Les opposants aux injections anti-covid sont-ils des « attardés antivax? »


Par Mike Whitney et Ron Unz − Le 1er août 2021 − Source Unz Review

Interview de Ron Unz

Question 1 — Vos opinions au sujet du coronavirus et du vaccin anti-covid sont très différentes de celles d’auteurs de l’Unz Review, comme Paul Craig Roberts, CJ Hopkins, Israel Shamir et moi-même. À votre avis, quels sont les principaux sujets de désaccord entre vous, et qu’est-ce qui vous amène à penser que votre analyse est plus pertinente que les leurs?

Ron Unz — J’ajouterais Gilad Atzmon au groupe de personnes que vous citez, ainsi que quelques autres contributeurs.

Je pense que le plus important axe de désaccord entre nous réside sur le fait que le virus du Covid est ou non aussi dangereux que les médias dominants le font apparaître. Je pensais qu’il l’était sans doute, alors qu’une écrasante majorité des auteurs et commentateurs anti-establishment de notre webzine et d’ailleurs divergeaient sur ce point, étant même parfois nourris sur ce point par les premières déclarations publiques faites par le président Trump et soutenus en cette position par Fox News.

Bien que je n’aie aucune certitude à cet égard, voici mes soupçons sur les raisons pour lesquelles certaines de ces fausses informations ont pris profondément racine. Peu après la révélation au monde de l’éclatement de l’épidémie à Wuhan, divers groupes et sites web anti-chinois se mirent à produire, et continuent de produire, des vidéos de propagande affirmant que la société chinoise était en cours d’effondrement à cause de ce virus mortel. Certaines de ces vidéos, devenues extrêmement populaires, montraient des Chinois qui soi-disant tombaient raides morts alors qu’ils marchaient dans la rue, et suggéraient parfois que le Covid était une dangereuse arme biologique chinoise qui avait d’une manière ou d’une autre fuité de l’un de leurs laboratoires d’armes biologiques, et allait décimer une grande partie de la population de la Chine. Le Covid était également étroitement lié au SARS, qui présenta un taux de mortalité de 10 à 15 %. À ce stade précoce, je pense qu’il existait des rumeurs largement diffusées sur les réseaux sociaux, selon lesquelles le Covid présentait un taux de mortalité très élevé, peut-être de l’ordre de 5 ou 10 %, et qu’il pourrait dévaster la race humaine, débouchant évidemment sur une très forte crise de panique et de sensationnalisme.

De toute évidence, ces nombres se sont avérés totalement faux, et en conséquence, nombre de gens qui avaient été bombardés par ces absurdités extrêmes ont réagi contre elles, arguant que le Covid n’était en réalité pas si dangereux que ça, ce qui est absolument vrai, du moins par rapport aux chiffres grotesques qui avaient été produits. Mais, peut-être de manière compréhensible, prirent-ils l’autre direction, se mettant à affirmer que la maladie ne présentait aucune dangerosité, selon peut-être une forme de vœu pieux.

Je n’utilise pas beaucoup les réseaux sociaux, et j’avais ignoré toutes ces vidéos de propagande anti-chinoise, me documentant plutôt en lisant le New York Times, le Wall Street Journal, et d’autres organes de presse dominants. Et la plupart de ces journaux avaient suggéré que le Covid présentait un taux de mortalité compris entre 0.5 et 1%, mais présentant également une incidence très forte selon l’âge du porteur, les personnes de plus de 60 ans étant plus de 100 fois plus vulnérables que celles de moins de 40 ans. Et la pertinence de ces nombres semble avoir raisonnablement résisté au passage du temps.

De toute évidence, une maladie qui atteint un taux de survie plus élevé que 99 % n’implique pas la fin du monde, et nombre de commentateurs n’ont pas manqué de l’indiquer. Mais cela reste, pour autant, une malade très grave, et si elle avait totalement infecté la population des États-Unis, comptant 330 millions de personnes, elle aurait produit au moins deux millions de morts, et sans doute plus que cela si le nombre de cas critiques marquait un pic dans le temps inhibant les capacités des hôpitaux, et provoquant un effondrement de l’ensemble du système de santé, comme cela a failli se produire dans la ville de New York au tout début de l’épidémie.

Durant le premier mois, notre gouvernement étasunien avait presque totalement fait fi du problème du Covid, espérant apparemment simplement que le virus ne se répande pas ici, mais lorsqu’il le fit, ils ne surent pas vraiment que faire. Les rapports en provenance du Nord de l’Italie étaient horrifiants, et montraient l’important nombre de décès qu’un éclatement majeur pouvait provoquer. Comme le Covid était extrêmement contagieux, et qu’il semblait n’exister aucun traitement efficace, les mesures de santé publique traditionnelles s’avéraient inefficaces. La Chine avait très rapidement et efficacement enrayé la propagation de la maladie, en produisant un nombre de mort minimal, en usant d’une suite sans précédent de confinements locaux et nationaux, si bien que les États-Unis et les gouvernements occidentaux décidèrent d’essayer de l’imiter, mais ils le firent d’une manière très hasardeuse et désorganisée, qui ne fonctionna guère. Pendant ce temps, les confinements, ports obligatoires du masque, et distanciations sociales se montraient très perturbants et impopulaires, surtout parmi les libertariens et les sympathisants de la droite, ce qui amena à un tollé politique colossal.

La santé publique est devenue un sujet idéologique saumâtre, ce qui n’a pas contribué à la tenue d’un débat utile. Une fois que les gens ont cessé de croire les médias, ils se tournent vers leurs sources favorites, qui peuvent devenir des chambres d’écho sur la base de vœux pieux. Les gens se sont mis à affirmer que le Covid n’était pas vraiment dangereux du tout, et que très peu de gens en mourraient réellement, ce qui est tout à fait incorrect, mais devint extrêmement populaire dans certains cercles. Il existe une certaine ambiguïté dans la classification des causes de décès, ce qui a amené les gens à avancer que les chiffres de mortalité du Covid étaient fortement gonflés, et ils ont parfois mal compris les statistiques produites par le gouvernement. Je vais citer ici un commentaire modéré que j’ai déjà pu répéter en diverses occasions :

Voici une liste des décès étasuniens TOTAUX, toutes causes confondues, au cours des quelques années récentes, extraites directement du site web du CDC :

2014 2,626,418
2015 2,712,630
2016 2,744,248
2017 2,813,503
2018 2,839,205
2019 2,854,838
2020 3,384,426

Vous remarquerez que les nombres sont assez stables jusque l’année 2020, au cours de laquelle ils ont brutalement augmenté de plus de 500,000.

Si je n’avais pas d’autres données à analyser, j’en viendrais presque, sur cette seule base, à penser que les États-Unis avaient été frappés par une épidémie particulièrement dangereuse cette année-là.

Déterminer si un demi-million de morts supplémentaires en 2020 est un nombre important ou réduit relève évidemment de l’opinion personnelle…

Ainsi, les États-Unis eurent plus de 500 000 « décès de trop » au cours de l’année 2020, et quelques dizaines ou centaines de milliers de plus, à titre temporaire, pour 2021. Notre bilan officiel des décès dus au Covid est désormais bien supérieur à 600 000, mais les experts en statistiques de santé publique, à l’université de Washington, avancent que presque un million d’Étasuniens sont déjà morts du Covid. Il s’agit de nombres considérables, bien plus importants que le nombre total de morts combinés de toutes nos guerres étrangères [Si l’on ne compte que les morts étasuniens, NdT…], et ces décès se sont produits en dépit des mesures sans précédent de santé publique que le gouvernement a (fort mal) mises en œuvre l’année passée pour essayer de contrôler la propagation du virus. Il est facile d’imaginer que des millions d’Étasuniens auraient pu mourir si la maladie s’était répandue sans rencontrer aucune barrière.

Pour autant que je puisse en juger, presque tous les pays occidentaux ont en pratique échoué à contrôler l’épidémie du Covid, alors que les nations est-asiatiques comme la Chine, Taïwan, le Japon et Singapour, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande s’en sont beaucoup mieux sorties.

J’ai une culture personnelle scientifique, et je préfère m’en tenir à la réalité. Une maladie qui a déjà tué tant de centaines de milliers d’Étasuniens m’apparaît comme un problème très grave.

Question 2 — Vous affirmez : « J’ai eu une éducation scientifique et je préfère croire en la réalité ». Cela est bien dit, mais où exactement résident les éléments scientifiques qui justifient les confinements comme manière appropriée de contenir un virus hautement contagieux tel que le Covid-19?

J’affirmerais qu’il n’existe pas de tel élément. Les restrictions de confinement étaient sans précédent, capricieuses, désespérées, et absolument non-scientifiques. Où se trouvent les études, les expériences, et les essais cliniques prouvant qu’elles allaient fonctionner?

De nouveau, il n’y en eut aucun.

Pourquoi a-t-on donné aux gens pour instruction de se tenir éloignés les uns des autres de 6 pieds 1 plutôt que de 4 ou 10 pieds.

C’est ridicule, et cela l’a toujours été.

Quel objectif de santé publique a-t-il été atteint en fermant restaurants, églises, écoles et entreprises, tout en laissant les supermarchés, les magasins de bricolage et les grands magasins ouverts? Qu’a-t-on gagné à forcer les gens à rester chez eux quand — au mieux — la propagation du virus n’en fut que temporairement retardée?

Et qu’en est-il des masques? Quelle différence de résultat a-t-on observé entre ce pays (qui n’a jamais exigé le port du masque) en comparaison aux pays d’Europe ayant adopté la ligne dure et contraignant de manière stricte le port du masque?

S’il vous plaît, expliquez-moi en quoi la « science » soutient les restrictions qui ont été mises en place au cours de l’année passée (si c’est votre position), et répondez également au sujet de savoir si des gouverneurs ont usurpé des pouvoirs qui ne leur étaient pas assignés selon la constitution de leurs États respectifs?

Ron Unz — J’ai déjà dit qu’aux États-Unis et dans la plupart des pays occidentaux, les mesures de contrôle de la santé publique ont été mises en ouvre « d’une manière très hasardeuse et désorganisée, qui n’a guère fonctionné. » Cela couvrait absolument les confinements, qui ont fortement perturbé notre économie et notre société, sans porter d’impact important sur la propagation ultime de la maladie.

Par exemple, j’avais d’abord été impressionné par les éléments qui établissaient que les confinements adoptés très tôt et de manière très forte, comme dans mon propre État de Californie, avaient débouché sur un taux de mortalité établi à une fraction de celui d’États comme la Floride ou le Texas, qui n’avaient pas adopté ce type de politique. Mais au fil des mois, les gens se mettant à ignorer ce qui avait au départ été promis comme des restrictions à durée très courte, la Californie a peu à peu rattrapé les niveaux de ces autres États, si bien que les résultats finaux ne semblent guère différents.

À un niveau plus rigoureux, au mois de mars 2021, Philippe Lemoine a publié une étude quantitative comptant 25 000 mots, extrêmement détaillée, démontrant que les confinements n’avaient guère produit de différences, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, étude qu’il a résumée dans une colonne publiée dans le Wall Street Journal. J’ai trouvé son analyse très convaincante, je l’ai dit à l’époque, et j’ai publié sur notre site web des pointeurs vers cette étude. Je serai très heureux de revenir sur ma position une fois qu’une recherche solide sera publiée, établissant les erreurs qu’il aurait commises.

Mais d’un autre côté, je continue de penser que les éléments en provenance de Chine établissent clairement que les confinements peuvent fonctionner, si on les met en œuvre de la bonne manière. La Chine a fait usage de confinements extrêmement sévères, en ne tolérant quasiment aucune exception, en confinant possiblement environ 700 millions de personnes dans leurs maisons. Mais comme les confinements étaient aussi rigoureux, ils sont parvenus à presque complètement éliminer le virus, et passées quelques semaines, la vie chinoise est quasiment revenue à la normale, avec les nécessités de porter des masques et de respecter des distanciations sociales qui ont rapidement été éliminées dans la plus grande partie du pays. Ils ont ainsi frappé très fort pendant quelques semaines, résolu le problème, puis supprimé presque toutes les restrictions.

En contraste, les États-Unis ont adopté des confinements de demi-mesure, et comme ils n’étaient pas vraiment efficaces pour éradiquer le virus, le gouvernement a décidé de les maintenir en place des mois durant, et même une année durant, malgré les promesses initiales selon lesquelles ces mesures ne dureraient que quelques semaines. De toute évidence, il est bien plus facile d’amener les gens à suivre des politiques de santé publique drastiques durant une très brève période de temps, que d’essayer de les rendre presque semi-permanentes. Pour résultat, notre économie et notre société se sont retrouvées extrêmement perturbées par rapport à celles de la Chine, et nous avons également subi un taux de décès 500 fois plus important que la Chine, voire plus.

La plupart des éléments suggèrent que le taux de mortalité général du Covid aux États-Unis s’est trouvé quelque part dans la fourchette entre 0.5% et 1 %, et selon diverses estimations, nous avons subi entre 600 000 et un million de décès dus au Covid. En combinant ces deux nombres, nous avons probablement eu entre 60 millions et 200 millions d’infections, sans doute plutôt dans la tranche haute de cette fourchette. Ceci implique que possiblement la moitié, ou plus, des Étasuniens ont été infectés, ce qui est une indication des mauvaises performances de nos mesures de santé publique. Mais d’un autre côté, ces infections ont au moins pu rester étalées sur presque une année, ce qui a empêché l’effondrement soudain des systèmes locaux de santé, effondrement qui aurait pu substantiellement faire croître le nombre total de décès. Ces mesures ont donc probablement eu des conséquences positives, mais bien moindres que celles originalement promises lorsqu’elles avaient été décidées.

Pour autant, je pense qu’il est injuste de nous montrer trop sévères quant aux détails spécifiques des mesures de santé publique adoptées, telles que la distanciation sociale, ou le port du masque. Souvenez-vous, les autorités de santé de nos gouvernements se sont trouvées subitement confrontées à une maladie entièrement nouvelle et dangereuse, présentant des propriétés tout à fait inconnues. L’efficacité exacte du port du masque, et les bonnes mesures de distanciation sociale n’auraient pas pu être déterminées à l’époque, et je pense que même après une année, elles continuent d’être l’objet de vigoureux débats dans certains des articles que j’ai pu lire. En raison de l’épidémie précédente de SARS, les pays d’Asie de l’Est s’étaient habitués au port du masque, et comme ils prenaient des mesures semblables pour contrôler l’épidémie de Covid, nous avons décidé de faire la même chose, ce qui a peut-être servi à quelque chose, et peut-être pas.

Je pense que le problème le plus important était que le gouvernement fédéral, sous Trump, a commencé par ignorer l’ensemble de l’épidémie, ou l’a gérée d’une manière totalement incompétente. Par exemple, au lieu d’utiliser le kit de détection du Covid qui avait été très rapidement développé par l’Allemagne, nous avons décidé de produire le nôtre, et le CDC a totalement bâclé le travail, si bien que les kits initialement livrés ne fonctionnaient pas, et que des semaines se sont déroulées avant que nous puissions savoir si ou en quels lieux le Covid se répandait dans le pays. En outre, Trump et ses soutiens de Fox News ont totalement sous-estimé le virus, et ont affirmé qu’il n’allait pas se répandre ici, ou pourrait même juste « disparaître » spontanément. Le gouvernement a donc perdu un mois ou deux, au lieu de prendre des mesures rapides, ce qui aurait vraiment pu produire une différence très importante.

Comme le gouvernement fédéral ignorait totalement le problème, certains des États ou des localités se sont retrouvés individuellement contraints à agir, et je pense que cela était absolument nécessaire et justifié, même si cela a été très souvent mis en œuvre de manière très peu performante.

Et quoique de nombreux critiques de nos politiques montrent du doigt la Suède comme exemple à suivre absolument, les dégâts qu’a subis son économie sont tout à fait comparables à ceux des pays voisins, alors que son taux de décès a été beaucoup plus élevé, si bien que la réussite du modèle suédois n’est pas très claire à mes yeux.

Question 3 — Je ne trouve pas du tout que l’exemple chinois (mise en œuvre de confinements très stricts) soit persuasif. Après 18 mois, la Chine continue de n’indiquer que 4636 décès. Pensez-vous que ce nombre soit crédible? Je pense qu’il ne l’est pas. Ou bien la Chine trafique les données, ou bien la majorité de sa population est déjà immunisée en raison d’une infection antérieure, peut-être le SARS (qui est supposément identique à 85 % au Covid-19), ou bien autre chose se produit, au sujet duquel nous n’avons pas de données. En tous cas, je pense qu’il est prématuré de tirer des conclusions quant à l’efficacité des confinements sur la base des informations en provenance de Chine.

Quant à la Suède, dans la catégorie « nombre de morts par million d’habitants », ce pays se classe 34ème sur les 155 États référencés par Statistica. Il s’agit d’un positionnement qui n’est ni bon, ni mauvais, la Suède est à ce titre dans la moyenne. Naturellement, si nous avions su ce que nous savons à présent au sujet des traitements précoces, des médicaments à prendre, des anti-inflammatoires et des thérapies, le nombre de décès aurait été considérablement plus faible. Mais cela est vrai partout. L’idée de juger les dirigeants politiques sur la base du nombre de gens qui meurent durant une pandémie est grotesque. Faudrait-il également que nous les jugions sur la base du nombre de gens qui sont obèses ou présentent des comorbidités, après tout, ce sont ces gens qui ont le plus de chances de mourir? En quoi le gouvernement est-il responsable de cela?

Le véritable triomphe de la Suède ne peut être mesuré en considérant uniquement le nombre de décès apparus dans les données, mais dans sa résolution à maintenir les libertés fondamentales de son peuple, face à des critiques continues de la part des médias, et pendant que partout ailleurs dans le monde, des dirigeants autoritaires imposaient des restrictions drastiques à leurs peuples sans même consulter leurs organes législatifs respectifs, leurs Congrès ou leurs parlements. La Suède a évité cet écueil, et il faut l’applaudir pour cela.

Je suis également en désaccord quant au fait que « le gouvernement fédéral sous Trump a commencé par ignorer l’ensemble de l’épidémie, ou l’a gérée d’une manière totalement incompétente. » Ce n’est pas Trump qui a déplacé les patients infectés vers des centres de soins pour personnes âgées, où ils ont contaminé et tué des milliers d’hommes et de femmes âgés et infirmes. Cela a été le bricolage mené principalement par les démocrates autocrates comme Cuomo et Whitmer. Qui plus est, les attentes de Trump étaient faibles dès le départ, au vu du fait qu’il n’avait été élu que comme alternative à la candidate largement rejetée par le peuple mais poussée par l’establishment, Hillary Clinton. Quelles que soient les erreurs que Trump ait pu faire durant la pandémie, il est clair, si l’on considère le nombre historique de voix qu’il a obtenues lors de l’élection présidentielle de 2020, qu’une nette majorité d’Étasuniens continuent de penser que Trump reste préférable à notre président « imposteur » en poste qui a triché pour être élu au bureau ovale.

Je vous repose la question : pensez-vous que des gouverneurs ont usurpé des pouvoirs qui ne leur étaient pas accordés selon la constitution de leurs États respectifs?

Ron Unz — Au sujet de la Chine, je ne suis pas du tout d’accord. La Chine a fait usage de mesures de santé publique extrêmement sévères pour éradiquer totalement le virus en l’espace de quelques semaines, et une fois que celui-ci a disparu, plus personne ne pouvait contaminer quelqu’un d’autre. Malgré un très gros nuage de fumée épandu par les propagandistes anti-chinois, on ne dispose pas du moindre élément permettant de penser que les statistiques chinoises seraient fortement biaisées. Après tout, en 2 mois, les Chinois ont rouvert leur économie, toutes leurs usines sont reparties, les obligations de port du masque ont été levées, et ils ne se sont pas jetés sur des vaccinations de masse, le virus ne constituant plus une menace chez eux. De temps à autre, on a observé de soudains foyers à faible échelle, provoqués par des visiteurs infectés ou par d’autres facteurs, et le gouvernement chinois les a rapidement enrayés tout aussi efficacement qu’il avait bloqué l’épidémie initiale. Tous les éléments observables vont dans le sens des affirmations du gouvernement chinois.

Officiellement, la Chine n’a compté que 4600 décès et 93 000 infections, à peine 1/500ème du taux par habitant des États-Unis. Même en supposant que le gouvernement ment, et que le véritable total serait 5 fois supérieur, cela continue d’indiquer un taux d’infection au centième de celui que nous avons eu aux États-Unis, ce qui ne change rien à mon argumentaire. Les États-Unis ont probablement compté entre 100 et 150 millions d’infections par le Covid, et il est proprement impossible que la Chine aie compté ne serait-ce que quelques millions d’infections, car leurs usines, entreprises, et leur vie quotidienne n’auraient pas pu revenir à la normale il y a déjà plus d’un an en de telles circonstances, avec des gens qui ne s’embêtent même plus à porter le masque. Donc, les États-Unis ont sans doute compté 500 fois plus de morts par habitant, avec une perturbation de leurs vies quotidiennes 10 ou 20 fois supérieure à celle subie par les Chinois, ce qui nous donne le pire des deux mondes possibles.

Pas de port du masque, pas de distanciation sociale pour ces fêtards, au par aquatique de Wuhan, au mois d’août 2020.

Des milliers de personnes non masquées, agglutinées lors d’un festival musical à Wuhan, au mois d’août 2020.

Et les résultats obtenus par la Chine ne sont pas absolument extraordinaires, car depuis lors, les autres pays d’Asie de l’Est ont également obtenu d’extrêmement bons résultats, comme Taïwan, Singapour, le Japon et la Corée du Sud, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Je doute que tous ces différents gouvernements mentent à l’unisson. On peut facilement trouver tous ces nombres sur Internet :

Il y a eu beaucoup de contestation autour du cas de la Suède, mais selon le site web WorldMeters, son taux de décès par habitant n’est que légèrement inférieur à celui des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie, ce qui n’est pas une très bonne performance. Dans le même temps, d’autres pays scandinaves voisins, comme la Finlande, la Norvège et le Danemark ont fait trois fois mieux, voire dix fois mieux, alors que la Chine a obtenu des résultats 400 ou 500 fois meilleurs. Selon mon souvenir, après quelques mois, les dirigeants suédois qui avaient promu leur approche peu orthodoxe ont fini par reconnaître qu’elle ne fonctionnait pas très bien, et ont basculé vers une version plus souple des mêmes méthodes qu’avaient mis en œuvre la plupart des pays occidentaux (qui de toute évidence ne fonctionnent pas très bien non plus.) L’économie de la Suède a été impactée dans les mêmes proportions que celles des pays qui avaient opté pour des confinements totaux, si bien qu’il n’est pas clair de savoir ce qu’ils y ont réellement gagné. Cependant, je dois reconnaître que je n’ai pas suivi la Suède de près, et je ne m’appuie que sur les résumés de ces statistiques officielles.

Mon argument de fond est que la Chine semble s’en être tiré plus de 400 fois mieux que la Suède en nombre de morts par habitant, et contrairement à la Suède, la vie des habitants y est revenue à la normale très rapidement, donc je continue de penser que quelle que soit la manière dont vous considérez le sujet, la Chine s’en est tirée bien, bien mieux.

Quant aux États-Unis, je conviens que nombre de gouvernements locaux ont mal réagi, y compris Cuomo dans l’État de New York. Je pense également que certains des maires, comme De Blasio à New York City ont dénoncé très tôt les limitations sur les événements publics et autres rassemblements, et ont par conséquent grandement contribué à la propagation initiale du virus. Son comité de santé publique a bâclé la production d’un kit de tests, il n’a mené aucune tentative de déterminer si le virus se propageait sans qu’on le voie, et à un certain point, il a déclaré publiquement qu’il allait probablement disparaître de lui-même comme par magie. Ce n’est qu’une fois survenue l’épidémie dévastatrice sur NYC qu’il s’est finalement convaincu de la prendre au sérieux, et à ce stade, il était déjà presque trop tard. Son comportement ridicule a également amené la plupart de ses alliés sur Fox News à adopter une position très similaire durant plusieurs semaines, affirmant que le Covid ne constituait pas une menace pour la nation, certains d’entre eux allant jusqu’à avancer que le Covid n’était même pas plus dangereux que la grippe saisonnière. Cette absurdité a fait son chemin jusqu’aux esprits de ses soutiens ignorants et crédules, et a sans doute joué un rôle majeur dans les centaines de milliers de décès étasuniens qui s’en sont suivis.

Au sujet des élections de 2020, Biden était un candidat terrible, et nombre des politiques promues par lui ou ses soutiens étaient épouvantables, ce qui a presque permis à Trump de se faire réélire. Mon sentiment est qu’il y a eu un mouvement électoral massif anti-démocrate/anti-biden, ainsi qu’un vote massivement anti-Trump, mais que relativement peu de gens étaient des soutiens francs de l’un ou l’autre des candidats. C’est assez semblable à ce qui s’était produit en 2016, lorsque Trump avait battu Hillary Clinton.

Question 4 — Parlons des vaccins, même si je note que vous n’avez pas répondu à ma question. Je ne vous ai pas demandé si vous pensiez que Cuomo et les autres avaient fait « un bon ou un mauvais travail », mais si vous pensiez que les « gouverneurs ont usurpé des pouvoirs que ne leur accordaient pas les constitutions de leurs États respectifs? » Pour nombre d’entre nous, il s’agit d’un problème critique, car cela a un impact immédiat sur la liberté individuelle de chaque Étasunien. Par exemple, nous ne conférons pas à nos représentants élus l’autorité de fermer les églises. Nous ne leur donnons pas ce pouvoir. Cela peut paraître une idée assez radicale au vu d’une urgence en matière de santé publique, mais à présent que ces pouvoirs ont été abusés de manière aussi criminelle (par Cuomo et les autres), nous pouvons distinguer la sagesse des fondateurs lorsqu’ils ont explicitement énoncé que le gouvernement ne peut PAS « interdire le libre exercice » de la religion ou d’autres activités protégées par la Constitution. Pour le dire simplement, je voulais que vous énonciez formellement si vous pensez qu’une crise de santé publique autorise le gouvernement à établir une dictature de facto, où la censure, la coercition, les menaces, les arrestations à domicile et (peut-être) même des vaccinations forcées peuvent toutes se justifier?

Ron Unz — Pardon pour cette omission. Je ne suis pas avocat en droit constitutionnel, et je n’ai pas suivi de près les détails de ces actions particulières prises au niveau de l’État, que Cuomo et d’autres gouverneurs ont pris pour combattre la propagation du Covid au cours des premiers mois de l’année 2020. Il est parfaitement possible que les actions d’urgence qu’ils ont prises dépassèrent ce que les constitutions de leurs États respectifs leur permettaient de faire — je n’en sais vraiment rien. Mais dans mon souvenir, les décès avaient atteint le nombre de 1000 par jour pour l’État de New York, avec des craintes raisonnables que le nombre de morts pourrait continuer de croître de manière exponentielle, et que l’ensemble du système de santé pourrait s’effondrer, avec un nombre de morts énorme. Si cela ne constitue pas une urgence « légitime », je ne sais pas ce qui peut en être une. En contraste, lorsque les président ou gouverneurs proclament des « urgences » et émettent des décrets exécutifs à la légalité douteuse, c’est une fois sur deux parce qu’un comité de la législature a refusé d’adopter leur budget annuel à temps, ou quelque chose de ce style.

Mon opinion personnelle est qu’il est bien plus raisonnable de reprocher à Cuomo les actions incompétentes qu’il a supposément prises, qui peuvent avoir coûté de nombreux milliers de vies, plutôt que lui reprocher d’avoir adopté des actions d’urgence à un moment de crise immense. De manière similaire, on peut reprocher à Trump ses premières réponses apathiques et incompétentes à l’épidémie de Covid, plutôt que d’avoir par la suite outrepassé diverses régulations pour permettre l’approvisionnement rapide des équipements médicaux nécessaires, et le développement « à marche forcée » des vaccins.

J’ai tendance à ne pas rester très centré sur les questions constitutionnelles ou idéologiques. Un angle de vision possible est que les États-Unis ont sans doute subi beaucoup plus de décès par le Covid au cours d’une période de douze mois, que les soldats étasuniens n’ont subi de morts en quatre années de seconde guerre mondiale, peut-être même deux fois plus, et pratiquement aucune des morts de ce conflit ne se produisit sur le front civil intérieur. Durant la guerre, il est assez habituel de la part du gouvernement de suspendre diverses libertés, et si nous considérons l’épidémie de Covid à cette lumière, le comportement du gouvernement commence à paraître moins déraisonnable. Le principal problème qui se soulève est de savoir si les dirigeants du gouvernement semblent être malhonnêtes ou incompétents plutôt qu’œuvrant sincèrement et efficacement au bien national, et il y a sans doute des raisons plausibles de soupçonner cela dans notre propre situation actuelle. Mais fermer temporairement tous les grands événements publics qui pouvaient si facilement contribuer à propager le virus me semble avoir été une décision très raisonnable, y compris pour les services religieux et les événements sportifs. À mon avis, c’est un problème à considérer au cas par cas.

Au sujet des vaccins, un problème majeur qui est désormais découvert est qu’ils ne semblent pas très efficaces pour empêcher les personnes vaccinées d’infecter les autres, si bien qu’il ne semble pas exister de nombreuses raisons pour que le gouvernement exige des vaccinations forcées. Au sujet des personnes vaccinées, c’est surtout à eux-mêmes que les personnes non-vaccinées peuvent causer du tort, plutôt qu’à autrui. Les vaccins apparaissent comme peu efficaces par rapport aux espérances initiales, et bien qu’ils semblent fortement réduire la gravité d’une infection par le Covid, les personnes vaccinées tombent quand-même malades et peuvent parfois mourir de la maladie.

Comme Trump a fait usage de décrets d’urgence pour suspendre toutes les régulations normales au sujet du développement et des tests, et qu’il a fait produire les vaccins à « marche forcée », j’ai tendance à être d’accord avec les anti-vaccins sur le fait que les vaccins contre le Covid sont sans doute beaucoup, beaucoup plus dangereux que les vaccins habituels que nous connaissons chaque année [Ron Unz fait sans doute comparaison ici avec le vaccin anti-grippe annuelle, NdT]. Par exemple, j’ai vu des affirmations évoquant que plus de 6000 Étasuniens sans doute déjà morts de réactions négatives aux vaccins, ce qui est énorme en comparaison des vaccins normaux. Mais plus de 160 millions d’Étasuniens ont déjà été totalement vaccinés, ce qui constitue possiblement un taux de décès de 6000 pour 160 millions, soit moins de 0.0044%. En comparaison, le Covid lui-même présente un taux de mortalité supérieur à 0.5%, donc se faire vacciner est plus de 100 fois plus sûr qu’attraper le Covid, si bien qu’il s’agit presque certainement de la chose la plus intelligente à faire, au moins pour les gens qui ont plus de 40 ans ou qui présentent des problèmes de santé.

Je ne prétends pas savoir quoi que ce soit au sujet des vaccins, pas plus que je ne m’y connais en moteurs de voitures, et je tends à laisser ces sujets spécialisés aux experts qui s’y connaissent. Au sujet des vaccins, je suis certain que les docteurs en médecine connaissent les risques relatifs bien mieux que quiconque. L’AMA [American Medical Association] compte 240 000 membres, et est la principale association professionnelle des États-Unis pour les docteurs, et après avoir observé un échantillon, elle affirme que 96 % des médecins avaient déjà été totalement vaccinés dès début juin, ce qui suggère que le total est sans doute plus proche des 98 % ou 99 %. Si presque tous les médecins des États-Unis ont décidé de se vacciner, cela me suffit.

Considérons pour alternative la situation en Inde. L’an dernier, le dirigeant incompétent indien avait pavané en déclarant que son pays avait vaincu le Covid, et s’était mis à tenir d’énormes rassemblements politiques tout en ne menant aucune tentative sérieuse de vacciner sa population, si bien qu’après quelques mois, seuls 3 % des Indiens avaient été vaccinés. La population indienne est nettement plus jeune et considérablement moins obèse que celles des États-Unis, et par conséquent beaucoup moins vulnérable au Covid, mais cela n’a pas suffi à faire la différence, et ils ont subi la pire éclosion épidémique au monde. Le gouvernement a dissimulé les vrais chiffres, mais des analystes très réputés ont utilisé plusieurs méthodes différentes pour estimer les pertes dues au Covid, et celles-ci s’établissent probablement déjà aux environs des 4 millions de morts, à un million près. Comme les vaccins sont probablement dangereux, si l’Inde avait vacciné le plus gros de sa population, je suis certain que plusieurs dizaines de milliers de personnes seraient mortes des retombées du vaccin, mais il est largement préférable de subir des dizaines de milliers de mort plutôt que des millions.

Je ne connais pas les détails du système constitutionnel indien, et je ne suis pas en mesure de savoir si le premier ministre a outrepassé son autorité légale sur divers sujets. Mais il semble que ses décisions ont déjà provoqué la mort d’environ 4 millions d’Indiens, ce qui m’apparaît comme un plus gros problème. Si Trump avait fait usage de décrets d’urgence en violation de plusieurs lois, mais que ce faisant il avait réduit notre nombre de morts du Covid de 90 %, mon opinion est qu’il aurait fait le bon choix.

Question 5 — Intéressons-nous de plus près à votre réponse à la question précédente. Je ne vous ai pas demandé si vous pensiez que Cuomo et les autres ont produit « un bon ou un mauvais travail », mais si vous pensiez que « des gouverneurs ont usurpé des pouvoirs que les constitutions de leurs États respectifs ne leur accordent pas? » Il n’est pas nécessaire d’être « avocat en droit constitutionnel » pour savoir que vos libertés individuelles sont foulées aux pieds en ce moment dans les grandes longueurs par les oligarques assoiffés de pouvoir. Il suffit de regarder ce qu’ils font.

Quand devient-il acceptable de la part d’un gouverneur — agissant avec le soutien explicite de la législature de son État — de fermer unilatéralement des entreprises privées, des écoles, des restaurants et des églises?

Jamais, cela n’est jamais acceptable, c’est pourquoi au moins 15 États ont jugé utile de réduire les pouvoirs d’urgence accordés aux gouverneurs, en dépit du fait que les médias ont décidé de ne couvrir en rien ces événements. En une instance Tom Wolf, en Pennsylvanie, a insolemment maintenu qu’il avait le droit d’ignorer les nouvelles restrictions à ses pouvoirs, et de continuer de faire tout ce que bon lui semblait. Une situation similaire s’est produite dans le Michigan, où une loi sur les prérogatives d’urgence vieille de 76 années a été abrogée en réaction aux édictions impulsives et tyranniques de la gouverneure Gretchen Whitmer.

Après que l’organe législatif, à majorité républicaine, a décidé qu’ils « en avaient assez » et a court-circuité la prise de pouvoir de Whitmer, les défenseurs de cette dernière ont publié une déclaration éhontée affirmant que les nouvelles restrictions étaient « conçues pour entraver les capacités du gouvernement à agir rapidement et de manière décisive durant les urgences de santé publique… Les républicains de la Chambre ont voté pour éradiquer un outil important à disposition des dirigeants élus qui essayent de sauver des vies et d’arrêter la propagation de maladies infectieuses mortelles, comme le COVID-19. »

En bref, Whitmer lutte pour conserver les pouvoirs autocratiques dont elle s’est emparée au plus haut de la pandémie. Voici évidemment un exemple de ce que « le pouvoir corrompt ».

Voyez-vous quel dangereux précédent nous avons établi en laissant ces fous agir de manière unilatérale et en dehors des lois? Vous dites : « Si Trump avait adopté des décrets d’urgence violant diverses lois mais que ce faisant il avait réduit notre nombre de morts du Covid de 90 %, mon opinion est qu’il aurait pris la bonne décision. »

Du point de vue du sens commun, cela ressemble à un compromis raisonnable, mais je pense que nous pouvons constater en temps réel la terrible erreur que cela constitue. Ce que vous dites est : « si violer la loi produit un résultat positif, alors — absolument — violez les lois. » D’accord, mais quels résultats est-ce que cela a produit jusqu’ici? On a ordonné à des gens de fermer leurs entreprises, de rester chez eux et de porter un masque en public. Mais cela ne constitue que la phase 1, n’est-ce pas ; car en France et en Israël, on demande désormais aux gens de produire un passeport vaccinal pour entrer dans les restaurants, les bars, les centres sportifs ou les supermarchés. En Australie, la police va de maison en maison pour s’assurer que les gens ne sont pas chez leurs voisins ou ne quittent pas leur domicile. Et aux Philippines, le président vient d’annoncer que les personnes non-vaccinées qui sortent dans des lieux publics seront rapidement ramenées chez elles par la police. Mon point est que les restrictions s’étendent et s’intensifient, les attaques contre notre forme constitutionnelle de gouvernement sont clairement visibles, et les menaces qui pèsent sur nos libertés sont concrètes. Voyez-vous le monstre que nous avons créé en laissant nos dirigeants agir unilatéralement et hors des lois, ou pensez-vous que je suis en train de sur-réagir aux excès qui n’auraient pu manquer d’advenir au vu du caractère sans précédent de la crise?

Ron Unz — En fait, je pense que cette question touche au cœur de nombreuses controverses liées au Covid.

Selon les experts en santé publique, à l’époque, on estimait raisonnablement que si le gouvernement n’avait pas adopté ces types de mesures légales pour fermer temporairement restaurants, événements sportifs, églises, et de nombreux autres rassemblements publics et n’avait pas imposé de confinement général, le virus se serait rapidement propagé et aurait infecté la plupart de la population, et que dans les quelques mois, il aurait sans doute tué plus ou moins deux millions d’Étasuniens. Qui plus est, le nombre beaucoup plus important de victimes ayant besoin d’une hospitalisation aurait sans doute provoqué l’effondrement total de systèmes locaux de santé publique, en multipliant probablement le nombre de morts par un autre facteur de deux ou trois. Donc ils avaient face à eux la perspective de cinq millions de morts, ou plus.

Telles étaient à l’époque les estimations répandues des experts en santé publique, et je n’ai jamais vu la moindre raison de douter que leurs projections étaient raisonnables, et étaient sans doute correctes dans les grandes lignes.

De toute évidence, l’ensemble de la population a vu sa vie personnelle et professionnelle gravement perturbée par ces confinements à grande échelle, et beaucoup de gens ont réagi psychologiquement en se convainquant que les mesures adoptées n’étaient pas nécessaires. Des charlatans étaient évidemment très désireux de tirer parti de la situation sur Internet, ainsi que de petites minorités d’experts qui ont promu les mêmes idées. Certains de ces gens ont affirmé que le virus n’existait pas, ou qu’il n’était pas pire que la grippe saisonnière, et que l’ensemble du Covid n’était guère qu’une supercherie ourdie par le gouvernement. D’autres ont affirmé que divers traitements médicamenteux peu orthodoxes ont tellement réduit le danger de l’infection du Covid que le virus en a été rendu quasiment inoffensif. D’autres encore avancent qu’une vaste portion de la population étasunienne a déjà été infectée, et s’en retrouve donc immunisée.

Je ne suis pas expert en médecine, et je n’ai jamais porté beaucoup d’intérêt à ces sujets, mais pour autant que je puisse en juger, les dirigeants du gouvernement et les médias dominants avaient largement raison dès le premier jour, et toutes ces « voix alternatives » se trompaient presque sur tout.

Par exemple, assez tôt, les critiques se sont emparés des affirmations de John Ioannidis, un épidémiologiste éminent de Stanford, qui affirmait que les confinements n’étaient absolument pas nécessaires, et qui prédisait que le nombre de mort à l’échelle nationale ne dépasserait pas les 10 000. Plusieurs autres professeurs de Stanford, apparemment associés à un groupe de pression d’entreprises, ont produit des affirmations assez semblables, énonçant qu’une énorme partie de la Californie avait déjà été infectée, et que les fermetures d’entreprises étaient tout à fait superflues. Au mois d’avril 2020, les dirigeants officiels du gouvernement avaient averti que si les confinements et les autres mesures fortes n’étaient pas prises, les États-Unis pourraient finir par subir 100 000 à 250 000 morts, et ces prédictions avaient été largement dénoncées et tournées en ridicule par de nombreux commentateurs sur mon site internet, qui affirmaient qu’elles étaient alarmistes et exagérées jusqu’au ridicule. À l’époque, j’avais affirmé que je m’attendais à ce que le nombre de morts soit beaucoup, beaucoup plus élevé que 250 000, et ils m’avaient répondu que j’étais totalement fou. Lorsque, par la suite, j’ai affirmé que nous pourrions facilement voir 500 000 décès dus au Covid pour la fin de l’année 2020, j’ai été une fois de plus dénoncé et tourné en ridicule, mais c’est exactement ce qui s’est produit. Et les experts de l’université de Washington ont conclu que notre nombre total de décès s’établit désormais aux environs du million.

L’un de nos blogueurs, Anatoly Karlin, avait prédit très tôt que « des millions de gens allaient mourir » dans le monde entier, et il avait également été dénoncé et tourné en ridicule, mais c’est exactement ce qui s’est produit. Il y a quelques jours à peine, l’Economist produit une analyse très détaillée de la « mortalité en excès » dans le monde, et a estimé que sans doute environ 14 millions de gens sont déjà morts du Covid.

Une manière de se confronter à un problème extrêmement grave est de faire comme s’il n’existait pas. De toute évidence, si le gouvernement était simplement en train de mentir et que le Covid n’était qu’une supercherie, ou « une grippe sans plus », ou pouvait très facilement être soigné par des médicaments, chacun reprendrait le cours normal de sa vie sans que des millions d’Étasuniens ne meurent. Mais désirer que cela se produise n’en fait pas une réalité.

Comme le président Trump et son administration avait presque totalement ignoré le problème durant un mois ou deux, et que son CDC avait bâclé la production d’un kit de test, la ligne dure de ses soutiens a naturellement voulu minimiser le désastre national qu’il avait provoqué, si bien que nombre d’entre eux se sont persuadés ou ont fait semblant de croire que l’épidémie de Covid n’était pas très grave. D’autres personnes ont excusé son incompétence gouvernementale absolue en affirmant que cela faisait partie d’un complot délibéré ourdi par les élites secrètes du Forum Économique Mondial, ou d’ailleurs, visant à détruire notre économie et notre société, mais je suis très sceptique à ce sujet également.

Nous disposons de toutes sortes de lois et de régulations, qui nous compliquent significativement la vie, mais qui n’empêchent probablement l’occurrence que de quelques milliers de décès chaque année. Selon ce standard, opter pour des mesures bien plus fortes pour empêcher de très nombreux décès étasuniens semble raisonnablement justifié.

Pour en revenir à l’argument que j’ai avancé ci-avant, le gouvernement chinois a pris des mesures très fortes et décisives très tôt, a fermé l’ensemble de son économie, confiné 700 millions de Chinois à leur domicile, et a totalement bloqué le virus. Aussi, en quelques mois, la vie en Chine est quasiment revenue à la normale pour presque l’ensemble de la population, sans confinement ni d’autre restriction grave. Ils n’ont même pas eu besoin de se jeter sur les vaccinations, car le virus lui-même a été presque totalement éradiqué.

Dans le même temps, le gouvernement étasunien a ignoré le problème, a mis en œuvre des mesures de confinement hasardeuses qui ne fonctionnèrent pas, et a dans l’ensemble produit des résultats médiocres. Il s’en est suivi que des millions d’Étasuniens sont mort, pendant que notre société reste extrêmement perturbée seize ou dix-sept mois plus tard. Avec le virus Delta, nous pourrions même devoir recourir de nouveau aux confinements.

Sur certains axes, je ne peux pas vraiment en vouloir aux « sceptiques du Covid » ou aux anti-vaccins. Après tout, l’ensemble de ma suite de documents de l’American Pravda documente dans le détail la manière donc notre gouvernement, les médias dominants, et le monde académique se sont montrés extrêmement malhonnêtes sur un nombre de sujets si importants, et ce depuis tant d’années. Et cela est vrai sur de très nombreux sujets majeurs, raciaux ou politiques.

Par conséquent, de nombreuses personnes en viennent naturellement à penser que si nos élites au pouvoir et nos médias sont aussi malhonnêtes sur autant de sujets, ils mentent tout aussi probablement sur le Covid et les vaccins. C’est une chose possible, mais j’ai regardé les données, et je ne l’ai pas vu. Pour autant que je puisse en juger, les médias ont plutôt dit la vérité sur le Covid et les vaccins depuis le premier jour, et ce sont les critiques et les sceptiques agités qui se sont lourdement trompés.

Je ne suis pas expert en santé publique, mais juste pour dérouler le sujet, supposons que je ne me trompe pas en souscrivant aux avis des nombreux experts dominants sur le sujet. Ils ont affirmé que si nous n’avions pas adopté ces très fortes mesures de santé publiques, contre lesquelles vous vous opposez si fermement, quelle que soit leur illégitimité du point de vue du droit, notre système de soins aurait pu s’effondrer, et peut-être que quelque 5 millions d’Étasuniens seraient morts. Il me semble que 5 millions de décès supplémentaires en quelques mois aurait été un sacrément gros sujet, et que le gouvernement a probablement eu raison d’essayer de l’éviter, même s’il l’a fait de manière tout à fait incompétente.

Ces nombres ne sont pas totalement ridicules. Par exemple, les habitants de l’Inde sont bien plus jeunes et bien moins obèses que les Étasuniens, et par conséquent, ils sont beaucoup, beaucoup moins vulnérables au Covid. Mais leur gouvernement a largement ignoré le problème, et les estimations courantes s’élèvent à environ 4 millions d’Indiens récemment morts du virus, et le décompte final des morts sera sans doute bien plus élevé.

Comme les critiques n’aiment pas les confinements, le porte du masque, ou les distanciations sociales, ils avancent des arguments légaux ou constitutionnels contre ces mesures. Mais la plupart des gens trouveraient ces problèmes légaux ridicules si l’alternative était d’avoir à subir autant de millions de décès étasuniens. Je pense donc que cela contraint ces critiques à se convaincre que le virus n’est en réalité pas si dangereux qu’il ne semble.

Faire comme si un grave problème n’existait pas n’est pas une bonne idée dans le monde moderne, et c’est ce que les États-Unis ont pourtant très exactement fait au sujet de très nombreux types de problèmes au cours des quelques décennies passées.

Une chose que j’ai remarquée est qu’il ne semble pas se développer autant de « scepticisme sur le Covid » dans de nombreux autres pays, qui ont beaucoup mieux réagi à cette crise. Les gouvernements européens ont aussi mal réagi au Covid que celui des États-Unis, et on semble y constater beaucoup de manifestations contre les vaccins et les confinements. Mais les gouvernements de Chine, du Japon, de Taïwan, de Corée du Sud, de Singapour et d’autres pays d’Asie orientale ont excellemment réagi, et je n’entends jamais la moindre plainte. Je pense que cela résulte du fait que les gens, là-bas, ont dans l’ensemble confiance dans leur gouvernement pour sa compétence et son honnêteté, du moins en comparaison avec le gouvernement des États-Unis.

Aussi, dans l’ensemble, je pense que la situation ressemble beaucoup à la vieille histoire du gamin qui criait au loup. Notre gouvernement et nos médias ont tellement menti, de nombreuses années durant, sur tellement de sujets, que vous, et d’autres personnes ne les croyez même plus lorsqu’ils semblent affirmer la vérité. Il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles notre société est en aussi mauvais état de nos jours.

Dernière question — Vous avez tout à fait clairement énoncé que vous estimez que ma vision sur la situation sur la situation du Covid relève largement d’un « dérangement cinglé d’anti-vaccin », alors peut-être que vous aimeriez exposer formellement votre position à cet égard?

J’ai passé au crible la section des commentaires du récent article publié par Paul Craig Roberts intitulé « Comment la « pandémie’ du Covid a été orchestrée« , et j’ai vu que vous y avez exposé votre opinion à plusieurs reprises. Malheureusement, je n’ai pas pu en extraire votre positionnement fondamental face aux gens qui, comme moi, estiment que le vaccin est une attaque sinistre et mortelle contre l’humanité. Qui plus est, je ne reviens pas du tout sur cette affirmation, au contraire, je suis chaque jour davantage convaincu que mon affirmation originelle était correcte.

Une partie de votre argumentaire semble reposer sur des mathématiques élémentaires. En réponse à une question précédente, vous avez affirmé :

J’ai tendance à être d’accord avec les anti-vaccins sur le fait que les vaccins contre le Covid sont sans doute beaucoup, beaucoup plus dangereux que les vaccins habituels que nous connaissons chaque année [Ron Unz fait sans doute comparaison ici avec le vaccin anti-grippe annuelle, NdT]. Par exemple, j’ai vu des affirmations évoquant que plus de 6000 Étasuniens sans doute déjà morts de réactions négatives aux vaccins, ce qui est énorme en comparaison des vaccins normaux. Mais plus de 160 millions d’Étasuniens ont déjà été totalement vaccinés, ce qui constitue possiblement un taux de décès de 6000 pour 160 millions, soit moins de 0.0044%. En comparaison, le Covid lui-même présente un taux de mortalité supérieur à 0.5%, donc se faire vacciner est plus de 100 fois plus sûr qu’attraper le Covid, si bien qu’il s’agit presque certainement de la chose la plus intelligente à faire, au moins pour les gens qui ont plus de 40 ans ou qui présentent des problèmes de santé.

C’est ce que les gens désignent souvent sous le terme d' »homme de paille ». Les « anti-vaccins » — comme vous nous désignez — n’affirment pas que les gens vont tomber raides morts une fois vaccinés. Il s’agit d’une fausse représentation de notre position. Nous affirmons exactement que le vaccin est dangereux parce qu’il a été poussé en hâte avant que des tests animaux aient pu être menés, avant que les résultats de la phase clinique 3 étaient été conclus, et avant qu’une recherche de biodistribution ait été menée. Lorsqu’on ne dispose pas de retour à long-terme sur un vaccin, ou sur tout autre médicament, il est, par définition, dangereux. Et c’est là que réside notre principale objection envers ces vaccins expérimentaux ; ils sont dangereux.

Comme vous le savez, un nombre significatif de scientifiques, d’épidémiologistes, de virologues, et même l’inventeur du vaccin à mARN en personne, se sont montrés très critiques sur la concoction de thérapie génique du Covid (également appelée « le Vaccin »), et ont énoncé selon des termes clairs, non ambigus, que la campagne de vaccination devrait prendre fin sur le champ, et telle est ma position depuis le tout début. Étrangement, lorsque je lis vos commentaires les plus récents, je trouve que nous sommes davantage d’accord sur les sujets fondamentaux que je ne l’aurais cru initialement. Par exemple, vous affirmez :

Quant au vaccin, un problème majeur que l’on a désormais découvert est qu’ils ne semblent pas très efficaces pour empêcher les personnes vaccinées d’en infecter d’autres (et) également, les vaccins semblent ne pas être aussi efficaces que l’on aurait pu l’espérer au départ, et bien qu’ils semblent réduire fortement la gravité d’une infection au Covid, les personnes vaccinées continuent de tomber malade, et meurent parfois de la maladie.

Une fois de plus, telle a été notre position depuis le départ, lorsque les sociétés pharmaceutiques ont commencé à publier leurs données d’essais. Pour rappel, ces données NE soutenaient PAS l’affirmation que les vaccins empêchaient le Covid, ou bloquaient sa transmission. Les essais ne prouvent pas non plus de manière concluante que les vaccins diminuent la gravité des symptômes ou aident à empêcher les hospitalisations. Il s’agit d’une autre affirmation de Fauci fabriquée de toutes pièces. Si cela est exact, voyons les éléments qui le prouvent ; aucun n’a été exposé.

Nous savons cependant avec certitude que les vaccins — ne restent pas dans le muscle déltoïde de l’épaule comme l’affirment les sociétés pharmaceutiques — mais pénètrent le flux sanguin, qui répand la substance dans l’ensemble du corps (et du cerveau), pénétrant les cellules qui tapissent l’intérieur des vaisseaux sanguins, et forçant ces cellules à produire la péplomère cytoxine, qui produit de microscopiques caillots sanguins chez 62% des personnes testées (Note — les péplomères s’accumulent en réalité dans les ovaires, ce qui suggère que le vaccin aura un impact sur la fertilité.) Se laisser vacciner, alors que cela n’a pas été assez testé, et alors que les injections font l’objet de campagnes ultra médiatisée, constitue une invitation à un certain avenir dans lequel les caillots sanguins, les hémorragies et les Facilitations de l’Infection par Anticorps (ADE en anglais) auront sans doute un impact sur la santé, et réduiront fortement l’espérance de vie de chacun.

Une dernière chose : À ce jour, vous avez sans doute déjà lu le récit blockbuster du Washington Post, paru sous le titre : « ‘La guerre a changé’ — Un document interne du CDC exhorte à de nouvelles communications, et avertir que les infections delta sont sans doute plus graves« .

L’auteur en confirme avec réticence une grande partie des choses que nous autres, les « anti-vaccins », avons affirmé depuis des mois, à savoir que les vaccins ne sont pas du tout aussi efficaces que décrits. (Qui plus est, je ne suis pas anti-vaccin, mais si mes opposants pensent que cela leur donna un angle d’attaque dans le débat, c’est à eux de voir). Naturellement, le Washington Post s’emploie à accuser le variant delta pour l’inefficacité des vaccins par rapport à ce qui avait été prédit, mais souvenez-vous que le variant delta est un sous-ensemble du Covid, mais c’est toujours le Covid. Il n’y a donc aucune raison pour que les vaccins ne fonctionnent pas contre elle. Au contraire, leur affirmation selon laquelle le taux d’efficacité du vaccin serait de 85 ou 95 % relève absolument de la baliverne. Si vous achetiez un contraceptif qui ne fonctionne que de temps en temps, vous n’affirmeriez pas qu’il est « hautement efficace ». Non. Vous diriez qu’il s’agit d’un fiasco, tout à fait comme les vaccins sont un fiasco, puisqu’ils ne font pas ce qu’ils sont supposés produire. L’ensemble du même du Delta est un leurre, une diversion cynique pour détourner notre attention des défaillances flagrantes du vaccin. Les vaccins n’empêchent pas d’attraper le Covid. Au mieux, ils procurent une immunité temporaire, qui retombe après quelques mois. Pire encore, ils n’empêchent pas la transmission, en réalité, il se peut même qu’ils accélèrent le taux de transmission exactement comme les « vaccins foireux » peuvent contribuer à répandre les variants. Voici un extrait de l’article :

Le document est une présentation de diapositives interne du Centers for Disease Control and Prevention, partagée avec le CFC (qui expose) une nouvelle recherche suggérant que les personnes vaccinées peuvent propager le virus

Il cite une combinaison de données récemment obtenues, n’ayant pas encore été publiées, issues d’enquêtes sur l’épidémie, ainsi que des études extérieures montrant que les individus vaccinés infectés par la variante delta peuvent transmettre le virus aussi facilement que ceux qui ne sont pas vaccinés. Les personnes vaccinées infectées par le delta présentent des charges virales mesurables similaires à celles des personnes non-vaccinées et infectées par la variante…

Les scientifiques du CDC ont été tellement alarmés par cette nouvelle recherche que l’agence, en début de semaine, a significativement modifié ses conseils aux personnes vaccinées, avant même de publier les nouvelles données.

Les données et les études citées dans le document ont joué un rôle clé dans les recommandations renouvelées qui appellent chacun — vacciné ou non — à porter des masques dans les lieux publics en certaines circonstances, a affirmé un dirigeant officiel de l’agence de santé fédérale. (Washington Post)

Réfléchissez-y un moment. Le CDC découvre en fin de compte que les cas d’infections, les hospitalisations, et les décès augmentent dans les mois qui suivent la campagne de vaccination massive… tout comme ils ont augmenté dans chacun des autres pays qui avaient lancé une campagne de vaccination massive. Et leur remède pour cette débâcle est « Quoi »?

« Faire en sorte que les gens portent des masques ». Est-ce que cela a le moindre sens à vos yeux? À Singapour, 85% des gens actuellement hospitalités avaient été vaccinés. Est-ce que les choses auraient été un tant soit peu différentes si ces gens avaient porté un masque auparavant?

Bien sûr que non. L’accélération des cas est liée au vaccin, exactement comme elle a été liée au vaccin dans chaque autre pays qui a lancé une campagne. Cela n’a rien à voir avec les masques. Voici plus d’information en provenance du Washington Post :

« L’une des diapositives énonce qu’il existe un risque plus élevé d’hospitalisation au sein des groupes de personnes plus âgées, par rapport aux jeunes, nonobstant le statut de vaccination. »

D’accord, donc nous venons d’injecter aux personnes les plus âgées et les plus vulnérables des États-Unis une substance qui génère le pathogène mortel (le péplomère) même qui est l’agent léthal du Covid-19 lui-même. Qu’est-ce que les génies du CDC attendaient de voir se produire? Si je vous injectai de l’arsenic ou de la strychnine, est-ce que vous vous attendriez à gagner une immunité pour des maladies futures, ou est-ce que vous vous attendriez à tomber malade? Il n’y a pas de quoi se faire des nœuds au cerveau, il me semble. Le Salk Institute a désigné le péplomère comme pathogène. (Selon le rapport : « L’exposition au pseudovirus a découlé sur des dégâts aux poumons et aux artères d’un modèle animal — prouvant que le péplomère seul suffisait à provoquer la maladie. ») Le Dr. Byram Bridle, vaccinologue, a affirmé que « le péplomère est une protéine pathogène, une toxine » responsable d’ « hémorragies, de problèmes cardiaques et de caillots sanguins »… « Le péplomère est à lui seul presque totalement responsable des dégâts provoqués au système cardiovasculaire. »

Résultat net : Le vaccin du Covid n’est pas un médicament. C’est de la politique pomponnée pour ressembler à un médicament.

Et quels sont les politiques poussant l’agenda criminel du vaccin-Covid?

Bonne question, mais nous ne le savons pas encore. Mais la coordination extraordinaire des politiques dans le monde entier suggère que des joueurs très puissants sont en train d’influencer les résultats de partout.

S’agit-il d’une théorie du complot?

Bien sûr que c’en est une, et il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’il y a plus de choses qui se produisent que celles que nous observons directement.

Alors, dites-moi, Ron Unz, quelle est votre vision sur le vaccin anti-Covid, et quelle partie de ma théorie vous réfutez comme du « dérangement de cinglés anti-vaccin »?

Ron Unz — En réalité, il existe toutes sortes d’anti-vaccins différents les uns des autres, y compris parmi les fils de commentaires de notre site internet. Certains d’entre eux adoptent votre position, d’autres affirment que tous ceux qui ont été vaccinés sont condamnés, et seront morts dans six mois, ou un an, ou peu importe.

Laissez-moi me répéter, je ne sais rien, et je ne suis pas intéressé par les vaccins, ni par les vaccins anti-Covid. Je n’ai absolument aucun intérêt à essayer d’investiguer sur ce sujet, pas plus que je ne me préoccupe des détails d’un moteur automobile si je veux simplement conduire une voiture d’un point A à un point B.

On compte sans doute à travers le monde des dizaines de milliers d’experts scientifiques sur le sujet des vaccins, et pour autant que je puisse en juger, seulement trois ou quatre d’entre eux semblent entretenir de sérieux doutes au sujet de la pertinence de vacciner les gens contre le Covid, ce qui suggère que plus de 99,9% d’entre eux soutiennent l’effort de vaccination. Selon l’AMA, presque tous les médecins des États-Unis se sont faits vacciner. Comme je ne sais rien au sujet des vaccins, cela me semble suffisant.

La quasi-totalité des dirigeants politiques du monde se sont faits vacciner. Si vous considérez les sondages publics, les taux de vaccinations aux États-Unis sont les plus élevés parmi la portion la plus riche et la mieux formée de la population, ce qui comprend toutes nos élites politiques, économiques, médiatiques et intellectuelles, cependant que les taux de vaccination les plus faibles concernent les plus pauvres et les moins éduqués. Je veux bien parier qu’en pratique, tous les membres du Forum Économique Mondial se sont faits vacciner. Par le passé, l’un des commentaires les plus « conspirationnistes » affirmait que la vaccination était un complot diabolique fomenté par les Juifs pour enfin exterminer l’ensemble des « goyims », mais il s’est fait démystifier lorsqu’il a découvert qu’Israël disposait de l’un des plus forts taux de vaccination au monde.

Peut-être que tous les experts scientifiques, professionnels de la médecine, et dirigeants mondiaux ont totalement tort, et que se faire vacciner est une chose dangereuse et stupide. Mais puisqu’il faut que je parie, je parierais dans l’autre sens.

Le problème est que chacun peut dire n’importe quoi, peu importe le niveau de ridicule que cela peut porter, et le poster sur internet, ou réaliser une vidéo que d’autres personnes « excitées » pourront alors se transmettre les unes aux autres, surtout à un moment de grande tension ou de crise nationale. Par exemple, il y a toutes ces vociférations sur les « péplomères » et sur d’autres choses dont je ne sais absolument rien.

Sans citer aucun nom, quelqu’un a récemment affirmé dans une colonne très populaire qu’entre 300 000 et 600 000 personnes sont déjà mortes en retombées des vaccinations, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cela implique sans doute un nombre supplémentaire de décès aux États-Unis entre 50 000 et 100 000 par mois, un accroissement énorme, de l’ordre de 20 % ou 40 % sur les taux de mortalité normaux. Pourtant, aucun de ces décès ne s’est trouvé reflété dans les statistiques du gouvernement, et il est difficile d’imaginer que les médecins ou les morgues n’auraient pas remarqué un tel pic. Les gens sont prêts à croire n’importe quoi, nonobstant son niveau de ridicule.

Comme je vous l’ai dit, je n’ai pas porté attention au sujet des vaccins Covid, mais une raison pour laquelle je n’accorde d’attention à aucun anti-vaccin est qu’ils semblent fortement coïncider avec les gens qui propageaient par le passé des canulars sur la grippe, affirmant que le virus n’était pas si dangereux et que le gouvernement avait tort d’essayer aussi désespérément de contrôler sa propagation. Comme je l’ai discuté au cours de ma réponse précédente, j’accordais une étroite attention à ce sujet, et ils se sont avérés être à 100 % dans l’erreur à ce sujet. Pour ce qui concerne les vaccins, ils ont tendance à citer l’un ou deux de ces trois « experts » supposés qui affirment que les vaccins constituent un désastre, et à l’époque, ils avaient également localisé et cité sans fin un tout petit nombre d’« experts » affirmant que seule une toute petite fraction des Étasuniens allait mourir. Il est facile pour des experts non-scientifique ou non-médicaux de se laisser excessivement impressionner par un jargon scientifique qui ne convaincrait personne connaissant le sujet.

Quoi qu’il en soit, l’ensemble du débat sur la vaccination me semble faire peu de sens. Les éléments cités dans les journaux semblent montrer que quoique la vaccination n’empêche pas totalement la maladie, elle réduit les risques de voir un cas grave ou fatal d’un facteur proche de 90 %, ce qui en fait évidemment en fait quelque chose de très bénéfique. D’un autre côté, les gens vaccinés peuvent apparemment encore répandre la maladie à d’autres, ce qui réduit considérablement le bénéfice public que l’on peut trouver à porter les taux de vaccinations à de très hauts niveaux. Donc, quoique le gouvernement et les sociétés devraient certainement encourage davantage de personnes à se faire vacciner, il n’existe probablement aucune bonne raison de contraindre les plus fanatiques des anti-vaccins à le faire, puisqu’ils ne font en réalité que mettre en danger leur propre vie. Peut-être que, lorsque l’inévitable se produira, ceux qui resteront changeront d’avis, comme ce présentateur radio de droite qui avait dénoncé les vaccins, mais se retrouve désormais à l’hôpital, infecté par le Covid, et luttant pour rester en vie.

Mais si les anti-vaccins ont raison, c’est déjà plus que la moitié de la population étasunienne qui s’est déjà fait vacciner complètement, si bien qu’il n’y a strictement plus rien que l’on puisse faire pour eux. De manière similaire, deux milliards de personnes ont été vaccinées dans le monde, si bien qu’il est également trop tard pour les sauver. Cependant, si les vaccins étaient vraiment si dangereux, et que deux milliards de personnes avaient déjà été vaccinées, est-ce qu’on n’entendrait pas déjà parler des millions, ou des dizaines de millions de personnes, tombant gravement malades, ou mourantes?

Il y a un mois ou deux, l’un des pays du monde avec le taux de vaccination parmi les plus faibles du monde était l’Inde, avec seulement 3% de sa population vaccinée. Et il se trouve qu’il s’agit également du pays où des millions de personnes sont récemment mortes. Si les vaccins étaient aussi dangereux, et le Covid aussi inoffensif, est-ce que vous ne vous attendriez pas à voir des choses totalement différentes se produire?

Pratiquement chaque dirigeant mondial soutient la vaccination contre le Covid. Peut-être parce qu’il s’agit d’une conspiration secrète et diabolique, ou peut-être est-ce parce que les experts médicaux, partout, soutiennent la vaccination. Après tout, tous ces mêmes dirigeants mondiaux pensent également que les cailloux tombent droit vers le sol. [Hmm, mais la plupart des dirigeants occidentaux ne soutiennent que leur vaccin, et réfutent l’efficacité de ceux des voisins – peut-être que Ron Unz fait ici usage d’un argument un peu rapide, NdT].

Ron Unz

Traduit par José Martí pour le Saker Francophone

  1. 82 m, NdT
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