Le 12 octobre – Source Paul Craig Roberts
En juin dernier, la Faculté Gonville & Caius, de l’Université de Cambridge, a annoncé qu’elle enlevait la fenêtre commémorant Sir Ronald Fisher, le créateur des statistiques modernes.
Cette fenêtre était prétendument « offensante » car Fisher avait également dirigé le programme de recherches eugénistes de l’Université de Cambridge, programme qui, par rapprochement malveillant avec les recherches génétiques du Troisième Reich, en venait à être assimilé à du racisme. La fenêtre enlevée ne dit rien sur l’eugénisme et représente un modèle mathématique conçu par Fisher. Néanmoins, les titres des journaux, comme celui du Guardian, parlaient d’une fenêtre commémorant un eugéniste et non le plus grand génie des statistiques de tous les temps.
Le Guardian ne précisait même pas qu’il s’agissait d’un programme de recherches de l’université de Cambridge et non de Fisher. Le Guardian ne s’étonnait pas non plus que des voyous incultes de BLM [« Black Lives Matter », NdT] aient jamais pu entendre parler de R. A. Fisher. En avez-vous entendu parler ? Plus probablement, il doit s’agir d’une des « recrues sur quota » de Cambridge qui aura décidé de s’amuser avec la lâcheté des Blancs de cette Université.
Bien entendu, les administrateurs de la Faculté se hâtèrent d’effacer la référence à leur illustre collègue afin de complaire à Black Lives Matter. Ils déclarèrent qu’ » (ils avaient) maintenant pris conscience des conceptions et des actions de R. A. Fisher sous un angle qui n’avait pas été pleinement envisagé en 1989″ ( l’année, apparemment, d’installation de la fenêtre parmi une série d’autres honorant les plus célèbres membres de la Faculté) et qu’ils allaient prendre d’autres mesures pour éradiquer le racisme de la Faculté.
C’est dans cette même Université, la même semaine, qu’une recrue sur quota, Priyamvada Gopal, a « tweeté »: « A bas les Blancs », « La vie des Blancs ne compte pas ». Non seulement cela ne fut pas tenu pour offensant, mais l’Université de Cambridge se précipita pour la défendre et la promut même au poste de professeur titulaire.
Cambridge est généralement classée deuxième des universités les plus prestigieuses, derrière Oxford. Le fait qu’on efface un célèbre statisticien et savant alors qu’on promeut une raciste anti Blanc qui enseigne la littérature postcoloniale, cela nous apprend tout ce qu’il nous faut savoir sur le complet effondrement de la croyance en eux-mêmes des Blancs dans les plus grandes universités du monde.
Partout, les statues d’hommes blancs disparaissent. Au début il ne s’agissait que de celles en mémoire des « racistes » de la Confédération, mais selon le « racisme systémique » et « la théorie critique de la race », tous les Blancs sont racistes. C’est maintenant l’Université du Wisconsin qui fait enlever une statue d’Abraham Lincoln.
Ce comportement des universités et facultés qui consiste à désavouer leurs membres les plus illustres afin de complaire aux voyous ignorants de La-vie-des-Noirs-compte-mais-pas-celle-des-Blancs (« Black Lives Matter But White Lives Don’t » dans le texte) a gagné le California Institute of Technology, une des plus grandes institutions de recherche et d’enseignement scientifiques aux États-Unis. On aurait pu penser qu’une recherche et un enseignement centrés sur la science et le génie technologique qui ne s’encombrent pas d’« études noires » (« Black studies »), d’« études féministes », d’« études queer », d’« études transgenres », de « littérature postcoloniale » et autres « études » où la réalité ne joue aucun rôle, auraient pu être immunisés contre la flagornerie à l’égard du racisme anti blanc. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Caltech est sur le point d’effacer des monuments et des programmes le nom de son vénéré premier président, Robert A. Millikan. Vous l’aurez deviné, la faute de Millikan est d’avoir barboté dans le mouvement eugéniste il y a un siècle.
Comment l’eugénisme est-il devenu « raciste » ? Il n’était assurément pas considéré comme raciste à l’époque. C’était un mouvement progressiste (« liberal », dans le texte) qui participait de la croyance libérale dans les progrès constants de l’humanité. L’eugénisme visait à réduire la souffrance humaine en éliminant, par le contrôle de la reproduction, la maladie, les infirmités et autres caractères défavorables, et en accroissant les chances de survenue de caractères génétiques considérés comme favorables.
Coller l’étiquette « raciste » sur l’eugénisme, est en soi raciste, parce que cela suppose que celui qui qualifie l’eugénisme comme étant « raciste » croit que les Noirs n’ont aucun caractère favorable qui pourrait améliorer l’espèce humaine. Comment pourrait-on nier les contributions des Noirs à la musique populaire et à l’athlétisme, entre autres? Les athlètes noirs dominent le basket-ball, et l’actuel champion du monde de course automobile est Lewis Hamilton qui hier (11 octobre), dans le Grand Prix d’Allemagne, égala le record de Michael Schumacher en nombre de victoires dans les courses de Formule 1. Dans une société comme la nôtre qui juge la valeur par l’argent, le salaire annuel d’Hamilton, 54 millions de dollars, le place dans les premiers rangs des gens qui ont réussi. Hamilton est un métis, mais il trouve plus avantageux de se présenter comme un Noir. A l’évidence, il ne croit pas au « privilège blanc ».
Au moment où Britanniques et Américains se lançaient dans l’eugénisme, les Allemands firent de même pendant le Troisième Reich, et c’est de là que prend naissance la mauvaise réputation de l’eugénisme. Tout ce qui est associé, de quelque manière que ce soit, à l’Allemagne national-socialiste est infréquentable, et, naturellement, le Troisième Reich en est venu à représenter – avec les États Confédérés d’Amérique, les Pères Fondateurs américains, la Constitution états-unienne, et la colonisation européenne – le racisme.
Ce qui est curieux à propos de l’eugénisme, c’est que c’est sous son ancienne forme qu’il est discrédité comme « raciste », et non sous la nouvelle qui vise le même but. Dans le premier eugénisme, le contrôle sélectif de la reproduction était la seule méthode pour produire le bagage génétique d’un individu. La découverte, par Watson et Crick, de la double hélice de l’ADN ouvrit le champ au génie génétique humain, par le biais d’une intervention directe sur les gènes eux-mêmes. Au lieu de faire s’accoupler des individus porteurs de caractères favorables, l’eugénisme moderne atteint ce résultat en modifiant les gènes.
On pourrait penser qu’il y a suffisamment de gens intelligents à Cambridge et à Caltech pour comprendre que si l’ancien eugénisme est raciste, le nouveau l’est également, et si le nouvel eugénisme n’est pas raciste, l’ancien non plus. Apparemment ce n’est pas le cas.
Cambridge, Caltech et Black Lives Matter – ce dernier groupe étant celui qui semble avoir le plus de voix au chapitre – veulent-ils réellement supprimer la capacité qu’a le génie génétique de réparer les gènes défectueux, liés aux maladies et aux infirmités? Cambridge et Caltech comprennent-ils que si Fisher et Millikan sont racistes, alors Watson et Crick le sont aussi puisque leur découverte rend l’eugénisme encore plus puissant ? Le fait que les personnes à QI élevé de Cambridge et de Caltech ne se soient pas posé ces questions simples et élémentaires, montre que la faculté de penser des Blancs a été ébranlée par cette attaque prolongée contre leur confiance en eux-mêmes au point de les rendre incapables de respecter et de sauvegarder les réussites de leur civilisation, ou bien, comme à Portland, Seattle, Minneapolis, New York et ailleurs, incapables de protéger leurs entreprises et leurs commerces contre le pillage et l’incendie.
Nous sommes les témoins de la soumission de la civilisation occidentale aux barbares.
Paul Craig Roberts
Traduit par J.A., relu par Hervé pour le Saker Francophone