Par Alban Dousset − 7 juillet 2017 − Source Youtube
Alban Dousset anime une chaine Youtube et est l’auteur de la série de vidéos sur ces Chroniques d’un éveil citoyen dont on a partagé quelques épisodes. Il revient avec une analyse de la gauche radicale dont l’aveuglement idéologique l’amène à soutenir ceux la même qu’ils prétendent combattre.
Pour compléter cette vidéo, voici une réponse de l’auteur sur Facebook à une internaute le 5 février 2018.
1/ Au sujet de mon orientation politique
Effectivement, j’ai beaucoup évolué sur le plan politique. Pour dire vrai, je ne me sens ni de gauche, ni de droite. Je considère que ce clivage parlementariste a pour but de diviser le peuple et je le condamne. Les orientations politiques “de gauche” ou “de droite” véhiculent l’une et l’autre une forme d’idéologie conduisant à une perception biaisée de la réalité – notamment sur la question des flux migratoires. J’ai justement réalisé une vidéo traitant de “l’aveuglement idéologique de gauche” [https://www.youtube.com/watch?v=FoM_33Ql9EY&t=890s] mais j’aurais très bien pu en réaliser une sur “l’aveuglement idéologique de droite”… L’objectif étant de conduire les gens à prendre du recul sur leurs croyances politiques et leur grille de lecture morale.
2/ Au sujet de l’immigration en général
En premier lieu, je ne crois pas que cela soit pertinent de considérer l’immigration comme une chose “fondamentalement bonne” (comme on le pense souvent à gauche) ou comme une chose “fondamentalement mauvaise” (comme on le pense souvent à droite).
Dans certains contextes, selon certaines proportions, l’immigration peut être bénéfique ou maléfique pour un pays, une société. L’immigration améliore la richesse (culturelle et économique) mais fragilise (cohésion sociale, identité nationale/religieuse et marché de l’emploi)…
Selon moi, la question des “politiques migratoires” et indissociable du libéralisme.
Pour survivre, le système capitaliste a besoin du libéralisme.
Ce dernier se caractérise par :
– La libre circulation des capitaux (très soutenue à droite) : qui permet aux flux financiers de traverser les frontières sans entraves, pour piller les pays pauvres en les surendettant et menacer les pays riches par l’intermédiaire des taux d’intérêts sur les dettes souveraines (afin que le Capital puisse grossir sans fin).
– La libre circulation des marchandises (au cœur du projet européen) : qui permet de trouver des “déboucher commerciaux”, c’est à dire de contourner les limites de la croissance économique des pays riches et mettre la main d’œuvre de la Chine ou l’Ukraine en compétition directe avec la main d’œuvre nationale des pays “riches”, la compétition au “moins-disant” ne pouvant que conduire à la baisse généralisée des salaires.
– La libre circulation des personnes (très soutenu à gauche) : qui permet maintenir les salaires au plus bas en mettant régulièrement les classes populaires, les ouvriers [pas les bobos comme nous, hein] en concurrence frontale avec des individus prêts à travailler pour n’importe quel salaire.
Mon point de vue est que depuis 50 ou 40 ans, le libéralisme est allé trop loin en matière de libre circulation des capitaux, des marchandises et des personnes. Je ne souhaite pas vivre dans une “autarcie nationale” mais revenir à une situation plus saine, plus maitrisée, pour le bien de tous.
3/ Sur la question des migrants
La France a une tradition humaniste qui la conduit à s’investir sur le plan humanitaire et c’est tout à fait louable.
D’une part, j’observe que cet “investissement humanitaire” ne consiste plus vraiment à apporter de l’aide sur place, mais à accueillir des personnes “en principe” sans en donner les “moyens réels”.
D’autre part, j’observe que la majorité des migrants n’ont pas le profil de “familles déshéritées” par la guerre et qu’il s’agit généralement de jeunes hommes. Pour beaucoup, ils viennent de pays dans une situation d’extrême misère ou que nous avons envahi avec notre armée – parfois pour des raisons économiques. Je condamne ces actions militaires ainsi que la misère et la destruction qu’elles occasionnent. Ces flux migratoires, nos “élites politiques” en sont en grande partie à l’origine et nos “élites économiques” espèrent en bénéficier. Cela aussi, je le condamne.
Bref, il me semble que la question des “politiques migratoires” souffre d’une approche trop clivante, trop morale (bien ou mal ?) et trop peu rationnelle (qui ? comment ? pourquoi ?) …
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