Par Wayan – Le 20 mai 2024 – Le Saker Francophone
En fin de semaine dernière a commencé l’offensive russe aux frontières nord-est de l’Ukraine :
« « Pour le moment, l’ennemi a un succès tactique » dans la bataille pour Volchansk, a déclaré l’état-major général des forces armées ukrainiennes dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux tôt lundi matin. Alors que les forces russes attaquent Volchansk par l’est et Liptsi par le nord, « la situation opérationnelle reste difficile et évolue de manière dynamique en direction de Kharkov », ajoute le communiqué.
L’avancée de la Russie a contraint l’Ukraine à redéployer en toute hâte ses forces du front du Donbass, a rapporté dimanche le New York Times. Le média américain a décrit ces troupes redéployées comme « fatiguées » et s’est entretenu avec un soldat qui a déclaré que « lui et ses camarades n’avaient pas dormi depuis des jours et étaient sous le choc de la rapidité avec laquelle les Russes se déplaçaient ».
Dans un message sur Facebook, Denis Yaroslavsky, un commandant ukrainien actif dans la région, s’est plaint que ses supérieurs n’avaient pas réussi à construire suffisamment de barrières défensives pour repousser les Russes et auraient détourné l’argent destiné à leur construction.
« La première ligne de fortifications et de mines n’existait tout simplement pas », écrit-il. « L’ennemi est entré librement dans la zone grise par la frontière. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait soit d’un vol délibéré, soit d’un sabotage délibéré. C’est de toute façon une trahison. »
Cela a permis aux Russe d’avancer rapidement vers Kharkov, une grande ville ukrainienne située à seulement 50 km de la frontière :
« La nouvelle offensive russe dans la région de Kharkov, dans l’est de l’Ukraine, pourrait contraindre le président Vladimir Zelensky à faire des sacrifices pour maintenir la ligne de front, estime le correspondant en chef de la sécurité internationale de CNN.
L’armée russe a capturé neuf villages depuis le lancement de son offensive vendredi, selon le ministère russe de la Défense. L’état-major ukrainien a reconnu que les Russes avaient eu un « succès tactique » et a fait état de violents combats pour le contrôle de la ville frontalière de Volchansk.
Nick Paton Walsh de CNN a offert lundi une évaluation plus sombre de la situation sur le champ de bataille, décrivant les progrès réalisés par les troupes russes comme « sans doute leur avancée la plus rapide depuis les premiers jours de la guerre ».
« C’est un cauchemar pour Kiev pour deux raisons : premièrement, ils ont libéré ce territoire des forces russes il y a 18 mois, mais ils n’ont clairement pas réussi à fortifier la zone suffisamment pour empêcher Moscou de reculer avec la facilité avec laquelle ils ont été balayés », » a expliqué le journaliste vétéran de Warzone.
« Et deuxièmement, la Russie peut à nouveau immobiliser l’armée ukrainienne surchargée en exerçant une pression constante et écrasante sur Kharkiv, en imposant un lourd tribut à des bombardements bruts sur un vaste centre urbain », a-t-il soutenu. Paton Walsh a ajouté que Zelensky est confronté à « de vilains choix quant à l’endroit où envoyer des ressources limitées et où finalement se sacrifier ».
Poutine vient de déclarer que prendre Kharkov n’est pas l’objectif de l’opération :
« La Russie n’a pas l’intention de s’emparer de la ville ukrainienne de Kharkov, proche de la frontière russe, a déclaré le président Vladimir Poutine. Les forces de Moscou ont réalisé des progrès notables dans la région ces derniers jours.
S’adressant aux journalistes de l’Institut de technologie de Harbin lors de sa visite de deux jours en Chine, Poutine a commenté les opérations russes dans la région de Kharkov, affirmant que Moscou obtenait du succès sur le champ de bataille en agissant « strictement selon le plan ».
Interrogé sur les objectifs de la Russie dans cette région, Poutine a souligné que l’Ukraine est responsable des récents combats dans la région, car elle « continue malheureusement de bombarder des quartiers résidentiels dans les zones frontalières, y compris à Belgorod ».
« Des civils meurent là-bas. Tout est limpide. Ils tirent directement sur le centre de la ville », a déclaré le président, rappelant qu’il avait publiquement averti Kiev que la Russie serait contrainte d’établir un « cordon sanitaire » dans les zones sous contrôle de Kiev si les attaques se poursuivaient. »
Cette attaque a montré au monde entier non seulement l’état désastreux de l’armée ukrainienne mais aussi le niveau d’impréparation dû à la corruption endémique à l’Ukraine. Cet article est tiré d’un journal ukrainien, l’Ukrainska Pravda, qui a pu le rédiger grâce à une fuite :
« Des centaines de millions de hryvnias ont probablement été volés lors de la construction de fortifications dans la région de Kharkiv, où la l’armée russe progresse désormais activement. Des contrats de plusieurs millions de dollars pour la construction de fortifications, pour lesquels un total de 7 milliards de hryvnias ont été dépensés, ont été transférés par l’OVA de Kharkiv à des sociétés écrans.
En particulier, le Département du logement et des services communaux (ZhKG) et le complexe énergétique et énergétique de Kharkiv ont conclu des contrats directs pour la fourniture de bois pour les fortifications avec des entreprises apparemment fictives.
Pour 270 millions de dollars pour le bois, dont les informations sont classifiées, des contrats ont été conclus avec FOP Chaus I.O., LLC « Hertz Industry », LLC « Satisbud », LLC « ATT BUILD » et LLC « DEREVOOBROBNE PIDPRIEMSTVO VOSHOD ».
Toutes ont commencé à gagner des millions quelques mois après leur inscription au registre du commerce. Sous contrats directs et sans appel d’offres.
Il se trouve que le département de l’OVA de Kharkiv chargé des achats de défense a choisi des sociétés anonymes et des entreprises privées nouvellement enregistrées. De plus, les propriétaires de ces entreprises ne ressemblent pas à des hommes et des femmes d’affaires prospères – ils ont des dizaines de procès, du vol de whisky à la violence domestique contre leur mari et leur mère, certains d’entre eux sont privés de leurs droits parentaux et ont fait l’objet de procédures légales pour non remboursement de prêts bancaires.
Autre détail intéressant : il semblerait que ces bénéficiaires ne sachent même pas qu’ils sont millionnaires. Car ils continuent de travailler par équipes « dans les champs » et dans les usines.
Je répête : chez OVA, les contrats directs pour le bois de fortification sont conclus avec des entreprises dont les « propriétaires » ne savent même pas qu’ils gagnent des millions. C’est pour cela que les informations militaires sont classées. »
La pointe de l’iceberg dans un pays dont le niveau de corruption est bien connu, en particulier des dirigeants occidentaux :
« Cette histoire de détournement d’argent est la dernière d’une longue série. Plus tôt cette semaine, la Pologne a annulé ses négociations commerciales avec Kiev après que le ministre ukrainien de l’Agriculture, Nikolaï Solsky, ait été accusé de s’être approprié illégalement des terres domaniales d’une valeur de près de 7,4 millions de dollars. Quelques mois plus tôt, le service de sécurité ukrainien, le SBU, avait annoncé avoir découvert un important stratagème de détournement de fonds dans le cadre duquel des responsables ukrainiens et des entrepreneurs privés avaient volé environ 40 millions de dollars destinés à l’achat d’obus. »
Cette attaque met les dirigeants ukrainiens en état de panique :
« « La situation est critique », a déclaré le général Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaires ukrainiens, lors d’un appel vidéo depuis un bunker à Kharkiv. « Chaque heure, la situation s’empire. »
Son sombre constat faisait écho à celui d’autres officiers ukrainiens ces derniers jours, selon lesquels les perspectives militaires du pays s’amenuisaient. En plus d’être en infériorité numérique, les Ukrainiens sont confrontés à de graves pénuries d’armes, notamment de munitions d’artillerie, et des armes en provenance des États-Unis d’une valeur de 60,8 milliards de dollars – approuvées il y a trois semaines après des mois d’impasse au Congrès – commencent à peine à arriver.
Comme la plupart des responsables et experts militaires ukrainiens, le général Boudanov a déclaré qu’il pensait que les attaques russes dans le nord-est visaient à épuiser les réserves déjà maigres de soldats ukrainiens et à les détourner des combats ailleurs.
C’est exactement ce qui se passe actuellement, a-t-il reconnu. Il a déclaré que l’armée ukrainienne tentait de rediriger les troupes d’autres zones de la ligne de front pour renforcer ses défenses dans le nord-est, mais qu’il était difficile de trouver du personnel.
« Toutes nos forces sont soit ici, soit à Chasiv Yar », a-t-il déclaré, faisant référence à un bastion ukrainien situé à environ 200 kilomètres plus au sud que les troupes russes ont attaqué ces dernières semaines. « J’ai utilisé tout ce que nous avions. Malheureusement, nous n’avons personne d’autre dans la réserve. » »
La fameuse loi de mobilisation que Zelenski venait de signer va donc ouvrir une « chasse au conscrits » dont témoignent de nombreuses vidéos publiées sur Twitter montrant des hommes kidnappés dans la rue, parfois défendus par leurs familles. En voici un exemple.
« Les clubs de football de toute l’Ukraine refusent de se rendre dans la région de Transcarpatie pour assister à des matchs après que des recruteurs ont enlevé un joueur clé du FC Khust à la gare locale, a déclaré le club dans un appel au soutien du public.
Nikolay Sirash se trouvait mardi à la gare de Khust lorsque les forces de l’ordre l’ont arrêté, a indiqué le club dans un message sur Facebook. Sirash venait d’avoir 25 ans, mais les nouvelles règles autorisant la mobilisation des hommes de moins de 27 ans ne sont pas encore entrées en vigueur, a noté le club.
« Nous n’avons aucun contact avec le joueur à ce moment-là et son sort est inconnu », a déclaré le FC Khust. »
Qui veut devenir de la chair à canon pour défendre un gouvernement qui les envoie à l’abattoir depuis deux ans au lieu de négocier avec la Russie ?
Car négociations il y aura forcément. Du coup, pour préparer les esprits de la population européenne à ces futurs négociations, Die Welt, un journal allemand repris par Le Figaro, fait enfin un travail d’information en révélant ce que les médias alternatifs ont révélé il y a deux ans :
« Le document secret qui aurait pu mettre fin à la guerre en Ukraine
Peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des négociateurs des deux camps avaient rédigé un projet d’accord de paix. Un document de 17 pages que «Die Welt» a pu consulter en exclusivité. Même après plus de deux ans de guerre, l’accord semble toujours avantageux à posteriori. »
Le titre désinforme en parlant de « document secret » alors qu’il n’a rien de secret puisque les médias alternatifs en ont parlé il y a deux ans. Mais cela permet de faire croire au lecteur que les médias occidentaux viennent juste de l’apprendre et n’ont rien caché à leurs lecteurs pendant ces deux années.
La fin du résumé disant « l’accord semble toujours avantageux à posteriori » indique que les dirigeants occidentaux seraient prêts à négocier sur la base de cet accord. La Russie ne sera évidemment plus d’accord et de nombreux dirigeants russes l’ont déjà annoncé.
Mais, comme en 2022, si France et Allemagne pourraient être prêtes à négocier, la Grande Bretagne annonce d’entrée qu’il n’en est pas question :
« La Grande-Bretagne ne soutiendra aucune solution au conflit entre la Russie et l’Ukraine qui impliquerait ce qu’elle considère comme des concessions à Moscou, a déclaré mardi le secrétaire à la Défense Grant Shapps à Times Radio.
Le Royaume-Uni figure parmi les plus grands donateurs d’armes à Kiev. Ces dernières semaines, Londres a intensifié sa rhétorique en affirmant que les armes britanniques fournies à l’Ukraine pourraient être utilisées pour des attaques au plus profond de la Russie. Moscou a récemment convoqué l’ambassadeur du Royaume-Uni à ce sujet et l’a mis en garde contre d’éventuelles représailles, notamment des frappes ciblant « toutes les installations et équipements militaires britanniques » en Ukraine et au-delà.
Plus tôt mardi, Shapps a confirmé que Kiev pourrait utiliser des armes fournies par les Britanniques pour frapper la péninsule russe de Crimée. Londres considère la région, qui a rejoint la Russie en 2014 à la suite d’un référendum, comme faisant « partie intégrante de l’Ukraine », a déclaré le secrétaire à la Défense.
Interrogé par Times Radio pour savoir si Londres envisagerait un accord entre Moscou et Kiev, Shapps a rejeté l’idée. Il a ajouté que le Royaume-Uni ne voit « aucun sens » à persuader ou à « armer fortement » l’Ukraine pour qu’elle accepte des conditions de paix et « abandonne une partie de son territoire ». »
La Grande Bretagne, fidèle à son ancienne politique de créer la discorde sur le continent pour mieux affaiblir ses potentiels concurrents européens. Politique d’ailleurs reprise par les Etats-Unis à l’échelle mondiale. Ce qui est étonnant est de voir que les dirigeants européens non seulement ne le voient pas mais y participent allègrement. Par bêtise, conformisme ou corruption ?
« L’industrie de défense de l’Union européenne est partiellement passée à une économie de guerre, a déclaré le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton.
Kiev pourrait être confrontée à une « période dangereuse » cette année, car les politiciens occidentaux qui la soutiennent se tournent désormais vers les élections du Parlement européen du 6 au 9 juin et l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, a expliqué Breton dans une interview accordée lundi à la chaîne française BFMTV.
La Russie pourrait bien profiter de cette « incertitude » et « avancer » en première ligne, a-t-il déclaré. « C’est pour cette raison que nous, en Europe, avons décidé d’augmenter considérablement nos subventions en termes d’armes et de munitions » à l’Ukraine, a souligné le commissaire.
« Désormais, le défi consiste pour nous à passer à une économie de guerre dans tous les segments de l’industrie européenne de défense », a ajouté le commissaire. »
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Nous avons abordé la semaine dernière le sujet des manifestations en Géorgie au sujet de la loi sur « les influences étrangères ». La loi a été définitivement adoptée par le parlement, ce qui a été l’occasion de voir que « les influences et pressions étrangères » sont bien présentes en Géorgie, en particulier de la part des pays occidentaux :
« L’Union européenne a exhorté mercredi la Géorgie à retirer son projet de loi très contesté sur les « agents étrangers », affirmant que cette mesure freinerait les ambitions de la nation de rejoindre le bloc, alors que les protestations contre la législation se poursuivent dans une crise politique continue. »
« « Je veux être clair : ce projet de loi voté au Parlement ne rapproche pas la Géorgie de l’UE. Bien au contraire », a déclaré Charles Michel, président du Conseil européen, à Euronews vendredi matin.
« Nous sommes déçus que ce gouvernement ait pris une telle décision », a-t-il ajouté.
En décembre, la Géorgie a été déclarée candidate officielle à l’adhésion au bloc, répondant ainsi aux aspirations de longue date de l’ancienne république soviétique. La décision était « fondamentale », estime Michel, qui s’attend désormais à ce que Tbilissi envoie « plus de signaux positifs » à Bruxelles. »
« Les ministres des Affaires étrangères de Lettonie, d’Estonie, d’Islande et de Lituanie, en visite officielle de travail en Géorgie, se sont joints hier soir aux manifestants sur l’avenue Rustaveli pour protester contre la loi sur la « transparence de l’influence étrangère ».
Les ministres des Affaires étrangères se sont joints à la marche vers le Parlement.
L’apparition d’hommes politiques européens sur l’avenue Rustaveli a été accueillie par des applaudissements.
Ils ont affirmé que, de cette manière, ils voulaient montrer leur soutien et leur solidarité aux manifestants contre la « loi russe ».
Après les discours des ministres des Affaires étrangères lors du rassemblement contre la loi « Sur la transparence de l’influence étrangère », les hymnes de la Géorgie et de l’Union européenne ont été interprétés.
Les participants au rassemblement scandaient : « Europe ». »
Imaginez cinq minutes la colère du gouvernement français si les ministres des affaires étrangères de l’Iran, du Mali et de Russie étaient venus haranguer les manifestants contre la réforme des retraites, ou les Gilets Jaunes. Tout le monde aurait crié au scandale.
La réaction du parlement Géorgien est bien plus mesurée :
« La participation d’hommes politiques des pays de l’OTAN aux rassemblements antigouvernementaux à Tbilissi constitue une mesure hostile visant à renverser le gouvernement géorgien, a déclaré le président du Parlement Shalva Papuashvili.
« S’adresser à un rassemblement de jeunes exaltés, dirigés par les partis d’opposition radicaux contre le gouvernement, et les qualifier de ‘nation entière’ est quelque chose que vous ne pourriez pas attendre d’un ministre des Affaires étrangères d’un État membre de l’UE », a déclaré Papuashvili dans un message. publié jeudi sur X (anciennement Twitter).
« Certains membres des gouvernements de nos partenaires baltes se sont laissés un peu trop emporter par leur propre rhétorique« , a-t-il ajouté.
Il a évoqué « l’argent étranger irresponsable », qui, selon lui, circule librement dans le système politique géorgien, y compris dans les groupes radicaux, affirmant que la nouvelle législation sur la transparence en matière d’influence étrangère est destinée à relever ce défi.
Papuashvili a laissé entendre que ceux qui protestent contre la législation en sont affectés. « La participation de dignitaires étrangers à ces manifestations, au mépris flagrant de la souveraineté et des pratiques diplomatiques de la Géorgie, au nom de la « démocratie et des droits de l’homme », relève au mieux de l’hypocrisie et au pire de la subversion », a-t-il conclu. »
Mais telles sont les « valeurs européennes » que ces ministres étrangers demandent au gouvernement géorgien de respecter et aux manifestants de soutenir, le droit de s’ingérer dans les affaires de pays souverains, jusqu’à renverser les gouvernements en place. Les fameuses « révolutions de couleur ». C’est une réplique exacte de ce qui s’est passé à Kiev en 2014. Et le but est le même, utiliser la division interne pour tourner ce pays contre la Russie.
Car cette division est profonde et donc émotionnelle :
« Les législateurs géorgiens en sont venus aux mains au Parlement lundi alors que les législateurs du parti au pouvoir semblaient prêts à faire avancer un projet de loi controversé sur les « agents étrangers » qui a été critiqué par les pays occidentaux et a déclenché des protestations dans le pays.
Des images diffusées à la télévision géorgienne montraient Mamuka Mdinaradze, chef de la faction parlementaire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien et l’une des forces motrices derrière le projet de loi, se faisant frapper au visage par le député de l’opposition Aleko Elisashvili alors qu’il parlait debout au perchoir.
L’incident a provoqué une bagarre plus large entre plusieurs législateurs, un événement occasionnel au sein du parlement géorgien, souvent bruyant. »
Cet en-tête de RFI met en exergue la mauvaise foi occidentale sur ce sujet :
« En Géorgie, la mobilisation se poursuit contre la loi sur « l’influence étrangère ». Cette dernière menace notamment les ONG financées par les pays occidentaux, mais aussi les médias indépendants qui reçoivent des fonds de l’étranger. »
Donc la loi « menace » bien les ONG occidentales qui influencent la population géorgienne pour, comme en Ukraine, créé la division dans un pays frontière de la Russie. Elle menace aussi les médias « indépendants », du gouvernement géorgien mais pas de « l’étranger » puisque c’est « l’étranger » qui les finance. En gros RFI et les pays occidentaux demandent que la Géorgie les laisse influencer sa population à leur guise sinon :
« Si la démocratie est violée en Géorgie, les Etats-Unis imposeront des sanctions personnelles aux dirigeants du pays, a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires européennes et eurasiennes, James O’Brien, lors d’une conférence de presse à Tbilissi.
Il a déclaré que si la loi sur les agents étrangers était adoptée sans coordination avec les normes de l’UE et en cas de violence contre des manifestants pacifiques, les États-Unis imposeraient des restrictions.
O’Brien a noté qu’il y aurait des sanctions financières et des interdictions de voyager pour les responsables et leurs familles. »
On admirera au passage le « si la démocratie est violée » alors que la loi a été votée par un parlement élu démocratiquement. On n’en est pas à une contradiction près pour « défendre les valeurs européennes ».
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La guerre économique contre la Chine bat son plein. Au niveau médiatique, avec des articles de presse quotidiens parlant de « la chute de l’économie chinoise », comme nous en avons déjà parlé ici. Puis sur le plan économique avec des séries de sanctions imposés par le gouvernement étasunien dans le but d’affaiblir l’économie chinoise.
Mais quand on voit le peu d’effets des sanctions sur l’économie russe, pourtant bien plus petite que l’économie chinoise, on a de quoi douter de leur efficacité. De plus, les sanctions prises pour empêcher la Chine d’importer des microprocesseurs n’ont fait qu’accélérer le développement de microprocesseurs chinois. Mais les décideurs étasuniens préfèrent ne pas voir ces échecs et continuer sur la même voie. Pourquoi ?
Le 1er mai un article de CNN annonce une série de 300 sanctions prises contre des entités chinoises :
« Les États-Unis ont imposé des sanctions à plus d’une douzaine d’entreprises en Chine et à Hong Kong pour leur soutien à la guerre russe en Ukraine, dans le cadre d’une tranche de près de 300 nouvelles sanctions dévoilées mercredi.
Cette décision fait suite aux avertissements répétés de hauts responsables américains, notamment la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le secrétaire d’État Antony Blinken, aux hauts responsables chinois, les invitant à sévir contre la fourniture par la Chine à la Russie d’articles à double usage que les États-Unis prétendent être utilisés pour renforcer son armée dans la guerre contre l’Ukraine.
« Les près de 300 cibles sanctionnées à la fois par le Trésor et le Département d’État comprennent des sanctions contre des dizaines d’acteurs qui ont permis à la Russie d’acquérir à l’étranger des technologies et des équipements dont elle avait désespérément besoin », a déclaré le Département du Trésor dans un communiqué de presse. »
Le 6 mai, un article du Global Times avertit que l’administration étasunienne étudie la possibilité des sanctionner l’industrie de fabrication navale chinoise :
« Un rapport publié dimanche par le Financial Times, citant des experts du secteur, a déclaré que l’enquête américaine sur les secteurs maritime, logistique et de construction navale chinois, qui pourrait conduire à l’imposition de droits de douane sur les navires de construction chinoise faisant escale dans les ports américains, pourrait aider les chantiers navals de Corée du Sud et du Japon, mais cela ne fera probablement pas grand-chose pour stimuler les chantiers navals américains.
Les professionnels de la construction navale et des industries maritimes peuvent facilement comprendre l’absurdité du fantasme américain de relancer ses chantiers navals assoupis en tentant de bloquer la Chine. Même si les États-Unis faisaient perdre des commandes aux chantiers navals chinois en raison des taxes portuaires, cela ne profiterait pas à l’industrie de la construction navale américaine en difficulté. Au lieu de cela, cela ne ferait qu’entraîner une hausse des coûts du commerce maritime pour les États-Unis.
Le fait que même les armateurs américains hésitent à passer des commandes chez eux est une preuve suffisante du manque de compétitivité de l’industrie. Depuis près de 100 ans, une loi fédérale connue sous le nom de Jones Act restreint le transport fluvial de marchandises entre les ports américains aux navires construits par des chantiers navals américains.
En conséquence, Selon Clarksons Research, les armateurs américains possèdent environ 3 000 navires Jones Act, avec une moyenne d’âge de 23,7 ans, contre une moyenne mondiale de 12,7 ans. En raison des coûts élevés, les armateurs américains ont mis du temps à moderniser leurs flottes, avec plus de la moitié des navires ayant plus de 25 ans, et 700 navires ayant même plus de 50 ans. »
Le 16 mai c’est au tour des usines de fabrication de textiles en coton :
« Les États-Unis ont annoncé une interdiction des importations de coton provenant de 26 entreprises chinoises qui s’approvisionnent au Xinjiang, citant des allégations de travail forcé et de génocide de la minorité ouïghoure, majoritairement musulmane, dans cette région.
Washington accuse depuis longtemps Pékin de persécuter les Ouïghours, ce que la Chine nie comme étant un mensonge et une invention totale.
« Le ministère de la Sécurité intérieure ne tolérera pas le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement de notre pays », a déclaré jeudi le secrétaire du DHS, Alejandro Mayorkas, annonçant l’ajout de 26 entreprises chinoises à la liste noire sanctionnée en vertu de la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé (UFLPA).
L’annonce de jeudi est « la plus grande extension ponctuelle jamais réalisée » de la liste noire de l’UFLPA et représente l’engagement à « promouvoir la responsabilisation pour le génocide et les crimes contre l’humanité en cours contre les Ouïghours et d’autres groupes minoritaires religieux et ethniques » au Xinjiang, selon le DHS. »
On voit là à quoi servent les psyops étasuniennes, à servir de prétextes à ses politiques agressives. On remarquera au passage que le génocide des Gazaouis, bien visible, n’entraine même pas une simple menace de sanctions. On se demande comment tant d’occidentaux peuvent encore croire en la « démocratie étasunienne ».
Puis le 14 mai un article de RFI nous apprend que :
« Les voitures électriques chinoises vont voir leurs taxes multipliées par quatre pour être importées aux États-Unis. Elles passent de 25 à 100%. Les tarifs douaniers des batteries, des semi-conducteurs et des panneaux solaires vont quant à eux passer de 25 à 50%. Le gouvernement américain prévoit, également, d’imposer des surtaxes à l’importation, sur des minerais rares, pour l’industrie automobile. Et sur certains produits médicaux, comme les seringues, les aiguilles, les respirateurs et les masques. »
On se rappelle que lors de sa visite en Chine, en avril, Yellen avait déclaré que :
« La chef du Trésor américain, Janet Yellen, a averti vendredi lors d’une visite en Chine que les subventions accordées par Pékin à l’industrie pourraient constituer un risque pour la résilience économique mondiale.
« Le soutien direct et indirect du gouvernement conduit actuellement à une capacité de production qui dépasse largement la demande intérieure de la Chine, ainsi que ce que le marché mondial peut supporter », a-t-elle déclaré vendredi lors d’un rassemblement de la communauté des affaires américaine à Guangzhou. »
En deux mots, le gouvernement chinois aide, directement et indirectement, les énergies vertes alors que, selon les Etats-Unis, cela constitue de la concurrence déloyale. Mais alors cela veut dire qu’eux-mêmes laissent libres les fameuses lois du marché et ne subventionnent pas puisqu’ils reprochent ê la Chine de le faire. Pourtant une loi nommé « Inflation Reduction Act » prouve bien que le gouvernement étasunien lui aussi verse beaucoup d’argent pour développer les énergies vertes :
« La Loi sur la réduction de l’inflation est la plus grande mesure législative fédérale jamais adoptée pour lutter contre le changement climatique.[83] Selon le CBO et le JCT, il investira 783 milliards de dollars dans des provisions liées à la sécurité énergétique et au changement climatique.[7][8] Cela comprend 663 milliards de dollars d’incitations fiscales[8] et 27 milliards de dollars pour une banque verte créée en modifiant le Clean Air Act.[84][85][47] Cependant, d’autres prévisions diffèrent des rapports du CBO et du JCT. Un rapport du Credit Suisse prévoit que les dépenses climatiques totales prévues dans la loi s’élèveraient à 800 milliards de dollars,[64][65][86] Goldman Sachs prédit un total de 1,2 billion de dollars, le modèle budgétaire de Penn Wharton prévoit 1,045 billion de dollars, et une analyse de la Brookings Institution trouve un cas central de 902 milliards de dollars.[87][63][88] »
Tant de duplicité laisse rêveur. Le gouvernement Biden pense-t-il vraiment que la Chine ne le voit pas ? Prend-il les chinois pour des idiots ? On dirait bien.
De plus, la loi n’a pas encore été signée que les voies de traverse sont déjà prêtes :
« Les nouveaux tarifs douaniers imposés par l’administration Biden sur les véhicules électriques chinois et d’autres secteurs stratégiques visent à protéger l’avenir de l’industrie manufacturière américaine, mais ils accéléreront probablement le déplacement de la production chinoise vers le Mexique, le Vietnam et ailleurs pour les éviter.
Les responsables américains et les experts commerciaux affirment que sans de gros efforts pour éliminer les produits chinois transbordés ou légèrement transformés en provenance du Mexique et d’autres pays, la production excédentaire sous-évaluée de la Chine trouvera toujours son chemin vers les marchés américains. »
Comme d’habitude, la réponse chinoise est mesurée mais ferme :
« Le ministère chinois du Commerce a exhorté mardi les États-Unis à annuler immédiatement les droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et s’est engagé à prendre des mesures résolues pour défendre ses droits suite à l’annonce par les États-Unis d’augmenter les droits de douane sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques (VE).
Le projet d’imposer des droits de douane supplémentaires marquera une nouvelle escalade significative dans la campagne pluriannuelle et mal conçue de Washington visant à réprimer les industries chinoises émergentes qui gagnent en importance à l’échelle mondiale, ont déclaré les experts, notant que cette décision politiquement motivée n’arrêtera pas la montée des industries chinoises concernées, en raison de leur faible présence sur le marché américain.»
Mais alors si la présence des VE chinois sur le marché étasunien n’est pas si importante (environ 10%), alors pourquoi de telles sanctions ?
En approfondissant le sujet on tombe sur un article de CNN qui nous indique que, une fois de plus, c’est l’Europe qui est dans le collimateur :
« « Je suis déterminé à ce que l’avenir des véhicules électriques soit construit en Amérique par des travailleurs syndiqués », a déclaré Biden mardi. Mais le véritable champ de bataille sur les véhicules électriques pourrait se situer bien au-delà des côtes américaines : en Europe.
Les États-Unis achètent actuellement très peu de véhicules électriques à la Chine. La situation est très différente en Europe, qui constitue de loin le plus grand marché d’exportation pour les fabricants chinois de véhicules électriques. La mesure drastique de Washington exerce une pression sur l’Union européenne pour qu’elle défende ses constructeurs automobiles, qui seront probablement confrontés à une concurrence encore plus féroce de la part des importations chinoises de véhicules électriques si leurs prix sont pratiquement hors des États-Unis.
Joseph Webster, chercheur principal à l’Atlantic Council, a déclaré que les derniers droits de douane américains sur les véhicules électriques et d’autres produits en provenance de Chine, y compris les semi-conducteurs et les batteries, pourraient « forcer la main de Bruxelles », dans la mesure où des droits de douane américains plus élevés pourraient détourner une grande partie du commerce vers l’Europe.
« Bruxelles devra agir rapidement, soit en mettant en place ses propres tarifs douaniers, soit en acceptant un flot de produits fabriqués en Chine », a-t-il ajouté dans des commentaires sur le site Internet du groupe de réflexion. »
Une manière à peine détournée de forcer une Europe réticente à se découpler de la Chine.
Il est clair que les Etats-Unis mettent tous les moyens pour entrainer l’Europe dans sa tour d’ivoire. Après la Russie, en imposant un gouvernement russophobe aux ukrainiens, c’est au tour de la Chine en la forçant à se couper du marché économique chinois. Que cela entraine une catastrophe économique en Europe, ils s’en fichent royalement.
Mais les plus grands fautifs dans cette affaire sont les dirigeants européens qui se laissent entrainer. Alors je répète ma question du 1er chapitre : Par bêtise, lâcheté ou corruption ?
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Pendant que les Etats-Unis mènent leur guerre économique contre la Chine, cette dernière prépare tranquillement le monde d’après avec la Russie. La visite de Poutine en Chine a été l’occasion pour les deux dirigeants de présenter leur vision de ce « monde d’après » :
« Un ordre sans « néocolonialisme ni hégémonisme » d’aucune sorte : « Tous les pays ont le droit de choisir indépendamment leurs modèles de développement et leurs systèmes politiques, économiques et sociaux en fonction de leurs conditions nationales et de la volonté de leur peuple, de s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, s’opposent aux sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long » sans fondement du droit international ni autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, et s’opposent à l’établissement de lignes idéologiques. Les deux parties ont souligné que le néocolonialisme et l’hégémonisme sont complètement contraires à la tendance de l’époque et ont appelé au dialogue égal, au développement de partenariats et à la promotion des échanges et de l’apprentissage mutuel entre les civilisations.
2) Un ordre basé sur la Charte des Nations Unies : « Les deux parties continueront à défendre fermement les acquis de la Seconde Guerre mondiale et l’ordre mondial d’après-guerre établi par la Charte des Nations Unies » »
Et un renforcement de la coopération étroite qui soude la Russie et la Chine :
« Coopération militaire : « [les deux parties] approfondiront davantage la confiance et la coopération militaires mutuelles, élargiront l’ampleur des activités de formation conjointes, organiseront régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes conjointes, renforceront la coordination et la coopération dans les cadres bilatéraux et multilatéraux et amélioreront continuellement la capacité de répondre conjointement aux risques et aux défis.
– Davantage de commerce, d’investissements mutuels et d’entraide en matière de développement économique : « élargir continuellement l’échelle du commerce bilatéral », « améliorer continuellement le niveau de coopération en matière d’investissement entre les deux pays » et « développer conjointement des industries avancées, renforcer la coopération technique et de production, y compris dans l’industrie de l’aviation civile, l’industrie de la construction navale, l’industrie de la construction automobile, l’industrie de la fabrication d’équipements, l’industrie électronique, l’industrie métallurgique, l’industrie minière du minerai de fer, l’industrie chimique et l’industrie forestière »
– Coopération énergétique : « consolider la coopération stratégique dans le domaine énergétique entre la Chine et la Russie et parvenir à un développement de haut niveau, en garantissant la sécurité économique et énergétique des deux pays. S’efforcer d’assurer la stabilité et la durabilité du marché international de l’énergie et de maintenir le stabilité et résilience de la chaîne mondiale de l’industrie énergétique et de la chaîne d’approvisionnement. Egalement énergie nucléaire : « approfondir la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile sur la base de l’expérience de projets réussis et en cours, notamment la fusion thermonucléaire, les réacteurs à neutrons rapides et les cycles fermés du combustible nucléaire »
– Promouvoir les monnaies et les infrastructures financières de chacun : « Augmenter la proportion de monnaie locale dans le commerce bilatéral, le financement et d’autres activités économiques. Améliorer l’infrastructure financière des deux pays, faciliter les canaux de règlement entre les entités commerciales des deux pays, renforcer la coopération réglementaire dans les secteurs des banques et des assurances chinoises et russes, promouvoir le développement sain des banques et des institutions d’assurance établies dans les pays respectifs, encourager les investissements bilatéraux et émettre des obligations sur les marchés financiers des pays respectifs conformément aux principes du marché « .
– Éducation approfondie et coopération scientifique : « promouvoir l’expansion et l’amélioration de la qualité des programmes d’études mutuels à l’étranger, faire progresser l’enseignement du chinois en Russie et de la langue russe en Chine, encourager les établissements d’enseignement à élargir les échanges, la coopération dans la gestion des écoles, mener des études de haut niveau «
– Coopération dans les médias et formation de l’opinion publique : « Renforcer les échanges médiatiques entre les deux pays, promouvoir les visites mutuelles à différents niveaux, soutenir les dialogues pragmatiques et professionnels, mener activement une coopération en matière de contenus de haute qualité, explorer en profondeur le potentiel de coopération des nouveaux médias et nouvelles technologies dans le domaine des médias, rendre compte de manière objective et complète des événements mondiaux majeurs et diffuser des informations véridiques dans le domaine de l’opinion publique internationale.
– Coopération au sein des institutions mondiales : « approfondir la coopération bilatérale [à] l’Assemblée générale des Nations Unies et au Conseil de sécurité », « soutenir le rôle de l’Organisation mondiale de la santé », « renforcer la coopération dans le cadre de l’OMC », « coopération dans le cadre de l’OMC ». Organisation de coopération de Shanghai (OCS) », « défendre l’esprit des BRICS, renforcer la voix du mécanisme des BRICS dans les affaires et l’agenda internationaux », etc. »
Détail révélateur, le séjour de Poutine en Chine s’est terminée par une accolade entre les deux dirigeants.
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En démontant une nouvelle infox médiatique contre la Chine, Arnaud Bertrand nous donne un exemple de la façon dont fonctionne les psyops.
Des insinuations, fausses nouvelles ou autres fake news sont publiés en gros titres dans la presse grand public puis sont, bien plus tard, récusées par une petite note en fin de journal que personne ne lit, quand elles sont récusées. Mais les autres journalistes continuent de propager l’intox comme si elle était vraie, puisqu’elle est restée vraie dans l’esprit de la majorité des lecteurs. C’est le cas du « génocide ouighour », qui a suivi le « génocide tibétain », qui sont des psyops avérées et reconnues par tous les esprits informés et non sinophobes.
Dernier exemple en date par Bertrand :
« Ok, étant donné que le journaliste @shashj, travaillant pour The Economist, a très courageusement décidé de me bloquer dès qu’il l’a vu, je refais mon post avec une capture d’écran de son tweet à la place…
Ce que je disais, c’est que cette histoire du FT dont il faisait la promotion (avec succès : plus d’un million de vues !) est un exemple PARFAIT du type de propagande anti-chinoise si courante dans les médias anglo-saxons, et qui ne repose absolument sur rien de concret. C’est de la pure désinformation.
Laissez-moi vous démontrer.
Cette histoire de marins de la marine française à Brest qui auraient épousé des « espions chinois » circule depuis de nombreuses années dans les médias français. On pourrait penser que c’est une « nouvelle » d’après l’article du FT, mais cela date d’au moins 5 ans. Pour preuve, voir exactement la même histoire dans un article français de 2019 : https://lavoixdunord.fr/655311/article/2019-10-22/le-renseignement-militaire-s-inquiete-de-la-multiplication-des-mariages -entre
Tout semble basé sur un livre intitulé « France-Chine, les liaisons dangereuses », d’Antoine Izambard, qui cite une note de 2018 des services de sécurité français faisant état d’une « augmentation des mariages » entre militaires stationnés en Bretagne et étudiants chinois.
Interrogé spécifiquement sur cette partie de son livre et si « ces étudiants chinois sont des espions », Antoine Izambard répond « la note ne le dit pas » (https://opex360.com/2019/10/24/le-renseignement-chinois -sinteresserait-de-tres-près-aux-militaires-affectes-en-bretagne/). Autrement dit, c’est une histoire qui ne repose sur rien de concret, absolument rien !
En outre, depuis lors, aucun de ces étudiants/espions n’a été inculpé ou poursuivi – ce qui aurait sans doute été le cas s’il y avait effectivement eu des espions – et des sources locales à Brest ont démenti à plusieurs reprises cette histoire. Par exemple ici dans cet article (https://lepoint.fr/societe/la-bretagne-nid-d-espions-chinois-04-07-2022-2481959_23.php#11) vous avez Matthieu Gallou, président de l’Université de Bretagne occidentale (où ces étudiants/espions auraient étudié) rejetant les allégations d’intrusion chinoise dans l’armée française en les qualifiant de « rumeurs et de fantasmes ».
Pourtant, ça fait maintenant au moins 5 ans que l’histoire perdure… Et aujourd’hui tu as même le FT qui la recycle comme si c’était du tout neuf (tu peux lire l’article, il n’y a pas d’élément nouveau là, c’est toujours la même vieille histoire bidon). Et les journalistes de The Economist aiment @shashj et partagent avec enthousiasme cette extraordinaire « dernière nouvelle » 🤦♂️
Par coïncidence, à la veille de la visite de Xi en France… Un petit cadeau des Britanniques pour célébrer la visite, je suppose… »
Brest est un port industriel pluvieux…qui héberge la Marine française et ses sous-marins atomiques. Elle est aussi le lieu d’un nombre remarquable de mariages entre des étudiantes chinoises et des marins travaillant sur la base navale.
« Pots de miel » et opérations d’influence : les espions chinois se tournent vers l’Europe. »
Cet exemple, comme beaucoup d’autres nous montre que les propagateurs de « fake news » ne sont pas tant les « médias alternatifs » que les médias grand public qui en font leur principal outil de manipulation des consciences.
Et le fait que le compte de Bertrand ait été bloqué par le journaliste de The Economist propageant cette infox montre bien qu’il a touché une corde sensible.
Et comme les psyops marchent bien l’armée étasunienne recrutent des « créateurs de contenu » pour étendre ses activités de manipulation des consciences :
« Personnes sans visage, mains invisibles : une nouvelle vidéo de l’armée [étasunienne] vise à attirer des recrues pour gérer des opérations psychologiques »
En fin d’article, des exemples sont donnés de psyops contre des Etats ennemis mais pas de psyops dirigées contre sa propre population, alors qu’elles abondent pour que cette population soutienne les guerres permanentes que provoquent les Etats-Unis.
On a vu précédemment qu’Israël aussi cherchait à créer une armée de trolls à la suite du 7 octobre. Les guerres du 21eme siècle sont menées autant contre les corps que contre les esprits.
A lundi prochain
Ping : Les lecteurs ER commencent enfin à comprendre (suite) : «La Russie viole aussi les deux résolutions de l’ONU demandant son retrait d’Ukraine, celles du 23 février 2023 et du 2 mars 2022 : l’Assemblée générale « exige également que la Fé