La nouvelle position de Pompeo est la preuve de la trêve des néocons avec Trump


Le secrétaire d’État, Rex Tillerson, a été remplacé par le chef de la CIA, Mike Pompeo.


Par Andrew Korybko – Le 26 mars 2018 – Source Oriental Review

President Donald Trump, accompanied by CIA Director-designate Rep. Michael Pompeo, left, waits to speak at the Central Intelligence Agency in Langley, Va., Saturday, Jan. 21, 2017. (AP Photo/Andrew Harnik)

Il y avait des rumeurs que c’était dans les tuyaux depuis un certain temps, mais Trump l’a finalement décidé pendant que Tillerson revenait de sa première tournée en Afrique. Le transfert de Pompeo de la CIA au Département d’État achève le « nettoyage » de l’« État Profond » que Trump a tacitement commandé depuis son entrée en fonction. Le corps diplomatique américain n’hésite pas à manifester son hostilité envers le président, mais les alliés libéralo-globalistes des administrations Obama, Bush et Clinton verront assurément le reste de leur influence se réduire sous le mandat de Pompeo, tout comme leurs homologues de la CIA l’année passée. Cela ne signifie pas qu’ils seront complètement étouffés, mais simplement que Trump chargera son nouveau secrétaire d’État nommé de finir le processus de « nettoyage de la maison » que Tillerson a commencé.


En rétrospective, Tillerson n’a jamais été rien de plus qu’un outsider qui était désigné pour être un pion de « l’État profond » dans les pattes du président, pas assez puissant pour prendre ses propres décisions et inexpérimenté au point où cela a obligé beaucoup de ses ennemis à démissionner en protestation. C’était la combinaison parfaite que recherchait Trump parce que cela lui a donné plus de contrôle sur cet appareil qu’il ne l’avait prévu, mais il sait qu’il est maintenant temps de relâcher un peu son étreinte par proxy en se concentrant sur des problèmes plus pressants tels que diriger la guerre commerciale avec la Chine, d’où la nécessité pour Pompeo de prendre le relais et de reconstruire le Département d’État durant cette période cruciale de transition.

Ce que l’on entend par là, c’est que Trump consolide finalement son pouvoir après avoir conclu divers compromis avec certains de ses ennemis les plus féroces, et une partie du prétendu gentlemen’s agreement est qu’il confie un contrôle substantiel de la politique étrangère américaine aux néoconservateurs. Entre combattre ses ennemis dans la bureaucratie permanente, essayer de faire avancer son agenda domestique, se préparer pour les prochaines élections de mi-mandat plus tard cette année et se préparer pour sa campagne de réélection de 2020, Trump a réalisé qu’il n’avait tout simplement pas assez de temps pour créer une « troisième force » à partir de zéro pour remplacer à la fois les libéraux-globalistes et les néoconservateurs. C’est pourquoi il a pris la décision de se ranger du côté de ces derniers contre le premier à ce stade.

Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

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