Le « futur » stérile de l’Europe


Les politiciens européens préfèrent chasser de leur esprit l’idée selon laquelle l’avenir est impossible sans enfants, ce qui donne un mauvais exemple.


Par Sergueï Latyshev − Le 17 mai 2017 − Source Katehon

Les chefs des principaux pays européens, la Chancelière allemande Angela Merkel, et le premier ministre du Royaume-Uni Theresa May, le nouveau président de la République française Emmanuel Macron, le premier ministre de l’Italie Paolo Gentiloni [En 2017, NdT], et leur « patron » européen Jean-Claude Juncker – ont certes des expériences et des caractères différents, mais ont en commun de ne pas avoir d’enfant. Ce point commun est partagé même par les dirigeants de certains pays européens de taille moyenne. Par exemple, le premier ministre suédois Stefan Löfven, confié par sa mère à un orphelinat à l’âge de 10 mois, et son collègue néerlandais Mark Rutte, qui était le septième enfant de sa famille, montrent que les enfants naissaient aux Pays-Bas dans les années 1960.


Les petits pays européens ne sont pas logés à meilleure enseigne à ce sujet. Par exemple, le premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas non plus d’enfants. Cependant, ce descendant du compositeur russe Sergeï Rachmaninoff a un mari. Il a épousé officiellement l’architecte belge Gauthier Destenay en 2015. Son pays est considéré comme petit. Mais c’est un état très riche : bien des gens riches préfèrent y enregistrer leur  argent « honnêtement gagné », et Bettel est devenu le troisième leader national dans le monde qui ne fait pas de secret de son orientation homosexuelle, conjointement avec les ex-premiers ministres de l’Islande et de la Belgique, Johanna Sigurdardottir et Elio Di Rupo.

Le même tableau se retrouve à d’autres niveaux en Europe. Les enfants absents ne sont qu’une partie de l’ensemble, car il y a aussi des homosexuels ministres, maires, policiers, politiciens. Sans parler des « créatifs », et des individus des deux sexes désireux de faire une carrière, ce qui les empêche d’avoir des enfants.

Alan Vanderpurt, rendu célèbre à cause des attaques terroristes islamistes à Bruxelles, est peut-être devenu le symbole des nouvelles valeurs européennes. Il ne cache pas qu’il est travesti et homosexuel, ni qu’en public il aime porter des vêtements féminins comme des chapeaux, des culottes, des robes, des jupes et des talons, ni qu’il affectionne de prendre des photos en exhibant des parties du corps dénudées.

Combien il est difficile de parler d’enfants en pareil cas ! Il n’est pas surprenant que l’Italie, l’Allemagne et la plupart des pays européens souffrent de problèmes démographiques et, qu’au Royaume-Uni, le nom le plus populaire a été Mohammed ou Muhammed depuis  quelques années.

La Norme de l’anomalie

Considérant la situation actuelle, Alexander Gauland, l’un des leaders du parti anti-système Alternative pour l’Allemagne (AFD),  fut considéré comme « politiquement incorrect » lorsqu’il annonça lors d’une réunion de parti : « nous voulons garder le pays que nous avons hérité de nos pères et de nos mères. Nous sommes fiers d’être allemands ». Ce genre d’annonce est considéré comme « fasciste » en Europe maintenant. C’est pourquoi, afin d’éviter cette image, l’AFD, qui s’oppose aux flux incontrôlés de l’immigration, et à l’éducation sexuelle dans les écoles allemandes, est représenté non seulement par Gauland, mais aussi par l’énergique femme d’affaires Alice Weidel qui est une lesbienne.

Pendant ce temps, on remarquera que ceux qui peuvent avoir des enfants, mais qui décident de ne pas en avoir parce qu’ils veulent une vie insouciante et faite de divertissement, ou parce qu’ils veulent beaucoup travailler, sont considérés comme ayant un défaut. Ils ne comprennent pas qu’ils sont capables de prendre la vie comme elle vient, et ils ne prennent pas leur responsabilité pour l’avenir. Et quand ces gens-là ont le pouvoir, cela influence leurs concitoyens. En Allemagne, on manque de jardins d’enfants. Le pays a des milliards d’euros pour accueillir des centaines de réfugiés, mais n’emploie pas  d’argent pour encourager les allemands à procréer. Cependant, de nombreux immigrants issus de pays musulmans, qui s’y sont installés, ne souffrent pas de ce problème. Les épouses de ces réfugiés ne travaillent généralement pas. Elles restent chez elles, gardent la maison et éduquent leurs enfants. Et si elles ne peuvent pas s’en occuper, elles les confient à des jardins d’enfant. Et les citoyens allemands sans enfant financent cela. Ils dépensent entre le tiers et la moitié de leur salaire en impôts, qui font du pays un « État Providence ».

Il suffit de jeter un coup d’œil sur les écoles en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Suède et dans d’autres pays européens pour voir que les enfants des familles d’immigrants y sont plus nombreux que ceux issus des familles locales. En outre, la plupart d’entre eux refusent de devenir Français, Allemands et Suédois. En général, quand on ne veut plus avoir ses propres enfants, on peut avoir des enfants d’immigrants. Cependant, il faut être prêt à recevoir un choc dans la vieillesse : les enfants de ces familles d’immigrants aideront leurs parents, y aura-t-il des retraites pour les européens sans enfant d’aujourd’hui ?

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Le Symptôme de la Suède

La Suède a ouvert les portes de l’immigration dans les années 1970. Malmö qui était auparavant une ville calme, compte maintenant une moitié de musulmans dans sa population ; 25% des citoyens confessent l’Islam, ce qui apparaît clairement dans la ville. On peut dire que les Suédois ont perdu leur ville.

La Suède ainsi que d’autres pays européens comme la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et d’autres, ont des centaines de zones de non-droit dans lesquelles la police craint de s’aventurer.

Ces zones sont contrôlées par les gangs d’immigrants, en particulier par des gangs de jeunes. Beaucoup de leurs membres ont grandi au sein de familles qui obtiennent des avantages sociaux ; ils ne veulent pas travailler et se sentent offensés en même temps.

L’égoïsme des européens qui veulent uniquement jouir de la vie est la cause de cette question. Cependant, l’augmentation des immigrants qui préfèrent vivre de subventions empêche la permanence du statu quo. Les Européens devront dépenser de plus en plus pour leurs invités qui, selon leurs dires, « sont venus en Europe pour vivre, mais pas pour travailler ». En outre, ils devront financer la sécurité parce qu’on ne peut pas seulement se contenter de nourrir les réfugiés. Les réfugiés se radicalisent très rapidement et cherchent à imposer leurs traditions et leurs coutumes aux Européens, et à faire en sorte que les Européens les prennent comme ils sont. Il est facile de prévoir le moment où l’apparence des pays européens modernes disparaîtra. Cela peut avoir lieu dans la première moitié du siècle.

Effet de déjà vu

Ces événements de l’Europe moderne laissent une impression de déjà vu. L’histoire a déjà connu une situation similaire. L’empereur Caracalla, à l’instar de nombreux de nos politiciens modernes, n’ayant pas non plus d’enfants, octroya la citoyenneté romaine, qui était prestigieuse au début d’une ère nouvelle, pour libérer les citoyens de l’Empire en l’an 212. La grande migration qui balaya l’ancienne Europe et l’Empire Romain ne fut pas seulement une conquête militaire. Cela ressembla réellement à la vague moderne des « réfugiés » le long de la route des Balkans. En outre, un bon niveau de vie fut un facteur d’attraction non seulement pour ces « réfugiés » antiques, mais aussi pour les réfugiés modernes.

Cependant, une différence fondamentale entre ces deux processus migratoires est à noter.

Les migrations issues du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et même des quelques tribus germaniques, étaient majoritairement composées de Chrétiens. Ils vinrent dans l’Empire quand les Romains et les autres citoyens locaux étaient obsédés de luxe et de vices, et qu’ils ne pensaient pas à élever des enfants. Tandis que les Romains se goinfraient de mets délicieux, qu’ils assistaient aux exécutions du Colisée, et fréquentaient les bordels ; les immigrants travaillaient dur et loyalement, ils servaient dans l’armée, faisaient des enfants et les élevaient. En conséquence, cette Europe ethniquement mélangée, étant païenne, ne s’éteignit pas mais devint Chrétienne, et les européens « anciens » et « nouveaux » se fondirent dans une nouvelle civilisation Chrétienne. Aujourd’hui, il en va tout autrement de l’Europe, qui a substitué les « valeurs modernes » à la religion du Christ, parce que la plupart des musulmans à venir ne sont guère d’accord pour « intégrer » la Sodome et la Gomorrhe contemporaines, et que leurs valeurs contredisent ces valeurs européennes-là à tel point que, cette fois, même transformée, l’Europe ne pourra survivre.

Sergueï Latyshev

Traduit par Carpophoros pour le Saker Francophone

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