La prochaine guerre en Europe sera entre la Russie et le fascisme, sauf que le fascisme s’appellera démocratie. – Fidel Castro, vers 1992
Par Batiushka – Le 27 juin 2022 – Source The Saker Blog
Introduction
L’Europe est un suicidaire en série. La première tentative a commencé à Sarajevo en 1914 et s’est terminée à Versailles en 1919. La seconde a commencé une génération plus tard à Varsovie en 1939 et s’est terminée à Berlin en 1945. Après avoir presque réussi la deuxième tentative (elle a manqué les bombes atomiques de quelques mois seulement), l’Europe a dégrisé et ralenti, attendant le centenaire de 1914 pour tenter une troisième fois. Cette tentative a débuté à Kiev, à nouveau en Europe de l’Est, en 2014 et se poursuit dans le cadre de l’opération militaire spéciale (OMS). À chaque tentative, l’Europe a perdu. La première fois, elle a perdu trois empires (le russe, l’austro-hongrois et l’allemand), la deuxième fois deux Empires, le britannique et le français fatalement affaiblis, assurant ainsi la suprématie de l’Empire américain en Europe, comme dans le reste du monde.
Que perdra l’Europe cette fois-ci ? Elle perdra le seul empire restant, l’UE. Quand ? Quelque temps seulement après la conclusion de l’OMS. Il serait stupide de prédire avec exactitude quand ce sera le point culminant de la troisième tentative de suicide de l’Europe. Tout pourrait être terminé au début du mois de juillet. Ou bien cela pourrait s’éterniser pendant des années. Toutefois, ces deux issues sont des possibilités extrêmes et il existe d’autres possibilités entre les deux. Néanmoins, certaines tendances sont claires. Seules l’ampleur et la vitesse de leur progression sont incertaines. Dans tous les cas, quoi qu’il arrive en Ukraine, l’Europe sera reformatée. Elle ne sera plus jamais la même. La graine semée par l’élite occidentale à Kiev en 2014 est récoltée aujourd’hui dans la moisson de la division, du mécontentement et de la pauvreté en Europe.
Si nous examinons les trois objectifs de l’opération militaire spéciale, nous pouvons constater que le premier et le deuxième objectif, la libération du Donbass et la démilitarisation, sont tous deux réalisés à 75%, malgré de nouvelles arrivées d’armes occidentales pour prolonger l’agonie. Cependant, la réalité est aussi que l’opération a dû être étendue du Donbass à l’est et au sud de l’Ukraine et là, nous n’en sommes même pas à 50%. Cependant, le troisième objectif, la dénazification de l’Ukraine, n’a même pas commencé et ne pourra pas commencer tant que le régime meurtrier de Zelensky n’aura pas été remplacé par un gouvernement qui chérit réellement l’indépendance et les traditions culturelles de l’Ukraine. Alors, elle ne sera plus un chimpanzé servile de l’Occident LGBT et de ses Nulands qui, très poliment parlant, n’ont pas de temps à perdre avec l’Europe.
Militaire
Certains ont critiqué l’opération spéciale des Alliés en Ukraine. Après quatre mois, disent-ils, même le Donbass n’a pas encore été entièrement libéré. Ces critiques devraient sortir de leurs fauteuils et aller se battre contre l’OTAN. Nous verrions bientôt à quelle vitesse ils iraient. Pourquoi les progrès sont-ils « lents » ? Premièrement, parce que, bien que les forces alliées soient de petite taille, elles se battent contre le gros de l’armée de Kiev, qui a été entraînée, recyclée, approvisionnée et réapprovisionnée et retranchée dans ses positions fortifiées par l’OTAN pendant huit ans. Deuxièmement, parce que les Alliés essaient d’éviter les pertes civiles et, bien sûr, les pertes pour eux-mêmes. Ce n’est pas facile lorsque Kiev utilise des civils comme boucliers humains et qu’il effectue des tirs depuis des zones résidentielles. Les Alliés ne procéderont pas à un bombardement en tapis comme l’Occident. Ils ne sont pas pressés.
Cependant, avec les événements très récents de Severodonetsk et Lisichansk, c’est la porte de toute l’Ukraine centrale et occidentale qui s’ouvre. Ainsi, nous lisons le rapport du 25 juin : « Le bureau du président a ordonné le transfert de toutes les réserves de la direction Nykolaïev/Odessa/Kharkov pour une contre-attaque dans la direction de Severodonetsk ». En d’autres termes, Kiev n’a plus que quelques réserves et veut les transférer toutes. Cela ressemble à du désespoir, la fin est proche. À en juger par la qualité des réserves de Kiev jusqu’à présent, ce sera une victoire sans appel. Et cela suppose tout d’abord que les réservistes soient prêts à se faire massacrer. Et cela suppose ensuite qu’elles puissent être transférées lorsque, tout autour, les routes sont occupées par les troupes alliées, ou sont contrôlées par les radars, l’artillerie, les drones et les avions russes.
Plus important encore, cela signifie que Nykolaïev/Odessa/Kharkov seront laissés plus ou moins sans défense, sans même de réserves. Selon des données occidentales sérieuses, les pertes militaires ukrainiennes s’élèvent à environ 200 000 tués, avec près des trois quarts des équipements militaires et des munitions détruits. En seulement quatre mois. C’est catastrophique. Si même les espions occidentaux du MI6, de la BRD et de la Pologne disent cela, alors il y a peu d’avenir ou d’espoir pour les marionnettes américaines à Kiev. Nous ne pouvons que nous attendre à un effondrement militaire et à la formation d’un nouveau gouvernement, authentiquement pro-ukrainien (c’est-à-dire anti-américain) et donc pro-russe. Que se passera-t-il après la libération de l’Ukraine ? La libération de la Moldavie ? Des pays baltes ? Nous ne le savons pas. Mais si le sabrage agressif de l’OTAN/UE se poursuit, tout est possible.
Économique, politique et idéologique
Comme nous le savons, les sanctions occidentales anti-russes ont été un désastre économique auto-imposé, un objectif personnel. Le retour de bâton a été désagréable. La dédollarisation est en cours. Payez en roubles, s’il vous plaît. Maintenant. Les prix des denrées alimentaires, des engrais, du pétrole, du gaz s’envolent, et ce n’est pas l’hiver. Le mécontentement populaire et les manifestations de rue en Europe occidentale augmentent. En France, le candidat des Rothschild, Macron, a perdu le contrôle du Parlement français au profit de la gauche et de la droite. Au Royaume-Uni, le « délirant » (c’est le mot des membres de son propre parti) Johnson (un homme condamné par les siens comme « un journaliste opportuniste qui a au fond de lui un vide moral ») est considéré comme un handicap, qui mènera le parti tory à l’anéantissement lors de n’importe quelle élection. Nous ne parlerons pas ici d’autres non-valeurs comme Scholz, Draghi, Trudeau et Biden.
Ensuite, il y a la formation d’alternatives au bloc occidental. Un nouveau G8/BRICS+ ? La Russie a reçu de nombreux soutiens discrets et moins discrets de la part de la Chine, de l’Inde, du Kazakhstan, du Brésil, de l’Iran, de l’Indonésie, de l’Afrique (de l’Égypte à l’Afrique du Sud), de l’Arabie Saoudite, du Venezuela, de l’Argentine, de la Hongrie…. C’est-à-dire du bien nommé monde « émergent » sur les cinq continents, de ceux qui possèdent des matières premières et des infrastructures de production. Ils veulent sortir des ruines du colonialisme et du néocolonialisme. L’Occident isolé, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’UE, l’Australie, a peu d’amis en dehors de son petit monde replié sur lui-même. Il n’y a que quelques vassaux occupés en Asie, comme Israël, le Japon, Taïwan et la Corée du Sud, qui sont contraints d’acheter des armes occidentales afin d’éviter d’être libérés d’eux-mêmes, et c’est tout.
Même les mercenaires des médias occidentaux contrôlés par l’État commencent à revenir sur leurs mensonges payés par l’État. Ils sont habitués à tout renverser, à tout inverser. Ainsi, l’armée russe était composée de « conscrits bruts démoralisés et non entraînés », qui avaient subi des « pertes massives » et « manquaient de carburant et de munitions », « violaient des enfants et assassinaient », étaient « en pleine retraite » et bombardaient et pilonnaient « des zones résidentielles et des civils ». Il suffit de remplacer le mot « russe » par « Kiev » pour être beaucoup plus près de la vérité. Quelqu’un croit-il encore à ces mensonges médiatiques ? Sûrement seulement les morts-vivants ? Cela doit être embarrassant pour ces valets qui ont dit, ou plutôt ont reçu l’ordre de dire, le contraire de la vérité. Ils avaient l’habitude de rapporter leurs rêves comme la réalité. Maintenant, ils doivent rapporter la réalité, qui ressemble à leurs pires cauchemars.
Conclusion : L’ère des empires est terminée
Après les défaites, ou plutôt les déroutes, occidentales en Irak et en Afghanistan, l’OTAN n’a aucun avenir militaire ou politique. En fait, elle aurait dû être abolie après la chute de l’URSS. L’Ukraine (ou quel que soit le nom qu’elle portera dans les frontières qu’elle aura une fois sa libération achevée) est russe. Oubliez ça, l’OTAN. Vous avez déjà perdu. L’expansion de l’OTAN en Asie ? Quelle blague ! Taïwan est chinoise, comme le sera tout le Pacifique occidental. Oubliez ça, l’OTAN. Vous avez déjà perdu. Le siècle américain qui a commencé en février/mars 1917 avec la révolte de palais des aristocrates et des généraux corrompus de l’Empire russe, soigneusement orchestrée depuis Londres et New York, est terminé. L’Europe n’a plus besoin de tenter de se suicider, et encore moins de réussir. Vous êtes libres de restaurer la souveraineté de vos États-nations.
Le fait est que l’ère des empires est terminée. L’année 1917 en a marqué le début. En 1991, l’Empire de l’étoile rouge (URSS) s’est effondré. Aujourd’hui, l’Empire de l’étoile blanche (USSA), avec son Empire vassal de l’UE à douze étoiles (USSE) à sa remorque, s’effondre, et ce pour exactement la même raison : parce que plus personne ne croit en leurs idéologies. Le communisme et le capitalisme ont tous deux échoué. C’est maintenant l’ère des alliances libres de nations souveraines. Quel est l’avenir de l’Europe après sa troisième tentative ratée de suicide ? Il réside dans la réintégration de la souveraineté de l’Eurasie, protégée par le parapluie des ressources russes. L’Atlantique n’a jamais uni l’Europe, il l’a divisée. Si ceux qui vivent de l’autre côté de l’Atlantique veulent redécouvrir auprès de nous comment recommencer à vivre normalement, ils le peuvent. Mais ce sera à nos conditions, celles de notre Souveraineté, pas aux leurs.
Nous avons parlé de l’opération militaire spéciale comme du point culminant de la troisième tentative de suicide de l’Europe. Nous avons dit que l’Europe ne sera plus jamais la même après cela. En effet, à moins que l’Europe ne soit vraiment sérieuse cette fois-ci en matière de suicide (et elle a réussi à l’éviter deux fois auparavant), cette opération Z va séparer le monde occidental tyrannique, l’UE et l’Europe britannique, des États-Unis. C’est l’opération Z+. Et qui sommes-nous, ceux qui survivront ? Nous sommes la génération Z+. Nous sommes ceux qui sortiront « de la grande tribulation » et qui survivront. Nous sommes ceux qui vont vivre dans le vrai monde global, pas dans la bulle occidentale du monde globaliste. Nous sommes les vrais Européens de l’ancienne et de la nouvelle histoire européenne, qui ont refusé de se suicider, les Européens souverains. La réalité se fait enfin jour.
Batiushka
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Ping : Remarques fatiguées sur l’eschatologique stupidité des occidentaux (1348 maux) + rappel des lois de Cipolla sur la stupidité. Rappel : « les cons ça ose tout » ça vient de Saint Thomas d’Aquin…Omnes stulti, et deli