris leur a en fait été DONNÉ par les hommes. Les hommes permettent aux femmes d’avoir les libertés dont elles jouissent dans le monde occidental, il n’y a pas de lutte de pouvoir. Je suis sûr que certaines féministes vont m’accuser de chauvinisme, mais c’est un fait : les femmes ont les mêmes droits et les mêmes chances que les hommes dans les pays occidentaux parce que les hommes le veulent. S’il y avait un patriarcat, ces droits n’existeraient pas.

Il suffit de regarder les nations fondamentalistes d’Asie ou du Moyen-Orient où l’on trouve un VRAI patriarcat. Les féministes n’ont aucune influence parce que les hommes de ces sociétés ne leur en laissent aucune. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour que tout le contrôle que les féministes pensent avoir acquis soit confisqué en un instant. Alors s’il vous plaît mesdames, ne vous faites pas d’illusions et soyez reconnaissantes aux hommes occidentaux d’être enclins à apprécier et à soutenir les femmes qui les entourent.

L’argument suivant le plus souvent avancé par les féministes est que les femmes n’ont pas réellement « besoin des hommes ». Je pense que pour les féministes de la première vague, cet argument se limitait à l’idée que les femmes n’ont pas besoin des hommes pour leur bonheur ou leur réussite personnelle. C’est discutable, mais je ne suis pas vraiment intéressée par le fait que les féministes se sentent affirmées dans leur vie quotidienne. Le problème se pose avec le féminisme de la troisième vague et l’idée que les femmes n’ont besoin des hommes pour rien, y compris pour la stabilité de la société.

Soyons clairs dès le départ : Les hommes ont construit presque TOUT dans la civilisation. Les hommes maintiennent presque tout dans la civilisation. Tout ce que vous voyez autour de vous, de la technologie aux bâtiments, en passant par les routes, les services publics, les usines et la sécurité nationale, tout cela a été construit et fonctionne principalement grâce aux hommes. Tous ces travaux affreux mais nécessaires que les femmes ne veulent pas faire ou qu’elles sont incapables de faire sont effectués par les hommes.

Les féministes aiment affirmer que les femmes n’ont besoin des hommes que pour se protéger des autres hommes. Elles disent que si les hommes n’existaient pas, elles seraient en sécurité. Il s’agit là d’une hypothèse d’une naïveté désarmante, qui n’est formulée que par les femmes des sociétés du premier monde, où elles n’ont jamais été forcées de faire l’expérience de la véritable survie.

Si les hommes disparaissaient demain, la civilisation s’effondrerait. Les femmes n’auraient peut-être pas à s’inquiéter de l’agressivité masculine, mais elles auraient à se soucier de fonctionner dans un environnement dépourvu de toute commodité ou de tout confort moderne. Elles ne tiendraient pas plus de quelques semaines ; la grande majorité d’entre elles mourraient presque immédiatement.

Nous en sommes convaincus, car de nombreuses expériences de survie menées ces dernières années avec des groupes composés uniquement de femmes se sont soldées par un désastre. Soit elles sont obligées de s’appuyer sur des groupes d’hommes pour survivre, soit elles doivent se retirer et quitter complètement l’expérience. Un exemple célèbre est la vieille expérience de Bear Grylls sur la bataille des sexes, mais ce n’est pas la seule et les résultats sont généralement les mêmes dans tous les cas.

Les féministes parlent beaucoup, mais elles plient comme du papier mouillé lorsqu’elles sont placées dans des situations où elles doivent légitimement lutter pour vivre.

Le monde est inhospitalier, surtout sans les hommes. Le fantasme de pouvoir des féministes repose sur l’idée qu’elles sont capables de faire tout ce que les hommes peuvent faire. C’est tout simplement faux, et les exigences ne se limitent pas au physique. Les femmes manquent dangereusement de capacité d’organisation, du moins lorsqu’il s’agit d’accomplir les tâches nécessaires.

Autre exemple célèbre d’expérience exclusivement féminine : en 2005, une productrice de télévision a décidé de créer une entreprise de médias en ne faisant appel qu’à des femmes. Aucun homme n’était autorisé, car elle pensait que les hommes avaient la vie facile. L’entreprise a rapidement implosé deux ans plus tard en raison d’un manque d’éthique du travail, d’un manque de direction et de querelles intestines. La PDG a admis ouvertement qu’un personnel exclusivement féminin était une très mauvaise idée. Elle a noté ce qui suit :

Bien que je m’en tienne à la raison initiale pour laquelle j’ai exclu les employés masculins – parce qu’ils ont la vie facile à la télévision – si c’était à refaire, j’emploierais sans aucun doute des hommes. En fait, je n’emploierais probablement que des hommes…

Ce que je veux dire, c’est que les féministes ne peuvent exister que dans une société du premier monde où les hommes ont déjà créé un filet de sécurité. Ce sont des endroits où les hommes ont construit et entretenu la majorité des équipements nécessaires à la survie à un tel niveau que les femmes ont très peu de soucis à se faire par rapport à leurs homologues des pays du tiers-monde.

C’est dans ces environnements axés sur le confort que les féministes prospèrent, ne serait-ce que parce que les femmes ont tellement de temps à consacrer à des détails qu’elles n’ont pas à se préoccuper de savoir comment elles vont manger, où elles vont dormir et qui va assurer leur sécurité.

Dans un scénario de survie, les féministes cessent d’exister. Elles s’éteignent ou abandonnent le féminisme et cherchent l’aide des hommes. Il serait peut-être prudent que les femmes occidentales modernes gardent cette réalité à l’esprit, car les pays du premier monde sont connus pour sombrer dans le tiers-monde sans trop d’avertissement.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

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