La revue de presse internationale pour la semaine du 12 au 18 mai 2025


Par Wayan – Le 18 mai 2025 – Le Saker Francophone

Les « négociations de paix » à Istanbul

En fin de semaine dernière, Poutine avait proposé à Zelensky d’entamer des négociations, le 15 mai à Istanbul. Ce lundi 12 mai, Trump a réagi à cette proposition :

Le président américain Donald Trump a exhorté l’Ukraine à accepter « immédiatement » la proposition de pourparlers directs et inconditionnels avancée par le président russe Vladimir Poutine plus tôt dimanche.

Écrivant sur Truth Social, Trump a suggéré que les négociations directes proposées aideraient au moins à clarifier les positions des parties au conflit et à montrer “si un accord est possible ou non.”

« Le président russe Poutine ne veut pas d’accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine, mais souhaite plutôt une rencontre jeudi, en Turquie, pour négocier une éventuelle fin du BAIN de SANG. L’Ukraine devrait accepter cela, IMMÉDIATEMENT”, a écrit le dirigeant américain.

S’il devient clair qu’il n’est pas possible de parvenir à un accord, “les dirigeants européens et les États-Unis sauront où les choses en sont et pourront procéder en conséquence”, a déclaré Trump.

“Je commence à douter que l’Ukraine conclura un accord avec Poutine”, a-t-il ajouté.

Sous la pression, Zelensky accepte la rencontre :

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré qu’il était prêt à rencontrer Vladimir Poutine en Turquie jeudi après que le président américain Donald Trump lui a dit publiquement d’accepter immédiatement la proposition de pourparlers directs du chef du Kremlin.

« J’attendrai Poutine en Turquie jeudi. Personnellement« , a écrit Zelenskiy sur X.  » J’espère que cette fois les Russes ne chercheront pas d’excuses ». Sur Telegram, son chef de cabinet, Andriy Yermak, a ajouté :  » Qu’en est-il de Poutine ? A-t-il peur ? On verra. »

Zelensky ne sait pas encore que dans la diplomatie classique, encore plus quand les enjeux sont importants, des techniciens mènent les négociations, sous l’égide de leurs dirigeants, comme pour les négociations Chine/USA en suisse cette semaine, et que les chefs d’Etat ne se rencontrent que pour signer et officialiser l’accord, quand il a été accepté par les deux parties.

Alors, Zelensky et les médias occidentaux, commencent à « tordre la narrative » :

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il soutenait l’idée du président américain de pourparlers directs avec Vladimir Poutine à Istanbul le 15 mai et espérait que Donald Trump y serait également.

Ici Euronews fait croire que l’idée vient de Trump alors que, comme nous l’avons vu la semaine dernière, cette rencontre a été proposée par Poutine. De plus Trump n’a pas soutenu des « pourparlers directs avec Poutine » mais que la Russie et l’Ukraine s’engage dans un processus de négociations directes entre les deux pays, sans passer par l’intermédiaire des USA.

Zelensky a également réitéré qu’il se rendrait en Turquie où il a lancé une invitation à des pourparlers de paix en face à face avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Dans cette phrase Euronews prétend que c’est Zelensky qui « a lancé une invitation à des pourparlers de paix » alors que c’est Poutine qui l’a lancée la semaine dernière. La seule différence est dans le « en face à face avec Poutine ».

Zelensky a déclaré qu’il espérait que Trump pourrait également y assister.

« Nous tous en Ukraine apprécierions que le président Trump puisse être là avec nous lors de cette réunion en Turquie. C’est la bonne idée. Nous pouvons changer beaucoup de choses. »

Là encore, Zelensky cherche à transformer le début de longues négociations de paix en une rencontre entre les trois dirigeants (lui, Poutine et Trump) comme si tout avait déjà été négocié et qu’il restait aux chefs d’Etat à valider publiquement cet accord. On remarquera au passage l’absence d’une figure européenne, même dans l’esprit de Zelensky.

« J’espère que les Russes ne se soustrairont pas à la réunion », a-t-il ajouté, en attendant une réponse officielle du Kremlin.

Ici, Euronews sous-entend que Zelensky attend « une réponse officielle », continuant à faire croire que c’est Zelensky qui a lancé l’invitation alors qu’en réalité c’est le gouvernement russe qui attend une réponse officielle à la proposition de Poutine.

Vladimir Poutine lui-même a suggéré jeudi des « pourparlers directs » avec l’Ukraine à Istanbul, mais n’a pas répondu à l’invitation de Zelensky.

Admirons la façon dont Euronews renverse les faits dans cette simple phrase : « Zelensky invite et Poutine ne répond pas ». On rappelle ici l’article de Reuters d’hier disant que « Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré qu’il était prêt à rencontrer Vladimir Poutine en Turquie jeudi après que le président américain Donald Trump lui a dit publiquement d’accepter immédiatement la proposition de pourparlers directs du chef du Kremlin ».

Trump reste optimiste sur le fait que les présidents ukrainien et russe assisteront aux pourparlers à Istanbul et a suggéré que la réunion pourrait donner « un bon résultat. »

Pour enfoncer le clou, Euronews écrit que Trump espère que « les présidents ukrainien et russe » assisteront aux pourparlers alors que dans la citation reportée par Euronews Trump parle seulement de « la Russie et l’Ukraine » :

« Je pense que nous pourrions voir un bon résultat de la réunion de jeudi en Turquie entre la Russie et l’Ukraine« , a déclaré Trump lors d’une conférence de presse lundi.

Voici donc comment Zelensky, soutenu par les médias occidentaux, cherche à déformer l’histoire en faisant passer l’invitation de Poutine à « débuter des négociations » pour « une rencontre entre chefs d’Etat prêts à signer un cessez-le-feu ».

Déformer l’histoire ou croire à ses propres fantasmes ?

« Nous voulons nous mettre d’accord sur un début à la fin de la guerre », a déclaré Zelenskiy lors d’une conférence de presse. Puis il a ajouté : « Il (Poutine) a peur de discuter directement avec moi. »

Finalement, la veille de la rencontre, Poutine donne la liste des diplomates russes allant participer à ces négociations :

L’équipe sera dirigée par l’assistant présidentiel Vladimir Medinsky, qui a dirigé le camp de Moscou lors des négociations avec Kiev en 2022. La délégation comprend également le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhail Galuzin, le Vice-ministre de la Défense Aleksandr Fomin et le chef du renseignement militaire russe, Igor Kostyukov.

Outre les négociateurs eux-mêmes, Poutine a dévoilé une équipe d’experts qui participeront également. Il est composé de plusieurs hauts responsables militaires et civils, ainsi que de diplomates.

Une équipe de techniciens prêts à rentrer dans les détails. De son côté, Zelensky n’a toujours pas donné de noms, à part son insistance à participer en personne aux négociations.

Par contre, Trump envisage d’envoyer une délégation, en observateurs :

Le président américain Donald Trump aurait l’intention d’envoyer ses principaux assistants, Steve Witkoff et Keith Kellogg, en Turquie cette semaine pour assister aux pourparlers potentiels entre Moscou et Kiev, a rapporté Reuters mardi, citant des sources anonymes.

A la date du 15 mai au matin, seule la délégation russe était présente à Istanbul. Zelensky, ne pouvant plus reculer, fut obligé de nommer une délégation ukrainienne :

Celle envoyée par Kiev a finalement été dévoilée ce jeudi après-midi. Elle sera conduite par le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, et disposera d’un « mandat pour un cessez-le-feu », a indiqué Volodymyr Zelensky depuis Ankara où il a rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Lui-même n’en fera donc pas partie.

En plus de ne disposer que d’un « mandat pour négocier un cessez-le-feu » temporaire et non pas une paix à long terme, la délégation ukrainienne ne pourra faire aucune concession territoriale :

L’Ukrainien Vladimir Zelensky a exclu de faire des concessions territoriales à la Russie, à la suite d’entretiens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara jeudi.

” La péninsule de Crimée est ukrainienne, et elle le sera toujours », a déclaré Zelensky, ajoutant qu’il en allait de même pour les autres territoires revendiqués par l’Ukraine. « Nous ne pouvons pas discuter de questions territoriales – cela violerait notre Constitution.”

C’est donc un échec assuré pour ces négociations. Trump le sent bien lui aussi :

Le président américain Donald Trump a déclaré que seule une rencontre personnelle avec son homologue russe Vladimir Poutine permettrait de progresser dans la résolution du conflit ukrainien.

Trump, qui avait auparavant exhorté Kiev à accepter la proposition de Poutine “immédiatement », a déclaré aux journalistes jeudi : « Rien ne se passera tant que Poutine et moi ne nous réunirons pas.”

Effectivement la réunion, ayant finalement lieu samedi, a accouché d’une souris :

En l’absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, les espoirs de voir les délégations russe et ukrainienne envoyées à Istanbul esquisser un pas vers un cessez-le-feu durable étaient minces.

Les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien et par un conseiller présidentiel de second plan côté russe, ont échangé pendant environ une heure quarante, entourées des médiateurs turcs, au palais de Dolmabahçe. La rencontre s’est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant « la priorité » affichée par Kiev et ses alliés. Les deux camps doivent désormais « présenter » et « détailler » leur « vision » d’une telle trêve, a affirmé le négociateur russe Vladimir Medinski lors d’une brève allocution à la presse.

Ukrainiens et Russes ont toutefois annoncé s’être mis d’accord pour un échange « massif » de prisonniers, a indiqué le conseiller de Vladimir Poutine, « à raison de 1 000 contre 1 000 », et ce « dans les prochains jours ». « Un grand résultat », s’est félicité Gueorgiï Tykhy, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne.

La guerre d’attrition en cours va donc continuer, la Russie y tenant le haut du pavé.

Par contre, Zelensky lui-même reconnait que l’Ukraine ne peut plus tenir longtemps :

Avant les pourparlers, il a admis au journal Libération que les Ukrainiens étaient de plus en plus fatigués du conflit et que les pourparlers sur la fin des combats avaient donné un peu d’espoir aux gens. Lorsqu’on lui a demandé s’il devait plutôt préparer ses citoyens à dix autres années de guerre, Zelensky a souligné que “l’Ukraine ne survivrait pas” à une autre décennie de conflit.

« Je regarde le moral de la population, ce que les gens veulent. Je regarde notre économie… c’est coûteux pour tout le monde”, a déclaré Zelensky. “En fait, cette guerre ne peut plus durer très longtemps », a-t-il prédit.

Bal diplomatique au Moyen-Orient

Cette semaine, Trump entame une tournée au Moyen-Orient, sans se rendre en Israël, ni en Iran d’ailleurs :

Le président Donald Trump se prépare pour sa première visite dans la région au cours de son deuxième mandat. L’itinéraire de Trump comprend l’Arabie saoudite – où il arrivera tôt mardi, heure locale– le Qatar et les Émirats arabes unis.

La Maison Blanche a qualifié cela de « retour historique au Moyen-Orient » et a promis “une vision partagée de stabilité, d’opportunités et de respect mutuel. » Israël n’est pas sur l’itinéraire. Cela après que Trump a déjà snobé Israël à plusieurs reprises, en annonçant des pourparlers avec l’Iran, un accord avec les rebelles houthis du Yémen et des pourparlers directs avec le Hamas. Les responsables israéliens craignent qu’une autre surprise ne les attende.

La première étape de cette tournée commence en fanfare :

Donald Trump annonce des investissements pharaoniques en Arabie saoudite

Reçu avec tous les égards en Arabie saoudite, ce mardi 13 mai, Donald Trump a empoché, selon la Maison Blanche, de pharaoniques promesses d’investissements et d’achats saoudiens, en particulier dans la défense et l’intelligence artificielle. Washington avance un montant revenant aux États-Unis de 600 milliards de dollars.

Mohammed ben Salman a réservé à Donald Trump, sensible à la pompe protocolaire, un accueil sur mesure, avec escorte d’avions de combat, garde à cheval et fastes du palais royal. La cordialité évidente entre les deux hommes, que l’on a vu deviser avec animation et force sourires, a marqué cette première journée de déplacement.

« Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup », a insisté le président américain, qui doit poursuivre sa tournée au Moyen-Orient avec des arrêts au Qatar, puis aux Émirats arabes unis.

Pendant cette étape, Trump a aussi annoncé la levée des sanctions contre la Syrie :

« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a salué cette décision du président américain, évoquant un « tournant décisif » pour son pays. Cité par l’agence officielle syrienne Sana, Assaad al-Chaibani a indiqué que cette levée des sanctions américaines intervenait alors que la Syrie se dirige « vers un avenir de stabilité, d’autosuffisance et de véritable reconstruction après des années de guerre destructrice ».

Donald Trump a surpris en faisant cette annonce à la veille d’une rencontre prévue mercredi 14 mai en Arabie saoudite avec le président Ahmed al-Sharaa.

Suivi d’une inattendue réunion à trois, scellant le retour de la Syrie sur la scène diplomatique internationale, malgré le passé du dirigeant syrien :

Le président turc Tayyip Erdogan a rencontré en ligne le président américain Donald Trump, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président syrien Ahmed al-Sharaa, a rapporté mercredi l’agence de presse publique Anadolu.

Erdogan a déclaré lors de la réunion que la décision de Trump de lever les sanctions contre la Syrie était d’une importance historique, a rapporté Anadolu.

Le France et la France avaient déjà annoncé, ou demandé dans le cas de Macron, la suppression des sanctions contre la Syrie :

Le gouvernement britannique a déclaré qu’il levait les sanctions contre une douzaine d’entités syriennes, y compris des ministères et des médias, afin d’aider le pays à se reconstruire après le renversement du président Bachar al-Assad lors d’une offensive éclair des rebelles en décembre.

Emmanuel Macron a annoncé qu’il était favorable à un assouplissement progressif des sanctions – mises en place contre Bachar el-Assad et son régime au cours des années de guerre qui se sont achevées par son exil à Moscou – sous réserve que le gouvernement intérimaire syrien s’engage en faveur de la justice et des réformes. Il a déclaré qu’il demanderait à l’Union européenne de ne pas renouveler les sanctions contre la Syrie.

En Arabie Saoudite Trump a prononcé un discours très important, mis sous le tapis par les médias grand public mais relevé par les médias alternatifs, car dans ce discours il déclare un changement radical dans la politique étrangère des Etats-Unis. Voici des extraits de ce discours :

Sous nos yeux, une nouvelle génération de dirigeants transcende les anciens conflits de divisions fatiguées du passé et forge un avenir où le Moyen-Orient est défini par le commerce, pas le chaos, où il exporte la technologie, pas le terrorisme, et où les gens de différentes nations, religions et croyances construisent des villes ensemble, sans se bombarder mutuellement. On ne veut plus de ça.

Et il est crucial pour le monde entier de noter que cette grande transformation n’est pas venue des interventionnistes occidentaux ou des gens volant dans de beaux avions vous donnant des conférences sur la façon de vivre et de gouverner vos propres affaires. Non, les merveilles étincelantes de Riyad et d’Abou Dhabi n’ont pas été créées par les soi-disant bâtisseurs de nations, les néoconservateurs ou les organisations à but non lucratif libérales comme ceux qui ont dépensé des billions et des billions de dollars pour ne pas développer Kaboul, Bagdad et tant d’autres villes. Au lieu de cela, la naissance d’un Moyen-Orient moderne a été apportée par les habitants de la région eux-mêmes, les gens qui sont ici, les gens qui ont vécu ici toute leur vie, développant vos propres pays souverains, poursuivant vos propres visions uniques, et tracer vos propres destinées à votre manière. C’est vraiment incroyable ce que vous avez fait.

En fin de compte, les soi-disant bâtisseurs de nations ont détruit beaucoup plus de nations qu’ils n’en ont construit, et les interventionnistes intervenaient dans des sociétés complexes qu’ils ne comprenaient même pas eux-mêmes. Ils vous ont dit comment le faire, mais ils ne savaient pas comment le faire eux-mêmes. La paix, la prospérité et le progrès ne sont finalement pas venus d’un rejet radical de votre héritage, mais plutôt d’embrasser vos traditions nationales et d’embrasser ce même héritage que vous aimez si tendrement.

Trump prône tout simplement l’arrêt de l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires politiques du Moyen-Orient. Reste à voir s’il pourra tenir parole.

Seconde étape, le Qatar, où l’accueil et le commerce furent de même niveau :

Un tapis rouge a accueilli Trump alors qu’il atterrissait au Qatar. L’émir du pays Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani était sur place pour l’accueillir. Et une garde de cérémonie, monté sur des chevaux blancs et des chameaux, trottait à côté de son cortège alors qu’il était transporté sur le site de sa visite d’État.

“Nous sommes extrêmement honorés de vous avoir ici. Nous sommes très excités, très heureux. C’est une visite historique”, a déclaré Al Thani. “Je ne sais pas si vous savez que vous êtes le premier président américain à vous rendre officiellement au Qatar. Nous sommes donc très honorés.”

La Maison Blanche a annoncé que les États-Unis et le Qatar avaient signé des accords d’une valeur d’au moins 1.200 milliards de dollars, y compris une transaction majeure qui verrait Qatar Airways acheter 210 avions à la société américaine Boeing.

“C’est la plus grande commande de jets de l’histoire de Boeing. C’est plutôt bien”, a déclaré Trump en signant des documents aux côtés de l’émir Al Thani. Dans un geste adressé à son collègue dirigeant, Trump a ajouté “ «  Nous sommes amis depuis longtemps, bien avant la politique.”

D’autres parties de l’accord comprenaient des achats de technologies de drones et anti-drones auprès de sociétés de défense américaines comme Raytheon et des investissements dans le secteur américain de l’énergie.

“Je pense qu’après la signature de ces documents, nous allons passer à un autre niveau de relation entre le Qatar et les États-Unis”, a déclaré Al Thani, remerciant Trump.

Rebelote pour sa troisième étape aux Emirats Arabes Unis :

Le président Donald Trump s’est engagé jeudi à renforcer les liens des États-Unis avec les Émirats arabes unis et a annoncé des accords avec l’État du Golfe totalisant plus de 200 milliards de dollars et les deux pays ont également convenu d’approfondir leur coopération dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Après la rencontre de Trump avec le président des Émirats arabes Unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, la Maison Blanche a annoncé qu’il avait annoncé des accords comprenant un engagement de 14,5 milliards de dollars d’Etihad Airways à investir dans 28 Boeing (BA.N), ouvre de nouveaux avions tab 787 et 777x propulsés par des moteurs fabriqués par GE Aerospace (GE.N), ouvre un nouvel onglet.

Le département américain du Commerce a déclaré que les deux pays avaient également convenu d’établir un cadre de « Partenariat d’accélération de l’IA entre les États-Unis et les Émirats Arabes Unis » et que Trump et Sheikh Mohamed ont assisté au dévoilement d’un nouveau campus d’IA, qui serait le plus grand en dehors des États-Unis.

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Pendant ce temps, les pourparlers Etats-Unis/Iran continuent leur lente progression :

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a affirmé que le quatrième round de négociations avait été « plus sérieux » que les précédents. « Les négociations ont été beaucoup plus sérieuses et explicites que les trois cycles précédents », a déclaré Abbas Araghchi à la télévision d’État iranienne à Mascate. Il a ajouté que des « questions ont été discutées en détail » et a noté que les pourparlers « avançaient ».

Le médiateur omanais a fait état d’« idées utiles et originales » lors des pourparlers à Mascate entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien. « Les échanges ont inclus des idées utiles et originales reflétant une volonté de parvenir à un accord honorable. Le cinquième cycle aura lieu une fois que les deux parties […] auront consulté leurs dirigeants », a affirmé le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, sur X

Pourtant, comme à son habitude, Trump ne peut s’empêcher de lancer des menaces :

Le président américain Donald Trump a menacé de réduire à zéro les exportations de pétrole iranien en cas d’échec des pourparlers en cours à Oman, qui visent à relancer l’accord nucléaire de 2015.

« Si les dirigeants iraniens rejettent ce rameau d’olivier… nous n’aurons d’autre choix que d’infliger une pression maximale massive, de ramener les exportations de pétrole iranien à zéro”, a déclaré Trump lors du Forum d’investissement américano-saoudien à Riyad mardi.

Puis après lancé le froid, voici le chaud, sa technique habituelle :

S’exprimant jeudi au Qatar lors de la deuxième étape de sa tournée de plusieurs jours dans le Golfe, Trump a déclaré qu’un accord était proche sur le programme nucléaire iranien et a suggéré qu’une frappe militaire sur les sites de Téhéran pourrait être évitée.

« Nous n’allons pas faire de poussière nucléaire en Iran », a déclaré Trump après une réunion à Doha avec des chefs d’entreprise. Je pense que nous sommes sur le point de conclure un accord sans avoir à le faire. Vous avez probablement lu aujourd’hui l’histoire à propos de l’Iran. Ils ont en quelque sorte accepté les termes. »

Une technique qui énerve les dirigeants iraniens :

Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé samedi Donald Trump de mentir lorsque le président américain a déclaré lors de sa tournée dans le Golfe cette semaine qu’il souhaitait la paix dans la région.

Au contraire, a déclaré Khamenei, les États-Unis utilisent leur pouvoir pour donner « des bombes de 10 tonnes au régime sioniste (israélien) à larguer sur la tête des enfants de Gaza ».

Trump a déclaré aux journalistes à bord d’Air Force One que l’Iran devait agir rapidement sur une proposition américaine pour son programme nucléaire ou « quelque chose de grave va se passer ».

Ses remarques, a déclaré Khamenei, « ne valent même pas la peine d’y répondre. » Elles sont un « embarras pour le président et le peuple américain », a ajouté Khamenei.

Plus tôt samedi, le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré que Trump parlait de paix tout en proférant simultanément des menaces. « Lequel devrions-nous croire ? » A déclaré Pezeshkian lors d’un événement naval à Téhéran. « D’un côté, il parle de paix et de l’autre, il menace avec les outils les plus avancés de massacre de masse. »

Pezeshkian a déclaré que l’Iran ne « renoncerait pas à ses droits légitimes ».

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Un pas vers la paix civile en Turquie. Le parti kurde turc, le PKK, vient de s’auto-dissoudre :

Le groupe militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est engagé dans un conflit sanglant avec la Turquie depuis plus de quatre décennies, a décidé de se dissoudre et de mettre fin à sa lutte armée, ont annoncé lundi des membres du groupe et des dirigeants turcs.

Depuis que le PKK a lancé son insurrection en 1984 – à l’origine dans le but de créer un État kurde indépendant – le conflit a tué plus de 40 000 personnes, exercé un énorme fardeau économique et alimenté les tensions sociales.

Une décision qui satisfait l’Iran, pays hébergeant aussi une importante communauté kurde :

Esmail Baqa’i, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a exprimé son soutien à la déclaration annonçant l’abandon des armes et la dissolution du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en soulignant que cette décision est un « pas important vers la négation de la violence et le renforcement de la sécurité », et a exprimé l’espoir que la poursuite de ce processus conduise à un renforcement de la stabilité et de la paix en Turquie et dans la région.

Europe

Sous la pression d’une population exprimant de plus en plus ouvertement son rejet de l’arrivée massive d’étrangers et reportant ses votes vers les partis prônant une telle politique, les gouvernements centristes européens commencent à refermer les frontières de leurs pays respectifs. En Angleterre :

Le gouvernement britannique a présenté dimanche des plans pour mettre fin à ce qu’il a appelé « l’expérience ratée du marché libre » de l’immigration de masse en limitant les visas de travailleurs qualifiés aux emplois de deuxième cycle et en forçant les entreprises à accroître la formation des travailleurs locaux. Le Premier ministre Keir Starmer est sous pression pour réduire la migration nette après le succès du parti britannique de réforme anti-immigration de droite de Nigel Farage aux élections locales de ce mois-ci.

Et en Allemagne ou cette décision est l’une des premières prises par le nouveau gouvernement Merz :

À partir d’aujourd’hui, TOUS les migrants ne pourront plus franchir illégalement les frontières terrestres de l’Allemagne, même s’ils demandent l’asile. Le ministre fédéral de l’Intérieur Alexander Dobrindt (54 ans, CSU) a donné l’ordre …

À midi, Dobrindt a donné des instructions à la Police fédérale pour renforcer les contrôles aux frontières et augmenter les refoulements en cas d’entrée illégale …

Dobrindt a également révoqué une instruction verbale adressée à la Police fédérale par l’ancien ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière (71 ans, CDU) en 2015. Selon cette instruction verbale …  » Les ressortissants de pays tiers sans documents légitimant le séjour et avec une demande d’asile doivent être autorisés à entrer.” Dobrindt y a mis un terme.

Autre décision annoncée publiquement par le « centriste » Merz, refaire de l’Allemagne la plus grande puissance militaire européenne :

« La force repousse les agresseurs, la faiblesse invite à l’agression », a résumé Friedrich Merz. « À l’avenir, le gouvernement fédéral allemand fournira toutes les ressources financières nécessaires à la Bundeswehr pour devenir l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe. Cela est approprié pour le pays le plus peuplé et le plus puissant économiquement d’Europe. Nos amis et partenaires l’attendent également de nous ; en fait, ils l’exigent pratiquement », a-t-il insisté.

Mais à quel prix, au moment même où Macron admet que la France, pourtant 2nde économie européenne, est militairement à bout de souffle :

 Dans une interview télévisée accordée à TF1 mardi, Macron a défendu la gestion du conflit ukrainien par son administration, affirmant que les Français avaient fait “le maximum que nous pouvions” pour aider Kiev, étant donné que l’armée du pays n’était pas prête à mener une guerre terrestre prolongée et de haute intensité.

” Nous avons donné tout ce que nous avions », a déclaré Macron. « Mais nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas, et nous ne pouvons pas nous priver de ce qui est nécessaire pour notre propre sécurité. » Il a noté que l’approche de la France, coordonnée avec celles d’autres donateurs occidentaux, vise à éviter une confrontation directe avec une puissance nucléaire.

La France a engagé plus de 3,7 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine depuis l’escalade du conflit en février 2022, selon le suivi de l’aide de l’Institut de Kiel.

Israël/Palestine

Le Hamas et les Etats-Unis ont eu des discussions directes, en court-circuitant Israël :

« Des pourparlers directs ont eu lieu à Doha entre la direction du Hamas et les États-Unis concernant un cessez-le-feu, un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens) et l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza », a dit l’un des responsables, assurant que les « discussions sont toujours en cours ».

En signe de bonne volonté face à ces discussions :

L’otage américano-israélien Edan Alexander a retrouvé ses parents en Israël lundi, après avoir été libéré par le Hamas dans un geste de bonne volonté envers les États-Unis, alors que le président Donald Trump doit entreprendre une visite au Moyen-Orient.

Alexander, le dernier otage vivant de nationalité américaine, a été libéré à la suite de pourparlers indirects entre les États-Unis et le Hamas. Les négociations ont mis à l’écart les responsables israéliens, qui n’ont été mis au courant qu’après la conclusion de l’accord.

Nous avons vu, la semaine dernière, les signes montrant que Trump commençait à se désolidariser de Netanyahou. Cette semaine ce sont les médias qui prennent le relais.

Pour la première fois, les médias occidentaux ont organisé une campagne médiatique contre un gouvernement israélien :

Même le monde de la culture s’y met :

Un groupe de plus de 350 acteurs, réalisateurs et producteurs internationaux ont signé une lettre publiée le premier jour du Festival de Cannes condamnant l’assassinat de Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne de 25 ans et protagoniste du documentaire  » Put Your Soul on Your Hand and Walk » (Mets ton âme sur ta main et marche).

Fatima Hassouna a été tuée avec dix membres de sa famille lors d’une attaque aérienne israélienne sur la maison familiale dans le nord de Gaza le 16 avril dernier, le lendemain du jour où le documentaire a été annoncé comme faisant partie de la sélection ACID du Festival de Cannes.

Les signataires, parmi lesquels Pedro Almodóvar, Ruben Östlund, Guy Pierce, Ralph Fiennes, Melissa Barrera, Yórgos Lánthimos, Susan Sarandon, Alfonso Cuarón et David Cronenberg, dénoncent le génocide à Gaza : « Nous ne pouvons pas rester silencieux alors qu’un génocide a lieu à Gaza », peut-on lire dans la lettre initiée par plusieurs groupes d’activistes pro-palestiniens et publiée dans le journal français Libération et le magazine américain Variety.

Il semble que les consciences commencent enfin à se réveiller face à l’ampleur du drame palestinien.

 La guerre commerciale de Trump

Les négociations du 10 et 11 mai en Suisse avec la Chine ont été qualifiées de fructueuses par les deux parties :

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a affirmé dimanche que les discussions avaient permis de faire « des progrès substantiels », dans une brève déclaration à la presse à l’issue de la rencontre de deux jours avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Le secrétaire au Trésor a précisé avoir informé le président Donald Trump de l’avancement des pourparlers.

Les divergences commerciales entre les deux pays, pourtant enflammées par une guerre des droits de douane, « ne sont pas aussi grandes que l’on pouvait l’imaginer », a ajouté Jamieson Greer, le représentant américain au Commerce, devant les journalistes en Suisse.

Xinhua, l’agence de presse chinoise a relayé la satisfaction du négociateur chinois :

Le haut responsable chinois a déclaré que les deux parties étaient parvenues à une série de consensus majeurs, ajoutant que la Chine et les États-Unis avaient également convenu d’établir un mécanisme de consultation économique et commerciale.

Grâce aux efforts conjoints des deux parties, les pourparlers ont été fructueux, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’agissait d’une étape importante vers la résolution des différends par un dialogue et une consultation d’égaux à égaux, et qu’il avait jeté les bases et créé les conditions pour combler davantage les différences et approfondir la coopération.

Le journal chinois Global Times nous donne les détails de l’accord passé le lundi 12 mai :

Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré lundi que les négociations économiques et commerciales de haut niveau entre la Chine et les États-Unis avaient permis des progrès substantiels, entraînant une réduction importante des taxes douanières.

Les États-Unis ont annulé un total de 91% de leurs droits de douane supplémentaires, et la Chine a annulé en conséquence 91% de ses contre-taxes ; Les États-Unis ont suspendu la mise en œuvre d’un « tarif réciproque » de 24%, et la Chine a également suspendu en conséquence la mise en œuvre d’un contre-tarif de 24%, a déclaré le porte-parole dans un communiqué.

Cette décision est conforme aux attentes des producteurs et des consommateurs des deux pays et est dans l’intérêt des deux pays et du monde. « Nous espérons que les États-Unis continueront de travailler avec la Chine pour se rencontrer à mi-chemin sur la base de cette réunion, corriger en profondeur la mauvaise pratique des augmentations douanières unilatérales, renforcer continuellement la coopération mutuellement bénéfique, maintenir le développement sain, stable et durable des relations économiques et commerciales sino-américaines, et injecter conjointement plus de certitude et de stabilité dans l’économie mondiale », a déclaré le porte-parole.

Mais là encore, après avoir soufflé le chaud, le gouvernement Trump se met à souffler le froid :

Le département du Commerce a publié des directives indiquant que l’utilisation des puces d’intelligence artificielle Ascend de Huawei Technologies Co., “partout dans le monde”, violent les contrôles à l’exportation du gouvernement, intensifiant les efforts des États-Unis pour freiner les progrès technologiques en Chine.

Le Bureau de l’industrie et de la sécurité de l’agence a déclaré mardi dans un communiqué qu’il prévoyait également d’avertir le public des “conséquences potentielles de l’autorisation d’utiliser des puces d’IA américaines pour la formation et l’inférence des modèles d’IA chinois. »

Ces directives devraient rendre d’autant plus difficile pour Huawei, basé à Shenzhen, de réaliser ses ambitions de développer des puces plus puissantes pour l’IA et les smartphones, efforts qui ont déjà rencontré des problèmes majeurs en raison des sanctions américaines.

Toute entreprise utilisant des puces Huawei risque donc de se trouver dans le viseur du gouvernement étasunien. Cette mesure est prise pour empêcher le monde entier d’utiliser l’AI chinoise, qui utilise ces puces Huawei, laissant à l’AI d’origine étasunienne le monopole mondial dans ce domaine.

Il semble qu’après la Chine cela soit au tour de l’Europe de passer entre les fourches caudines de Trump :

Le président américain Donald Trump a intensifié ses critiques à l’égard de l’Union européenne, la qualifiant de “plus méchante que la Chine” en ce qui concerne les pratiques commerciales.

Début avril, Washington a imposé un droit de douane de 20% sur tous les produits de l’UE et un droit de douane de 25% sur toutes les importations de voitures et de métaux. Alors que Trump a annoncé plus tard un sursis de 90 jours sur la plupart des droits commerciaux, un tarif de base de 10% et le tarif de 25% susmentionné restent en vigueur jusqu’à ce qu’un accord soit conclu.

” L’Union européenne est, à bien des égards, plus méchante que la Chine », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche lundi.

« Ils nous traitent très injustement. Ils nous vendent 13 millions de voitures, nous ne leur en vendons aucune. Ils nous vendent leurs produits agricoles ; nous ne leur en vendons pratiquement aucun”, a affirmé le président, ajoutant que Bruxelles a « poursuivi toutes nos entreprises – Apple, Google, Meta.”

Le dirigeant américain a prédit que l’UE “devra plier », puisque les États-Unis détiennent “toutes les cartes.”

Le forum Chine/CELAC

Cette semaine à Pékin s’est déroulée la 4e Conférence ministérielle du Forum Chine-CELAC. CELAC, qui veut dire Communauté des états latino-américains et des Caraïbes, est un forum de discussion continental qui traite des questions d’intégration économique en Amérique latine :

Dans la matinée du 13 mai, le Président Xi Jinping a participé, au China National Convention Center, à la cérémonie d’ouverture de la 4e Conférence ministérielle du Forum Chine-CELAC et y a prononcé un discours. Il a annoncé le lancement par la Chine et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) de cinq Programmes en vue du développement, du redressement et de la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-ALC.

Ce forum fut l’occasion de signer des accords concrets :

Chine et Colombie ont signé, mercredi 14 mai, un accord visant à intégrer le pays sud-américain au grand projet chinois d’infrastructures des « nouvelles routes de la soie ». Un signe de l’influence croissante de Pékin en Amérique latine.

Le signe aussi d’un « soft power » à la chinoise en pleine expansion :

Pourquoi la Déclaration de Beijing a-t-elle reçu des applaudissements aussi enthousiastes de la part des pays du CELAC ? La réponse se trouve dans la déclaration elle-même. Dans ce document de plus de 2 600 caractères chinois, le mot « développement » apparaît 19 fois, « coopération » 18 fois et » équité », » justice « ou » égalité  » huit fois. Derrière ces mots clés se cache une résonance de valeurs, représentant les valeurs communes que la Chine et les pays du CELAC suivent, ainsi que les raisons pour lesquelles les deux parties travaillent ensemble dans l’évolution de la situation internationale. À un moment où les pays du Sud sont désireux de s’exprimer, d’être entendus et de réaliser leurs aspirations de longue date, la Déclaration de Beijing exprime ces espoirs de manière claire et vivante.

La Déclaration de Beijing est un manifeste des pays du Sud pour la construction d’un monde plus juste, et elle mérite une lecture attentive de la part de quiconque cherche à comprendre les pays du Sud. Elle transmet un message de paix, affirme l’importance de faire respecter le droit international et de promouvoir les buts et principes de la Charte des Nations Unies, et soutient le règlement des différends et des conflits par des moyens pacifiques. Il reflète le sens des responsabilités des pays du Sud, soulignant que la gouvernance économique mondiale doit répondre aux préoccupations communes de tous les pays, en particulier les pays en développement, et réaffirme son soutien à un système commercial multilatéral équitable, transparent et fondé sur des règles.

Un « soft power » qui compte profiter du vide laissé par la baisse du budget étasunien à l’ONU :

Mardi, lors de sa rencontre avec le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres à Berlin alors qu’il assistait à la Conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix 2025, le ministre chinois de la Défense nationale, Dong Jun, a déclaré que la Chine annoncerait de nouveaux engagements en matière de maintien de la paix, soutiendrait la réforme et la transformation des efforts de maintien de la paix des Nations Unies et resterait un partisan indéfectible et une force constructive dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Cela met en évidence le soutien de longue date de la Chine à l’ONU et son rôle constructif en tant qu’État engagé dans le maintien de la paix.

Actuellement, la Chine est le deuxième contributeur au budget des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et le premier contributeur de soldats de la paix parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cela contraste avec les États-Unis, qui envisageraient d’éliminer le financement des missions de maintien de la paix de l’ONU en invoquant les échecs des opérations au Mali, au Liban et en République démocratique du Congo.

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