Par Rouslan Karmanov – Le 18 décembre 2020 – Source Club Orlov
La capsule de rentrée de la mission lunaire chinoise Chang’e 5 est revenue sur Terre, ramenant avec elle des échantillons du sol lunaire. La dernière fois qu’un tel événement a eu lieu, c’était en 1976. Comme prévu, la capsule a atterri en Mongolie intérieure chinoise. La capsule de 300 kg a déjà été retrouvée. Son état est en cours d’évaluation avant qu’elle ne soit transportée dans un lieu sûr.
Jusqu’à hier, la situation des échantillons de sol lunaire était la suivante :
- Les six missions Apollo ont ramené 382 kg de sol lunaire (c’est ce que l’on prétend ; personne en dehors de la NASA n’a jamais été autorisé à les voir)
- Trois missions soviétiques (Luna 16, 20 et 24) ont ramené 324 g
La mythologie officielle américaine ultérieure sur ce sujet va dans ce sens :
Les Américains ont distribué des échantillons de sol lunaire dans le monde entier. Des dizaines de centres de recherche et de laboratoires parmi les plus grands et les plus éminents du monde ont reçu de grosses roches et de nombreux kilos de sol. Les scientifiques du monde entier les ont étudiés et ont découvert… ils ont découvert… euh… par exemple… hum…
La réalité est un peu plus compliquée.
Les Américains ont d’abord annoncé qu’ils allaient distribuer des échantillons de sol lunaire provenant de leur gigantesque réserve, mais six mois plus tard, ils ont mis un frein à ce programme. Puis ils ont annoncé que les échantillons seront conservés dans des conteneurs spéciaux en attendant un meilleur équipement pour leur analyse. Cette annonce a été faite alors que leur programme spatial lunaire était à son apogée et qu’ils étaient censés faire des voyages sur la Lune le week-end, au pied levé, juste pour prendre des selfies et rouler en buggy sur les dunes. « Nous volons vers la Lune, nous continuerons à voler vers la Lune encore plus souvent, nous avons 400 kilos d’échantillons de sol uniques et nous les mettrons dans un stockage secret parce que nous n’avons pas de bon équipement de laboratoire ». N’est-ce pas absurde !
Bien que des dizaines d’universités et de laboratoires du monde entier aient demandé des échantillons, peu d’entre eux en ont reçu et la taille des échantillons n’a pas impressionné. Par exemple, l’URSS a reçu 2 grammes, la Chine 1 gramme. Et ils ont reçu ces échantillons très peu de temps et ont dû les renvoyer sans perte de masse.
En outre, les échantillons qui ont été fournis comprenaient des échantillons d’exposition dans des récipients hermétiques à condition qu’ils ne soient pas ouverts.
Le plus curieux est que les seules percées dans l’étude du sol lunaire sont venues de l’étude des minuscules échantillons ramenés par les Lunas soviétiques 16, 20 et 24. On a découvert qu’ils contenaient une couche de fer pur d’une épaisseur de 20 angströms, ce qui est tout à fait inattendu. Après que le professeur O. Bogatikov ait présenté cette découverte à CalTech, un représentant américain l’a approché et lui a dit que cela ne pouvait pas être, « parce que nous l’aurions trouvé aussi ». Moins d’un mois passe, et un miracle se produit : Les Américains télégraphient au monde entier qu’ils ont eux aussi trouvé une telle couche dans leurs échantillons (bien qu’ils n’en fournissent aucune preuve). Des recherches plus poussées sur les échantillons soviétiques permettent de trouver du cérium atomique pur, de l’iodure de rhodium, du sulfure aurique. Les Américains se débattent un peu, mais annoncent ensuite qu’ils ont également trouvé un minéral unique : l’yttrobetafite. Mais leur excitation est de courte durée lorsqu’il s’avère que l’yttrobetafite a été trouvée en 1962 dans des échantillons venant de Carélie, en URSS, et qu’il ne s’agit donc pas d’un matériau lunaire unique.
Les Américains prétendent avoir ramené un camion d’échantillons uniques, l’avoir distribué au monde entier et… rien. Il y a eu beaucoup de battage médiatique, un camouflage bizarre et ensuite des tentatives tendues pour simuler la concurrence scientifique.
Mais maintenant, un nouveau joueur est entré dans ce domaine très intéressant qui est resté en suspens pendant un demi-siècle. Les Chinois parlent déjà de la pression sans précédent qu’ils subissent de la part de la NASA, exigeant d’être fournie immédiatement en échantillons de sol lunaire. Cela va être très amusant à regarder !
Rouslan Karmanov
Note du Saker Francophone Les chinois pourraient peut-être demander un échange avec les stocks de la NASA datant des missions Apollo.
Traduit par Hervé, relu par Wayan pour le Saker Francophone
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