La revue de presse internationale du 28 avril au 4 mai


Par Wayan – Le 4 mai 2025 – Le Saker Francophone

La guerre en Ukraine

L’économie ukrainienne est en train d’atteindre le point de rupture :

Le gouvernement ukrainien a déclaré le 24 avril qu’il n’était pas parvenu à un accord avec ses créanciers pour restructurer quelque 2,6 milliards de dollars de dette. Cela signifie que Kiev pourrait être en défaut de paiement pour 600 millions de dollars avant la date limite de fin mai.

« L’Ukraine a indiqué qu’elle ne pouvait pas accepter la Proposition des Détenteurs de dettes et a refusé de faire d’autres propositions à ces Détenteurs avant la date limite », a déclaré le gouvernement ukrainien dans un communiqué après les pourparlers du 15 au 23 avril à Washington.

Pourtant, Macron pense qu’il faut continuer à mettre la pression sur la Russie :

Les images ont déjà fait le tour du monde : Donald Trump et Volodymyr Zelensky assis sur des chaises posées dans un hall du Vatican, et les dirigeants américain et ukrainien menant un conciliabule avec Emmanuel Macron et Keir Starmer, en marge des obsèques du pape François. L’aboutissement, selon le président français, d’intenses tractations. Et un sentiment majeur chez Emmanuel Macron : celui « d’avoir convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions, pour pousser les Russes à accepter » le cessez-le-feu, a-t-il confié à Paris Match.

Le chef de l’État affirme espérer un accroissement de la pression sur Moscou « dans les huit à dix jours », y compris de la part des États-Unis. C’est le « but recherché » par les Européens, selon Emmanuel Macron, qui se félicite du duo formé avec le Premier ministre britannique, Keir Starmer.

L’Allemagne les rejoint dans l’hostilité envers Poutine :

Les contours du nouveau gouvernement allemand de Friedrich Merz commencent à se dessiner. Celui qui va incarner la diplomatie s’appelle Johann Wadephul. C’est un ancien avocat très connu pour son hostilité à Vladimir Poutine et très favorable à l’aide militaire à l’Ukraine.

Au sein de la CDU, le futur chef de la diplomatie est l’un des plus fervents partisans du soutien à l’Ukraine. Il souhaite que l’Allemagne livre les fameux Taurus, ces missiles d’une portée de 500 kilomètres, que Kiev réclame à cor et à cris. Johann Wadephul a également des mots très durs à l’encontre de la Russie et de Vladimir Poutine.

Johann Wadephul partage ainsi le même regard que Friedrich Merz, qui doit être élu chancelier officiellement le 6 mai. Face aux dirigeants du CDU réunis en congrès ce lundi 28 avril, Merz a ainsi martelé : « Le combat de l’Ukraine contre l’agression de la Russie est aussi un combat pour le maintien de la paix et la liberté dans notre pays. »

Si les européens pensent qu’ils peuvent vaincre la Russie, le vice-président étasunien pense le contraire :

L’Ukraine n’est pas sur le point de gagner le conflit avec la Russie, a déclaré le vice-président américain JD Vance. Il a ajouté qu’il était naïf de s’attendre à l’effondrement de la Russie si les combats se poursuivaient encore plusieurs années.

“Si cela ne s’arrête pas, les Ukrainiens ne gagneront pas la guerre”, a déclaré Vance lors d’une interview sur le podcast de l’organisateur conservateur Charlie Kirk lundi.

“Je pense qu’il y a cette idée étrange parmi les médias grand public [et les dirigeants européens] que si cela continue encore quelques années, les Russes s’effondreront, les Ukrainiens reprendront leur territoire et tout redeviendra comme avant la guerre. Ce n’est pas la réalité dans laquelle nous vivons”, a déclaré le vice-président. « Vous aurez des millions de personnes de plus tuées si cela continue pendant encore quelques années, et cela pourrait risquer de dégénérer en guerre nucléaire. Cela doit cesser”, a ajouté Vance.

Alors le dialogue USA-Russie continue :

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio et son homologue russe Sergueï Lavrov ont eu un entretien téléphonique dimanche, au cours duquel ils ont souligné l’importance de poursuivre les efforts pour régler le conflit ukrainien, a déclaré le ministère des Affaires étrangères de Moscou.

Les hauts diplomates des deux pays ont poursuivi un “échange d’opinions productif sur les aspects clés du dialogue politique russo-américain, qui s’est considérablement intensifié récemment”, a déclaré le ministère dans un communiqué publié lundi.

Le principal sujet de discussion entre Lavrov et Rubio était la crise ukrainienne, indique le communiqué. D’autres questions internationales ont également été abordées et les deux parties ont convenu de poursuivre les contacts à tous les niveaux, a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères.

Si les tentatives du gouvernement Trump pour calmer le jeu en Ukraine échouent, les Etats-Unis risquent de s’en désintéresser complètement, laissant les européens s’en occuper tous seuls :

 « Nous sommes arrivés à un moment où les deux parties doivent faire des propositions concrètes pour mettre fin à ce conflit », a affirmé à la presse la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce. « S’il n’y a pas de progrès, nous nous retirerons en tant que médiateurs dans ce processus ».

C’est ce qui va se passer car le « dialogue » Russie-Ukraine est mort-né. D’un côté, Zelensky veut un cessez-le-feu avant de commencer toute négociation :

« Dans son discours vidéo nocturne, Zelenskiy a répété que l’Ukraine insistait pour que la Russie observe un cessez-le-feu inconditionnel. « Ils doivent prendre des mesures claires pour mettre fin à la guerre et nous insistons sur le fait qu’un cessez-le-feu inconditionnel et complet doit être la première étape », a déclaré Zelenskiy. « La Russie doit le faire. »

De l’autre côté, Poutine veut des négociations d’abord et un cessez-le-feu qu’en cas d’accord sur les négociations :

Le Kremlin a déclaré mardi que l’Ukraine n’avait pas répondu aux nombreuses offres du président russe Vladimir Poutine d’entamer des négociations de paix directes, et qu’il n’était pas clair si elle se joindrait à un cessez-le-feu de trois jours qu’il a annoncé pour le mois prochain.

« C’est le président Poutine qui a répété à plusieurs reprises que la Russie était prête, sans aucune condition préalable, à entamer le processus de négociations », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Nous n’avons pas entendu de réponse du régime de Kiev jusqu’à présent. »

Pas de réponse car Zelensky veut d’abord un cessez-le-feu. Mais peut-il se permettre d’imposer ses conditions à une Russie qui est en train de gagner militairement cette guerre ?

Les Etats-Unis menacent de se désolidariser du problème ukrainien tout en signant un accord qui les lie à ce pays. Mais Trump n’est pas à une contradiction près :

« Je suis heureux d’annoncer la signature aujourd’hui de l’accord historique de partenariat économique » avec l’Ukraine, a déclaré le ministre américain des Finances, Scott Bessent, dans un message vidéo.

« En reconnaissance du soutien financier et matériel important que le peuple des États-Unis a fourni à l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie, ce partenariat économique met nos deux pays en position de collaborer et d’investir ensemble pour assurer que nos actifs, nos talents et nos capacités puissent accélérer la reconstruction économique de l’Ukraine », relève le communiqué, qui ne donne pas de détails sur le contenu de l’accord.

« Avec les États-Unis, nous créons ce fonds qui attirera des investissements mondiaux dans notre pays », s’est félicitée pour sa part la ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document. L’accord avec Washington financera des « projets d’extraction de minerais, de pétrole et de gaz », a précisé la ministre ukrainienne sur Facebook. Mais l’Ukraine « conserve l’entière propriété et le contrôle de ces ressources » y compris le sous-sol, et ce sera « l’État ukrainien qui détermine où et quoi extraire », a-t-elle dit.

Plutôt ce qui restera de l’Etat ukrainien à la sortie de cette guerre. Car le vice-président étasunien, Vance, vient d’expliquer que :

La guerre en Ukraine ne va pas se terminer « de sitôt », a déclaré jeudi le vice-président américain JD Vance dans une interview accordée à Fox News. Cela « va dépendre des Russes et des Ukrainiens maintenant que chaque partie sait quelles sont les conditions de paix de l’autre. Ce sera à eux de parvenir à un accord et d’arrêter ce conflit brutal et sanglant », a déclaré Vance à Bret Baier de Fox News. « Ce conflit ne va nulle part, Bret. Il ne va pas se terminer de sitôt », a ajouté Vance.

Et la porte-parole du Secrétariat d’Etat d’insister :

Les États-Unis ne serviront plus de médiateur dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce. S’exprimant lors d’un point de presse régulier jeudi, elle a déclaré qu’il était temps pour les deux parties de proposer leurs propres solutions et de s’engager dans des pourparlers directs.

” Nous ne servirons plus de médiateurs », a déclaré Bruce aux journalistes interrogés sur le rôle futur de Washington. « Nous y serons certainement toujours engagés et nous aiderons et ferons ce que nous pouvons, mais nous n’allons pas faire sans arrêt le tour du monde pour arbitrer des réunions”. “Il est temps que les deux nations impliquées dans ce conflit proposent des propositions concrètes sur la fin de ce conflit. Ce sera à eux de décider”, a ajouté Bruce.

La guerre commerciale de Trump

Trump est obligé de lâcher du lest :

Récemment, un avis de « reprise des expéditions » de la part de grands détaillants américains a attiré une large attention. Selon un rapport publié par Ming Pao de Hong Kong le 26 avril, plusieurs exportateurs chinois ont révélé lors de la Foire de Canton en cours que de grands détaillants américains – dont Walmart, Target et Home Depot – leur avaient notifié de « reprendre l’expédition des marchandises » qui avaient été temporairement interrompues en raison des taxes douanières élevées imposées par les États-Unis sur les importations chinoises, les coûts supplémentaires devant être « payés par les acheteurs américains. »

Walmart et d’autres sociétés n’ont pas encore confirmé cette information. Cependant, des rapports antérieurs indiquaient que les PDG de ces trois grands géants américains de la vente au détail avaient rencontré le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 21 avril, heure locale, pour discuter de l’impact des politiques douanières sur leurs activités « à forte importation ».

L’administration du président Donald Trump s’efforcera de réduire l’impact de ses taxes douanières concernant l’automobile, en allégeant certains droits imposés sur les pièces étrangères des voitures fabriquées dans le pays et en empêchant les taxes sur les voitures fabriquées à l’étranger de s’additionner à d’autres, ont annoncé des responsables.

Lâcher du lest d’un côté pour mieux pousser de l’autre :

Les États-Unis cherchent à forcer l’Union européenne à choisir entre les États-Unis et la Chine sur le commerce, selon des briefings diffusés aux hauts ministres et responsables après la réunion de Simon Harris à Washington la semaine dernière avec le secrétaire américain au commerce Howard Lutnick.

Les séances d’information, confirmées par de multiples sources de haut niveau, vont considérablement plus loin qu’auparavant dans l’identification du programme ultime des États-Unis pour les futures négociations commerciales. Ils suggèrent que la stratégie globale des États-Unis est de se dissocier de la Chine et que tout pays souhaitant conclure un accord commercial avec les États-Unis devra également se distancier de Pékin.

La Chine se prépare à se passer des produits étasuniens :

La confrontation commerciale lancée par les États-Unis a commencé à toucher les exportations agricoles américaines, en particulier le soja et le porc, alors que la province chinoise du Zhejiang connaît une augmentation des expéditions de soja brésilien arrivant dans ses ports.

En avril, environ 40 navires de soja brésiliens devraient accoster au port de Zhoushan, à Ningbo, dans la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, soit une augmentation de 48% en glissement annuel par rapport aux 27 expéditions enregistrées en avril de l’année dernière, a rapporté lundi Yuyuantantian, un compte de média social affilié à China Media Group.

Mais en attendant, la Chine aussi est obligée de lâcher du lest :

La Chine fait une exception pour l’éthane américain. Pékin aurait discrètement levé les droits de douane de 125 % imposés début avril sur les importations d’éthane en provenance des États-Unis. Une décision non encore officialisée, mais confirmée par plusieurs sources industrielles. Elle vise à soulager les entreprises chinoises de la pétrochimie.

Il n’y a pas que Trump, la France aussi cherche à se protéger de la vente au détail sur les plates-formes chinoises :

La France propose de faire payer « des frais de gestion » sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026. Une façon de se protéger face à la crainte d’un afflux grandissant de petits colis envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu.

En déplacement à l’aéroport de Roissy près de Paris, la ministre des Comptes publics, accompagnée du ministre de l’Économie, évoque « quelques euros » de frais en plus par colis, ou « quelques dizaines de centimes » par article, une somme qu’elle souhaite être supportée non par les consommateurs, mais par les plateformes elles-mêmes.

Pendant que la guerre commerciale USA/Chine prend de l’ampleur, l’Inde a choisi la voie de la négociation :

Le président américain Donald Trump a déclaré mardi que les pourparlers avec l’Inde sur les tarifs douaniers se déroulaient bien et que, selon lui, les deux pays parviendraient bientôt à un accord commercial, a rapporté Reuters.

Avant un rassemblement dans le Michigan, le président a déclaré aux journalistes à l’extérieur de la Maison Blanche qu’il prévoyait également de se rendre en Afrique et de s’entretenir avec des responsables australiens pendant la pause de 90 jours sur les taxes douanières.

Le Mexique aussi :

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a dit jeudi avoir convenu avec son homologue américain Donald Trump de travailler à l’amélioration de la balance commerciale entre les deux pays, l’un des arguments du républicain pour imposer des droits de douane.

Lors d’un appel téléphonique jugé « très positif », il a été convenu que les équipes des deux gouvernements « continueront à travailler dans les prochains jours sur des alternatives pour améliorer notre balance commerciale », a écrit jeudi sur X la présidente de gauche, dont le pays est l’un des plus vulnérables face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Israel/Palestine

La Cour Internationale de Justice juge le blocus alimentaire qu’Israël impose à Gaza :

À la demande des Nations unies, la CIJ ouvre des audiences sur le blocus humanitaire à Gaza en urgence, pour permettre aux juges de faire la clarté sur les obligations légales d’Israël vis-à-vis des agences onusiennes et humanitaires. Au total, 40 États plaideront à La Haye, dont la France. Les Palestiniens ont obtenu trois heures d’intervention. Israël n’a pas souhaité participer à ces audiences qui vont s’étirer jusqu’au vendredi 2 mai. Mais pour autant, l’État hébreu ne boycotte pas la procédure et a adressé un mémoire aux juges de la plus haute cour de l’ONU.

Pendant que les États plaideront lundi à La Haye, les civils de Gaza vivront leur 58e jour sans le passage d’un seul camion humanitaire dans l’enclave. Depuis le 2 mars, Israël bloque toute entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté.

Pendant que la CIJ délibère, Israël continue son travail d’anéantissement :

Depuis un mois, l’armée israélienne évacue méthodiquement les habitants de Rafah et rase ce qui reste des bâtiments. La ville de Rafah et les localités environnantes ont pratiquement disparu, la plupart des habitants ayant fui vers le nord, à Khan Younis et sur la côte à Mawasi, sous les tirs d’artillerie et le grondement des chars et des bulldozers en approche.

Rafah est le gouvernorat le plus méridional de la bande de Gaza, situé le long de la frontière avec l’Égypte. Avant la guerre, il comptait environ 200 000 habitants et son territoire représentait environ un cinquième de la superficie de Gaza. Il n’existe plus aujourd’hui.

Voici une vue aérienne de ce qui reste de la ville de Rafah, prise le 25 janvier 2025.

Petit rappel sur le massacre en cours à Gaza :

Israël a largué plus de 100 000 tonnes de bombes sur Gaza. C’est plus de 100 kilotonnes. La bombe d’Hiroshima pesait environ 15 kilotonnes. Cela signifie que la petite zone de Gaza [40 km*10 Km] a été punie par des bombardements qui équivalent en force explosive à sept Hiroshima.

Que le débat politico-médiatique en soit encore à tergiverser sur le sujet « est-il antisémite de parler de génocide à Gaza ? » montre la monstrueuse hypocrisie en cours à ce sujet.

Après deux mois de blocus, les stocks de nourriture, d’eau et de médicaments sont désormais complètement épuisés dans la bande de Gaza. Depuis la fin du cessez-le-feu, les prix des denrées de base ont explosé : +1 400 %, selon les estimations. Même les cuisines collectives, dernier filet de sécurité contre la famine, ferment les unes après les autres.

« Le blocus, ça veut dire que des familles entières – souvent 7 ou 8 personnes – partagent une boîte de haricots secs. Imaginez que vous n’ayez rien à donner à votre enfant et que vous le voyez mourir de faim. Voilà à quoi ressemble Gaza. Le blocus tue, mais de manière silencieuse », alerte Juliette Touma, porte-parole de l’Unrwa.

À Gaza, les autorités israéliennes ne cachent pas leur souhait de vider l’enclave de sa population. Réduire la présence palestinienne sur place passe par le projet d’expulser des habitants de l’enclave, mais aussi par le fait d’empêcher les Palestiniens de faire des enfants. C’est la conclusion d’ONG palestiniennes, mais aussi d’un groupe d’experts de l’ONU. Ils ont rendu publiques les conclusions de leur rapport mardi 29 avril à Ramallah.

Ils ne cachent plus leur souhait et se prépare à le réaliser :

L’armée israélienne a commencé à envoyer ces jours-ci des ordres de mobilisation à des réservistes, prévoyant d’en rappeler des dizaines de milliers en vue d’une expansion de son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza, rapportent samedi 3 mai plusieurs médias israéliens.

Et pour être sur qu’on ne l’emmerde plus avec des histoires de cessez-le-feu, Netanyahou commence à prétendre que le médiateur ne doit plus être neutre :

Israël a demandé au Qatar, médiateur clé entre Israël et le Hamas, de « cesser de jouer les deux camps avec son double discours et à décider s’il est du côté de la civilisation ou s’il est du côté du Hamas », a déclaré samedi le bureau du Premier ministre israélien.

Le Qatar a rejeté les déclarations et les a qualifiés « d’incendiaires ».

Une situation totalement bloquée qui fait dire au secrétaire général des Nations Unis :

« La solution des deux États est proche d’un point de non-retour. La communauté internationale a la responsabilité d’empêcher l’occupation perpétuelle et la violence », a déclaré António Guterres. « Mon appel aux États membres est clair et urgent. Prenez des mesures irréversibles pour mettre en œuvre une solution à deux États. Ne laissez pas les extrémistes, de quelque bord qu’ils soient, saper ce qui reste du processus de paix », a-t-il ajouté.

Le Liban aussi est soumis aux bombardements israéliens :

Le Liban a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses attaques quasi-quotidiennes contre les régions du sud et de l’est du pays.

Ainsi que la Syrie :

Au moins trois explosions de drone ont été entendues autour de Sahnaya, dans la campagne aux alentours de la capitale syrienne, et depuis l’après-midi, les avions israéliens continuent de voler au-dessus de Damas. Israël n’a pas attendu : le pays a déclaré avoir effectué une frappe d’avertissement en Syrie contre un groupe qui se préparait à attaquer des druzes, un coup de semonce qui donne suite à sa promesse de protéger cette minorité en proie à des attaques près de Damas.

Dans un communiqué conjoint, Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israel Katz évoquent un « message ferme à Damas ».

Israël a bombardé une zone près du palais présidentiel à Damas tôt vendredi, dans son avertissement le plus clair à ce jour aux nouvelles autorités syriennes dirigées par des islamistes de sa volonté d’intensifier l’action militaire au nom de la minorité druze du pays.

Le gouvernement syrien a qualifié l’attentat de « dangereuse escalade » dans un contexte d’hostilité croissante entre les voisins. Israël a intensifié ses opérations militaires en Syrie depuis que les rebelles ont évincé Bachar al-Assad en décembre, avec des bombardements à travers le pays et des forces terrestres pénétrant dans son sud-ouest, tout en appelant la Syrie à rester décentralisée et isolée.

Moyen-Orient

La dernière réunion Iran-USA du samedi 26 mai s’est encore bien déroulée :

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est déclaré satisfait des progrès réalisés dans les pourparlers indirects avec les États-Unis.

Araghchi a fait ces remarques en s’adressant aux journalistes après le troisième cycle de négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis à Mascate, Oman. “Je suis satisfait de l’avancement des négociations et de leur rythme. Ils se déroulent bien et restent satisfaisants”, a-t-il déclaré aux journalistes après les entretiens de samedi.

Il a ajouté que les deux parties sont déterminées à parvenir à un accord. “Il était évident que les deux parties étaient sérieuses et entamaient les pourparlers avec détermination. Cela crée une atmosphère qui nous donne l’espoir de progresser dans les négociations.”

Mais après la carotte vient le bâton :

Les États-Unis ont imposé mercredi des sanctions à des entités accusées d’être impliquées dans le commerce illicite de pétrole et de produits pétrochimiques iraniens avant une nouvelle série de négociations américano-iraniennes samedi, alors que Washington cherche à accroître la pression sur Téhéran.

Le Département d’État américain a déclaré dans un communiqué qu’il imposait des sanctions à sept entités basées aux Émirats arabes unis, en Turquie et en Iran qu’il accusait de faire du commerce de pétrole et de produits pétrochimiques iraniens. Deux navires ont également été visés.

Cela n’empêche pas l’Iran de réaffirmer son souhait d’un accord :

L’Iran reste déterminé à résoudre les désaccords sur son programme nucléaire par le biais de négociations diplomatiques, a déclaré le ministre des Affaires étrangères de la République islamique, Abbas Araghchi, en réponse au report du prochain cycle de pourparlers américano-iraniens.

« Avec des interlocuteurs omanais et américains, nous avons décidé de reporter le 4e cycle de pourparlers pour des raisons logistiques et techniques. De la part de l’Iran, il n’y a aucun changement dans notre détermination à obtenir une solution négociée. En fait, nous sommes plus déterminés que jamais à parvenir à un accord juste et équilibré ; garantir la fin des sanctions et créer la confiance que le programme nucléaire iranien restera à jamais pacifique tout en veillant à ce que les droits iraniens soient pleinement respectés », a écrit le ministre sur son compte sur la plateforme de médias sociaux X.

De son coté, Netanyahou réitère son refus de tout accord acceptable par l’Iran :

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réitéré dimanche ses appels au démantèlement de l’ensemble de l’infrastructure nucléaire iranienne, alors que Washington et Téhéran s’engagent dans des pourparlers en vue d’un accord nucléaire.

Netanyahu a déclaré que le seul  » bon accord « serait celui qui supprimerait » toutes les infrastructures  » similaires à l’accord de 2003 que la Libye a conclu avec l’Occident qui l’a vu renoncer à ses programmes nucléaires, chimiques, biologiques et de missiles. [On se souvient ce qui est arrivé à la Libye après avoir signé un tel accord]

Israël n’a pas exclu d’attaquer les installations nucléaires iraniennes dans les mois à venir, bien que le président Donald Trump ait déclaré à Netanyahu que les États-Unis n’étaient pour l’instant pas disposés à soutenir une telle opération, a rapporté Reuters le 19 avril, citant un responsable israélien et deux autres sources proches du dossier.

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Après avoir détruit la Syrie, il faut maintenant aider à sa reconstruction :

« Les ministères des Finances du royaume d’Arabie saoudite et de l’État du Qatar annoncent conjointement leur engagement à régler les arriérés de la Syrie auprès de la Banque mondiale, pour un montant d’environ 15 millions de dollars », indique le communiqué de l’agence de presse officielle saoudienne (SPA). « Cet engagement ouvrira la voie à la reprise du soutien et des opérations du Groupe de la Banque mondiale en Syrie, après une suspension de plus de 14 ans » et « il permettra également à la Syrie d’accéder à un soutien financier à court terme pour le développement de secteurs critiques », ajoute-t-il.

La paix sociale n’est pourtant pas garantie depuis la chute de Bachar El Assad :

Depuis que le président syrien Ahmed al-Sharaa a pris le pouvoir en décembre, des centaines d’Alaouites ont été forcés de quitter leur domicile privé à Damas par les forces de sécurité, selon des responsables syriens, des dirigeants alaouites, des groupes de défense des droits de l’homme et 12 personnes ayant des comptes similaires qui ont parlé à Reuters.

« Nous ne parlons certainement pas d’incidents indépendants. Nous parlons de centaines, voire de milliers, de cas d’expulsions », a déclaré Bassam Alahmad, directeur exécutif du groupe de défense des droits humains Syrians for Truth and Justice (STJ).

Inde/Pakistan

A la suite de l’attentat de la semaine dernière contre des touristes au Cachemire, la relation Inde-Pakistan est en train de tourner à la guerre :

Le Premier ministre indien Narendra Modi a donné mardi 29 avril son feu vert à une opération militaire en représailles à l’attentat meurtrier commis il y a une semaine au Cachemire, dont il impute la responsabilité au Pakistan voisin. Le gouvernement pakistanais a assuré disposer de « renseignements crédibles » selon lesquels l’Inde prévoirait une frappe militaire imminente.

Le Pakistan s’y prépare :

Le Pakistan a affirmé mercredi disposer de « renseignements crédibles » selon lesquels l’Inde prévoyait une action militaire contre lui dans les prochaines 24 à 36 heures et a averti New Delhi qu’il y aurait des conséquences.

Le ministre pakistanais de l’Information, Attaullah Tarar, a déclaré que le gouvernement indien se préparait à mener une action militaire contre le Pakistan sur la base « d’allégations sans fondement et concoctées » concernant l’implication du Pakistan dans la récente attaque terroriste à Pahalgam.

Selon le communiqué, le ministre a déclaré que le Pakistan avait lui-même été victime du terrorisme et l’avait toujours condamné sous toutes ses formes et manifestations.

Il ne faut pas oublier que les deux pays sont équipés de bombes atomiques.

En attendant une éventuelle décision militaire l’Inde utilise l’arme économique :

L’Inde a annoncé samedi une série de mesures punitives radicales contre le Pakistan, arrêtant toutes les importations, suspendant les services postaux et refusant l’accès au port aux navires pakistanais.

Une notification émise par la Direction générale du Commerce extérieur le 2 mai a interdit “l’importation directe ou indirecte ou le transit de toutes les marchandises originaires ou exportées du Pakistan, qu’elles soient ou non librement importables ou autrement autorisées” avec effet immédiat.

Les importations indiennes en provenance du Pakistan se sont élevées à seulement 2,8 millions de dollars d’avril 2024 à janvier 2025, selon les données commerciales citées par le Times of India. Cependant, ses exportations vers le pays voisin s’élevaient à 1,18 milliard de dollars, dominées par les produits chimiques organiques et pharmaceutiques.

Canada

Mark Carney, le candidat du Parti libéral, qui était aussi le parti de l’ancien premier ministre Trudeau, a été élu en faisant sa campagne contre Trump, plus que contre son adversaire canadien, Pierre Poilievre, qui était pourtant longtemps le favori des sondages :

Mark Carney a remporté les élections canadiennes du 28 avril pour son mandat de premier ministre, a rapporté l’autorité électorale du Canada, clôturant sa victoire après que la rhétorique agressive et les tarifs douaniers du président Donald Trump aient permis au Parti libéral au pouvoir de faire un retour politique remarquable.

La victoire de Carney était une répudiation des menaces de Trump d’annexer le Canada et d’en faire le « 51e État. » Cette rhétorique-ainsi que la sanction des droits de douane sur les produits canadiens – a déclenché une vague de nationalisme sans précédent et renversé des années de stabilité entre les deux voisins.

“Comme je l’ai averti depuis des mois, l’Amérique veut notre terre, nos ressources, notre eau, notre pays », a déclaré Carney dans un discours de victoire à Ottawa. « Mais ce ne sont pas des menaces inutiles. Le président Trump essaie de nous briser pour que l’Amérique puisse nous posséder. Ça n’arrivera jamais. »

Emporté par cette victoire, Carney se voit maintenant en leader mondial pour mener une campagne anti-Trump, pro-globaliste :

Le Premier ministre canadien Mark Carney a remporté une victoire de retour pour les libéraux au pouvoir lors des élections de lundi, se positionnant pour un rôle mondial en tant que champion du multilatéralisme contre les politiques plus protectionnistes du président américain Donald Trump.

« Le Canada est prêt à jouer un rôle de chef de file dans la création d’une coalition de pays partageant les mêmes idées et partageant nos valeurs », a déclaré Carney le 3 avril à Ottawa. « Nous croyons en la coopération internationale. Nous croyons en l’échange libre et ouvert de biens, de services et d’idées. Et si les États-Unis ne veulent plus diriger, le Canada le fera. »

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