Ma fin rêvée de Macron-la-honte et du bal des voleurs


Par Bruno Adrie – Le 26 février 2018 – Source Bruno Adrie

L’âne de Zo d’Axa par Steinlein

Aujourd’hui, lorsque je contemple la tragédie humaine déclenchée et entretenue par les pays occidentaux en Syrie, je souffre pour les victimes exécutées lâchement par nos alliés soudards et terroristes. Je souffre de toutes les peurs, de tous les deuils, de toutes les meurtrissures et de tous les désespoirs ineffaçables qui ont été gravés dans le cœur d’une nation par le fer et le feu d’une guerre insensée.


Mais je ne souffre pas seulement, j’ai honte aussi, non pas d’être français, mais de voir ce que la France est devenue entre les doigts roses et manucurés d’une clique de hauts fonctionnaires, de chefs de bureaux, de petits diplômés arrogants aux regards pleins de mépris, de minets et de minettes privilégié.e.s, brossé.e.s et toiletté.e.s, vivant grassement – très grassement – à l’abri d’une crise qu’ils/elles entretiennent comme un incendie pour semer la mort et la démunition dans l’intérêt du Moloch affairiste néocolonial dit mondialisé.

J’ai honte de cette élite autoproclamée, poseuse, naïve au fond car ne doutant pas de son élitisme pourtant de ferblanterie, de cette bureaucratie du désespoir rémunérée par l’État, puis par le privé, puis par l’État, et ainsi de suite – ils appellent ça du pantouflage, moi j’appelle ça de la trahison – pour détruire, non seulement les salaires, mais aussi les savoir-faire, la culture, l’éducation et les solidarités qui doivent être le ciment d’une société et d’une civilisation.
J’ai honte de vivre dans ce pays dévasté par les propagandes, peuplé par une masse désormais avachie, a-plat-ventriste, saignée sous les dents d’une réclame qui la vampirise, endettée pour des babioles tape-à-l’œil et toujours hors de prix, troupeau naïf bêlant, courant à l’abattoir de la consommation et qui voudrait voir gravées dans le marbre – parce qu’il a sa fierté – ses convictions liquides toutes aspirées aux mamelles fétides d’une presse élevée dans les étables de la connivence.

Et c’est en vain que j’attends le moment de la grande grève des imbéciles enfin transfigurés, que j’attends le moment où ils cesseront d’acheter le papier fané des journaux, où ils préféreront les documentaires animaliers aux bulletins d’information présentés par les caniches de la bourgeoisie, où ils tourneront le dos aux meetings politiques organisés par des incapables de profession, où ils réagiront comme un seul homme – ou comme une seule femme – coupant le contact, refusant toutes les gueuleries déversées par les instances communicationnelles qui tirent leurs millions de la bêtise, de l’irréflexion, du mimétisme grégaire, des croyances enfoncées à coups de slogans marteleurs et des habitudes jamais fouillées par le tranchant d’une conscience impitoyablement aiguisée.

Nul besoin d’être de droite ou de gauche pour les envoyer paître et les mettre sur la paille tous ces flibustiers vivant du pillage de la nation. Il suffit de couper les robinets de la consommation, de vivre avec le moins possible matériellement et avec le plus possible spirituellement et intellectuellement. Et de savoir aussi se tourner vers l’Autre et l’aider – oh, pas grand chose – d’une parole, d’un geste, d’un regard, ça coûte si peu. Et surtout de ne pas lui nuire.

Le jour où nous ferons cet effort, ils tomberont, et ne pourront rien contre la somme de toutes nos paroles, de tous nos gestes et de tous nos regards, parce qu’enfin nous regarderons le Vrai.

Ce sera la fin de Macron-la-honte et de ses semblables, ce sera la fin du bal des voleurs.

Oh pardon, je rêvais, je m’étais endormi. S’il vous plaît, oubliez !

Bruno Adrie

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