Des avancées majeures à Avdeevka pendant que l’OTAN prépare une guerre sans fin


Par Simplicius − Le 26 novembre 2023

Une image commence à émerger de la direction générale que les élites veulent donner à l’Europe pour la décennie à venir. Il faut considérer les phases géopolitiques de la même manière que les structures de défense tactique. Il y a un premier échelon de défense, puis un second derrière, qui est déjà en cours de préparation alors même que les signes de l’effondrement de la première ligne commencent à apparaître.

De la même manière, les élites américaines envisagent le destin de l’Ukraine et initient déjà les étapes de planification de la seconde phase du conflit plus large visant à affaiblir perpétuellement la Russie – ou comme ils l’appellent dans leur jargon, à la « contenir« .

L’annonce récente de la volonté de l’OTAN de créer une zone militaire Schengen en Europe, qui permettrait à toutes les armées européennes de se déplacer librement d’un pays à l’autre, en déplaçant de grandes quantités de troupes en un temps record, sans paperasserie ni attente, a été le point de repère :

L’OTAN propose de créer un « Schengen militaire » pour simplifier le mouvement des troupes en cas de guerre contre la Russie

Le chef de la logistique européenne de l’OTAN, le lieutenant-général Alexander Sollfrank, a appelé les pays européens à assouplir les réglementations nationales afin de permettre le déplacement rapide des troupes, des équipements et des munitions en cas de guerre contre la Russie.

La Russie a été contrainte de réagir, Peskov publiant une déclaration passe-partout sur les risques d’escalade.

Mais c’est ce billet de l’analyste Starshe Edda qui a le mieux rendu compte de la dynamique. Lisez-le d’abord avant de poursuivre, car je suis tout à fait d’accord avec l’orientation de cette analyse :

Même l’admission de l’Ukraine au sein de l’OTAN ne peut rien changer. Si l’OTAN voulait combattre directement la Russie en Ukraine, elle l’aurait déjà fait. La guerre se poursuivra jusqu’à ce que la Russie gagne. En même temps, je pense que l’intensité de la guerre va augmenter. La Russie ne pourra pas arrêter cette guerre sans atteindre ses objectifs.

Si nous parlons de la façon dont l’Europe voit cette guerre, nous observons deux tendances principales. L’OTAN envisage ouvertement une « barrière sanitaire » faite de chair à canon – étant donné le renforcement des armées d’Europe de l’Est, principalement polonaises, et laisse en fait le rôle de forces de réserve et de soutien aux armées d’Europe de l’Ouest. La raison en est simple : la constitution de forces armées par les pays d’Europe occidentale dans l’état actuel de leur économie s’avérera difficile et nécessitera énormément de temps. Dans ces conditions, il s’avère plus facile de soutenir la croissance de la Pologne, de la Roumanie, de la Finlande et d’autres acteurs plus petits.

L’idée d’un « Schengen militaire« , c’est-à-dire d’un plan visant à simplifier le transport militaire en Europe, doit être envisagée à travers le même prisme. Pour que la barrière remplisse sa mission, elle aura besoin de soutien – et l’OTAN doit disposer d’un mécanisme opérationnel pour ce soutien, qui ne dépende pas du fameux cinquième article, dans le cadre duquel on ne sait toujours pas comment chacun se comportera dans les conditions d’un éventuel conflit direct contre la Russie.

Logiquement, le système reconstruit devrait ressembler à ceci : les armées de la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est, déployées au-delà des limites imaginables pour leurs économies, reçoivent des cargaisons et un soutien de la part de contingents limités de l’Ouest, transférés dans le cadre du « Schengen militaire« . Et tout cela est contrôlé par un général américain.

Où se trouvent l’UE et l’idée de l’Euroarmée dans ce projet ? Nulle part, l’UE n’est pas nécessaire, y compris pour les Américains et leurs protégés de l’OTAN.

L’armée ukrainienne n’avance plus, elle est sur la défensive, et ce sur tout le front, – ancien vice-ministre de la défense de l’Ukraine.

En bref, il s’agit de la lente conversion du front russophobe oriental de l’Europe en une sorte d’avant-garde de chair à canon qui sera perpétuellement écrasée contre la Russie de manière séquentielle, après la chute de l’Ukraine.

Ce que le conflit ukrainien a appris aux contrôleurs de l’OTAN et à leurs maîtres américains, c’est que les pays disposant d’un capital humain décent peuvent être convertis en une armée de janissaires en les équipant et en les finançant sans cesse à partir des sources de la banque centrale « inépuisable » de l’Europe et du robinet de la monnaie fiduciaire. Cette stratégie combine le meilleur des deux mondes : le capital humain du tiers monde et le financement à la demande de l’Europe pour produire une armée consommable qui peut être équipée d’armes relativement modernes et sophistiquées, afin de saigner la Russie indéfiniment.

Mais il y a deux aspects à cela. Tout d’abord, on peut penser que ce n’est pas réaliste, car l’Europe semble au bord de la faillite à l’heure actuelle. Mais d’un autre côté, il faut se rappeler qu’il s’agit d’un plan à long terme. Au cours des prochaines années, elle pourra certainement rassembler suffisamment d’argent pour continuer à armer les vassaux comme la Pologne, les pays baltes, la Finlande, etc.

Pour les États-Unis, c’est un plan gagnant-gagnant, non seulement parce qu’il maintient la division entre la Russie et ses voisins et alliés naturels les plus proches, mais aussi parce qu’il maintient l’Europe dans la pauvreté et les États-Unis au sommet de la hiérarchie du « monde occidental« . Non seulement parce que l’Europe est obligée de dépenser des sommes de plus en plus prohibitives pour ce projet, mais aussi parce que ses propres tensions forcées contre la Russie l’amènent à prendre des décisions économiquement désastreuses, comme se couper de l’énergie bon marché, bloquer les échanges commerciaux, etc.

Il faut comprendre que la prétention des États-Unis à la primauté est leur position de leader économique en Occident. Ils ne peuvent pas commander à leurs vassaux s’ils ne peuvent plus peser de tout leur poids économique. Ainsi, à une époque où les États-Unis eux-mêmes s’effondrent économiquement, le seul moyen de conserver leur position est de s’assurer que l’Europe s’effondre encore plus rapidement.

Mais voici l’autre grand problème. L’argument contre cette dernière annonce est que, une fois de plus, il s’agit d’un vieux truc que l’OTAN essaie déjà depuis des années, sans succès. Rappelez-vous qu’il y a quelque temps, lorsque l’annonce par Stoltenberg d’une force de réaction rapide de 300 000 hommes aux frontières de la Russie a fait grand bruit, j’ai révélé que cette même « force de 300 000 hommes » était un plan longtemps mis de côté, dont on parlait depuis le milieu des années 2010, et qui est sorti de sa tombe au début de l’OMS, apparemment encore une fois sans effet.

Dans le cas présent, il s’agit encore de la même chose. En fait, nous pouvons voir que ce même « Schengen militaire » a été évoqué à partir de 2017. Et il y a beaucoup d’obstacles nouveaux et à venir qui pourraient mettre à mal tout ce plan. Par exemple, d’après le wiki ci-dessus, le plan initial s’articulait autour des Pays-Bas en tant que nœud central clé, et voilà que la récente nouvelle de la « victoire stupéfiante » de Geert Wilders a bouleversé la donne :

Geert Wilders est de le pire cauchemar de l’UE.

Il s’agit de souligner que la tendance de la politique européenne semble s’éloigner lentement de nombreuses positions et initiatives de l’État et de l’establishment. Bien qu’il s’agisse d’une généralisation grossière, il semble probable que bon nombre de ces rêves de l’OTAN seront confrontés à des frictions et à une opposition croissantes à l’avenir, leur probabilité de se concrétiser diminuant d’année en année.

Bien entendu, ils prennent également des mesures préventives pour freiner la perte de leur pouvoir politique. Par exemple, il y a eu récemment des appels et des pressions en faveur de l’abolition du droit de veto au sein de l’UE, et il en va de même pour des instances telles que le Conseil de sécurité des Nations unies :

Le parlement européen vote pour abolir le droit de véto des Etats membres

Les Nations Unis devraient abolir le droit de véto au Conseil de sécurité

Le droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU devrait-il être aboli ? Oui : 56% Non 31% Ne sait pas 13%

Ils se préparent clairement à un avenir où une opposition croissante bloquerait complètement la capacité de la classe dirigeante à imposer ses programmes géopolitiques. Ils veulent anticiper cette situation en empêchant les membres indisciplinés de gâcher leurs plans. Par exemple, ils aimeraient priver des dirigeants comme Viktor Orban et Robert Fico (Slovaquie) de la possibilité d’opposer leur veto à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN.

On assiste donc à une sorte de montée en puissance : alors que des personnalités « nationalistes » ou anti-establishment prennent peu à peu le contrôle des pays européens, la nomenklatura fasciste de l’UE cherche à abolir la capacité de ces pays à faire entendre leur voix ou à avoir leur mot à dire sur quoi que ce soit. C’est pourquoi des initiatives telles que les plans de Schengen militaire de l’OTAN sont en suspens, car tout dépendra de la partie qui prendra l’avantage dans ce jeu d’escalade du pouvoir.

En fin de compte, ma théorie favorite concernant les plans à long terme des États-Unis est de simplement gagner du temps pour eux-mêmes. Voyez-vous, la Russie et la Chine se sont développées trop rapidement et ont dû être freinées. Dans le cas de la Chine, tout le « globalisme » a été détruit pour l’arrêter. Dans le cas de la Russie, l’Europe et la Russie ont été divisées, ce qui a également été un clou majeur dans le cercueil du « globalisme« . Mais cela ne les arrêtera pas éternellement. La Russie a donc été contrainte d’entrer en guerre pour la paralyser, mais cela ne durera pas non plus.

Le plan ultime est probablement que les États-Unis utilisent la révolution de l’IA à venir pour obtenir un autre avantage économique historique sur le reste du monde. Ils espèrent que les développements de l’IA leur permettront de poursuivre d’une manière ou d’une autre l’extraction de capital et l’asservissement par la dette du reste du monde, c’est-à-dire des États vassaux. Personnellement, je pense que c’est une trop grande coïncidence que le cygne noir de l’IA ait explosé de manière incontrôlable pendant les années de la « grande remise à zéro » du Covid. Les pouvoirs en place ont probablement soulevé le couvercle et « libéré » quelque chose, afin d’accélérer le développement et d’éviter l’effondrement.

Les élites américaines espèrent que la bénédiction de l’IA pourra leur donner un nouvel élan majeur, égal à celui que les États-Unis ont reçu au lendemain de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, les poussant devant le monde en développement tout en noyant tous les autres dans la guerre et la misère. La révolution de l’IA a le potentiel de faire la même chose d’ici 2030, à peu près, et je pense donc que l’establishment espère simplement ralentir le développement de la Russie et de la Chine juste assez pour atteindre le stade de la singularité où les véritables avantages écrasants du développement de l’IA peuvent commencer à être récoltés d’une manière aussi inégale et dominante que possible.

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Rapprochons maintenant notre point de vue de l’évolution de la situation en Ukraine.

Il peut sembler contre-intuitif pour les États-Unis de vouloir geler le conflit ukrainien, compte tenu de ce que nous avons évoqué plus haut, mais le gel du conflit est précisément ce qui peut permettre sa poursuite. En effet, à leurs yeux, le gel du conflit n’est qu’un hiatus temporaire permettant à l’Ukraine de se réarmer et de se recharger en vue d’un deuxième, puis d’un troisième et d’un quatrième round prolongé, etc. Ne pas la geler permettrait à la Russie de remporter une victoire « décisive » majeure, qui mettrait fin au conflit une fois pour toutes, la Russie contrôlant totalement le territoire de l’Ukraine.

Bien sûr, à ce moment-là, elle pourrait se replier sur le deuxième échelon, comme nous en avons discuté, en activant la Pologne en tant que combattant suivant. Mais ce n’est jamais une option fiable à 100 % ; pourquoi perdre son prochain atout, plus incertain, si l’on peut continuer à exploiter le premier ?

Ce qui apparaît maintenant, c’est que les élites américaines semblent penser que si elles ne peuvent pas geler le conflit, elles doivent au moins laisser l’Europe le financer et le prolonger à leurs propres frais, ce qui permet d’atteindre deux objectifs importants :

  1. Permet à l’administration américaine au pouvoir de faire en sorte que l’Ukraine ne soit plus un sujet d’actualité et d’anathème politique, pour l’instant – au moins jusqu’à ce que les élections soient terminées.
  2. Permet un scénario quelque peu acceptable dans lequel l’Europe continue à se ruiner – ce qui la rend plus docile et plus dépendante – tout en saignant la Russie – un compromis tout à fait réalisable en tant qu’option de compromis.

Le problème est que l’élite dirigeante de l’Ukraine n’a pas d’autre choix que de doubler la mise parce que si le conflit est gelé, une grande partie de son linge sale sera révélée, y compris – et c’est le plus catastrophique pour elle – l’ampleur des pertes et des destructions subies par la société ukrainienne, une chose qu’elle ne pourra jamais accepter. Ils seront mis en pièces, y compris Zelensky, et probablement emprisonnés, si ce n’est pire. Ils sont donc contraints de prendre le pari d’aller « jusqu’au bout« .

Un cessez-le-feu pour la Russie présente également de nombreux dangers. Par exemple :

Elena Panina, directrice de l’Institut d’études stratégiques internationales : « La décision sera prise du jour au lendemain » : à Kiev, les prévisions concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ont été clarifiées.

La décision sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN sera prise du jour au lendemain – et d’ici là, Kiev sera déjà prête à rejoindre l’alliance, a déclaré Olga Stefanishyna, vice-premier ministre de l’Ukraine pour l’intégration européenne et euro-atlantique.

Cette déclaration doit être prise très au sérieux.

Le fait est que le président américain Biden a fait une déclaration similaire lors du sommet de l’OTAN à Vilnius les 11 et 12 juillet 2023. Lorsqu’un journaliste lui a demandé combien de temps il faudrait à l’Occident pour admettre l’Ukraine dans l’alliance, il a répondu : « Une heure et vingt minutes« .

L’Alliance de l’Atlantique Nord attend simplement le bon moment. Elle est prête à utiliser tout gel du conflit avec la Russie ou toute suspension des hostilités pour obtenir l’entrée officielle de l’Ukraine dans l’OTAN. En conséquence, la Russie doit pleinement prendre en compte ce facteur. Il ne peut y avoir de pause – sinon, plus tard, elle se retrouvera officiellement en conflit avec un pays membre de l’OTAN.

Comme indiqué ci-dessus, l’un des risques est que l’Ukraine soit intégrée à l’OTAN au cours d’une cessation des hostilités, ce qui modifierait immédiatement le calcul et pourrait mettre la Russie en échec, même si, bien entendu, cela constituerait également un risque d’escalade massive pour l’Occident.

Il est intéressant de noter que Foreign Affairs a publié hier un autre article qui émet même l’idée qu’un cessez-le-feu serait un « triomphe » pour certaines de ces mêmes raisons :

Et un règlement négocié serait toujours – par rapport aux attentes initiales de l’Occident – un triomphe ukrainien. Comme l’a écrit le politologue Samuel Charap dans Foreign Affairs en juillet, une Ukraine divisée, « prospère et démocratique, avec un fort engagement occidental en faveur de sa sécurité, représenterait une véritable victoire stratégique« .

Je suppose que le raisonnement est le suivant : avant le début de la guerre, l’Occident n’avait pas suffisamment de raisons de s’impliquer ouvertement comme il l’aurait souhaité. Mais maintenant que Poutine a « ouvert la boîte de Pandore » en envahissant l’Ukraine, certains Occidentaux seraient d’accord avec un cessez-le-feu parce qu’il ne ressemblerait plus au statu quo d’avant. L’Occident serait désormais en mesure d’envahir complètement l’Ukraine avec des moyens militaires occidentaux, en prenant le contrôle total de leurs forces armées comme jamais auparavant, en justifiant cela comme acceptable du fait que Poutine a déjà envahi.

En substance, cela leur donnerait une sorte de casus belli pour transformer l’Ukraine en un avant-poste de l’OTAN, une forteresse et un laboratoire d’armement expérimental comme jamais auparavant.

Mais comme nous l’avons déjà dit, Zelensky ne peut pas s’arrêter maintenant – il risque d’être cloué au pilori et lynché en public pour la dévastation qu’il a causée. Zelensky a donc officialisé le fait que la semaine prochaine il clarifiera les nouvelles procédures de mobilisation, ce que tout le monde attendait.

Il y a toutes sortes de rumeurs sur ce que cela pourrait impliquer, de l’expansion des tranches d’âges comme le recrutement des 17-70 ans dont certains ont parlé, à l’annonce d’une mobilisation plus stricte des femmes, en passant par d’autres choses plus plausibles comme l’expansion des pouvoirs des commissaires du TCC, qui donneront aux commissaires plus de sanctions légales pour mobiliser les gens par la force.

Je ne suis pas sûr de la véracité de ces propos, mais ce que j’ai lu suggère que, malgré les méthodes de recrutement très coercitives que nous avons vues dans des vidéos sur le net, les commissaires ukrainiens ne sont pas légalement autorisés à utiliser certaines des méthodes extrajudiciaires actuellement employées. Et il semblerait que dans certains cas, la police puisse être appelée pour « chasser » les commissaires coercitifs. En bref, ils semblent opérer dans une sorte de « zone grise » juridique que les citoyens ne font souvent que subir. Cela s’étend aux pouvoirs de la police, tels que l’arrêt forcé des voitures des citoyens sur la route et leur détention, ou l’intrusion dans certains lieux, en particulier les maisons privées. Ce sont tous des domaines que les commissaires – selon cette compréhension – ne sont pas légalement justifiés de violer, mais ils le font simplement par désespoir pour obtenir leurs quotas, et cela a souvent été sociétalement autorisé simplement parce que personne ne veut secouer le bateau et être accusé de saboter l’effort de guerre.

👆👉Nous avons un besoin urgent de viande pour le front: Zelensky promet d’accélérer la mobilisation, les commissaires militaires seront autorisés à attraper les gens dans la rue, à vérifier les documents et à signifier des convocations. Aujourd’hui, seule la police a ce droit.

▪️Zelensky a également déjà annoncé des changements dans le déroulement de la mobilisation en vue de renforcer la conscription.

▪️Le secrétaire de la commission de la sécurité nationale de la Rada, Roman Kostenko, a déclaré :

« Il y a maintenant beaucoup de questions de la part des TCC (commissaires) et des citoyens qu’ils essaient de mobiliser. En fait, le TCC n’a pas le droit d’arrêter une personne, de la convoquer, de lui demander des documents. La police prend parfois ses distances pour ne pas être au centre d’un scandale, pour ne pas attirer une personne« , a déclaré Kostenko sur Radio NV.

▪️Selon lui, une telle innovation figurera dans le projet de loi qui sera élaboré d’ici la fin de l’année. Auparavant, elle avait été annoncée par le chef de la faction « Serviteur du peuple« , David Arakhamia.

▪️De même, les employés des bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires pourront faire des enregistrements audio et vidéo de leurs communications avec les gens.

La rumeur veut donc que le prochain décret de Zelensky étende légalement ces pouvoirs pour que les commissaires puissent disposer de pleins pouvoirs de police en arrêtant les gens dans la rue, en leur demandant des papiers et des pièces d’identité et d’autres choses de ce genre.

« Notre source au sein de l’OP a déclaré que le bureau du président allait s’attaquer au problème du manque d’armes par une mobilisation massive. Les forces armées ukrainiennes ont dépensé trop de ressources pour l’opération Azov et nous devons maintenant renforcer la mobilisation afin qu’en 2024, il y ait des réserves pour une nouvelle contre-offensive. »

Une autre rumeur émanant de la chaîne Rezident_UA affirme que Zelensky a l’intention de faire ses choux gras d’une nouvelle mobilisation, puis de jeter Zaluzhny sous le bus en lui faisant porter le chapeau, faisant ainsi d’une pierre deux coups – ce qui permettrait de se débarrasser de l’albatros de Zaluzhny tout en lavant les mains de Zelensky du sang et du péché.

La chaîne ukrainienne TG « Resident » écrit :

Notre source au sein de l’OP a déclaré que le bureau du président souhaite utiliser la haine des Ukrainiens pour le TCC contre Zaluzhny, qui personnifie les forces armées de l’Ukraine, ce qui signifie que tous les excès en matière de mobilisation sont de sa responsabilité. Bankova prépare un certain nombre de campagnes d’information censées discréditer le commandant en chef, puis le destituer.

On dit que si l’on continue à se jeter la colère des gens les uns sur les autres, un jour elle les rattrapera tous ensemble. Alors mangez-vous les uns les autres, soyez plus actifs⚡️⚡️⚡️

D’une manière générale, toutes les thèses que nous avons lues sur l’adoption d’une position défensive par l’Ukraine ces derniers temps semblent se vérifier. La stratégie de Zelensky semble être un « mode de préservation » pour l’instant, avec seulement quelques actions offensives symboliques dans les zones où l’occasion se présente.

Les rapports provenant de la ligne de front confirment que l’utilisation par l’Ukraine de l’artillerie, des drones, etc. a chuté de façon spectaculaire. Les correspondants sur la ligne de front russe ont carrément déclaré qu’il semble que l’Ukraine économise fortement ses munitions en ce moment. Une vidéo datant d’il y a deux jours montre un soldat russe sur le front d’Avdeevka qui le confirme :

Voir la vidéo sous titrée en anglais directement sur le blog

Cependant, comme je l’ai déjà dit, je pense que l’Ukraine dispose encore de beaucoup de matériel pour une nouvelle poussée à l’avenir, mais qu’elle n’a pas de réel potentiel offensif. Il n’y a pratiquement plus aucun risque de percée sur quelque front que ce soit.

L’ensemble du front de Kherson, par exemple, est un canular du côté ukrainien. Il n’y a aucune chance de réaliser des percées substantielles ou d’obtenir de véritables « têtes de pont« , car la logistique n’est tout simplement pas possible. Les partisans de l’armée ukrainienne continuent d’utiliser toute une série de canulars et d’opérations psychologiques pour tenter d’effrayer ou de démoraliser les troupes russes, comme la publication d’une alerte, il y a deux semaines, selon laquelle les forces russes s’apprêtent à effectuer un retrait important. Le ministère de la défense russe a rapidement qualifié cette alerte de provocation ; la nouvelle tombait en fait le jour même du premier anniversaire du retrait de Kherson en 2022, et il semble que quelqu’un ait piraté les médias russes pour publier le texte standard de ce retrait – il s’agit soit de cela, soit d’une provocation interne.

Mais pour dire les choses simplement, les FAU ne font rien d’autre que de mourir en masse à Khrynki. Cela ne veut pas dire que les forces russes n’ont pas de graves problèmes de coordination et de défaillances occasionnelles entraînant une augmentation du nombre de morts parmi les troupes, mais la situation est entièrement sous contrôle et l’Ukraine n’a même pas la capacité de faire traverser des blindés légers, à l’exception d’un BMP et d’un Humvee qu’elle a réussi à faire passer et qui ont été rapidement détruits il y a une semaine ou deux. La rumeur veut que la durée de vie moyenne des FAU soit inférieure à deux jours sur la « tête de pont » de la rive gauche.

En fait, ce théâtre est devenu un cas majeur d’erreur de coût irrécupérable de type militaire pour l’Ukraine. Les Ukrainiens en ont fait une telle illusion que s’ils admettaient leur défaite et se retiraient tout simplement, leur prestige et leur moral en prendraient un coup. Ainsi, à ce stade, malgré des pertes catastrophiques, ils sont contraints de « sauver les apparences » en passant au hachoir un train ininterrompu de viande, victimes de leur propre propagande surmultipliée.

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Abordons maintenant brièvement le théâtre le plus important d’Avdeevka.

À ce jour, la Russie a de nouveau réalisé des avancées et des percées majeures, l’une d’entre elles n’étant pas confirmée pour l’instant, l’autre étant entièrement confirmée.

L’avancée confirmée est un débordement majeur et total des positions des FAU dans les secteurs de Vinograd et Industrial au sud-est d’Avdeevka :

Certains détails exacts doivent encore être précisés, notamment les zones grises et les zones de consolidation totale des forces armées. Cependant, nous avons des confirmations vidéo de troupes ukrainiennes battant en retraite sur Yasynovsky Lane. Cela est salué comme un triomphe particulier pour les troupes sur le terrain car, pour ceux qui sont là depuis le début, le secteur industriel était considéré comme l’une des zones les plus lourdement fortifiées qui ont résisté à leurs assauts pendant une dizaine d’années.

▪️ »Le fait que nos hommes aient percé la brèche de Vdyevka est un exploit. Je suis sûr que c’était la partie la plus solide de la défense des forces de défense ukrainiennes sur toute la ligne de front. La proximité de nos positions avec celles de l’ennemi a joué un rôle important pour nous. Cependant, cette proximité était difficile pour nous. C’est une plaie ouverte depuis 2016, cela dure. Mais nous avons tenu bon ! Et nous sommes allés de l’avant, nous avons franchi cette frontière importante ! L’adversaire doit comprendre le malheur de sa situation. Gloire au soldat russe ! » – écrivait plus tôt Alexander Sladkov.

Et un autre :

La bataille pour Avdievka : Libération historique de la zone industrielle Yasinovataya-2 (Situation à la fin du 25 novembre 2023) Il y a quelques heures, les combattants russes ont réussi à dégager le dernier bâtiment de la zone industrielle Yasinovataya-2 dans la partie sud de la zone fortifiée d’Avdeevsky, après plusieurs jours de combats intenses et sanglants.

Depuis 2014, la zone industrielle était sous le contrôle des forces ukrainiennes. Cependant, malgré les fortifications et les renforts, elle est désormais entièrement sous le contrôle de l’armée russe.

Cette ligne n’a pas seulement une signification symbolique, elle a aussi une importance stratégique car elle est située sur une colline qui surplombe la périphérie sud d’Avdeevka. Les quartiers sud seront à portée de tir depuis cette ligne, ce qui aggravera encore la situation pour les forces armées ukrainiennes.

Voici quelques cartes d’Avdeevka datant de la bataille de 2017. Notez la zone industrielle encerclée en violet ci-dessous, et les marques bleues indiquant les positions des FAU :

Cette même position a été occupée de 2017 à aujourd’hui :

Les hommes du front trouvent donc presque surréaliste d’avoir enfin réussi à percer et à faire fuir les Ukrainiens des positions dans lesquelles ils s’étaient retranchés depuis si longtemps.

Un char russe fait fuir les FAU de la dernière limite de la zone industrielle :

Voir la vidéo directement sur le blog

Un point de vue sur la suite des événements, en ce qui concerne les objectifs russes.

Le célèbre cartographe Suriyak :

Après la prise de la zone industrielle de Promka, le prochain objectif de l’armée russe sera la prise des carrières et des fermes de Vinogradniki, d’où elle pourra surveiller les mouvements ukrainiens dans la zone forestière. La pénétration dans la zone urbaine continuera d’être réduite en prenant de nouvelles parties de l’avenue Yasynovatskyi, d’où elle pourra établir un contrôle de feu sur la partie inférieure qui divise la ville. Simultanément, les troupes russes s’empareront de la zone forestière en atteignant l’arrière des défenses ukrainiennes le long de la H-20 afin d’obtenir un contrôle solide sur la station de filtration de Donetsk. Cependant, comme indiqué précédemment, l’avancée russe sera difficile en raison du grand nombre de défenses dans cette zone forestière et un effondrement des forces n’est pas attendu tant que le front nord ne progresse pas.

Un analyste a déclaré qu’Avdeevka tomberait probablement de la même manière que Bakhmut, c’est-à-dire non pas en fermant complètement son chaudron, mais plutôt pas à pas, bâtiment par bâtiment, en combattant dans les villes.

Cela peut sembler contre-intuitif ou carrément déroutant, et c’est quelque chose que j’ai traité il y a longtemps lors des batailles de Bakhmut. Mais le fait est que les troupes d’assaut ont généralement beaucoup plus de facilité à combattre dans des environnements urbains que dans le type de champs ouverts nécessaires pour « fermer le chaudron« . Dans ces champs, tout comme dans la steppe ouverte entre Klescheyevka et Ivanovske près de Bakhmut, où Wagner a connu beaucoup de problèmes et d’innombrables morts, les soldats sont extrêmement susceptibles d’être surveillés par des drones et de faire l’objet de divers tirs ciblés.

En milieu urbain, vous avez la possibilité d’avancer derrière de nombreux abris, en sautant d’un abri à l’autre en toute sécurité ; dans un champ, vous n’avez pas ce luxe. Vous êtes obligé de suivre la bonne vieille ligne de congo des blindés, qui se heurte inévitablement à des mines et se fait artiller jusqu’à l’enfer.

C’est pourquoi il y a de fortes chances qu’Avdeevka tombe à la suite d’une double prise en tenaille, non pas de Severne et Stepove, mais plutôt des troupes de la zone industrielle sud qui remontent vers les troupes qui pénètrent dans l’usine de coke.

Je prévois qu’Avdeevka ressemblera à cela dans sa phase terminale :

Les FAU n’occuperont que la partie centrale tandis que les côtés s’effondreront sur elle.

Cela étant dit, des rapports indiquent que les forces russes ont effectivement commencé à entrer et à se loger dans l’usine de fabrication de coke. Cette information n’a pas encore été entièrement corroborée, mais selon certains, elle ressemble à ceci :

La seule chose que je peux dire, c’est qu’il y a déjà près d’une semaine, une vidéo confirmée à 100 % montrait des troupes russes installées juste à la porte, à l’extrémité nord-est. Il est donc crédible qu’elles aient finalement réussi à franchir les portes et à s’établir peut-être dans les premiers bâtiments de ce quartier.

De même, à l’est, dans la zone située directement au sud du terril, ils se sont étendus et ont conquis davantage de territoire vers le sud.

Cependant, je ne serais pas surpris que cette zone soit fluide et que les troupes soient temporairement renvoyées, car les FAU sont susceptible d’essayer de monter une contre-attaque désespérée pour s’assurer qu’aucun point d’appui n’est pris sur les terrains de l’usine.

Comme preuve de l’urgence de la situation, nous avons eu quelques vidéos montrant des M2A2 Bradley opérant pratiquement sur le terrain de l’usine de coke d’AKHZ.

Voir la video directement sur le blog

Géolocalisé sur le côté nord-ouest de AKHZ :

Enfin, pour que les choses restent justes et équilibrées, rappelez-vous que j’ai déjà publié le faible nombre de victimes de MediaZona pour les forces russes en octobre comme preuve de l’exagération des pertes à Avdeevka :

Cependant, Mediazona a maintenant « mis à jour » et révisé le décompte – peut-être en ayant trouvé de nouvelles victimes pour le mois dernier qu’ils n’avaient pas vues auparavant :

Vous pouvez voir qu’il y a un pic à la mi-octobre, là où les combats les plus violents ont eu lieu lorsque le 114e est sorti de Krasnogorovka en direction du crassier et des voies ferrées.

En particulier, la ventilation journalière montre l’un des nombres les plus élevés de tués et de blessés pour les mois les plus proches :

Cela étant dit, bien que je ne puisse plus parler à juste titre de « la période de pertes la plus faible » pour la Russie pour l’ensemble de l’OMS, elle se situe tout de même au bas de l’échelle des pertes. En outre, cela réfute également les affirmations des pro-ukraines selon lesquelles MediaZona ne comptait pas les morts de la RPD. En fait, ils ont simplement retardé leurs listes révisées en continuant à éplucher les rubriques nécrologiques et à suivre leurs prétendues méthodologies.

Le fait est que, même si le nombre de victimes n’est pas aussi bas qu’il semblait l’être auparavant, il est loin d’atteindre les niveaux de Bakhmut observés au début de l’année. En fait, je me réjouis qu’ils aient révisé leur liste, parce qu’elle était si basse dans la liste précédente que je remettais en question leur validité. Aujourd’hui, la liste me semble correcte et confirme que les pertes sont relativement faibles du côté de la Fédération de Russie.

Du côté ukrainien, en revanche, elles atteindraient des niveaux catastrophiques en raison de l’introduction d’un usage intensif d’armes à sous-munitions russes. Des vidéos choquantes comme celle-ci et celle-ci ont commencé à faire le tour du monde peu après l’apparition de vidéos d’attaques russes avec des armes à sous-munitions. Les FAU semblent comparer les nouvelles armes à sous-munitions russes aux armes à sous-munitions américaines qu’elle a reçues :

Les russes ont commencé à utiliser des bombes à fragmentations RBK500. Comparez les avec la merde étasunienne que nous mendions depuis un an.

En fait, il semblerait que Zelensky soit en train d’envoyer à Avdeevka plus de 5 brigades brisées et non encore reconstituées, en provenance d’autres zones chaudes, afin de combler les lacunes. Des vidéos de troupes ukrainiennes se plaignant ou se mutinant carrément ont commencé à apparaître alors qu’il devient de plus en plus difficile de réapprovisionner la garnison à l’intérieur de la ville.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, j’abandonne le sujet avec cette vue étendue de la tristement célèbre 47e brigade « d’élite« , dont j’ai parlé récemment. Il s’agit de l’une de leurs escapades à Avdeevka, où ils ont essuyé des tirs de chars russes et ont dû être évacués à bord de leurs Bradleys. Le plus remarquable est la présence d’une ou de plusieurs combattantes directement dans la tranchée sur la ligne de front, ce qui est de plus en plus fréquent :

vidéo

En fait, même les cimetières commencent à s’en apercevoir :

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Mais ne vous inquiétez pas, ses remplaçants arrivent :

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Quelques petites choses diverses :

Le ministère russe de la défense a envoyé un autre satellite militaire important dans le cosmos depuis le cosmodrome de Plesetsk, augmentant ainsi ses capacités de surveillance de l’espace :

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Ensuite :

Une vidéo illustrant le type de perversité mentale qui s’empare actuellement des Ukrainiens. La chanteuse ukrainienne Olya Polyakova en est la preuve :

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Je vais réafficher mon commentaire sur Twitter à ce sujet :

Ce type de pensée magique bizarre, de délires et de détérioration mentale semble endémique dans les sociétés/civilisations en déclin. Des souhaits synthétisés avec un mélange de préjugés de normalité, de superstitions populaires et de syndrome de Stockholm pour créer des distorsions pathologiques qui ne font qu’accélérer la plongée de votre pays dans une forme d’hystérie et de folie terminale, comme on le voit aujourd’hui en Ukraine.

Nous avons vu récemment une série de vidéos de ce type : astrologues, mystiques, médiums, etc. ukrainiens partageant tous leur psychose de masse.

Ensuite, le SBU a publié une émission spéciale sur ses méthodes de travail :

Le SBU a diffusé une émission spéciale sur les attaques du pont de Crimée, montrant comment ils ont piloté le drone et se réjouissant des actions terroristes qui ont tué plusieurs civils, y compris en rendant orpheline une jeune fille de 14 ans, qui a elle-même été plongée dans le coma. Ils menacent de continuer à le faire :

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Enfin :

Je vous laisse avec ces sons mélodieux de la charmante chanteuse palestino-jordanienne ‘Zeyne’ interprétant ‘Palestinian Rajawi‘ – les paroles sont sur la vidéo, et sont explicites :

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Simplicius

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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