Quelques réflexions à la sortie du premier tour de l’élection présidentielle ukrainienne


Par The Saker – Le 3 avril 2019 – Source thesaker.is via Unz Review

2015-09-15_13h17_31-150x112Le premier tour de l’élection présidentielle en Ukraine a eu lieu le jour du poisson d’avril et il pourrait être tentant de tout ignorer comme une grosse farce, bien sûr, mais il ne faut pas négliger que certains événements importants viennent d’avoir lieu. Je n’en discuterai pas tout de suite, il y aura beaucoup de temps pour cela à l’avenir. Pour le moment, je me concentrerai uniquement sur les éléments d’un panorama beaucoup plus large qui me paraissent les plus critiques.

A few initial thoughts about the first round of the Ukrainian Presidential election (UPDATED)

Ces éléments sont :

Les nazis ont subi une défaite écrasante lors de cette élection.

Par nazis, je veux surtout dire leur principal représentant : Petro Porochenko – le reste des nazis mineurs a été tellement nul qu’ils n’ont plus aucune importance. Pensez-y : malgré son immense richesse – il a dépensé plus que tout le monde et a même dépensé plus du double que le grand dépensier suivant dans la liste, Timochenko, pour chaque vote obtenu  et malgré ses immenses « ressources  administratives » – euphémisme russe pour désigner la capacité d’utiliser le pouvoir de l’État pour son avantage personnel – malgré sa victoire au sujet des Tomos [église schismatique orthodoxe d’Ukraine] ; malgré le déclenchement de l’incident du pont de Kertch, malgré la rupture de tous les traités restants avec la Russie ; malgré son contrôle des médias et enfin malgré le soutien – à présent bien entendu tiède – de l’Occident, Porochenko subit une défaite écrasante. Voyez par vous-même :

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source: https://www.bbc.com/news/world-europe-47767440

Regardez les deux seules régions que Petro Porochenko – les nazis – a réellement gagnées (en bleu) et voyez à quel point elles se chevauchent avec les contours historiques approximatifs de la région de Galice. Mais Porochenko a même perdu une partie de celle-ci au profit de Iulia Timochenko ! En résumé : à l’exception d’une minorité de nazis purs et durs enragés en Galice, le reste de l’Ukraine déteste le régime ukronazi de Porochenko. Nous avons toujours su cela, mais maintenant nous en avons la preuve.

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Cependant, je ne veux pas présenter cela comme une sorte de vote anti-nazi massif, car, en vérité, il s’agit avant tout d’un vote de censure brutal contre toute l’élite dirigeante du Banderastan qui a émergé en 2014 à la suite du coup d’État d’Euromaidan. Rappelez-vous comment Porochenko a promis la paix en quelques semaines, le respect total de la langue russe et la prospérité de tous ? Eh bien, tout ce qu’il a apporté, c’est le chaos, l’insécurité, la pauvreté, la violence, un afflux massif d’ukronazis du Canada et des États-Unis et, surtout, une russophobie complètement hystérique, enragée, combinée à une soumission abjecte à l’empire anglo-sioniste. Il a également apporté un niveau de corruption absolument incroyable, ayant personnellement doublé sa fortune à plusieurs reprises.

Les médias sionistes et l’ukropropaganda peuvent dire tout ce qu’ils veulent et ils peuvent essayer d’interdire les médias russes et Internet en Ukraine. Mais la vérité est que tout le monde là-bas sait que ce pays est passé du statut de République soviétique la plus riche au pays le plus pauvre d’Europe. En fait, il y a pas mal de pays africains qui réussissent beaucoup mieux que l’Ukraine. La vérité est que depuis plusieurs années déjà, l’Ukraine est un État en faillite et qu’il n’existe absolument aucun scénario, même vaguement plausible et dans un avenir prévisible, dans lequel l’Ukraine pourrait commencer à se rétablir.

D’où ce résultat étonnant : à l’exception des galiciens nazis, tout le monde déteste absolument le régime en place. Le score de Porochenko est donc une défaite humiliante pour tous les ukronazis. Mais pas pour Petro Poroshenko lui-même !

Petro Poroshenko remporte une victoire personnelle remarquable

L’objectif primordial de Porochenko était de passer le 1er tour. S’il avait échoué, il aurait immédiatement dû embarquer dans un avion et quitter le pays – car le vainqueur le plus probable de l’élection présidentielle aurait été Iulia Timochenko et nous pouvons être fichtrement sûrs qu’elle l’aurait emprisonné immédiatement avec la plupart de ses copains. Afin de se qualifier pour le 2ème tour, Porochenko n’a pas eu à vaincre Zelenskii, mais seulement à vaincre Timochenko et c’est ce que Porochenko a également réussi à faire. Bien sûr, c’était grâce à une fraude énorme dans tout le pays – surtout dans les régions les plus à l’est et à l’ouest – et il ne l’a battue que de 2,5%, mais c’est plus que suffisant.

En outre, il est pratiquement impossible de falsifier une élection et compenser, par exemple, une différence de 15% à 20%. Mais tricher et modifier un résultat de moins de 5% est beaucoup plus faisable. En fait, si nous supposons qu’une fraude de 5% est à la portée d’un président milliardaire sortant, nous pouvons aussi voir que nous ne saurons jamais qui a réellement gagné. Voir ici pour un compte presque terminé (99,68%) pour les quatre meilleurs candidats :

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Alors que Zelenskii est intouchable et qu’il a une longueur d’avance sur tous les autres, Porochenko, Timochenko et Boiko se trouvent tous à moins de 5% l’un de l’autre.

Intéressant, non ?

N’oubliez pas que Boiko est ce qui se rapproche le plus d’un candidat pro-russe et qu’il y a quelques années, il était pratiquement inconnu. Voyez vous-même :

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Résultats 2014 contre 2018 (sondage). En premier plan 2018, en second 2014

Regardez les statistiques pour 2014 : Porochenko avait 55% des voix, Timochenko 8% et Boiko à peu près 0%. Veuillez également noter que dans le sondage de 2018, Timochenko a une longueur d’avance sur Porochenko, tandis que Boiko n’est pas loin derrière. Quant à Zelenskii, il est au niveau de Porochenko.

[Aparté : 

Boiko-Miller-Medvedev-300x225Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, mais le score de Boiko est plutôt étonnant, étant donné qu’il a été présenté comme «l’agent de Poutine» par l’ensemble de la machine de propagande ukronazie et qu’il a même eu l’audace de se rendre à Moscou pour rencontrer le PDG de Gazprom, Miller et le premier Ministre Medvedev (image ci-contre). Boiko a non seulement gagné autant de régions que Porochenko (2), mais l’Ukraine orientale a clairement voté pour lui, ce qui nous dit tout ce que nous devons savoir sur les véritables sympathies des habitants du Donbass. En fait, nous pouvons être pratiquement certains que ce résultat a été soigneusement noté à Donetsk et à Lougansk et que cela ne fait que renforcer la position des Novorussiens vis-à-vis de Kiev. Enfin, il convient également de noter ici que les résultats de ce premier tour des élections confirment que le Banderastan actuel est en train de s'effondrer et qu’il s’agit d’un pays artificiel avec des frontières artificielles et aucun patrimoine (culturel, linguistique, religieux ou politique) dont toutes les personnes vivent actuellement sous une occupation nazie.]

Ce que nous voyons ici est un double effort de Porochenko : d’une part, il a utilisé son immense richesse personnelle et ses immenses « ressources administratives » pour acheter le plus de votes possible, tandis que, d’autre part, il a obtenu les votes manquants en falsifiant simplement l’élection. En fait, je pense que pratiquement tous les principaux candidats sont d’accord pour dire que les élections ont été volées, à l’exception des deux personnes qui en ont bénéficié.

[Aparté : 

Nous ne saurons jamais avec certitude combien de votes ont été volés, mais Rostislav Ishchenko, probablement le meilleur expert de l’Ukraine, estime qu’au moins 20% des votes sont truqués, et pas moins de 10% de ceux-ci, ont été volés à Iulia Timochenko. Bien sûr, ce n’est que sa meilleure estimation, et 20% me semble extrêmement élevé, mais il est l’expert qui entretient des relations profondes à tous les niveaux en Ukraine. Ce qui est certain - et tout le monde est d’accord sur ce point - c’est que la fraude était massive, bien plus grande que lors des précédentes élections ukrainiennes]

Les sionistes remplaceront-ils ensuite les nazis ?

Tout d’abord, je veux partager avec vous ce « discours de victoire » extatique de The Tablet Magazine – « magazine en ligne quotidien d’actualités, d’idées et de culture juives » – qui, parmi de nombreux autres éléments intéressants, fait l’éloge de Porochenko, résolument pieux au sujet de la mémoire  de « l’Holocauste » et ayant des collaborateurs juifs :

Les livres d’histoire se rappelleront probablement de Porochenko comme le président le plus attentif aux efforts visant à honorer la mémoire de l’Holocauste depuis l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie lors de la chute de l’Union soviétique. Le 75e anniversaire du massacre de Babi Yar, qui s'est tenu en 2016, était un événement international organisé par Porochenko et son administration avec un immense tact et une grande générosité. Porochenko a également été personnellement à l’aise avec ses assistants juifs, y compris ses deux chefs d’état-major et l'actuel Premier ministre du pays, Volodymyr Groysman.

Incroyable, non ? Un éloge sioniste pour le chef d’une junte nazie ? En fait, il n’y a absolument rien d’étonnant à ce sujet, pas plus étonnant que les soi-disants « chrétiens unis pour Israël ». J’ai toujours soutenu que le sionisme et le national-socialisme sont les deux faces d’une même pièce, nées du même ventre immonde – le nationalisme laïc européen – et que tout ce qui les sépare est une vision suprématiste inversée, c’est tout. Fondamentalement, les nazis et les sionistes sont des frères jumeaux, même si au fond ils se détestent – et s’admirent souvent !

L’article de The Tablet Magazine poursuit en mentionnant que si Timochenko cache ses racines juives, Zelenskii ne le fait pas. En fait, Zelenskii est juste une marionnette glorifiée et tout le monde en Ukraine sait que son maître marionnettiste est Igor Kolomoiskii, qui attend le résultat final de l’élection présidentielle bien planqué – vous l’aurez deviné – en Israël. Voici comment le magazine conclut :

La transformation opérée en Ukraine par la révolution de Maïdan a été une montagne russe exaltante qui n'a pas été ignorée par la communauté juive ukrainienne, qui vit actuellement une période passionnante de renouveau culturel en parallèle avec celui de la société ukrainienne au sens large, qui ne fait que commencer à redécouvrir son propre passé et à imaginer un avenir indépendant. Que ce pays post-soviétique choisisse d’élire un président ouvertement juif, ou un président partiellement juif, ou de poursuivre avec son actuel président philosémite, l’avenir des Juifs d’Ukraine apparaîtra plus prometteur que ce que tout le monde aurait pu raisonnablement imaginer.
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Un étudiant en droit juif est devenu le prochain comédien en tant que président de l’Ukraine ?

Cela dit vraiment tout, n’est-ce pas ?

Alors oui, si Zelenskii est élu au 2ème tour, ce sera une énorme victoire pour le « Grand Israël » transnational, autrement dit l’empire anglo-sioniste. Mais Zelenskii peut-il vraiment être élu et les nazis accepteront-ils leur défaite ?

 

Comparer Porochenko et Zelenskii

Zelenskii est l’ultime outsider et, tout comme le peuple américain n’a pas voté pour Trump autant qu’il a voté contre Hillary, le peuple ukrainien n’a pas vraiment voté pour Zelenskii, mais contre Porochenko. En fait, Zelenskii n’a rien qui ressemble à un programme politique – seulement des slogans vagues et agréables – et il n’a certainement aucune autre expérience politique, à part être humoriste et acteur dans plusieurs séries satiriques – assez bonnes. Franchement, il semble que Zelenskii a été aussi stupéfait par sa victoire que Trump par la sienne. Pourtant, en théorie, il est presque impossible pour Porochenko de l’emporter sur lui. Non seulement tous les autres candidats détestent Porochenko beaucoup plus que Zelenskii, mais les électeurs de Timochenko ou de Boiko ont bien plus de chances de voter pour Zelenskii que pour Porochenko.

Cela crée une situation extrêmement dangereuse : Porochenko ne peut gagner que par une fraude massive.

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Cette fois, son « instinct de base » l’a laissée tomber

Maintenant, Timochenko a déclaré que le premier tour avait été volé, mais elle a décidé de ne pas faire appel officiellement. De plus, il est maintenant évident que Timochenko a été abandonnée par la plupart de ses soutiens américains, ce à quoi elle ne s’attendait manifestement pas et qui l’a totalement choquée, d’où sa réaction stupéfaite aux chiffres annoncés. Elle a toujours été et est toujours une dame remarquablement intelligente et d’un réalisme très calculateur : elle sait simplement qu’un rejet officiel du résultat ne ferait aucune différence. Mais vous pouvez être sûr que, dans les coulisses, les intérêts que représente Timochenko parlent maintenant aux partisans de Kolomoiskii et que Porochenko en est parfaitement conscient.

Bien qu’il soit l’homme politique le plus détesté de tous en Ukraine, Porochenko a réussi, in extremis, non seulement à se trouver au 2ème tour, mais aussi à s’opposer à un adversaire faible et généralement ridicule comme Zelenskii, qu’il écraserait dans un débat – ce que Zelenskii refusera probablement précisément pour cette raison – plutôt que contre un adversaire indiscutablement redoutable  tel que Timochenko. Donc, cette partie du plan a fonctionné. Ce qui n’a pas fonctionné, c’est que les nazis ont clairement sous-estimé à quel point ils étaient détestés.

Conclusion : une situation très intéressante et très dangereuse

Porochenko est maintenant véritablement coincé : il doit absolument gagner, sinon il doit s’enfuir. Pour gagner, ses options sont très limitées : il peut faire plus de la même chose – acheter et/ou voler des votes – bien sûr, mais cela ne suffira probablement pas. Une crise majeure, de préférence contre la Russie (bien sûr !) serait vraiment utile en ce moment. J’espère que le Kremlin a placé tout le monde sur le qui-vive car le danger d’une provocation – en particulier un faux drapeau – est plus élevé que jamais.

Une autre possibilité très réelle en cas de victoire de Zelenskii est une insurrection violente des escadrons de la mort ukronazis – appelés dobrobats en ukrainien. Une telle insurrection armée pourrait bénéficier du soutien d’unités clés et de membres de la police et des forces de sécurité. Si cela se produisait, il est fort possible que Moscou refuse officiellement de traiter avec la nouvelle junte et déclare que la Russie reconnaît les républiques de Lougansk et de Donetsk, ce qui, paradoxalement, pourrait constituer un problème plus grave pour les Ukrainiens, car cela déclencherait une crise suffisamment sérieuse pour justifier la loi martiale et toutes les répressions imaginables en matière de droits civils et humains.

Alternativement, si Porochenko trouve une sorte de prétexte pour annuler le 2ème tour ou pour empêcher, par une combine quelconque, une participation de Zelenski, il existe un risque très réel que les 80% et plus des personnes qui ont voté contre Porochenko et qui détestent le régime actuel de tout leur cœur vont protester, éventuellement violemment. Nous pouvons être sûrs que la répression sera impitoyable et violente.

Pour toutes ces raisons, la situation actuelle est la plus dangereuse depuis l’Euromaidan.

La question principale ici est de savoir ce que l’empire anglo-sioniste décidera. Le problème alors est que cela fait des années que les États-Unis n’ont jamais rien montré qui ressemble, même vaguement, à une « politique étrangère américaine ». Sous Obama et plus encore sous M. MAGA, le département d’État est devenu une simple agence publique d’information dont le seul rôle est d’imposer soit des sanctions, soit des menaces, soit les deux. C’est absolument crucial, je vais donc le répéter : il n’existe pas de « politique étrangère américaine ».

Ce que nous voyons, c’est que les agences US majeures, les acteurs et les individus ont tous leur propre « mini-politique étrangère », ce qui donne parfois des résultats décevants – comme lorsque la CIA et le Pentagone soutiennent différentes parties d’un conflit. En fait, les deux branches principales de la politique ukrainienne – les nazis et les sionistes – sont toutes deux richement représentées dans le gouvernement américain et diverses entités soutiennent des candidats et des agendas différents. Il en va de même pour l’UE, mais comme l’UE est presque inexistante – Victoria Nuland avait tout à fait raison à ce sujet, « F**k EU ! » – cela n’a aucune importance.

Il serait exagéré de dire que les États-Unis ont perdu le contrôle de l’Ukraine, mais Trump ne se soucie manifestement que très peu des ukronazis. Quant à ses maîtres marionnettistes, ils ne semblent pas en mesure de s’entendre sur une politique unique en la matière. C’est pourquoi nous voyons en Ukraine ce que nous voyons partout dans la prétendue politique étrangère de Trump : le chaos absolu et total.

Et la Russie dans tout cela ?

À l’heure actuelle, le grand débat en Russie consiste à « reconnaître le résultat de cette élection ou non ? ». Les deux parties ont des arguments très forts et le Kremlin continue à faire des déclarations très vagues dans l’attente du résultat du deuxième tour. C’est une question très délicate, rendue encore plus complexe par la prise de conscience croissante, par de nombreux observateurs, que la reconnaissance du régime de Porochenko la première fois était une grave erreur. Personnellement, il me semble qu’à l’heure actuelle, tout ce que le Kremlin peut faire, c’est attendre de voir ce qui va se passer. Après tout, Porochenko est véritablement coincé et il y a de fortes chances qu’il fasse quelque chose de dramatique pour éviter un 2ème tour de scrutin. Considérez ceci :

L’infâme ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, sans doute l’homme actuellement le plus puissant et le plus dangereux d’Ukraine, a fait une déclaration fort intéressante à propos de Zelenskii :

« Un homme décent d'un autre monde. D'une autre planète. Prêt à faire face aux problèmes, tout en reconnaissant que, dans de nombreux cas, il n’est pas pleinement compétent. À mon sens, cela signifie qu'il est prêt à déléguer des pouvoirs. Cependant, la question se pose : pouvons-nous - la société ukrainienne - trouver une élite de qualité à qui peut être confiée la mise en œuvre de tels pouvoirs ? Après tout, s’il délègue son autorité à des canailles - comme cela se produit dans la série télévisée 'Serviteurs du peuple', [où il incarne le rôle d'un président élu] - ce sera très mauvais pour le pays. Utiliser les expatriés n’est pas non plus une option… Il est certain que, à partir du point A, il est nécessaire de se rendre au point B et je suis prêt à l’accepter. Mais le problème est de savoir comment s'y prendre. Souvent, si vous y allez de front, vous allez vous écraser contre un mur ou tomber. Par conséquent, il est nécessaire de choisir le bon chemin - et ici, il faut faire appel à des spécialistes compétents et honnêtes ».

En clair, cela signifie simplement : Zelenskii n’a pas de pouvoir personnel, il sera une marionnette, alors il vaut mieux qu’il me propose une bonne affaire [délégation d’autorité], sinon je me retournerai contre lui et, comment savoir, un accident imprévisible est si vite arrivé : « Vous allez vous écraser contre un mur ou tomber ». Choquant ? Bienvenue à la « politique des voyous ukrainiens » ! En outre, si les nazis décident de tuer Zelenskii, ils pourront facilement en accuser la Russie. Soit elle, soit un « tireur solitaire et cinglé » que l’on trouve par milliers parmi les différents escadrons de la mort nazis.

À l’heure actuelle, les nazis sont paniqués, ils déclarent que la victoire de Zelenskii est « le triomphe de Moscou », ils disent que Zelenskii vendra tout ce qui est ukrainien et qu’il est un agent de Poutine. À tout le moins, ils vont maintenant déverser autant de saleté que possible sur Zelenskii – réelle ou fabriquée. Ainsi, littéralement, tout peut arriver dans les prochaines semaines, allant d’un scandale dans le passé de Zelenskii à une attaque ukronazi sur le Donbass.

C’est pourquoi le Kremlin doit maintenant attendre et voir ce qui va se passer.

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Le genre d ’« Ukraine » que l’Empire approuve : des artistes obéissants et des bouffons pour la « nation indispensable »

Cependant, étant donné que, sur le plan pratique et politique, la différence entre Porochenko et Zelenskii équivaut à peu près à celle entre Coca-Cola et de Pepsi-Cola, le Kremlin sait que peu importe le vainqueur, les politiques russophobes du régime ukrainien actuel ne changeront pas. En outre, il existe un segment de plus en plus actif de l’opinion publique russe qui en a vraiment marre et qui est dégoûté des ukronazis et qui exige maintenant une position beaucoup plus dure envers l’Ukraine.

En réalité, il existe un contexte défavorable plus large qui rend une redéfinition de la politique de la Russie à l’égard de ses voisins à la fois urgente et très délicate : deux alliés clés de la Russie – ou « alliés supposés ? » – comme le Bélarus et le Kazakhstan agissent de manière très ambiguë et parfois même anti-russe et il est clair que l’Empire renouvelle ses efforts pour sortir ces deux pays de la sphère d’influence russe pour les subordonner aux intérêts anglo-sionistes. À l’heure actuelle, le Kremlin tente d’apaiser Loukachenko en lui donnant encore plus d’argent – $600 millions – et je ne suis pas si sûr que ce soit la bonne approche. En ce qui concerne le Kazakhstan, jusqu’à présent, les Russes prétendent que tout va bien, malgré le fait qu’un nombre croissant de Russes de souche quittent à nouveau le pays et cherchent refuge en Russie. Franchement, dans ce cas, il n’y a que ce que l’on peut obtenir avec des carottes et un bâton visible, d’autant plus que l’Empire a beaucoup plus de « carottes » à offrir que la Russie.

Si les fous espèrent des résultats différents en faisant la même chose, il est temps que les Russes élaborent de nouvelles politiques à l’égard de leurs voisins les plus importants. Dans le cas contraire, la Russie obtiendra « encore un plus grand nombre de choses identiques ou pires ».

Quant à l’empire, il fait ce qu’il fait toujours

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Les valeurs occidentales en action

Enfin, je voudrais conclure ici en mettant l’accent sur la cécité auto-provoquée par l’Occident, absolument odieuse, révoltante et totalement hypocrite, à l’occasion de cette élection. Si tout cela s’était passé en Russie – ou au Venezuela ou en Iran – tout l’Occident uni dénoncerait « l’élection volée » et menacerait des pires sanctions si les Russes ne se mettaient pas immédiatement à genoux et n’embrassaient pas la bague de l’empereur – je me demande quel type de bague Trump peut avoir, le cas échéant – ou quelque chose de ce genre. Mais comme le régime toxique des ukronazis cum sionistes à Kiev est « notre fils de pute », les dirigeants de l’Empire se comportent comme les trois singes : ne rien voir, ne rien entendre et surtout ne rien dire.

Vraiment, l’empire anglo-sioniste doit être le plus hypocrite et le plus malhonnête dans toute l’histoire du monde. Pensez-y !

Presque tous les candidats ont déclaré que cette élection avait été volée. Comme l’on fait aussi tous les médias ukrainiens non contrôlés par Porochenko. Non seulement cela, mais des millions – certaines estimations atteignent même 10 millions d’Ukrainiens, la plupart du temps en Ukraine, mais pas seulement, ont été empêchés de voter. Des milliers de plaintes ont été officiellement déposées. Mais non, l’Occident globalisé n’a rien remarqué. Quant aux États-Unis, ils ont déclaré ces élections libres et équitables – est-ce vraiment une surprise ?

À tout le moins, l’Empire aurait pu faire de Timochenko un « Guaido » (très crédible) qui aurait clairement dû être le premier ou le deuxième, mais elle a été abandonnée, probablement trop intelligente et potentiellement trop indépendante : l’Empire aime que sa marionnette soit stupide, ou ivre, ou les deux, pensez ici à Eltsine ou à Porochenko. Avoir à choisir entre deux non-êtres comme Zelenskiii ou Porochenko est bien préférable pour les néocons que de devoir traiter avec une femme intelligente comme Timochenko et, par conséquent, aucune quantité de russophobie de sa part ne sera suffisante pour assurer à l’hegemon mondial qu’elle vaut la peine d’être préservée.

The Saker

Traduit par jj, relu par Cat pour la Saker Francophone

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