La revue de presse internationale pour la semaine du 26 mai au 1er juin 2025


Par Wayan – Le 1er juin 2025 – Le Saker Francophone

La guerre en Ukraine

C’est Zaluzhnyi, général de l’armée ukrainienne et ancien ministre de la défense, lui-même qui le dit dans un journal ukrainien :

L’Ukraine ne doit pas s’attendre à un retour aux frontières de 1991. La Russie a les ressources nécessaires pour poursuivre la guerre, selon une déclaration de Valerii Zaluzhnyi lors du forum Security Export: Ukrainian Weapons in the World.

« J’espère qu’il n’y a plus personne dans cette salle qui croit encore en une sorte de miracle ou d’émerveillement — en un cygne blanc qui ramènera la paix en Ukraine, rétablira les frontières de 1991 ou 2022 et apportera un grand bonheur par la suite », a déclaré Zaluzhnyi. « À mon avis personnel, tant que l’ennemi aura les ressources, la force et les moyens de frapper notre territoire et de tenter des actions offensives localisées, il continuera à le faire. »

Selon lui, la capacité de la Russie à faire la guerre dépendra principalement de son accès aux ressources. Il a noté que depuis la fin de 2023, la Russie mène une guerre d’usure.

C’est donc un dirigeant ukrainien qui confirme que la Russie mène une guerre d’usure, d’attrition, contre l’Ukraine et est en train de la gagner. À l’encontre du narratif médiatique qui fait croire que l’Ukraine a encore une chance et peut se permettre d’exiger comment les négociations doivent se dérouler. Un narratif médiatique de ce genre :

La Russie a commencé à perdre la guerre en Ukraine. La marée militaire s’est peut-être retournée contre Poutine.

Car, avec la reprise des hostilités sur le terrain, la propagande de guerre reprend aussi :

La Russie déchaîne la terreur aérienne contre les civils ukrainiens pour donner l’impression qu’elle gagne, selon des experts.

Les médias occidentaux reportent surtout les attaques menées par la Russie mais plus rarement celles lancées par l’Ukraine, gravant ainsi l’image d’une Russie agressive et d’une Ukraine victime dans l’esprit de la population. Voici le point de vue russe, celui censuré par les gouvernements occidentaux :

Alors que les attaques ukrainiennes sur les infrastructures civiles passent inaperçues, la Russie est à nouveau accusée de frappes « sans aucune raison » sur l’Ukraine. RT en français rappelle les crimes du régime de Kiev contre les civils russes, tandis que les frappes de représailles de la Russie ne visent que des cibles militaires ukrainiennes.

Mais les frappes de représailles russes sont-elles effectuées vraiment « sans aucune raison » ? Il suffit de prêter attention aux nouvelles de ces derniers jours qui dénoncent les crimes du régime de Kiev contre les civils en Russie.

Environ 9 000 attaques ukrainiennes contre des civils russes en avril

« En avril 2025, les forces armées ukrainiennes ont effectué chaque semaine environ 2 000 frappes sur des cibles civiles, soit environ 300 frappes par jour : au moins 8 929 munitions ont été tirées en un mois », a rapporté Rodion Mirochnik, l’ambassadeur russe itinérant pour les crimes du régime de Kiev. Selon ses données, pour le seul mois d’avril, « au moins 478 civils ont été touchés par des actions des forces armées ukrainiennes : 419 blessés, dont 21 mineurs, et 59 tués, dont 5 mineurs », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, note Rodion Mirochnik, les cibles des attaques étaient « des immeubles résidentiels et des maisons privées, des infrastructures, des entreprises industrielles, des installations médicales, éducatives et sociales ». En outre, le régime de Kiev « a continué de mettre en œuvre sa tactique de frappes visant délibérément les services de secours, de santé et d’urgence arrivant sur les lieux des bombardements. Plus d’une vingtaine de véhicules médicaux ont été endommagés par les bombardements. Au cours d’une frappe massive de drones ukrainiens sur Koursk, 15 ambulances et véhicules de réanimation ont été endommagés en une fois », a noté Rodion Mirochnik.

Le ministère russe de la Défense publie également régulièrement des rapports sur les attaques ukrainiennes sur le territoire russe.  Ainsi, le 7 mai, plus de 500 drones ont été abattus en 24 heures, et entre le 20 et le 23 mai, 1177 drones ukrainiens ont été détruits par la Russie, dont près de 800 hors zone de combat. Les attaques ukrainiennes visent des installations civiles. Le 23 mai, une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Ielets, ville située à 350 kilomètres au sud de Moscou, a fait neuf blessés parmi les civils, en endommageant une trentaine d’appartements et un site industriel. En outre, les tentatives du régime de Kiev de lancer des frappes contre Moscou sont récemment devenues plus fréquentes. Le 21 mai, le maire de la ville, Sergueï Sobianine, a signalé qu’au moins 18 drones ukrainiens se dirigeant vers la capitale russe avaient été abattus. L’un d’entre eux est tombé près d’une école maternelle.

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Les combats entre l’Ukraine et la Russie ont redoublé d’intensité après l’échec des négociations lancées par Trump. Des combats dans lesquels les drones prennent de plus en plus d’importance :

Plus de 2 000 drones Shahed ont été lancés [contre l’Ukraine] au cours des 20 derniers jours, selon l’Armée de l’air ukrainienne. Pratiquement tous les soirs, un nouveau record est établi. Dans la nuit du 24 au 25 mai, l’armée russe a lancé 300 drones à longue portée et 69 missiles. La veille, c’était 250 drones et 14 missiles balistiques.

Les forces de défense aérienne russes ont abattu plus de 150 drones ukrainiens à longue portée en l’espace de 24 heures, a annoncé lundi le ministère de la Défense à Moscou.

Dans un résumé des récentes opérations anti-drones publié dans la matinée, le ministère a indiqué que 96 drones avaient été interceptés depuis 20h dimanche (17h00 GMT). Il a ajouté qu’un total de 148 drones ont été abattus dans l’intervalle de 22 heures entre 10h dimanche et 8h lundi. Le ministère a déclaré plus tard qu’environ cinq autres drones avaient été abattus vers 8 heures du matin, heure locale, lundi.

Kiev a intensifié ses efforts pour infliger des dégâts au plus profond de la Russie, passant de raids nocturnes à des vagues constantes de drones kamikazes. Un drone aurait heurté dimanche le dôme d’une cathédrale de la région russe de Toula, provoquant un incendie, selon des images et les autorités locales.

C’est dans cette atmosphère guerrière que devraient reprendre les pourparlers pour aboutir à un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine :

Moscou et Kiev ont convenu à Istanbul de préparer des documents exposant les positions respectives des parties sur la réalisation d’un règlement durable.

Comme convenu, la partie russe a rapidement rédigé un mémorandum qui expose nos points de vue sur tous les aspects, pour une résolution fiable des causes profondes de la crise. Notre délégation, dirigée par Vladimir Medinsky, est prête à présenter ce mémorandum à la délégation ukrainienne et à apporter les éclaircissements nécessaires lors d’une deuxième série de pourparlers directs de reprise à Istanbul lundi prochain, le 2 juin.

L’Ukraine a répondu à l’invitation :

L’Ukraine a officiellement soumis ses conditions de cessez-le-feu à la Russie, a annoncé le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov.

“J’ai remis notre document au chef de la délégation russe, qui reflète la position ukrainienne. Ils ont reçu ce document”, a écrit Umerov, qui dirigeait la délégation ukrainienne à Istanbul, sur X mercredi.

“Nous ne sommes pas opposés à de nouvelles réunions avec les Russes et attendons leur  » mémorandum’, afin que la prochaine réunion ne soit pas vide et puisse vraiment nous rapprocher de la fin de la guerre”, a ajouté le ministre.

Et puis, le samedi avant la réunion, Zelensky commence à tergiverser :

Kiev a déclaré qu’elle était engagée dans la recherche de la paix, mais qu’elle attendait un mémorandum de la partie russe exposant leurs propositions.

« Pour qu’une réunion ait un sens, son ordre du jour doit être clair et les négociations doivent être correctement préparées », a écrit le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy sur X vendredi après avoir accueilli le ministre turc des Affaires étrangères pour des entretiens à Kiev.

« Malheureusement, la Russie fait tout ce qu’elle peut pour s’assurer que la prochaine réunion potentielle n’apporte aucun résultat », a-t-il déclaré, citant l’absence de document de la Russie.

Il semble que tout le monde, sauf Zelensky, a compris que cette réunion est justement faite pour que chaque partie expose ses propositions. Il aura donc les « documents de la Russie » lundi, s’il envoie une délégation.

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En message de détermination de l’Europe dans son soutien à l’Ukraine :

Les alliés occidentaux n’imposent plus aucune restriction de portée à l’utilisation des armes à longue portée livrées à l’Ukraine contre des cibles militaires russes, a déclaré lundi le chancelier allemand Friedrich Merz. M. Merz a souligné que les restrictions n’ont pas été levées uniquement pour les armes allemandes.

« Il n’y a plus de restrictions sur la portée des armes livrées à l’Ukraine, ni par le Royaume-Uni, ni par la France, ni par nous. Il n’y a pas non plus de restrictions de la part des États-Unis », a-t-il déclaré lors d’un forum de discussion organisé par la chaîne WDR.

Il a ajouté que l’Ukraine peut désormais « se défendre, par exemple, en attaquant des installations militaires en Russie ».

Mais, tout de suite apparaissent les désaccords sur ce sujet brulant :

Le chancelier allemand Friedrich Merz voulait profiter de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Berlin mercredi pour projeter sa détermination face à l’escalade de la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Au lieu de cela, le chancelier est sous le feu de ses propres rangs pour des déclarations peu claires qu’il a faites cette semaine sur la question de savoir si l’Allemagne est prête à fournir à l’Ukraine des missiles Taurus à longue portée qui pourraient frapper profondément dans le territoire russe. Le précédent gouvernement de gauche a rejeté cette décision afin de ne pas provoquer l’arme nucléaire de Moscou.

Les négociations sur le nucléaire iranien

Il n’y a pas que la guerre en Ukraine qui est soumise à la propagande médiatique, les négociations avec l’Iran aussi. La dernière manipulation en cours débute par un article du New York Times disant ceci :

Alors que l’administration Trump tente de négocier un accord nucléaire avec l’Iran, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé de perturber les pourparlers en frappant les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran, selon des responsables informés de la situation.

L’affrontement sur la meilleure façon de s’assurer que l’Iran ne puisse pas produire d’arme nucléaire a conduit à au moins un appel téléphonique tendu entre le président Trump et M. Netanyahu et à une série de réunions ces derniers jours entre de hauts responsables de l’administration et de hauts responsables israéliens.

Comme d’habitude pour ce genre de manipulation de l’information, ce sont des personnes non nommées qui en sont la source.

Une info qui va pousser Trump à passer un coup de fil à Netanyahou :

Dans ce contexte, le président américain Donald Trump a mis en garde le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu contre toute frappe sur l’Iran qui risquerait de faire dérailler les pourparlers sur le nucléaire.

« Je lui ai dit que je ne pensais pas que ce serait pertinent maintenant parce que nous sommes très proches d’une solution », a déclaré Donald Trump mercredi pendant un échange avec la presse dans le Bureau ovale, évoquant sa récente conversation téléphonique avec le dirigeant israélien.

Alors Netanyahou dément l’info diffusée par le New York Times :

De son côté, le bureau du Premier ministre israélien a démenti ce mercredi un article du New York Times affirmant que Benyamin Netanyahu menace de faire échouer les négociations irano-américaines en frappant les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran. Il s’agit de « fake news », a affirmé le bureau de Benyamin Netanyahu.

En fin de semaine, c’est un article de Reuters qui explique que :

Les puissances occidentales se préparent à pousser le conseil de surveillance nucléaire de l’ONU lors de sa prochaine réunion trimestrielle à déclarer l’Iran en violation de ses obligations de non-prolifération pour la première fois en près de 20 ans, une décision qui ne manquera pas d’enrager Téhéran, ont déclaré des diplomates.

Cette mesure est susceptible de compliquer davantage les pourparlers entre les États-Unis et l’Iran visant à imposer de nouvelles restrictions au programme nucléaire iranien qui progresse rapidement.

L’AIEA se prépare à envoyer aux États membres ses rapports trimestriels sur l’Iran avant la prochaine réunion du conseil d’administration, qui débutera le 9 juin. L’un d’eux sera un compte rendu plus long et « complet » des questions, y compris la coopération de l’Iran, comme l’exigeait une résolution du conseil d’administration en novembre, et les diplomates s’attendent à ce qu’il soit accablant.

« Nous nous attendons à ce que le rapport complet soit sévère, mais il n’y a déjà aucun doute sur le fait que l’Iran ne respecte pas ses engagements en matière de non-prolifération », a déclaré un responsable européen.

Une fois ce rapport publié, les États-Unis rédigeront un projet de résolution déclarant l’Iran en violation de ses soi-disant obligations de garanties, ont déclaré trois diplomates. Un quatrième a déclaré que les puissances occidentales préparaient un projet de résolution sans entrer dans les détails.

En clair, les « puissance occidentales » déclarent que l’Iran est coupable, quel que soit le rapport de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) et qu’elles pousseront donc l’ONU à déclarer que l’Iran viole ses accords, alors même que l’Iran est prêt à recevoir l’AIEA pour inspection de ses installations nucléaires et montrer qu’il ne viole pas ces accords.

Mais l’Iran a l’habitude de ce genre de manipulations. Cet article date de 2019 :

Le chef de l’organisation internationale chargée de surveiller le respect par l’Iran de l’accord nucléaire a déclaré que l’Iran respectait ses obligations en vertu de l’accord et a mis en garde contre les États qui tentent d’influencer les activités de vérification. Moins de trois semaines plus tard, les États-Unis ont imposé des sanctions contre des responsables iraniens et des institutions qui, selon Washington, s’efforcent de conserver l’expertise liée aux armes nucléaires en Iran.

L’Iran met en œuvre ses engagements nucléaires« , a déclaré Yukiya Amano, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans ses remarques du 4 mars au Conseil des gouverneurs de l’agence. Amano a exhorté Téhéran à continuer d’adhérer à l’accord, connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC).

Il devient évident pour les observateurs objectifs que les « puissances occidentales » ne veulent pas tant un accord avec l’Iran qu’accuser l’Iran, avec une énorme mauvaise foi, de ne pas respecter ces accords et avoir une excuse pour mettre l’économie du pays à genoux et même le bombarder, comme les Etats-Unis et Israël le menace si souvent. Dans sa folie, Netanyahou va-t-il finalement réaliser son rêve illusoire, détruire l’Iran à coup de bombardements ?

La guerre commerciale de Trump

Après le coup de semonce de la semaine dernière, lorsque Trump a menacé l’Europe de 50% de taxes douanières, la présidente de la Commission européenne s’est réveillée :

Donald Trump a confirmé, dimanche 25 mai, prolonger la pause dans les droits de douane pour l’Union européenne jusqu’au 9 juillet, après « une très bonne conversation » avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Elle vient de m’appeler et elle a demandé une prolongation de la date du 1er juin, et elle a dit qu’elle voulait entamer des négociations sérieuses », a déclaré Donald Trump avant d’embarquer dans l’avion présidentiel Air Force One, dans le New Jersey. « Nous avons eu une très bonne conversation et j’ai accepté de déplacer la date au 9 juillet. (…) J’ai accepté, et elle m’a dit que nous allions rapidement nous rencontrer et voir si nous pouvions trouver une solution », a-t-il ajouté.

Et les négociations ont immédiatement commencé :

Lundi 26 mai, le courant est ainsi bien passé, à nouveau, entre les deux camps. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a pu reprendre les négociations avec ses homologues américains : Jamieson Greer, le représentant américain au Commerce, d’une part, mais aussi Howard Lutnick, le ministre du Commerce. Si leurs échanges du vendredi 23 mai avaient été pauvres, celui survenu ce lundi a en revanche été qualifié de « conversation positive », signe que l’ambiance entre Bruxelles et Washington a radicalement changé.

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Mais la guerre commerciale de Trump provoque des remous dans le contre-pouvoir qu’est le judiciaire. Mercredi, la Cour de commerce juge que les taxes douanières de Trump sont illégales :

La décision surprise de mercredi de la Cour américaine du commerce international a menacé de tuer ou du moins de retarder l’imposition des soi-disant « taxes douanières du Jour de la libération » de Trump sur les importations de la plupart des partenaires commerciaux américains et des taxes supplémentaires sur les marchandises en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine.

Le panel de trois juges du tribunal de commerce a statué que la Constitution donnait au Congrès, et non au président, le pouvoir de prélever des impôts et des droits de douane, et que le président avait outrepassé son autorité en invoquant l’International Emergency Economic Powers Act, une loi destinée à faire face aux menaces pendant urgences nationales.

Jeudi, la décision de la Cour du commerce est annulée par un autre tribunal :

29 mai (Reuters) – Une cour d’appel fédérale a temporairement rétabli, jeudi, les tarifs les plus radicaux du président Donald Trump, un jour après qu’un tribunal de commerce américain a statué que Trump avait outrepassé son autorité en imposant les droits et ordonné leur blocage immédiat.

La Cour d’appel des États-Unis pour le Circuit fédéral à Washington a déclaré qu’elle suspendait la décision de la juridiction inférieure pour examiner l’appel du gouvernement et a ordonné aux plaignants dans les affaires de répondre d’ici le 5 juin et à l’administration d’ici le 9 juin.

Trump est bien décidé à mener l’affaire jusqu’à la Cour Suprême :

Donald Trump a conspué ce 29 mai la décision « horrible » et « tellement politique » du tribunal qui a suspendu la veille les droits de douane tous azimuts qu’il a imposés ces derniers mois, une cour d’appel les ayant depuis temporairement rétablis. « La décision du tribunal de commerce international des États-Unis est tellement mauvaise et tellement politique », a lancé le président américain sur sa plateforme Truth Social, disant « espérer que la Cour suprême reviendra rapidement et fermement sur cette horrible décision qui menace le pays ».

On assiste à une sorte de guerre civile des pouvoirs qui risque d’être néfaste pour le pays.

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Pendant cet imbroglio politico-judiciaire, les négociations commerciales avec la Chine n’avancent pas :

Les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine sont “au point mort” et pourraient nécessiter l’intervention des dirigeants des pays, a déclaré le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent.

Interrogé jeudi par Bret Baier de Fox News pour décrire l’état actuel des pourparlers, [Le secrétaire au Trésor] Bessent a déclaré: “Je dirais qu’ils sont un peu au point mort.”

« Compte tenu de l’ampleur et de la complexité des pourparlers, il faudra que les deux dirigeants se concertent. Ils ont une très bonne relation. Je suis convaincu que les Chinois viendront à la table”, a déclaré Bessent.

Ce qui, bien sûr, enrage Trump :

Vendredi, Trump a communiqué via sa plate-forme Truth social, écrivant “  » La Chine, sans surprise pour certains, A TOTALEMENT VIOLÉ SON ACCORD AVEC NOUS. » Il n’a donné aucune précision, mais a déclaré que la Chine était en “grave danger économique” en raison des taxes douanières, avant que Washington n’intervienne avec ce qu’il a appelé un “ACCORD RAPIDE ».”

” Je vois ce qui se passe et je n’aime pas ça, pour eux, pas pour nous“, a écrit Trump, ajoutant  » J’en ai assez d’être M. NICE GUY!”

Mais comme pour le cas de l’Iran, la mauvaise foi de Trump lui a fait oublier ce qu’il a lui-même décidé, le 14 mai :

Le département américain du Commerce a publié des directives indiquant que l’utilisation des puces d’intelligence artificielle (IA) Ascend de Huawei Technologies Co “partout dans le monde” viole les contrôles à l’exportation du gouvernement, intensifiant les efforts des États-Unis pour freiner les progrès technologiques en Chine.

Provoquant une protestation du gouvernement chinois :

À peine une semaine après le début d’une trêve américano-chinoise dans leur guerre commerciale de longue date, Pékin a accusé Washington de violer l’accord temporaire conclu à Genève.

Le ministère chinois du Commerce a déclaré lundi que les États-Unis prenaient des « mesures discriminatoires » contre la Chine, après que le Département américain du Commerce a récemment averti les entreprises américaines d’éviter les micropuces fabriquées en Chine, en particulier celles produites par le géant chinois de la technologie Huawei.

Il est sur qu’en voyant une telle mauvaise foi, le gouvernement chinois sera peu enclin à vouloir poursuivre des négociations commerciales avec Trump.

Encore moins après la déclaration d’Hegseth, le ministre de la défense étasunien, au forum sur la sécurité de Singapour :

Hegseth, s’exprimant pour la première fois lors du Dialogue Shangri-La à Singapour, le premier forum d’Asie pour les dirigeants de la défense, les militaires et les diplomates, a souligné que la région Indo-Pacifique était une priorité pour l’administration Trump.

« Il n’y a aucune raison de l’enduire de sucre. La menace que représente la Chine est réelle et elle pourrait être imminente », a déclaré Hegseth, dans certains de ses commentaires les plus forts sur la nation communiste depuis son entrée en fonction en janvier. Il a ajouté que toute tentative de la Chine de conquérir Taiwan « entraînerait des conséquences dévastatrices pour l’Indo-Pacifique et le monde », et a fait écho au commentaire de Trump selon lequel la Chine n’envahira pas Taiwan sous la surveillance du président.

Europe

Voici pourquoi les dernières élections présidentielles en Roumaine ont été l’objet de tant de manipulations :

En Roumanie, pays stratégique sur le flanc est de l’Otan face à la menace russe, un grand chantier est en cours sur la base militaire de la mer Noire. Il s’agit d’une première étape qui consiste à construire une nouvelle piste d’avion. Mais si le projet final est mené à terme, elle pourrait devenir la plus grande base aérienne d’Europe et accueillir près de 10 000 soldats permanents. Des inquiétudes émergent cependant, avec la possibilité de retrait de troupes américaines sur le continent.

Ce qui risque d’être le cas :

Les États-Unis devraient annoncer une réduction de leur présence militaire en Europe dans les “prochains mois”, a rapporté le quotidien allemand Handelsblatt, citant “des diplomates européens de haut rang ».” L’ampleur exacte du retrait n’est toujours pas claire, mais l’OTAN se préparerait à un tel développement, selon le journal.

Des rumeurs sur un retrait potentiel circulent dans les médias depuis que NBC News a rapporté en avril que les États-Unis envisageaient de retirer jusqu’à 10 000 soldats d’Europe de l’Est. Le président américain Donald Trump a par la suite confirmé qu’il envisageait un retrait partiel mais n’a donné aucune précision sur son ampleur ou son calendrier.

Ce n’est pas 150 mais 800 milliards d’euros que l’UE veut investir dans son réarmement :

Ce programme de l’Union européenne, baptisé « Safe », prévoit des prêts de 150 milliards d’euros pour financer, en commun, des achats et des projets d’armement dans les domaines où l’offre européenne reste insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense anti-aérienne.

La mesure a été soutenue par 26 des 27 pays membres, la Hongrie s’étant abstenue, ont indiqué des diplomates. La décision, approuvée la semaine dernière par les ambassadeurs des 27, a été adoptée définitivement mardi 27 mai par les ministres des Affaires européennes de l’UE, réunis à Bruxelles, a précisé la présidence polonaise du Conseil européen. « Ce n’est qu’une étape et il faudra aller plus loin », s’est félicité le ministre délégué français chargé de l’Europe Benjamin Haddad….

« Safe » fait partie d’un programme plus global présenté fin mars par la Commission européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent européen.

Israël/Palestine

Finalement, un pays européen, l’Espagne, commence à demander qu’Israël soit sanctionné pour son massacre des palestiniens :

L’Espagne appelle à des sanctions contre Israël à propos de Gaza : « Nous devons tout faire pour arrêter la guerre »

Madrid accueille dimanche 20 nations européennes et arabes ainsi que des organisations internationales dans le but de « mettre fin à cette guerre »

La communauté internationale devrait chercher à sanctionner Israël pour qu’il arrête la guerre à Gaza, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, avant une réunion à Madrid des nations européennes et arabes dimanche pour demander l’arrêt de son offensive.

L’Irlande aussi fait un petit pas :

Le gouvernement irlandais va présenter un projet de loi visant à interdire l’importation de marchandises en provenance des colonies israéliennes, jugées illégales par l’ONU, une première pour un État membre de l’Union européenne, a annoncé mardi 27 mai le ministère des Affaires étrangères.

« Le gouvernement estime qu’il s’agit d’une obligation au regard du droit international », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère.

Macron, lors d’un discours prononcé pendant sa visite en Indonésie, un pays qui n’a jamais établi aucun lien officiel avec l’Etat israélien :

Macron penche pour la reconnaissance d’un État palestinien, selon des diplomates et des experts, une décision qui pourrait exaspérer Israël et approfondir les divisions occidentales. Le président français s’exprimait en Indonésie.

« Seule une solution politique permettra de rétablir la paix et de construire sur le long terme », a déclaré Macron. « Avec l’Arabie saoudite, nous organiserons bientôt une conférence sur Gaza à New York pour donner un nouvel élan à la reconnaissance d’un État palestinien et à la reconnaissance de l’État d’Israël et de son droit de vivre en paix et en sécurité dans cette région. »

Même l’Allemagne commence à critiquer, du bout des lèvres :

« Notre engagement contre l’antisémitisme et notre soutien total au droit d’exister et à la sécurité de l’État d’Israël ne doivent pas être instrumentalisés pour le conflit et la guerre actuellement menés dans la bande de Gaza », a déclaré Wadephul.

« Nous sommes maintenant à un point où nous devons réfléchir très attentivement aux mesures supplémentaires à prendre », a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.

On remarquera au passage que, pour l’instant, toutes ces réactions à l’attitude d’Israël sont surtout des déclarations d’intentions, mais pas d’actions du tout. On constate un blocage terrible à critiquer l’Etat d’Israël. Le monde occidental avait été beaucoup plus rapide à prendre des sanctions contre la Russie.

Par conséquent, Israël continue sa politique d’expansion territoriale :

Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a annoncé jeudi matin la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée, au risque de compliquer encore les relations tendues d’Israël avec une bonne partie de la communauté internationale. « Nous avons pris une décision historique pour le développement des implantations : 22 nouvelles localités en Judée-Samarie », a déclaré M. Smotrich, ministre d’extrême droite, en utilisant le nom par lequel les Israéliens désignent la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Et les dirigeants annoncent clairement leur intention de ne pas respecter les injonctions internationales :

Lors d’une visite à l’avant-poste de colonisation de Sa-Nur, dans le nord de la Cisjordanie, Israel Katz a affirmé que le gouvernement israélien comptait l’élever au rang de municipalité autonome en vertu de son plan annoncé la veille. Sa-Nur est une ancienne colonie démantelée par Israël en 2005 dans le cadre du plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza réalisé par le Premier ministre d’alors, Ariel Sharon.

« Il s’agit d’une réponse décisive aux organisations terroristes qui tentent de nuire et d’affaiblir notre emprise sur cette terre », a déclaré le ministre de la Défense dans une vidéo publiée par son bureau.

« C’est […] un message clair [au président français Emmanuel] Macron et à ses amis : ils reconnaîtront un État palestinien sur le papier, et nous construirons ici l’État juif israélien sur le terrain. Le papier sera jeté à la poubelle de l’histoire et l’État d’Israël prospérera et fleurira. », a ajouté Israel Katz.

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Petit à petit, Israël est en train de devenir un pays fasciste, c’est-à-dire un pays où la jeunesse est manipulée par des extrémistes pour répandre la peur dans la population :

En ce lundi matin, Elias profite du calme dans les rues de Jérusalem. Ce vendeur de jus de fruits palestinien sait que cela ne va pas durer longtemps. « On a peur. On sait que ça peut mal tourner, confie-t-il au micro de notre correspondante à Jérusalem, Amira Souilem. Ils vont descendre à plusieurs dans les rues et vont se défouler, casser. Regarde ces dégaines-là qui passent ! Ce sont ces gens-là qui vont faire des problèmes ! On va devoir fermer boutique à 16h, peut-être même 15h, voire 14h. »

Ces « gens-là », ce sont les milliers de nationalistes israéliens, en majorité religieux, qui défilent chaque année dans les rues de Jérusalem, y compris dans la Vieille Ville, en brandissant des drapeaux blancs et bleus de l’État hébreu. Ils célèbrent « la Journée de Jérusalem », qui commémore ce qu’ils estiment être la « réunification » de la ville. Israël a conquis et annexé Jérusalem-Est à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1967, une annexion non reconnue par la communauté internationale. Pour de nombreux Palestiniens, ce défilé sous haute surveillance est perçu comme une provocation délibérée.

Dans les ruelles de la ville sainte, les yeux en disent longs. Manifestants israéliens et commerçants palestiniens se jaugent du regard. Une grappe de jeunes gens nous explique l’importance de cette journée. « Ce jour est très, très important pour nous », dit l’un d’eux. « On a libéré Jérusalem des Jordaniens. On est devenus maîtres de Jérusalem », renchérit un autre. « On est devenu un pays », conclut le premier.

La journée donne régulièrement lieu à des violences. Alors que la police a annoncé la veille le déploiement de « milliers » d’agents dans toute la ville pour éviter des incidents, celle-ci ne déroge pas à la règle. Depuis ce matin, des chants appelant aux meurtres d’Arabes se font entendre dans les rues de la ville. Dans l’après-midi, des groupes de jeunes Israéliens ont été vus en train de s’en prendre à des commerçants palestiniens, des passants, des écoliers, mais aussi à des militants israéliens des droits humains et à la police. Certains ont craché sur des passants, proféré des insultes et tenté de forcer l’entrée de maisons.

L’ancien premier ministre israélien, Ehud Olmert, avertit de cette grave dérive :

« Ce que nous menons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation. Oui, Israël commet des crimes de guerre. (…) Le gouvernement Netanyahu est désormais un ennemi de l’intérieur. Il a déclaré la guerre à l’État et à ses habitants. (…) Il est temps d’arrêter, s’exclame encore Ehoud Olmert, avant que nous soyons tous bannis de la famille des nations et convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. Ça suffit. »

Afrique

Les violences terroristes continuent de plus belle :

Au Niger, la ville frontalière de Diffa a connu une attaque jihadiste d’une rare intensité en fin de semaine. Dans la nuit du 22 au 23 mai 2025, des combats d’une grande violence ont opposé les Forces de défense nigériennes aux hommes du groupe État islamique en Afrique de l’ouest. Les terroristes ont infiltré plusieurs zones urbaines avant d’être repoussés de l’autre côté de la frontière avec le Nigeria. Selon les témoignages des habitants, les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit avec des ratissages jusqu’au petit matin, les civils étant pris entre les deux feux.

Au Mali, une quarantaine de soldats ont été tués le 23 mai 2025 dans l’attaque du camp militaire de Dioura, région de Mopti, dans le centre du pays. Les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, ont revendiqué avoir pris le contrôle du camp, ce que les sources locales, civiles et sécuritaires, jointes par RFI, ont confirmé.

Et la Chine est visée :

Spécialisée dans le BTP, l’entreprise chinoise Covec construit actuellement la route Kayes-Diéma, dans l’ouest du Mali. Non loin de cet axe se trouvent les installations de la société ayant été la cible de présumés jihadistes. Entrepôts, grues, tracteurs ont été incendiés.

« Les jihadistes n’étaient pas du tout nombreux, mais ils avaient le plan des installations, ce qui fait qu’ils ont rapidement atteint leur objectif », explique un travailleur malien de la société. « Sur le site du groupe, les assaillants ont fait ce qu’ils avaient envie de faire et sont repartis sans être inquiétés », ajoute un autre.

Il semble que le second objectif des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, son acronyme en arabe), était de prendre en otages des responsables chinois de la société. Ces derniers n’étaient pas sur le site, un nouveau dispositif sécuritaire étant en vigueur localement.

En moins d’un mois, c’est la deuxième fois que de présumés jihadistes mènent des opérations dans la région de Kayes. Début mai, ils avaient déjà visé, dans les parages, un site minier exploité par des ressortissants chinois.

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