Allemagne:
Interview d’un membre du parti eurosceptique allemand AfD

Le 16 février 2015 – Source Russia Today

PLUS aucun espoir dans les grands partis

Le candidat du SPD, maire de Hambourg Olaf Scholz vote aux election du Land, 15 février 2015.(Reuters / Morris Mac Matzen)

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est un parti qui connait une belle réussite. En effet,  les électeurs cherchent des partis dotés de bons programmes et sont conscients que les partis politiques en place n’ont pas de réponses aux questions graves du moment, comme Paul Hampel de l’AfD le raconte à Russia Today.

Les eurosceptiques de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) ont remporté leurs premiers sièges dans l’état de Hambourg aux élections législatives de dimanche. Angela Merkel, la chrétienne-démocrate (CDU), a obtenu ses pires résultats à cette élection depuis la seconde guerre mondiale.

RT: – Quelle est l’importance de gagner ces sièges pour votre parti?

Paul Hampel: – C’est important pour nous, car nous avons montré que nous ne sommes pas seulement abonnés aux succès dans l’est du pays. Comme dans le cas de la Thuringe, du Brandebourg et de la Saxe… où nous avons eu quelques 10 à 12 pour cent, nous l’avons fait aussi à l’ouest. Hambourg est une première étape, avec 6.1 pour cent, ce qui est un très bon résultat pour nous. Nous montrons que nous sommes capables de gagner les élections en Allemagne de l’Ouest. Nous allons de l’avant pour les prochaines élections à Brême en mai et sommes tout à fait certains que nous allons réussir.

– Les partis alternatifs, ou ce que certains décrivent comme populiste, les partis de ce type sont de plus en plus présents à travers l’UE. Est-ce une nouvelle tendance? Et quelles sont les raisons derrière cela?

– Il y a eu une tendance dans les derniers 24 à 30 mois. De plus en plus de gens, et pas seulement en Allemagne mais dans toute l’Europe, sont conscients que les partis politiques en place n’ont pas de réponse aux graves questions d’aujourd’hui et surtout de demain. Ils ont perdu d’une certaine manière la foi en eux. Dès que ce genre de choses se produit, il est normal que l’électeur cherche d’autres horizons. Je ne dirais pas que tout le monde est convaincu que nous avons les bonnes réponses. Nous réunissons beaucoup d’électeurs protestataires. Mais maintenant, c’est notre travail et notre tâche que de convaincre les gens que nous avons les bonnes réponses pour organiser les programmes dans le futur et régler les problèmes à l’avenir.

– Est-ce que la victoire de Syriza en Grèce a influencé l’ambiance en Europe pour les formations politiques alternatives?

– Oui, bien sûr. Nous l’avons dit depuis le début de la crise de l’euro: «Laissez la Grèce faire, laissez-la sortir de l’euro et réduisez sa dette, qu’ils puissent rétablir leur économie et leur société.» Et l’Europe a fait exactement le contraire. Ce que nous avons fait, c’est seulement verser des milliards dans l’économie grecque, prêt après prêt, sans résultat [sauf pour les banques avec les agios, NdT]. Nous disons que nous avons maintenant les réponses, et que c’est exactement ce que nous disons depuis des années. Ce qui ne met pas la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI [Fonds Monétaire International, NdT] de bonne humeur.

– Les Grecs sont en train de parler avec leurs créanciers européens au sujet d’un nouveau prêt. Pensez-vous qu’ils seront en mesure de charmer les prêteurs?

– Bien sûr, ils charment les prêteurs. La Banque centrale européenne ne peut rien faire d’autre que de mettre de l’argent dans la Grèce. Ils sont dans la crainte que la Grèce quitte la zone euro et que cela puisse avoir aussi un impact dramatique sur les pays faibles d’Europe du Sud. Pourquoi devriez-vous exiger du Portugal, de l’Espagne, d’aller de l’avant avec une politique d’austérité si la Grèce obtient tous les prêts qu’elle veut? Mais je parie sur le fait qu’ils [la troïka] vont payer pour eux et, de cette façon, les Allemands devront finalement payer la facture.

Traduit par Toma, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone.

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