Par Michel Delanature − Février 2021
Scène 1
La scène1 se passe dans un pays de l’Asie lointaine. Une dame et son mari sont assis devant leur poste de télévision.
Depuis plusieurs jours, des reportages montrent des situations tragiques dans les hôpitaux. Les reportages sont les mêmes sur toutes les chaînes de télévision, impossible d’y couper. Ce ne sont que hôpitaux, malades sur des civières, appareils médicaux, piqûres, etc. Et on compte les morts.
Peu de temps après le début de cette situation, un haut responsable apparaît à la télévision et dit :
Nous vivons une situation tragique. Un virus a pris le contrôle du pays et menace la santé de chacun d’entre nous. Les experts prévoient que des centaines de milliers de personnes vont mourir. Nous ne devons pas lésiner sur les moyens à mettre en œuvre sinon les conséquences seront catastrophiques. Déjà, j’ai demandé aux députés de me donner les pleins pouvoirs. Ils ont compris et ont accepté cette mesure transitoire mais indispensable pour que tout rentre dans l’ordre au plus vite. Je sais que je peux compter sur votre compréhension et votre appui, et je vous en remercie.
La dame se tourne vers son mari : « Tu crois qu’ils vont rétablir la situation ? »
Réponse du mari : « Bien sur ! Ils vont régler cette histoire de virus -nous, on n’y comprend rien- et après nous serons tranquille »
Scène 2
Une dame est assise devant son ordinateur2. Soudain un texte s’affiche sur son écran : « Le Centre National de Protection vient de détecter que votre ordinateur a été attaqué par un virus ! Vous devez vite faire réparer les dommages occasionnés à votre appareil sinon il deviendra inutilisable ! Appelez sans tarder le numéro d’assistance : … »
La dame veut effacer le message, mais l’ordinateur ne répond pas.
Comme la dame n’est pas très à l’aise avec l’informatique, elle appelle sa voisine, nettement plus compétente et lui demande conseil. La voisine regarde l’écran, lit le message, essaie de l’effacer sans y parvenir, et dit : « C’est sûr, il y a un problème. Appelons. »
La dame prend son téléphone et appelle. Une voix lui répond :
Bonjour madame. Oui nous avons bien détecté un problème sur votre ordinateur. Il y a beaucoup d’attaques de virus en ce moment. La situation est grave. Mais heureusement, notre expert est certain que si nous intervenons rapidement, nous pourrons encore réparer le mal et vous pourrez de nouveau utiliser votre ordinateur normalement. Mais il faut faire vite. Néanmoins, il y a des frais modiques d’assistance à distance à régler.
C’est combien ? « 5 euros. »
La dame et sa voisine se concertent. La dame donne son numéro de carte et son code. Au bout de quelques minutes, un message disant que le virus a été supprimé et que l’ordinateur est réparé s’affiche puis disparaît. L’ordinateur est de nouveau disponible.
Dans la nuit, la dame est quand même prise d’un doute. Le lendemain, dès l’ouverture, elle téléphone à sa banque. Elle apprend que plusieurs retraits importants ont été effectués sur son compte. Il ne reste plus d’autre ressource que de demander assistance à la banque pour rembourser les retraits, ou faire intervenir un avocat si l’assurance pour fraude refuse d’intervenir.
Le rideau tombe
Quel rapport entre ces scènes peut-on se demander ? Aucun, bien évidemment. Absolument aucun. C’est juste pour se distraire, et il semble que nous en ayons besoin.
Michel Delanature
Notes