Le rôle de l’Europe et un éventuel coup d’État à Kiev selon Gordon Hahn


Par Moon of Alabama – Le 10 mars 2025

Deux réflexions intéressantes tirées du dernier article de Gordon Hahn :

La restructuration de l’ordre mondial s’intensifie alors que la guerre ukrainienne ébranle l’Occident et Kiev

L’une des questions abordées dans l’article est celle du clivage entre les États-Unis et l’Europe. La question centrale :

Le niveau international du conflit ukrainien passe d’une confrontation bilatérale entre l’Occident et la Russie à une confrontation trilatérale impliquant la Russie, les États-Unis et un nouvel axe euro-ukrainien, chacun étant déchiré par les divisions générées par la guerre civile froide intra-atlantique. D’où la question suivante : L’Europe deviendra-t-elle un pôle distinct dans la nouvelle structure multipolaire du système international, s’ajoutant aux pôles américain et sino-russe ?

Difficile à dire, mais j’en doute. L’Europe (que j’entends comme l’Union européenne) n’a pas l’unité suffisante pour devenir un véritable acteur dans une structure multipolaire. Le projet central d’une « union sans cesse plus étroite » a échoué sur le plan politique et économique. C’est la lenteur bureaucratique, et non le poids intellectuel, qui en est encore le moteur.

La résistance de l’Europe au rapprochement entre l’Amérique et la Russie et aux efforts de paix en Ukraine signifie une stagnation qui ne fera qu’entraver son développement vers une structure plus autonome.

Un autre point de l’article de Hahn est sa discussion sur la configuration future du gouvernement de Kiev. Il s’agit d’un avertissement à ceux qui veulent écarter Zelenski :

Malgré la position affaiblie de Zelenskiy au niveau national et international, ce président au moins partiellement illégitime pourrait être le dernier ou l’avant-dernier pilier survivant du régime de Maïdan et de l’État ukrainien. Malgré son narcissisme, son égoïsme, sa corruption et son autoritarisme croissant, Zelenskiy tient actuellement l’élite ukrainienne ensemble et est le visage de l’Ukraine à l’étranger, toujours apprécié en Europe. Il reste un personnage qui satisfait au minimum toutes les factions de la politique ukrainienne et est capable de tenir à distance les éléments de l’opposition, dont il a émasculé un grand nombre en interdisant les partis et les médias et en forçant leurs dirigeants à l’exil ou en les arrêtant (par exemple, l’ancien président Petro Porochenko et Viktor Medvedtchouk).

Pour ces raisons et peut-être d’autres, le Russe Vladimir Poutine lui-même s’est bien gardé de demander la destitution de Zelenskiy ou de le rejeter fermement et définitivement en tant que partenaire de négociation potentiel.

Actuellement, il n’y a que deux remplaçants potentiels pour Zelenski. L’ambassadeur d’Ukraine à Londres et ancien commandant des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaluzny. Ses relations profondes avec la droite radicale (fasciste) en Ukraine le rendraient peu enclin à rechercher la paix. L’autre candidat, moins populaire, est le directeur de l’administration du renseignement militaire (HRU), le général Kyryll Budanov. Il a ses propres relations avec la droite fasciste qui est au pouvoir à Kiev.

Zaluzny est l’homme de la Grande-Bretagne, tandis que Budanov est celui de la CIA. Tous deux pourraient être utilisés pour bloquer le plan de Trump visant à remplacer Zelenski par un politicien plus souple et désireux de faire la paix avec la Russie :

Les responsables des opérations secrètes pourraient s’en emparer. Non seulement tout ordre donné par [Trump] pourrait être mis en œuvre par la CIA afin d’atteindre les objectifs alternatifs de l’État profond, mais la CIA pourrait devancer la Maison Blanche en organisant sa propre opération de coup d’État, peut-être dirigée par Budanov et incluant les forces dont il dispose en tant que chef du HRU, mais aussi les nombreuses unités militaires désenchantées qui souffrent aux mains de Zelenskiy et de son utilisation de la guerre à des fins politiques personnelles et de propagande. Si la CIA introduit un régime ukrainien véritablement néofasciste en remplacement du régime partiellement néofasciste de Maïdan, la guerre pourrait être prolongée par ces éléments extrémistes pendant un certain temps, en particulier si l’Europe anti-Trump leur fournit des armes, sans parler des troupes. Une telle évolution sèmerait également la méfiance entre Trump et Poutine, contribuant peut-être à saborder le rapprochement américano-russe. C’est précisément ce que souhaite la faction mondialiste-wokiste de l’Occident.

Hahn ne mentionne que la CIA et Budanov dans le schéma d’un coup d’État de l’État profond à Kiev qui saboterait les politiques de Trump.

Je considère qu’une combinaison du MI6 britannique et de Zaluzny sont les initiateurs les plus probables pour installer un régime de guerre éternelle à Kiev.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

   Envoyer l'article en PDF   

1 réflexion sur « Le rôle de l’Europe et un éventuel coup d’État à Kiev selon Gordon Hahn »

  1. Ping : NATO žlunga, nes JAV paliko šį aljansą - laisvas.com

Les commentaires sont fermés.