Par María Mendiluce − Le 3 avril 2020 − Source WEF
Un enfant tient un cerf-volant pendant l’épidémie de coronavirus (COVID-19), à Rio de Janeiro, au Brésil, le 1er avril 2020. Image : REUTERS/Ricardo Moraes
Nous devons tous nous mobiliser pour relever les défis posés par COVID-19. Nous devons nous rassembler avec compassion et humilité. Nous pouvons mieux reconstruire en veillant à ce que les mesures de relance à long terme augmentent la résilience et permettent de faire face à la menace du changement climatique.
La pandémie de la Covid-19 est une urgence globale, qui dévaste des millions de personnes dans le monde entier, a des répercussions sur les vies et les emplois et paralyse une grande partie de l’économie mondiale. C’est une crise qui a montré notre vulnérabilité et confirmé notre sous-estimation de la probabilité et de la nature exponentielle des risques systémiques. Elle nous appelle tous à nous rassembler avec compassion et humilité.
Le virus ne connaît pas de frontières. Il touche les familles, les entreprises, les villes, les pays et les économies du monde entier. Les efforts d’urgence à court terme se concentrent à juste titre sur la gestion des impacts immédiats et la prévention du pire. Nous voyons des exemples inspirants de gouvernements et d’entreprises qui prennent des mesures extraordinaires pour ralentir la propagation de la maladie, protéger la santé et la sécurité des personnes et des communautés, soutenir les travailleurs, aider les entreprises à survivre aux turbulences et s’efforcer de garantir la disponibilité des biens et services vitaux.
Que fait le Forum économique mondial face à l’épidémie de coronavirus ?
La réponse à la pandémie de la Covid-19 nécessite une coopération globale entre les gouvernements, les organisations internationales et le monde des affaires, qui est au centre de la mission du Forum économique mondial en tant qu’Organisation internationale de coopération public-privé.
Depuis son lancement le 11 mars, la plate-forme d’action Covid du Forum a rassemblé 1667 parties prenantes de 106 entreprises et organisations afin d’atténuer le risque et l’impact de l’urgence sanitaire mondiale sans précédent qu’est la Covid-19.
La plate-forme est créée avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé et est ouverte à toutes les entreprises et à tous les groupes industriels, ainsi qu’à d’autres parties prenantes, dans le but d’intégrer et d’informer une action commune.
En tant qu’organisation, le Forum a fait ses preuves en matière de soutien aux efforts visant à contenir les épidémies. En 2017, lors de notre réunion annuelle, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) a été lancée – réunissant des experts des gouvernements, des entreprises, de la santé, des universités et de la société civile pour accélérer le développement de vaccins. La CEPI soutient actuellement la course au développement d’un vaccin contre ce type de coronavirus.
Alors que les efforts de réponse immédiate à la crise passent, dans certains pays, par des mesures de relance économique, l’accent sera mis sur la reconstruction de l’économie et la définition d’un nouveau cap. C’est à ce stade que nous avons besoin d’un leadership audacieux.
Alors que les gouvernements élaborent des plans de relance économique à plus long terme pour lutter contre la crise, ceux-ci doivent être conçus autour du principe fondamental de la construction d’une économie plus forte qui assure la santé et le bien-être des citoyens à long terme, la création d’emplois, la lutte contre le changement climatique une fois pour toutes et la construction d’une société plus résistante et plus inclusive.
Nous ne pouvons pas revenir au statu quo et nous en tenir à nos vieilles habitudes, à la pollution, aux dépenses et aux infrastructures, ce qui ne ferait que nuire davantage aux personnes, aux communautés et aux économies que ces plans de relance visent à soutenir.
Source : BBC/Bloomberg
La science est claire : le changement climatique est une menace actuelle pour les vies humaines, la santé et l’économie. Les décisions que les gouvernements prennent aujourd’hui vont verrouiller l’orientation stratégique des entreprises et des économies pour les années à venir. En associant les mesures de relance économique à l’action en faveur du climat en ce moment critique, les économies pourront se redresser plus fortement qu’auparavant tout en réduisant simultanément leurs émissions.
We Mean Business a demandé que les mesures de relance économique à long terme soient examinées sous l’angle du climat et de la résilience afin de garantir que les dépenses et les politiques des gouvernements accélèrent la transition vers une économie sans carbone. Il convient de mettre l’accent sur les mesures qui contribuent à réduire les émissions, à garantir la pureté de l’air et à créer de bons emplois, tout en préservant la croissance économique.
Ces plans de relance devraient encourager le déploiement rapide des solutions climatiques existantes et stimuler le développement et la démonstration de technologies sans carbone afin d’accélérer la croissance d’une économie sans carbone inclusive et résiliente d’ici 2050 au plus tard. Le moment est venu pour les gouvernements d’apporter aux entreprises la clarté et la confiance dont elles ont besoin pour débloquer de nouveaux investissements dans les solutions climatiques.
Rapport sur les risques mondiaux 2020 du Forum économique mondial
Le prisme du climat et de la résilience doit s’appliquer non seulement aux plans de relance de l’économie, mais aussi au soutien financier public aux entreprises. Les entreprises bénéficiant d’une aide financière publique à long terme devraient être tenues de prendre les trois mesures suivantes :
Premièrement, elles doivent intégrer le risque dans les informations divulguées par les entreprises et, dans le cas du climat, conformément aux recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD). Une évaluation cohérente des risques dans les investissements et la stratégie des entreprises permettra de garantir que les décisions d’investissement futures atténueront le changement climatique, éviteront les actifs bloqués et préviendront les risques futurs. Comprendre les risques et les gérer est le meilleur moyen de construire des entreprises et des économies plus résistantes.
Deuxièmement, elles doivent élaborer des approches scientifiques pour éclairer la stratégie des entreprises. Les entreprises doivent fixer des objectifs scientifiques compatibles avec la limitation de l’augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5 °C et l’atteinte d’émissions nettes nulles au plus tard en 2050. La compréhension et l’intégration de la science dans la prise de décision est le meilleur moyen de se protéger contre les chocs futurs et de s’assurer que les entreprises se reconstruisent de manière à être à l’épreuve du temps et à travailler pour les gens et la planète.
Troisièmement, elles doivent investir dans des solutions à faible émission de carbone qui créent de nouveaux emplois. Les entreprises doivent donner la priorité aux investissements dans les technologies, les produits et les services qui créent plus d’emplois et réduisent les émissions. Il s’agit par exemple d’investir dans la rénovation des bâtiments, dans les énergies renouvelables, dans la production de masse et les économies d’échelle dans les technologies qui peuvent décarboner les industries lourdes.
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Les entreprises et les gouvernements peuvent et doivent travailler ensemble en cette période extrêmement difficile pour jeter les bases d’une meilleure reconstruction. Des politiques gouvernementales concrètes qui envoient un signal clair aux entreprises nous aideront à sortir de cette crise dévastatrice de manière à assurer un avenir sain pour tous, grâce à une plus grande résilience et à un cheminement clair vers un avenir sans carbone.
María Mendiluce
PDG intérimaire, coalition We Mean Business
Note du Saker Francophone María du camp-du-bien nous propose un avenir radieux. Il manque juste les peuples dans son business plan. Un oubli sûrement ou un détail ... Il est nécessaire d'avoir une piqûre régulière de la logique et du vocabulaire de ces gens, loin d'être tous richissimes, comme María pleine de compassion et d'humilité. On vous laisse faire la critique de ce texte. Il y a beaucoup à en dire.
Traduit par Hervé, relu par Wayan pour le Saker Francophone