Par Wayan – Le 30 octobre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit israélo-palestinien
Nous vivons une époque hallucinante où tous les artifices « droitdel’hommistes » du monde occidental sont en train de voler en éclat devant le reste du monde. Le roi/gendarme étasunien est de plus en plus nu mais ni lui ni ses courtisans européens ne s’en aperçoivent. Pourtant certains diplomates occidentaux préviennent mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre :
« Le Financial Times a rapporté mercredi que « la précipitation de l’Occident à soutenir Israël érode le soutien des pays en développement à l’Ukraine », citant des diplomates et des fonctionnaires qui ont attiré l’attention sur la façon dont le double standard de leur bloc à l’égard de ces deux conflits l’a discrédité dans le Sud global. Ils ont évalué avec précision que cette position hypocrite a coûté à leur camp tous les gains réalisés au cours des 20 derniers mois en gagnant des cœurs et des esprits au sein de la majorité mondiale dans le monde en développement.
Même l’observateur le moins attentif des affaires étrangères sait aujourd’hui que des alliés occidentaux comme Israël sont autorisés à violer en toute impunité la dimension humanitaire du soi-disant « ordre fondé sur des règles » de ce bloc, tandis que ceux de ses rivaux comme la Russie qui sont seulement accusés de le faire risquent de subir leur courroux en guise de réponse. Contrairement à la réaction de l’Occident à l’opération spéciale de la Russie, pas un seul responsable politique ne parle d’imposer des sanctions à Israël ou d’armer le Hamas pour qu’il mène une guerre par procuration contre lui à Gaza.
La politique de deux poids deux mesures de ce bloc est imputable à ses stratèges, qui ont conclu que leur camp avait plus à gagner sur le plan géopolitique en soutenant Israël et l’Ukraine, même au prix de leur propre discrédit. Malgré de sérieux désaccords avec Netanyahou, l’Occident considère toujours Israël comme son « porte-avions insubmersible » en Asie occidentale, qu’il faut soutenir à tout prix, tandis que l’Ukraine est considérée comme sa plate-forme nationale pour contenir puis balkaniser la Russie.
Ces intérêts tangibles priment dans leurs calculs politiques sur l’optique et la rhétorique liées à l' »ordre fondé sur des règles », dont le concept n’est rien d’autre qu’un moyen de manipuler les perceptions populaires quant à la justesse de leurs causes géopolitiques susmentionnées. Les « règles » ne sont appliquées arbitrairement que lorsque les stratèges estiment qu’il est dans l’intérêt de l’Occident de le faire, tandis que les violations de leurs alliés sont toujours expliquées d’une manière ou d’une autre. »
https://korybko.substack.com/p/the-wests-double-standards-towards
Les Etats-Unis, avec le support inconditionnel de tous les autres pays du bloc occidental, laisse Netanyahou faire un véritable massacre de civils à Gaza sans la moindre condamnation de ses actes. N’importe quel autre dirigeant serait immédiatement conspué, diabolisé, traîné devant la Cour Pénale International (ce qui montre en passant que celle-ci n’est pas neutre, comme devrait l’être une cour de justice), traité en pariah…Mais pas le dirigeant israélien. Il bénéficie d’une immunité TOTALE fasse au génocide qu’il est en train d’entreprendre, car c’est en train d’en devenir un, les israéliens ne le cachant même plus car ils utilisent maintenant l’attaque du Hamas pour le justifier :
« Alors que les regards sont braqués sur la Bande de Gaza, les attaques de colons israéliens contre les Palestiniens de Cisjordanie se multiplient. Une stratégie de déplacement qui s’accélère de façon quasiment invisible depuis l’attaque du Hamas. »
« Ailleurs en Cisjordanie, les colons ont attaqué des communautés bédouines, entraînant le déplacement de plusieurs centaines de Palestiniens, rapportent nos envoyés spéciaux en Cisjordanie, Nicolas Bénita et Guilhem Delteil.
Au sol, des panneaux solaires brisés, des chaises renversées, des appareils électro-ménagers cassés. Les bâtiments – déjà très précaires – ont été tout ou partiellement détruits. La communauté bédouine de Wadi Siq, qui abritait 240 personnes et 2 500 têtes de bétail, a été attaquée par des colons le 12 octobre dernier. Des « terroristes » dit Guy Hirschfeld, le fondateur de l’organisation Regardons l’occupation dans les yeux : « Les terroristes sont venus à vingt ou plus avec des voitures et la plupart des Palestiniens se sont enfuis et depuis ils ont même peur de venir récupérer leurs affaires. »
Et l’histoire de Wadi Siq n’est pas unique, souligne Guy Hirschfeld : « Les terroristes, les colons, tirent bénéfice de la guerre pour nettoyer les zones rurales de Cisjordanie des non-juifs. »
Plus à l’est, au fond de la vallée du Jourdain, la communauté de Marajaat, elle, est toujours sur ses terres. Mais elle fait l’objet d’un harcèlement quotidien, explique Alia Mlihat, une des habitantes : « Nous sommes assiégés et terrifiés, car depuis le début de la guerre, les colons ont commencé à porter des uniformes militaires et à avoir des armes. Ils entrent dans le village. Ils terrorisent les enfants et les femmes. Nous sommes assiégés par eux. Nos vies sont difficiles, très difficiles. »
Intimidation de colons qui passent au milieu de la communauté, intrusion dans leur domicile et les menaces d’emprisonnement : fatigués et effrayés, les habitants de Marajaat demandent une intervention de la communauté internationale. »
Un génocide qui se fera loin du regard médiatique :
« Dix-huit jours après l’attaque du Hamas, la bande de Gaza reste complètement inaccessible, mardi 24 octobre, y compris à la presse. Aucun journaliste n’a pu sortir ni accéder à l’enclave palestinienne. L’information sur place est relayée par les correspondants locaux, pris eux aussi en tenailles entre les bombardements et le blocus israélien.
« Un manque de couverture médiatique de Gaza … dû à l’assassinat de plus de 12 journalistes, aux bombardements, et à la coupure d’électricité et d’Internet. Cependant, nous essayons toujours de résister et de poursuivre la couverture afin que le monde puisse voir les crimes israéliens à Gaza « , écrivait le 17 octobre le photojournaliste Roshdi Sarraj sur le réseau social X, avant d’être tué à son tour, dans une frappe israélienne, à son domicile, dans le quartier de Tel Al Hawa, à Gaza City. Sa femme et sa fille, âgée d’un an, ont été blessées dans ce bombardement.
Sa mort, le 22 octobre, fait grimper le nombre des journalistes victimes de cette guerre à 23 morts, dont 19 Palestiniens tués à Gaza, selon le dernier bilan du Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New York. »
Cette vidéo pour nous rappeler comment les médias et dirigeants occidentaux vont gérer la différence entre un mort israélien et un mort palestinien :
https://twitter.com/lthe_z/status/1716768381565636751
« Voici un résumé rapide et typique de la situation désastreuse à Gaza, tiré de CNN ce matin :
« Les États-Unis cherchent à retarder une offensive terrestre israélienne à Gaza, alors que des appels sont lancés pour libérer davantage d’otages détenus par le Hamas et permettre l’acheminement de l’aide dans l’enclave assiégée. Un haut responsable israélien a déclaré à CNN qu’il n’y aurait « pas de cessez-le-feu » à Gaza, mais il a souligné que des efforts étaient en cours pour libérer « le plus rapidement possible » les quelque 200 otages détenus dans la région. Toutefois, a-t-il ajouté, « les efforts humanitaires ne doivent pas avoir d’impact sur la mission de démantèlement du Hamas ». Plus de 4 600 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre et plus de 14 200 autres ont été blessées, selon le ministère de la santé.
Les conditions sur le terrain à Gaza continuent de se détériorer alors qu’Israël bombarde la bande de Gaza de façon répétée avec des frappes aériennes. »
Remplacer « offensive terrestre israélienne » par « attaque militaire massive ». Notez la mention des otages détenus par le Hamas, mais aucune mention des otages/prisonniers détenus par Israël. « Enclave assiégée » – une prison à ciel ouvert ou un camp de concentration soumis à des bombardements constants serait plus révélateur. « Démanteler le Hamas » : l’objectif des FDI est la destruction totale du Hamas, la mort de civils étant imputée au Hamas parce qu' »ils » utiliseraient des boucliers humains, c’est-à-dire que le gouvernement et l’armée israéliens ne sont jamais à blâmer.
Notez la forme passive : 4600 personnes « ont été tuées à Gaza » – mais qui les a tuées ? Qui en a blessé 14 200 autres ? Avec des armes fournies par quels pays ?
Les conditions à Gaza continuent de « se détériorer » : Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Manque de nourriture, d’eau, d’électricité, personnes mourant dans les hôpitaux par manque de fournitures, personnes hurlant à l’agonie par manque d’anesthésie, etc. Et pourquoi se « détériorent-ils » ? Ce n’est pas seulement à cause des frappes aériennes d’Israël. La décision du gouvernement israélien d’interrompre l’approvisionnement de Gaza en nourriture, en carburant, en électricité et en eau crée des conditions propices à la mort et à la maladie à grande échelle.
Caitlin Johnstone a formulé une excellente critique sur la manière dont la presse occidentale rend compte des bombardements israéliens. Les bombardements massifs sont considérés comme une très mauvaise tempête de grêle qu’il faut endurer et sur laquelle les humains n’ont aucun contrôle. »
https://bracingviews.substack.com/p/israel-gaza-and-the-language-of-war
Alors, non pas pour vous montrer des horreurs mais pour « réhumaniser » les victimes de l’assaut contre Gaza et montrer ce qu’est ce génocide, voici quelques vidéos puisées sur Twitter :
https://twitter.com/HerNameIs_Bea/status/1716821332644815239
https://twitter.com/jacksonhinklle/status/1716904037587751031
https://twitter.com/i/status/1716444885819981976
« Au moins 2 000 enfants ont été tués à Gaza au cours des 17 derniers jours, et 27 autres en Cisjordanie, avec des frappes aériennes constantes réduisant des milliers de bâtiments dans la bande de Gaza à des tas de décombres fumants. Vingt-sept autres enfants ont été tués en Israël, selon les médias israéliens.
Des milliers de maisons et des dizaines de terrains de jeux, d’écoles, d’hôpitaux, d’églises et de mosquées ont été endommagés ou détruits à Gaza, et au moins 4 600 enfants ont été blessés, selon le ministère de la Santé – certains avec d’atroces brûlures, des membres perdus et d’autres blessures horribles causées par les explosions, sans pouvoir recevoir les soins adéquats. Les dégâts causés aux infrastructures de santé et le manque de matériel médical obligent les médecins à faire des choix impossibles, comme pratiquer des interventions chirurgicales dans les hôpitaux, souvent sans anesthésie, et entraver leur capacité à soigner des patients souffrant de blessures graves. »
« À Gaza, les camions chargés d’aide humanitaire arrivent au compte-gouttes. Seulement 2% des denrées alimentaires habituellement livrées dans l’enclave palestinienne ont pu entrer depuis le début du siège, selon l’association Oxfam. Le blocus est quasi-total, et la famine est utilisée comme une « arme de guerre » par Israël, dénonce Louis-Nicolas Jandeaux, responsable de campagne et de plaidoyer humanitaire à l’ONG Oxfam. »
https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231027-à-gaza-la-famine-comme-arme-de-guerre
« « Salut les gars, je suis toujours vivante ». C’est ainsi que Bisan Owda, 25 ans, lance la plupart de ses directs sur Instagram. Mais après seize jours de bombardements israéliens, la réalisatrice a confié à ses 665 000 abonnés : « ma plus grande peur, ce n’est pas de mourir, ma plus grande peur, c’est de rester en vie. » »
« Mercredi 25 octobre, le journaliste était en direct à l’antenne quand il a appris que sa femme et deux de ses enfants ont été tués dans un bombardement. Alors qu’il commentait des images, sa voix s’est interrompue et après un moment de flottement, les présentateurs en studio à Doha ont pris le relais.
Le correspondant de la chaîne est réapparu à l’écran quelques minutes plus tard, anéanti par la douleur, alors qu’il pénétrait dans l’hôpital où avaient été portés les corps de ses proches. Le public arabe n’oubliera pas de sitôt ces images, où il se penche, encore vêtu de son gilet pare-balles estampillé presse, sur la dépouille de son fils Mahmoud, un adolescent enveloppé dans un linceul blanc, et serre dans ses bras sa fillette morte, Sham. Un autre de ses enfants, qui a survécu, a subi une intervention chirurgicale d’urgence. »
https://archive.ph/GkSeX#selection-2033.305-2037.535
Ces images risquent d’être les dernières, permettant à Israël d’agir à l’abri des regards médiatiques :
« Une société de télécommunications palestinienne a déclaré que « les précédents bombardements intensifs ont entraîné la destruction de toutes les voies de communication restantes reliant Gaza au monde extérieur ». »
https://www.politico.com/news/2023/10/27/internet-blackout-gaza-israel-hamas-war-00124029
Alors comment Israël peut-il bénéficier d’une telle immunité ? C’est une question auquel les historiens du futur devront répondre, quand les têtes se seront calmées. Y répondre maintenant ne ferait que les échauffer encore plus.
Car, comme l’annonce fièrement le gouvernement israélien, ceci n’est que le début :
« Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi à un groupe de soldats israéliens que les frappes qu’Israël a lancées sur Gaza lundi étaient les plus dures à ce jour.
« Nous frappons nos ennemis avec une force considérable », a déclaré M. Netanyahu, selon son bureau. « Hier, lors de nos attaques à Gaza, nous avons porté à l’ennemi le coup le plus dur qu’il ait subi en une seule journée.
Mardi, le ministère palestinien de la santé a déclaré que 704 Palestiniens avaient été tués lors des frappes israéliennes de lundi à mardi, ce qui constitue le bilan le plus lourd en 24 heures depuis le début de l’offensive.
Netanyahu a affirmé que les frappes avaient tué « plusieurs dizaines de terroristes, peut-être beaucoup plus que cela, et en ce moment même, nous découvrons l’étendue exacte des dégâts ». »
https://news.antiwar.com/2023/10/24/netanyahu-says-monday-strikes-on-gaza-were-hardest-yet/
On voit bien dans cette déclaration de Netanyahou que « l’ennemi » est la population de Gaza, Hamas ou pas. Et donc que la cible visée est bien la population Gazaouite dans son ensemble.
On peut d’ailleurs se poser cette question. Qu’est ce qui différencie un « membre du Hamas » d’un jeune palestinien qui, par l’oppression et la privation de liberté continuelle que fait subir Israël à sa communauté, ne peut que ressentir de la haine contre ce pays ? Que l’un ait le courage de se battre et l’autre non ? Quel humain pourrait supporter un tel apartheid sans vouloir s’en libérer ?
Un autre discours de Netanyahou, à la télé, s’adressant à la population du pays :
« Israël fait partie des forces de la « liberté et du progrès » et de la lumière, tandis que le Hamas appartient à « l’axe du mal », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un discours prononcé mercredi.
« Notre guerre contre le Hamas est un test pour toute l’humanité. C’est un combat entre l’axe du mal Iran-Hezbollah-Hamas et les forces de la liberté et du progrès », a déclaré Netanyahu dans un discours télévisé. « Nous sommes le peuple de la lumière, ils sont le peuple des ténèbres. La lumière triomphera des ténèbres ».
Israël recrute des dirigeants du monde entier pour soutenir la poursuite de la campagne, car « notre guerre contre le Hamas est aussi leur guerre », a ajouté Netanyahu.
Il a qualifié l’incursion du groupe palestinien du 7 octobre de « jour sombre de notre histoire », qui fera l’objet d’une « enquête approfondie », mais seulement après la guerre. En attendant, Netanyahu a affirmé que son travail consistait à mener Israël « à une victoire écrasante sur nos ennemis ».
Selon le Premier ministre, les deux objectifs d’Israël sont d' »éliminer le Hamas en détruisant ses capacités militaires et de gouvernement » et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour libérer les otages pris le 7 octobre.
« Tous les terroristes du Hamas sont des morts en sursis – en surface, sous terre, en dehors de Gaza », a déclaré M. Netanyahou. « Nous faisons pleuvoir le feu de l’enfer sur le Hamas. Nous avons déjà éliminé des milliers de terroristes, et ce n’est que le début. »
https://www.rt.com/news/585807-netanyahu-light-darkness-hamas/
On reconnait le style de discours messianique que les gouvernements étasuniens, de Bush à Biden, emploient régulièrement. Cette croyance profonde d’être dans « le camp du bien » alors que l’autre est « l’axe diabolique » est le reflet d’un état d’esprit suprémaciste qui permet de se sentir naturellement supérieur à l’autre. C’est ce complexe de supériorité qui permet aux dirigeants israéliens de traiter les palestiniens « d’animaux humains », et de les traiter comme tel, sans que les dirigeants étasuniens, ni européens, ne crient au racisme, montrant qu’ils comprennent intimement ce principe. Tout cela sans ressentir la moindre culpabilité puisque ce ne sont que « des animaux ». Le boucher ressent-il de la culpabilité face à la vache qu’il va tuer ?
Voyons un exemple concret des comportements induits par ce complexe de supériorité.
Face à cette boucherie, Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a un réflexe humain et va oser légèrement et indirectement critiquer Israël :
« « Je suis profondément inquiet concernant les claires violations du droit international humanitaire que nous voyons à Gaza. Soyons clairs : aucune partie à un conflit armé n’est au-dessus du droit humanitaire international », a déclaré le 24 octobre le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres au Conseil de sécurité, sans mentionner Israël. « Pour apaiser cette souffrance immense, faciliter la distribution de l’aide de façon plus sûre, et faciliter la libération des otages, je répète mon appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il lancé devant les ministres et diplomates de dizaines de pays réunis au siège de l’ONU. »
https://francais.rt.com/international/107663-reunion-conseil-securite-nations-unies-situation-mo
La réaction d’Israël, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, fut immédiate et hors de proportion :
« Le discours choquant du secrétaire général de l’ONU lors de la réunion du Conseil de sécurité, alors que des roquettes sont tirées sur l’ensemble d’Israël, a prouvé de manière irréfutable que le Secrétaire général est complètement déconnecté de la réalité de notre région et qu’il considère le massacre commis par les terroristes nazis du Hamas d’une manière déformée et immorale.
Sa déclaration selon laquelle « les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide » exprime une compréhension du terrorisme et du meurtre. C’est vraiment insondable. Il est vraiment triste que le chef d’une organisation née après l’Holocauste ait des opinions aussi horribles. Une tragédie !…
Un secrétaire général de l’ONU qui fait preuve de compréhension à l’égard de la campagne de massacre d’enfants, de femmes et de personnes âgées, n’est pas apte à diriger l’ONU.
Je lui demande de démissionner immédiatement.
Il n’y a aucune justification ni aucun intérêt à parler à ceux qui montrent de la compassion pour les atrocités les plus terribles commises contre les citoyens d’Israël et le peuple juif. Il n’y a tout simplement pas de mots. »
https://twitter.com/giladerdan1/status/1716831294536261905
https://twitter.com/giladerdan1/status/1716837646813614354
Mais les mots n’ont pas suffi. Les actes ont rapidement suivi :
« Le torchon brule entre Israël et les Nations unies. « En raison de ses remarques, nous refuserons de délivrer des visas aux représentants de l’ONU », a déclaré à la radio militaire israélienne l’ambassadeur de l’Etat hébreu auprès de l’ONU, Gilad Erdan, selon des propos rapportés ce 25 octobre par The Times of Israël. « Nous avons déjà refusé un visa au secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths », a ajouté le diplomate, avant d’affirmer que le moment était venu « de leur donner une leçon ». »
https://francais.rt.com/international/107675-donner-lecon-israel-guterres-gaza
« @UNRWA 🛑 @UNRWA
Avertissement : Si nous n’obtenons pas de carburant de toute urgence, nous serons obligés d’arrêter nos opérations dans la📍#GazaStrip à partir de demain soir.
🆘
L’AGENCE DE L’ONU déclare que son opération à #Gaza prendra fin demain « si nous n’obtenons pas de carburant ».
—
[Réponse des] Forces de défense israéliennes @IDF
Ces réservoirs de carburant se trouvent à l’intérieur de Gaza.
Ils contiennent plus de 500 000 litres de carburant.
Demandez au Hamas si vous pouvez en avoir. »
https://twitter.com/IDF/status/1716884494131868138
On se rappellera au passage que les diverses résolutions visant Israël ont rarement été respecté par ce pays, sans pour autant que cela en fasse un pariah international :
« En 2022 seulement, Israël a battu tous les records en faisant l’objet de 15 résolutions de l’ONU, alors que seulement six concernaient la Russie, et ce, malgré la guerre entre cette dernière et l’Ukraine qui a commencé la même année. »
https://www.trtfrancais.com/actualites/les-resolutions-de-lonu-non-respectees-par-israel-15334662
La nouvelle qui vient d’être votée subira le même sort :
« L’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à la mise en œuvre d’une « trêve humanitaire » immédiate dans la bande de Gaza, qui subit depuis trois semaines une guerre implacable et dévastatrice de la part du régime israélien.
Vendredi, l’Assemblée a voté en faveur de la résolution rédigée par les États arabes, avec 120 voix pour, 45 abstentions et 14 votes négatifs, dont ceux d’Israël et des États-Unis.
Elle a adopté « un appel à une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à une cessation des hostilités ». »
Mais, comme pour le reste du monde occidental, cette attitude de se sentir au-dessus des règles et des autres est de moins en moins accepté par le reste du monde. Israël garde ses vieilles habitudes dominatrices et ne voit pas le vent tourner :
« « Nous considérons comme inacceptables les tentatives de nous accuser de soutenir le terrorisme, faussant et détournant ainsi nos positions de principe et mettant en doute le travail déterminé de notre pays pour résoudre les problèmes humanitaires de premier ordre », pouvait-on lire dans un communiqué publié ce 27 octobre sur le site de l’ambassade de Russie en Israël. « La position de la Russie est cohérente et inchangée » ajoute le document, et de poursuivre : « nous condamnons fermement les méthodes terroristes, que sont le meurtre de civils et la prise en otage de femmes, de vieillards et d’enfants, qui doivent être libérés ». « Les contacts et les actions de la Russie dans la région du Moyen-Orient et au sein des organisations internationales visent en premier lieu à la libération immédiate des otages retenus dans la bande de Gaza ainsi qu’à l’évacuation des citoyens russes et d’autres nationalités de ces territoires », assure encore la diplomatie russe.
Le communiqué réagissait à une déclaration de la diplomatie israélienne la veille, qui qualifiait de « démarche obscène qui apporte un soutien au terrorisme et donne une légitimité aux atrocités des terroristes du Hamas » la venue à Moscou d’une délégation du Hamas. »
https://francais.rt.com/international/107718-delegation-hamas-moscou-russie-reponse-israel
« « Nous disons que ça suffit », a-t-il déclaré [l’émir du Qatar]. « Il est intenable qu’Israël reçoive un feu vert inconditionnel et un permis gratuit de tuer, et il n’est pas non plus tenable de continuer à ignorer la réalité de l’occupation, du siège et de la colonisation. »
L’émir a ensuite condamné la violence contre des civils innocents des deux côtés, mais a également reproché à la communauté internationale de « faire deux poids, deux mesures » et « d’agir comme si la vie des enfants palestiniens ne valait pas la peine d’être prise en compte, comme s’ils étaient sans visage ou sans nom ». »
Rappelons ici que le Qatar est un allié de Washington qui abrite une importante base américaine et accueille aussi un bureau du Hamas et son chef en exil, Ismaïl Haniyeh. Il joue un rôle clé dans les tractations pour la libération d’otages aux mains du Hamas.
« Les ambassadeurs des pays soutenant Israël devraient quitter la Libye « immédiatement » et un embargo sur les livraisons de pétrole et de gaz devrait être imposé si les « massacres » à Gaza se poursuivent, a déclaré le parlement libyen dans un communiqué mercredi.
Le parlement a condamné la « campagne de génocide menée par les gangs sionistes » contre Gaza, qui vise à « tuer le peuple palestinien et à éradiquer son droit légitime à la résistance et à la construction d’un État indépendant ». »
https://www.rt.com/africa/585813-libya-ambassadors-israel-gaza/
« « Israël transforme Gaza en un perpétuel enfer sur terre. Le traumatisme hantera des générations entières », a lancé le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi au nom des 22 pays du groupe arabe. « Le droit à l’autodéfense n’est pas un permis de tuer dans l’impunité, une punition collective n’est pas de l’autodéfense, c’est un crime de guerre », a-t-il déclaré.
« Pour arrêter cette folie, vous avez une chance de faire quelque chose, d’envoyer un signal important. Choisissez la justice, pas la vengeance », a lancé l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour devant les 193 États membres de l’ONU. « Ne ratez pas cette chance. Des vies en dépendent et toute vie est sacrée. S’il vous plaît, sauvez des vies, sauvez des vies, sauvez des vies. Votez pour notre projet de résolution », a-t-il plaidé, la voix serrée par l’émotion.
Alors que le Conseil de sécurité a exposé ses divisions en rejetant en moins de deux semaines quatre résolutions sur la guerre entre Israël et le Hamas, les pays arabes espèrent que l’Assemblée générale, où les rapports de force sont différents et où aucun pays n’a de droit de véto, puissent prendre position, même si ses résolutions ne sont pas contraignantes.
La Jordanie a fait circuler un projet de résolution encore en discussion, qui devrait être soumis au vote vendredi. Le texte, vu par l’AFP, est largement centré sur la situation humanitaire, appelant à un « cessez-le-feu immédiat » et un accès humanitaire « sans entrave » à la bande de Gaza. Il réclame également « à toutes les parties » de « protéger les civils », mais il ne mentionne pas les attaques du Hamas.
« Ceux qui ont rédigé la résolution disent se préoccupés de la paix, mais les meurtriers dépravés qui ont commencé cette guerre ne sont même pas mentionnés », a fustigé l’ambassadeur israélien Gilad Erdan. « Cette résolution est une insulte à votre intelligence, et sa place est dans les poubelles de l’Histoire », a-t-il déclaré.
Le ministre des Affaires étrangères iranien a, lui aussi, tenté de convaincre la communauté internationale de se prononcer pour un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. Mais à la tribune, Hossein Amur Abdollahian a en fait surtout répondu à Antony Blinken, qui trois jours plus tôt avait adressé un message d’avertissement à Téhéran depuis le Conseil de sécurité. Le chef de la diplomatie américaine avait prévenu que Washington serait prêt à parer toute attaque contre son personnel au Moyen-Orient.
« Les États-Unis devraient cesser de soutenir le génocide à Gaza et en Palestine. Je dis franchement aux hommes d’État américains qui gèrent actuellement le génocide en Palestine, que nous ne souhaitons pas l’extension de la guerre dans la région. Mais si le génocide à Gaza continue, iIs ne seront pas épargnés par cet embrasement. C’est notre maison et l’Asie occidentale est notre région. Nous ne faisons aucun compromis avec aucun pays. Et nous n’avons aucune réserve en ce qui concerne notre sécurité. Le génocide à Gaza doit cesser immédiatement. Le déplacement forcé de la population de Gaza doit cesser immédiatement. »
« L’Indonésie reste ferme dans son appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza, actuellement assiégée et bloquée par Israël, alors que la réponse internationale est contrecarrée par une « morale très sélective » de l’Occident. L’incapacité du monde à produire un texte négocié, et encore moins à proposer une action collective après près de trois semaines de violences sanglantes dans le territoire palestinien, est le reflet d’un manque collectif d’humanité face à des divergences politiques profondes, a affirmé la ministre des affaires étrangères Retno LP Marsudi lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité des Nations unies. »
Espérons que le monde occidental prendra aux sérieux ces avertissements mais la réponse d’Israël montre déjà que ce ne sera pas le cas.
Pendant ce temps la situation dégénère lentement mais surement sur le terrain, alors même que l’invasion de Gaza n’a pas encore commencé :
« L’incursion terrestre d’Israël à Gaza pourrait prendre jusqu’à trois mois, mais entraînera la destruction définitive du Hamas, a déclaré le ministre israélien des Affaires militaires Yoav Gallant aux membres de l’armée de l’air.
« Cela doit être la dernière manœuvre [au sol] à Gaza, pour la simple raison qu’après il n’y aura plus de Hamas », a déclaré Gallant au quartier général de l’armée de l’air à Tel Aviv dans des propos repris par plusieurs médias israéliens. « Cela prendra un mois, deux mois, trois, mais au final, il n’y aura plus de Hamas. » »
https://ifpnews.com/israel-gaza-ground-war-could-take-months/
« La colère dans la région est réelle et menace les dirigeants arabes “modérés“, dont la marge de manœuvre est désormais limitée.
Les points chauds se multiplient donc, tout comme les attaques contre les déploiements américains dans la région. Certains à Washington prétendent percevoir une main iranienne et espèrent élargir la possibilité d’une guerre contre l’Iran.
…
Si Israël entre dans Gaza (et Israël pourrait décider qu’il n’a pas d’autre choix que de lancer une opération terrestre, compte tenu de la dynamique politique intérieure et de l’opinion publique), il est probable que le Hezbollah sera progressivement entrainé dans l’histoire, laissant les États-Unis devant l’option binaire de voir Israël vaincu ou de lancer une guerre majeure dans laquelle tous les points chauds se fonderaient “en un seul“.
En un sens, le conflit israélo-islamique ne peut être résolu que de cette manière cinétique. Tous les efforts déployés depuis 1947 n’ont fait que creuser le fossé. La réalité de la nécessité de la guerre est en train de pénétrer en profondeur la conscience du monde arabe et islamique. »
https://lesakerfrancophone.fr/deux-perspectives-sur-le-moyen-orient
« Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a reçu le chef adjoint du bureau politique du mouvement Hamas, Cheikh Saleh Al-Arouri et le secrétaire général du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala. Les trois responsables ont notamment évoqué l’importance d’une coordination contre Israël.
Alors que les combats font rage à Gaza et à la frontière israélo-libanaise, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah a reçu le chef adjoint du bureau politique du mouvement Hamas, Cheikh Saleh Al-Arouri et le secrétaire général du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala, a rapporté le site officiel du Hezbollah Al-Manar ce 25 octobre, sans toutefois préciser le lieu ni la date du rendez-vous. Les trois responsables ont évoqué le déroulement des opérations en cours « pour mettre fin à l’agression perfide et brutale contre nos peuples opprimés » et l’importance de se coordonner, toujours selon la même source. »
https://francais.rt.com/international/107673-dirigeants-hezbollah-djihad-islamique-hamas-rencontre
« Le chef de la diplomatie iranienne s’est entretenu, lors de deux appels séparés avec des cadres du Hamas et du Jihad islamique palestinien, a fait savoir le ministère iranien des Affaires étrangères ce 23 octobre. Hossein Amir Abdollahian a appelé dans la soirée du 22 octobre le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh pour évoquer la situation à Gaza et l’informer « des dernières mesures diplomatiques et actions de l’Iran sur la scène internationale pour soutenir le peuple palestinien et dénoncer les crimes de guerre du régime sioniste », a rapporté la même source. Le chef du mouvement islamiste gazaoui a pour sa part remercié l’Iran pour son soutien à la cause palestinienne, qualifiant la diplomatie iranienne, selon la même source, de « diplomatie islamique dynamique visant à clarifier la vérité ». Ismaël Haniyeh a par ailleurs estimé que les bombardements israéliens sur Gaza montraient « l’incapacité du régime à faire face à la lutte courageuse de la résistance ». »
« Depuis le 17 octobre, les troupes américaines ont été visées par des drones et des roquettes au moins dix fois en Irak et trois fois en Syrie, selon des responsables du Pentagone. Washington a accusé les milices soutenues par l’Iran, mais a admis qu’il n’y avait aucune preuve permettant d’accuser les dirigeants de Téhéran d’avoir ordonné ces attaques.
Vingt soldats américains ont été « légèrement blessés » lorsque deux drones d’attaque ont pris pour cible la base militaire d’Al-Tanf, dans le sud de la Syrie, le 18 octobre, a déclaré le commandement central américain à NBC News, confirmant pour la première fois les pertes américaines.
Quatre autres membres du personnel américain ont été blessés lors de deux attaques de drones contre les forces américaines déployées sur la base d’Al-Asad, dans l’ouest de l’Irak. À une autre occasion, sur la même base, un contractant civil américain est mort d’un « épisode cardiaque » alors qu’il se mettait à l’abri d’une attaque de drone présumée qui n’a jamais eu lieu.
Au total, entre le 17 et le 24 octobre, les forces de la coalition dirigée par les États-Unis ont été attaquées au moins 13 fois « par un mélange de drones d’attaque et de roquettes », a déclaré le secrétaire de presse, le général de brigade Pat Ryder, aux journalistes du Pentagone mardi, ajoutant que le CENTCOM doit encore fournir une « liste complète » des attaques et des victimes qui en résultent pour le public.
Lorsqu’on lui a demandé si le Pentagone pensait que l’Iran était responsable de ces attaques, le porte-parole a affirmé que nous « savons que les groupes qui mènent ces attaques sont soutenus par le Corps des gardiens de la révolution islamique et le régime iranien ». »
https://www.rt.com/news/585731-us-bases-syria-iraq/
« Les États-Unis ont mené deux frappes aériennes contre des milices soutenues par l’Iran dans l’est de la Syrie jeudi soir, en réponse à une série d’attaques contre les forces américaines ce mois-ci.
« Ces frappes sont une réponse directe à une série d’attaques contre le personnel américain en Irak et en Syrie qui ont commencé le 17 octobre », a déclaré un haut responsable de la défense à la presse.
Bien que les sites aient été utilisés par des milices locales, le responsable a déclaré qu’ils étaient financés et équipés par l’Iran.
« Soyons clairs, l’Iran est responsable » des attaques contre les forces américaines, a déclaré le responsable.
Les F-16 américains ont frappé les deux sites près d’Abu Kamal, dont l’un était une zone de stockage d’armes et l’autre une zone de stockage de munitions, selon un responsable militaire.
On ne sait pas encore si des Iraniens étaient présents sur les sites, ont déclaré les deux responsables, qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat pour évoquer le sujet. »
https://www.politico.com/news/2023/10/26/us-strikes-syria-retaliation-iran-00123926
« Une forte explosion a été entendue tôt vendredi sur une base militaire américaine dans la province syrienne orientale de Dayr al-Zawr, à la suite de frappes américaines sur deux sites militaires dans la région.
Citant des sources, la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen a fait état de l’explosion sur la base qui abrite les troupes américaines dans le champ gazier de Conoco.
Sabereen News, une chaîne d’information de Telegram associée aux Unités de mobilisation populaire irakiennes qui luttent contre le terrorisme, a également fait état d’une attaque à la roquette contre la base.
Des informations font également état d’une attaque de drone contre les forces militaires américaines autour de l’aéroport d’Erbil, dans le nord de l’Irak. »
https://www.presstv.ir/Detail/2023/10/27/713497/Explosion-hits-US-military-base-in-E-Syria
Les premières gouttes de l’orage qui s’annonce. Le département d’Etat étasunien les voit aussi tomber :
« Le département d’État a recommandé vendredi aux citoyens américains se trouvant au Liban d’évacuer le pays tant que des vols sont disponibles, en raison d’une « situation sécuritaire imprévisible » dans le cadre de l’escalade du conflit régional.
« Vous devriez avoir un plan d’action pour les situations de crise qui ne dépend pas de l’aide du gouvernement américain », peut-on lire dans le communiqué. « Le meilleur moment pour quitter un pays est avant la crise, si cela est possible. »
La guerre en Ukraine
La guerre en Israël a encore plus poussé celle en Ukraine dans les oubliettes médiatiques, d’autant plus que, sur le champ de bataille, aucune initiative d’envergure n’a été prise par l’Ukraine ou la Russie. Pourtant, si l’on en croit les analystes qui suivent encore de près l’affaire, la Russie continue de grignoter du terrain, doucement mais surement, entre autres à Avdeevka :
« Nous commençons par une reconnaissance majeure par l’Ukraine que la Russie a capturé des positions importantes à Avdeevka, en particulier autour du terril et de la zone de la voie ferrée de Stepove. Oui, il s’agit des mêmes positions dont il est question depuis une semaine, mais je pense qu’elles ont fait l’objet d’un va-et-vient dans une « zone grise » que personne ne contrôlait vraiment. Aujourd’hui, la Russie aurait établi un contrôle ferme sur ces positions, à partir desquelles d’autres expansions pourront être réalisées, après quelques consolidations…
Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers le front de Kherson – les comptes ukrainiens font de leur mieux pour amplifier la propagande dans cette région afin de détourner l’attention de la calamité qui s’installe lentement à Avdeevka. Ils continuent à faire croire à d’importantes captures des Forces Armées Ukrainiennes (FAU), alors qu’il ne s’agit en fait que d’une ou deux douzaines de chair à canon qui continuent à se faufiler dans les premiers bâtiments d’une colonie, avant d’être détruits par des bombardements d’artillerie massifs….
La dernière chose à mentionner est un développement intéressant sur le front nord. Au milieu des nouvelles avancées russes dans le secteur de Kharkov, de nouvelles rumeurs font état de l’ouverture potentielle d’un deuxième front majeur.
Tout d’abord, les comptes des FAU confirment que la Russie a capturé de nouvelles terres dans la direction de Kupyansk : »
https://simplicius76.substack.com/p/sitrep-102423-avdeevka-victories
Un article payant du Washington Post a fait parler de lui cette semaine car il montre que :
« Depuis 2015, la CIA américaine a dépensé des dizaines de millions de dollars pour renforcer les services de renseignement ukrainiens. Les deux organisations travaillent en étroite collaboration, mais la CIA tente actuellement de se distancier de certaines opérations d’élimination menées par Kiev.
Source : Washington Post : The Washington Post, à partir d’entretiens avec plus de deux douzaines de responsables actuels et anciens des services de renseignement et de sécurité ukrainiens, américains et européens.
Citation : « Les missions ont impliqué des équipes d’élite d’agents ukrainiens qui ont été formées, entraînées et équipées en partenariat étroit avec la CIA, selon des responsables ukrainiens et américains actuels et anciens. Depuis 2015, la CIA a dépensé des dizaines de millions de dollars pour transformer les services soviétiques ukrainiens en alliés puissants contre Moscou. L’agence a fourni à l’Ukraine des systèmes de surveillance avancés, formé des recrues sur des sites en Ukraine et aux États-Unis, construit de nouveaux quartiers généraux pour les départements de l’agence de renseignement militaire ukrainienne et partagé des renseignements à une échelle qui aurait été inimaginable avant que la Russie n’annexe illégalement la Crimée et ne fomente une guerre séparatiste dans l’est de l’Ukraine. La CIA maintient une présence significative à Kiev, selon des responsables. » »
https://news.yahoo.com/cia-closely-cooperates-ukraine-invests-123915413.html
et donne une preuve de plus du fait que les Etats-Unis utilisent bien l’Ukraine comme proxy contre la Russie et que la réaction russe n’était pas « non provoquée » comme le répétait à l’envie les médias occidentaux.
Evidemment, RT en fait un long article détaillé :
« Dans une enquête-fleuve, le Washington Post met en lumière le rôle prépondérant de l’agence de Langley dans la refonte des services ukrainiens. Un travail de près de dix ans, qui a donné au SBU et au GUR les moyens de mener ses opérations clandestines jusqu’en Russie, notamment des assassinats ciblés. « Nos services en sont bien conscients depuis déjà longtemps », a déclaré ce 24 octobre à la presse Dmitri Peskov, interrogé sur un article publié la veille dans le Washington Post. « Nos services secrets ont parlé à plusieurs reprises des informations dont nous disposons qui indiquent une supervision étroite des services de renseignement ukrainiens par les services secrets américains et même britanniques », a notamment déclaré le porte-parole du Kremlin. Dans le papier dont il est question, titrant sur la « guerre fantôme contre la Russie » menée par des « espions ukrainiens étroitement liés à la CIA », le média américain raconte comment l’agence de Langley a repris en main le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) ainsi que le renseignement militaire ukrainien (GUR) : «
Depuis 2015, la CIA a dépensé des dizaines de millions de dollars pour transformer les services ukrainiens formés par les Soviétiques en de puissants alliés contre Moscou », assure notamment le Post. Un rôle, des Etats-Unis en Ukraine, qui ne s’est pas limité à des financements et à des fournitures d’équipements. La CIA aurait notamment procédé à l’entraînement des agents du SBU. « Les sites de formation étaient situés à l’extérieur de Kiev, où les recrues triées sur le volet étaient instruites par le personnel de la CIA », relate le Post dans son récit « basé sur des entretiens avec plus de deux douzaines de responsables du renseignement et de la sécurité ukrainiens, américains et occidentaux, actuels et anciens ». Perçu comme « trop gros pour être réformé », ajoute le journal, « la CIA a travaillé avec le SBU pour créer une direction entièrement nouvelle » et « prosaïquement surnommée la « Cinquième Direction » ».
Une sixième aurait été créée, depuis, « pour travailler avec l’agence d’espionnage britannique MI6 », précise le média américain. Selon ce dernier, l’approche de la CIA aurait été « bien plus ambitieuse » concernant le GUR. Le « GUR était notre petit bébé. Nous leur avons donné du nouvel équipement et une formation », relate au Post un ancien responsable du renseignement américain ayant travaillé en Ukraine. « A partir de 2015, la CIA s’est lancée dans une transformation si vaste du GUR qu’en quelques années, « nous l’avions en quelque sorte reconstruit à partir de zéro » », rapporte encore le média. La CIA aurait également « financé de nouveaux bâtiments » du GUR, de crainte que leurs installations « soient probablement compromises par les renseignements russes ». Grâce à ces nouvelles installations, les Ukrainiens auraient pu intercepter quotidiennement plusieurs centaines de milliers de communications russes, assure un ancien responsable du GUR. « Il y avait tellement d’informations que nous ne pouvions pas les gérer nous-mêmes », relate-t-il au Post, précisant que ces données étaient alors « transmises à Washington » afin d’être « examinées par les analystes de la CIA et de la NSA ».
Mais la montée en gamme des services ukrainiens, sous la houlette des Etats-Unis, ne s’est pas limitée au seul renseignement. L’encadrement par la CIA des recrues visait notamment à « former des unités « capables d’opérer derrière les lignes de front et de travailler en tant que groupes secrets » », explique le Post, citant un responsable ukrainien. En plus du matériel de communication sécurisé et d’écoute, la CIA a notamment fourni au SBU « des déguisements et des uniformes séparatistes permettant aux agents de se glisser plus facilement dans les villes occupées ». Des agents ukrainiens qui ont notamment effectué des « missions de sabotage » ainsi que de « capture ».
Ces missions clandestines, là encore, ne se sont pas limitées aux territoires que Kiev revendique. Le Washington Post revient ainsi sur les attaques de drones menées par le GUR contre Moscou, dont le Kremlin, ou encore des projets plus « ambitieux » du SBU comme les deux attentats menés contre le pont de Crimée en octobre 2022 et juillet 2023. La première attaque fut menée grâce à un camion piégé, tuant trois personnes, dont le chauffeur dépeint dans l’article comme un « complice involontaire ». La seconde attaque fut menée « en utilisant des drones navals développés dans le cadre d’une opération top secrète impliquant la CIA et d’autres services de renseignement occidentaux » relate le Post. Cette attaque ukrainienne avait tué un couple d’automobilistes, qui traversait le pont, et blessé leur petite fille.
A ces victimes collatérales s’ajoutent celles des assassinats ciblés. Parmi celles évoquées dans l’article du Post : Stanislav Rzhitsky, un ancien commandant de sous-marin, abattu durant son footing à Krasnodar, Vladlen Tatarsky, un célèbre blogueur tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg ou encore la journaliste Daria Douguina, elle aussi tuée par une bombe placée sous sa voiture, en août 2022. Détail fourni par les journalistes américains : la bombe qui a tué la jeune femme de 29 ans aurait passé la frontière russe dans un compartiment secret aménagé dans une caisse à chat. Une « opération orchestrée par le SBU », confirment-ils. Citant leurs multiples sources, les auteurs précisent qu’« aucune opération majeure du SBU ou du GUR ne se déroulerait sans l’autorisation – tacite ou autre – de Zelensky ». Du côté du SBU, précise-t-on au Washington Post, les cibles sont considérées comme « tout à fait légales ». L’Ukraine « fait tout pour garantir qu’un châtiment équitable « rattrapera » tous les traîtres, criminels de guerre et collaborateurs », aurait lancé à de hauts responsables de la CIA le directeur de l’agence ukrainienne, Vasyl Malyuk, lors d’un déplacement aux Etats-Unis. « Les responsables de la CIA ont exprimé des objections après certaines opérations, ont indiqué des responsables, mais l’agence n’a pas retiré son soutien », ajoutent les auteurs de l’article, précisant que « les deux parties cherchaient à maintenir une distance prudente entre la CIA et les opérations meurtrières menées par ses partenaires à Kiev ».
https://francais.rt.com/international/107658-assassinats-attentats-crimee-cia-services-ukrainiens
Et ces assassinats continuent régulièrement. Le dernier date du 27 octobre :
« La tentative d’assassinat apparente contre l’ancien député ukrainien Oleg Tsaryov a été planifiée et orchestrée par les services de sécurité ukrainiens du SBU, a déclaré une source de l’agence à NV le 27 octobre.
« Il figurait depuis longtemps sur la liste des traîtres qui devaient répondre de leurs crimes », a précisé notre source.
« Tsaryov est une cible tout à fait légitime. Il ne s’agit pas simplement d’un fanatique du « monde russe », mais d’un homme venu personnellement avec des chars russes pour prendre Kiev.»
Dans le même temps, aucun détail de l’opération n’a été divulgué.
Tsaryov serait dans un état critique après avoir reçu deux balles et pourrait mourir à l’hôpital. »
https://news.yahoo.com/sbu-behind-attempt-tsaryov-life-202500082.html
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.