La revue de presse du 1er janvier 2024


Par Wayan – le 1er janvier 2024 – Le Saker Francophone

Les dirigeants ukrainiens parlent d’une nouvelle mobilisation, massive, pour continuer à se battre contre la Russie au lieu d’entamer des négociations de paix :

« L’Ukraine annonce envoyer des avis de mobilisation par smartphone. Un mécanisme de mobilisation amélioré affectera même les Ukrainiens qui ont quitté le pays en raison du conflit avec la Russie, a noté Umerov, affirmant que les révisions étaient une question d’égalité et de justice. Le ministère évalue actuellement les « catégories » de personnes dont il a réellement besoin, parmi lesquelles tous les hommes ukrainiens âgés de 25 à 60 ans…

Le ministre a également été interrogé sur la proposition, prétendument lancée par l’armée, de mobiliser 450 000 à 500 000 hommes supplémentaires, révélée pour la première fois par le président Vladimir Zelensky lors de sa récente séance de questions-réponses. Zelensky a affirmé avoir rejeté la proposition, exigeant une meilleure justification de la décision de l’armée. Oumerov n’a pas précisé si cette demande avait effectivement été formulée, déclarant seulement qu’une législation sur le sujet était effectivement en préparation et que les détails devraient être rendus publics dans les « prochains jours ».

Les remarques d’Umerov surviennent alors que l’on craint que Kiev n’intensifie encore sa campagne de conscription forcée dans le but apparent de compenser les lourdes pertes subies lors de sa contre-offensive tant médiatisée mais finalement désastreuse contre les Russes. La conscription est devenue de plus en plus violente en Ukraine, avec de nombreuses vidéos circulant en ligne montrant des agents de recrutement armés agressant des citoyens dans les rues, poursuivant des recrues potentielles et même se bagarrant avec elles.

Samedi, Nazariy Kishak, officier militaire ukrainien et ancien conseiller municipal, a affirmé que le pays était sur le point d’ériger des barrages routiers autour des villes et entre les régions dans le but d’arrêter les réfractaires. « Les gars en première ligne doivent être remplacés. La jeunesse dorée, les enfants de parents prétentieux, les blogueurs, tous ceux qui se font prendre – iront dans l’infanterie », a affirmé Kishak. »

Les méthodes de recrutement sont musclées :

« Alors que l’armée ukrainienne fait face à un nombre croissant de morts et à une impasse sur le champ de bataille, les recruteurs de l’armée sont devenus de plus en plus agressifs dans leurs efforts pour reconstituer les rangs, enlevant dans certains cas des hommes en pleine rue et les emmenant vers des centres de recrutement en recourant à l’intimidation, voire à la force physique.

Des recruteurs ont confisqué des passeports, retiré des gens de leur emploi et, dans au moins un cas, tenté d’envoyer une personne handicapée mentale suivre une formation militaire, selon des avocats, des militants et des hommes ukrainiens qui ont été soumis à ces tactiques coercitives. Des vidéos de soldats poussant des gens dans des voitures et retenant des hommes contre leur gré dans des centres de recrutement apparaissent de plus en plus fréquemment sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux.

Ces tactiques sévères visent non seulement les réfractaires, mais aussi les hommes qui seraient normalement exemptés du service – un signe des défis considérables auxquels l’armée ukrainienne est confrontée pour maintenir ses effectifs dans une guerre qui fait de nombreuses victimes et contre un ennemi beaucoup plus important. »

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Pourtant, par médias interposés, le gouvernement étasunien pousse l’Ukraine aux négociations. Le titre de cet article du New York Times le dit clairement : « l’Ukraine n’a pas besoin de tout son territoire pour vaincre Poutine ». Politico en rajoute une couche :

« L’aide américaine et européenne à l’Ukraine étant désormais gravement menacée, l’administration Biden et les responsables européens sont en train de changer discrètement leur fusil d’épaule. Selon un responsable de l’administration Biden et un diplomate européen en poste à Washington, ils ne soutiennent plus l’objectif de l’Ukraine de remporter une victoire totale sur la Russie, mais cherchent plutôt à améliorer sa position dans le cadre d’une éventuelle négociation visant à mettre fin à la guerre. Une telle négociation impliquerait probablement la cession de certaines parties de l’Ukraine à la Russie.

La Maison Blanche et le Pentagone insistent publiquement sur le fait qu’il n’y a pas de changement officiel dans la politique de l’administration et qu’ils soutiennent toujours l’objectif de l’Ukraine de forcer l’armée russe à quitter complètement le pays. Mais avec les Ukrainiens eux-mêmes, les responsables américains et européens discutent actuellement du redéploiement des forces de Kiev qui, loin de la contre-offensive du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy qui a échoué pour l’essentiel, se retrouveraient dans une position défensive plus forte face aux forces russes à l’est, selon le responsable de l’administration et le diplomate européen, ce qui a été confirmé par un haut responsable de l’administration. Cet effort a également consisté à renforcer les systèmes de défense aérienne et à construire des fortifications, des obstacles en fil de fer barbelé, des obstacles antichars et des fossés le long de la frontière nord de l’Ukraine avec la Biélorussie, selon ces responsables. En outre, l’administration Biden s’attache à ressusciter rapidement l’industrie de défense ukrainienne afin de fournir les armes dont l’Ukraine a désespérément besoin et que le Congrès américain rechigne à remplacer. »

Mais les extrémistes nationalistes qui ont pris le pouvoir en Ukraine en 2014, avec l’aide du gouvernement étasunien de l’époque, n’admettrons pas si facilement une défaite qui entérinerait la fin de l’Ukraine d’avant 2014. C’est pourquoi ils mobilisent à tour de bras. La mort (des autres) plutôt que la défaite. Telle est l’état d’esprit des adeptes de Bandera (Le héros des nationalistes ukrainiens).

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Cette fois c’est un ambassadeur ukrainien qui explique que les discussions de paix à Istanbul, avril 2022, auxquelles il participait, était bien parties et que Poutine voulait vraiment qu’elles aboutissent, jusqu’à ce que Zelenksy les interrompe brutalement :

« L’ambassadeur ukrainien Chalyi, qui a participé aux pourparlers de paix avec la Russie au printemps 2022, déclare que « nous avons conclu » le « communiqué d’Istanbul » et que « nous étions très près en… avril de mettre fin à notre guerre par un règlement pacifique » et que Poutine « a fait tout son possible pour conclure un accord avec l’Ukraine ». Il ajoute que c’est « la décision personnelle de Poutine d’accepter le texte de ce communiqué ».

Ce cadre d’accord de paix pour mettre fin à la guerre a également été confirmé par le chef de la délégation ukrainienne, des responsables proches de Zelensky, l’ancien Premier ministre israélien, l’ancien chancelier allemand, Poutine, le ministre turc des Affaires étrangères, d’anciens responsables américains et Arestovych. Les cinq premiers ont déclaré que l’accord était bloqué par les États-Unis et le Royaume-Uni. »

Encore un indice montrant que Poutine ne cherchait pas la guerre contre l’Ukraine, qu’il y a été forcé mais qu’il voulait conclure une paix le plus rapidement possible, ce que la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont empêché. Cela montre non seulement que les anglo-saxons sont les principaux responsables de ce qui arrive à l’Ukraine mais aussi que Poutine n’a aucune envie de partir en guerre contre l’Europe après avoir vaincu l’Ukraine. A moins, là encore, que les Etats-Unis ne l’y force en utilisant non plus seulement l’Ukraine mais tout l’OTAN pour le provoquer.

En passant par l’Arctique :

« Les États-Unis devraient cesser d’essayer d’étendre unilatéralement leur plateau continental, en particulier dans l’Arctique, a déclaré Rick Steiner, zoologiste à l’université de l’Alaska, dans une interview publiée mercredi par RIA Novosti.

Ses commentaires font suite à la publication officielle, la semaine dernière, par l’administration du président américain Joe Biden, de cartes détaillant l’extension du plateau continental américain dans la mer Arctique, l’Atlantique, la mer de Béring, l’océan Pacifique, deux sections du golfe du Mexique et à proximité des îles Mariannes. 

Le département d’État américain a insisté sur le fait que les nouvelles frontières proposées par Washington ne créeront pas de conflits territoriaux avec la Russie, mais qu’elles devront être réglées avec le Canada et le Japon.

Toutefois, M. Steiner a affirmé que les États-Unis « marchent sur des œufs » en formulant des revendications unilatérales dans l’Arctique, étant donné qu’ils n’ont pas ratifié la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS).

Au lieu de faire la course aux ressources dans la région polaire, le zoologiste a insisté sur le fait que tous les pays devraient s’unir pour « protéger pleinement et à jamais l’océan Arctique » et retirer leurs prétentions à un plateau continental élargi.

Le refus de Washington de ratifier la CNUDM signifie également qu’il n’y a pratiquement aucune chance que les nouvelles frontières proposées soient un jour reconnues au niveau international, a déclaré à la RIA Chas Freeman, diplomate américain chevronné et ancien secrétaire adjoint à la défense pour les affaires de sécurité internationale.

« Même si les Américains n’étaient pas impliqués dans une guerre par procuration avec la Russie et dans une guerre économique avec la Chine, il serait pratiquement impossible de les amener à accepter ces actions unilatérales », a déclaré l’ancien diplomate. Il a également affirmé qu’il était « difficile de comprendre » comment les revendications américaines d’un plateau élargi dans l’Arctique étaient cohérentes avec les objections formulées à l’encontre de revendications similaires émanant de pays tels que la Chine.

Moscou, quant à elle, a condamné les revendications unilatérales de Washington en les qualifiant d' »inacceptables ». Le chef de la commission de la Douma d’État sur l’Arctique, Nikolay Kharitonov, a averti que les tentatives des États-Unis d’étendre leur territoire pourraient accroître les tensions dans l’Arctique. »

Evidemment la presse étasunienne publie des articles faisant croire que ce sont la Russie et la Chine qui ont des visées expansionnistes sur l’Arctique. Tel cet article publié par CNN, avec un titre fait pour déclencher une peur de la Russie et de la Chine en même temps : « Alors que la glace de l’arctique fond, une menace russo-chinoise se profile » :

« Lors d’un sommet entre Poutine et le dirigeant chinois Xi Jinping en mars, les deux pays ont convenu de se concentrer sur l’Arctique, semblant ainsi ouvrir un nouveau front contre l’Occident. Selon certaines estimations, la Chine a investi 90 milliards de dollars dans la région.

Moscou et Pékin travaillent ensemble à la construction d’une « route de la soie polaire », avec des objectifs économiques, géopolitiques et militaires. La Chine élabore subtilement un argument pour devenir un acteur dans la région, en se déclarant « État proche de l’Arctique ».

L’OTAN trouve tout cela inquiétant, selon l’amiral Bauer, car « alors que les intentions de la Russie dans l’Arctique sont devenues claires ces dernières années », celles de la Chine « restent opaques ».

Entre-temps, Moscou a décrié l’expansion de l’OTAN vers l’est. Aujourd’hui, l’adhésion de la Finlande, et peut-être de la Suède, à l’alliance laisserait la Russie la seule nation arctique en dehors de l’OTAN.

Si, comme certains le prétendent, la Russie a réussi à tromper ses voisins de l’Arctique, son invasion de l’Ukraine leur a ouvert les yeux. « Il est peut-être difficile de comprendre à quel point la paix a été profonde en Norvège », a déclaré Anne Marie Aanerud, vice-ministre norvégienne de la défense. « Nous avions littéralement l’impression que rien ne pouvait mal tourner depuis des générations.

Aujourd’hui, l’Arctique norvégien n’est pas seulement l’endroit où l’on peut observer des groupes de baleines à la recherche de harengs dans les fjords aux eaux glacées. Les forces militaires de l’OTAN s’y rendent également fréquemment, en réponse aux manœuvres de provocation de la présence militaire massive de la Russie.

En septembre, les habitants de Tromsø ont vu un sous-marin de la marine française émerger de leurs eaux. Quelques jours plus tard, un sous-marin américain a également été accueilli ici. »

Korybko explique en quoi l’article de CNN est un article de propagande :

« Frida Ghitis, de CNN, a publié jeudi un article alarmiste intitulé « La fonte des glaces de l’Arctique fait planer une nouvelle menace avec la Russie et la Chine ». Elle laisse entendre que la Russie a dupé l’Occident en cachant ses plans prétendument secrets de militarisation de l’Arctique, avant d’abandonner cette mascarade après l’adhésion de la Finlande à l’OTAN au début de l’année. La chroniqueuse de CNN spécialisée dans les affaires mondiales tente ensuite d’impliquer la Chine dans sa théorie du complot en suggérant que les deux pays sont de mèche contre l’OTAN. L’ensemble de l’article sert à mettre en avant le front arctique de la nouvelle guerre froide.

Il arrive au moment où le conflit ukrainien commence enfin à se terminer, où la crise de la conscription dans ce pays s’aggrave et où le puissant groupe de réflexion Atlantic Council vient d’appeler Zelensky à former un « gouvernement d’unité nationale » afin de gérer la colère croissante de l’opinion publique contre les autorités, provoquée par tout cela.  Comme nous l’avions prédit le mois dernier dans cet article qui expliquait comment « la Finlande est déterminée à se positionner comme un État de l’OTAN en première ligne face à la Russie », l’Occident ouvre le front arctique à mesure que le front ukrainien se referme.

Afin d’accélérer au maximum les événements, la Finlande et les États-Unis ont récemment signé un accord de sécurité qui donnera à ces derniers un accès illimité à 15 bases de ce pays nordique, dont celle des gardes-frontières à Ivalo, située juste à la frontière russe. Mme Ghitis n’a toutefois pas mentionné ce dernier développement dans son article, qui a donc délibérément décontextualisé les remarques faites la semaine dernière par le président Poutine, selon lesquelles des problèmes bilatéraux sont à prévoir dans l’avenir, alors qu’il n’y en a pas eu pendant des décennies.

En ce qui concerne la dimension chinoise de son récit alarmiste, elle reste volontairement vague sur ce que la République populaire est censée préparer, mais laisse néanmoins entendre qu’il s’agira probablement de quelque chose d’ignoble en collusion avec la Russie. Elle ne tient pas compte du dégel sino-américain qui s’est amorcé après la rencontre de leurs dirigeants à San Francisco le mois dernier, ni du rôle géoéconomique émergent de l’Arctique, qui facilite le commerce eurasien de manière mutuellement bénéfique pour les deux moitiés du supercontinent.

Si Mme Ghitis avait inclus ces faits dans son article, son public aurait eu une impression tout à fait différente des plans potentiels de la Chine, mais il est au contraire induit en erreur en pensant que les supposées intentions secrètes de Moscou de militariser l’Arctique ont peut-être été faites après avoir conclu un accord avec Pékin. L’effet combiné de ses manipulations narratives est que le public occidental ciblé approuvera probablement la militarisation de cette région par le nouveau bloc de guerre froide sous de faux prétextes d’autodéfense.

C’est là que réside l’objectif de cette provocation de guerre de l’information, puisqu’elle vise à faciliter ces plans de manière à ce qu’ils apparaissent comme une réaction à la Russie et non comme quelque chose que l’Occident préparait depuis un certain temps. Si Mme Ghitis était convaincue que les faits étaient vraiment du côté de ce bloc, elle n’aurait pas omis certains des éléments les plus importants dans ce contexte, ce qui prouve que ses intentions sont malhonnêtes et que l’Occident veut cacher la vérité sur ce nouveau front de la guerre froide. »

Comme l’Occident l’a fait pour la guerre en Ukraine. Rappelons-nous les aveux de Merkel et Hollande disant que les accords de Minsk n’était fait que pour aveugler la Russie pendant que l’Ukraine se préparait militairement.

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Il n’y a pas que Gaza qui soit la cible des attaques de l’armée israélienne, la Cisjordanie aussi. Tsahal a même pillé l’argent d’agents de change palestiniens :

« Les forces israéliennes ont lancé leurs raids les plus intenses à ce jour sur des villes de Cisjordanie occupée, poursuivant ainsi l’une des plus grandes incursions dans le territoire depuis le début de la guerre d’Israël contre Gaza en octobre.

Au moins une personne a été tuée après que les troupes israéliennes ont lancé un assaut coordonné pendant la nuit sur dix villes, dont Hébron, Halhul, Naplouse, Jénine, Tulkarem, el-Bireh, Jéricho et notamment le centre de Ramallah, qui est le siège administratif de l’Autorité palestinienne.

Les raids, qui se sont poursuivis jusqu’à l’aube jeudi, ont visé des bureaux de change palestiniens.

L’Autorité monétaire palestinienne a déclaré que les forces israéliennes avaient perquisitionné à l’aube les sièges de six sociétés de change sous son contrôle en Cisjordanie occupée.

« Les Israéliens ont arrêté un certain nombre de propriétaires de ces sociétés et ont saisi des sommes d’argent dans leurs coffres-forts, après les avoir fait exploser », a déclaré l’Autorité monétaire palestinienne dans un communiqué, ajoutant qu’elle considérait cette attaque comme « un acte qui viole toutes les normes, lois, chartes et accords internationaux, et qui vise à saper la confiance dans le secteur bancaire palestinien ».

Selon Khan, trois des magasins perquisitionnés se trouvaient à Ramallah.

« Les Israéliens affirment que les mouvements de résistance se sont servis des bourses d’échange pour financer leurs activités.

« Au total, ils ont saisi environ 2,5 millions de dollars lors de ces perquisitions. »

On entendait des points de vue contradictoire sur « l’après-guerre de Gaza ». Et bien les dirigeants israéliens viennent de donner la réponse :

« Bezalel Smotrich a déclaré dans un entretien télévisé qu’après le démantèlement du Hamas, Israël devrait prendre le contrôle civil de Gaza. « Nous devons discuter de colonies dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté, comme le rapporte le journal Haaretz. Selon le ministre, Israël doit encourager les habitants de l’enclave à partir volontairement : « Nous devons les aider à partir et trouver des pays qui accepteront de les accueillir, cela devrait être l’effort national. Nous serons obligés de gouverner là-bas pendant une longue période, car fuir la terreur encourage la terreur », estime-t-il.

20h10 : La zone frontalière entre Gaza et l’Égypte « doit être entre nos mains », assure Benyamin Netanyahu

Le Premier ministre israélien a déclaré en conférence de presse que la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, actuellement sous contrôle du Caire, devrait être sous contrôle israélien. Cette zone « doit être entre nos mains », a-t-il lancé. Il faut que le passage « soit fermé » à ses yeux. « Il est clair que tout autre arrangement ne garantirait pas la démilitarisation que nous recherchons », ajoute M. Netanyahu. »

Vider Gaza de sa population palestinienne est y installer des colons israéliens. C’est proclamé haut et fort mais gageons que les dirigeants occidentaux feront tous semblant de n’avoir rien entendu et continuerons à jouer les choqués lorsque quelqu’un leur dira qu’Israël procède à un nettoyage ethnique en Palestine. « Ne soyez pas antisémites » répondront-ils doucereusement en continuant à fournir des munitions à Israël :

« L’administration du président américain Joe Biden a une nouvelle fois contourné le Congrès pour autoriser une vente d’armes en urgence à Israël, qui n’a fait qu’intensifier et élargir ses attaques contre la bande de Gaza en dépit de l’indignation croissante de la communauté internationale.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré au Congrès qu’il avait pris une deuxième décision d’urgence en moins d’un mois, portant sur la vente d’équipements à Israël pour un montant de 147,5 millions de dollars, a indiqué le département d’État vendredi. »

D’ailleurs l’accusation « d’antisémite » fait partie de ces phrases agressives mais trompeuses, du genre « complotiste », car de nombreux juifs sont contre ce qu’Israël est en train de faire, mais comme le dit ce tweet : « Voici ce que les médias grand public ne veulent pas que vous voyiez. Des juifs exigeant un cessez-le-feu. ».

Ce compte aussi, avec ses 225.000 followers, qui dans un tweet du 24 décembre déclare :

« Israël n’est pas l’État des Juifs.

Les Juifs sont aux côtés du peuple palestinien. Nous prions pour que l’État palestinien soit libéré de l’occupation. Tout le monde doit maintenant savoir que les sionistes ne sont pas des juifs et qu’Israël ne parle pas au nom des juifs. »

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Pendant que le nettoyage ethnique est en cours à Gaza, propagande et censure continuent de plus belle pour cacher la misère. De Castelnau, un avocat à la cour, montre comment des appels au meurtre de masse lancés par une franco-israélienne ne sont même pas repris par le journaliste alors que défendre simplement la cause palestinienne entraine des comptes sociaux bloqués pour « apologie du terrorisme » :

« Tiens je vais vous raconter une histoire. Un vieux militant de 86 ans avait écrit sur un fil Facebook que l’attaque du Hamas avait remis la question palestinienne au centre. Convocation au commissariat, garde à vue, menace de poursuites par le procureur pour apologie du terrorisme. Et proposition d’un plaider coupable assortie d’une peine d’amende. Que le malheureux affolé et humilié a été contraint d’accepter. Force doit rester à la loi n’est-ce pas ?

Concernant les horreurs que l’on entend sur I24 toute la sainte journée, aucun de vos collègues ne bougera, ils sont trop lâches. Quand à l’Arcom, soyez sérieux. »

Même les historiens reconnus sont censurés :

« L’historien Ilan Pappé est censuré par sa maison d’édition, les éditions Fayard, rachetée par Bolloré l’année dernière. Le livre de l’auteur (juif) sur le nettoyage ethnique de la Palestine à été retiré du catalogue. »

Or on sait que refaire l’histoire à sa manière est une caractéristique des entités totalitaires.

Et que ceux qui pensent encore que les Etats-Unis défendent « la seule démocratie au Moyen Orient » lisent cet article du Time :

« On estime à 10 000 le nombre d’enfants palestiniens qui ont été placés en détention militaire au cours des 20 dernières années, Save the Children notant qu’ils sont « les seuls enfants au monde à être systématiquement poursuivis devant des tribunaux militaires ». Au 20 novembre, les forces israéliennes avaient arrêté jusqu’à 880 enfants palestiniens cette année, une pratique rendue possible par les lois militaires draconiennes d’Israël.

Des dizaines de Palestiniens libérés lors d’un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas en 2011 ont été arrêtés à nouveau en 2014 et leurs peines ont été rétablies. Brad Parker, avocat et conseiller politique principal à Defense for Children International-Palestine, explique à TIME qu’il est fort probable que des enfants précédemment emprisonnés soient à nouveau arrêtés. DCIP est une organisation indépendante qui fournit aux enfants palestiniens détenus une assistance juridique.

Selon Brad Parker, qu’ils soient inclus ou non dans l’échange, de nombreux enfants sont confrontés à la menace d’une nouvelle arrestation parce qu’ils sont désignés comme des délinquants antérieurs avec des peines avec sursis, une liberté de mouvement restreinte et des chances réduites de se voir accorder des permis de voyager. 

« Ce n’est pas une situation où il y a un quelconque recours », dit Parker. « Pour les autorités israéliennes, il s’agit d’un cadeau qui peut être annulé. C’est ce que nous avons constaté par le passé.

Les groupes de défense des droits de l’homme critiquent depuis longtemps le fonctionnement du droit militaire israélien, un cadre juridique qui s’applique de manière sélective aux Palestiniens vivant dans les territoires occupés, tandis que les colons israéliens jouissent de droits accrus en vertu du droit civil. Save the Children a rapporté que 86 % des enfants sont battus lors de leur détention en Israël, tandis que 69 % sont fouillés à nu et 42 % sont blessés lors de leur arrestation.

« En vertu du droit militaire israélien, le fait de lancer des pierres et des objets constitue une infraction spécifique », explique M. Parker, qui précise qu’il s’agit de l’accusation la plus fréquente. Il ajoute que cette législation permet aux autorités israéliennes de détenir et de poursuivre toute personne âgée de plus de 12 ans devant le tribunal militaire.

« Cela n’a pas grand-chose à voir avec le fait que des enfants aient jeté des pierres ou non, mais bien plus avec le fait de cibler des enfants et des villages spécifiques pour faciliter l’objectif ultime de l’occupation, à savoir le contrôle d’une population civile », ajoute M. Parker.

De nombreux enfants palestiniens sont arrêtés lors de raids nocturnes et certains sont placés en détention administrative, sans procès ni peine. L’association Lawyers for Palestinian Human Rights (avocats pour les droits de l’homme palestiniens) affirme que ces pratiques soulèvent « une myriade de graves préoccupations en matière de droits de l’homme ».

« Il s’agit notamment de la fréquence des arrestations nocturnes traumatisantes contre des enfants dans leur maison familiale ; des enfants qui sont douloureusement attachés par les mains, qui ont les yeux bandés, qui sont transférés en détention sur le plancher d’un véhicule militaire, et qui sont soumis à des abus physiques et verbaux par des soldats israéliens », explique Tareq Shrourou, directeur et avocat principal de LPHR, à TIME. Il ajoute que ces violations systématiques sont contraires aux conventions des Nations unies sur les droits de l’enfant, ratifiées par Israël en 1991.

L’exemple le plus grave est celui d’Ahmad Manasra, qui avait 13 ans lorsqu’il a été arrêté pour avoir poignardé deux citoyens israéliens à Jérusalem-Est occupée en 2015. Les tribunaux israéliens ont estimé que Manasra n’avait pas participé aux coups de couteau, selon Amnesty International, mais il purge depuis une peine de neuf ans et demi pour tentative de meurtre. Le cousin d’Ahmad, Hassan, âgé de 15 ans, a été abattu sur les lieux.

Au moment de son arrestation, Manasra a été renversé par une voiture et saignait de ses blessures lorsque les policiers l’ont interrogé en l’absence de ses parents ou de son avocat. Les vidéos de l’interrogatoire pénible de Manasra ont fait l’objet d’une attention virale depuis le début de l’échange de prisonniers en novembre, et de nombreuses personnes ont demandé qu’il fasse partie des personnes libérées.

Depuis, Manasra a développé une schizophrénie et des problèmes de santé mentale, ainsi qu’une baisse de la vue due au fait qu’il est maintenu dans une petite cellule d’isolement 23 heures par jour. Bien que Parker, de la DCIP, affirme que Manasra est un cas extrême, il maintient que les mauvais traitements infligés aux enfants détenus sont fréquents et bien documentés.

Une autre préoccupation est le taux de condamnation disproportionné de plus de 99 % du tribunal militaire, que Shrourou attribue aux aveux « obtenus sous la contrainte » pendant l’interrogatoire. Ce n’est qu’après l’interrogatoire – sans parent, ni avocat, ni enregistrement audiovisuel officiel – que l’enfant a accès à un avocat par des moyens privés ou par l’intermédiaire d’organisations caritatives telles que la DCIP.

« Tous les enfants plaident coupables parce que c’est le moyen le plus rapide de les faire sortir du cadre de la détention provisoire. Ce n’est pas un tribunal qui s’intéresse à la justice », déclare Parker. « S’ils contestent une accusation, ils risquent d’être détenus indéfiniment jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. »

Ou comment éduquer les enfants palestiniens à devenir de futurs impitoyables résistants. Car comme dit l’autre « Gaza est le seul endroit au monde où des milliers d’enfants sont piégés sous les décombres et où aucune coalition internationale ne planifie une opération de sauvetage. »

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La Chine à décider de montrer son mécontentement en ralentissant l’exportation de produits à double usage (militaire et civil) vers Israël :

« Les usines israéliennes de haute technologie ont des difficultés à importer des composants de Chine depuis le début de l’agression israélienne sur la bande de Gaza le 7 octobre, a rapporté dimanche le site d’information israélien Ynet.

Selon le site, les usines israéliennes d’électronique et de haute technologie situées en Palestine occupée ont eu des difficultés à importer des équipements à double usage fabriqués en Chine, en raison des formulaires et de la paperasserie.

Les équipements à double usage comprennent tout produit pouvant être utilisé à la fois à des fins civiles et militaires, un terme avec lequel les autorités israéliennes sont extrêmement familières. En fait, les autorités israéliennes ont inclus des milliers de produits dans leur liste de produits à double usage sanctionnés, qui ne sont pas autorisés à entrer dans la bande de Gaza, comme le béton.

Paradoxalement, les importateurs israéliens se plaignent de devoir remplir des formulaires obligatoires lorsqu’ils achètent des produits chinois. Selon Ynet, des documents mal remplis ont entraîné des retards dans les livraisons.

Il est intéressant de noter qu’aucun nouveau formulaire ou document n’a été introduit par les autorités ou les entreprises chinoises, mais que les organismes concernés ne font qu’appliquer des réglementations qui étaient auparavant ignorées. »

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Il n’y a pas qu’en Israël que « le poisson pourrit par la tête ». En France aussi, même si c’est de manière moins brutale. Voici un signe qui ne trompe pas du niveau de corruption des dirigeants actuels :

« France: l’agrément de l’ONG anticorruption Anticor non renouvelé

« C’est un cadeau de Noël pour les corrupteurs », a cinglé l’avocat d’Anticor, Me Vincent Brengarth, jugeant cette décision « scandaleuse ». « Cette décision ne nous surprend pas malheureusement car nous sommes bien conscients que nos actions contre la corruption agacent profondément le gouvernement », a expliqué Elise Van Beneden, présidente du bureau de l’ONG.

L’agrément permet depuis 2015 à Anticor d’agir en justice dans les affaires de corruption présumée, notamment en cas d’inaction du parquet. Son précédent agrément avait été annulé par la justice administrative et la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à qui la tâche de le renouveler ou non a été dévolue in extremis dans un décret du 24 décembre, avait jusqu’à mardi minuit pour le faire. Cette non-réponse équivaut à une « décision implicite de refus », selon la source au ministère soulignant que l’association pouvait la contester.

Créée en 2002, l’ONG est impliquée dans plus de 160 procédures. Parmi les procédures les plus connues, il y a l’attribution du Mondial de football au Qatar, l’enquête pour prise illégale d’intérêts visant le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, ou encore celle contre le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, devant la Cour de justice de la République.

Anticor a porté plainte, ces dernières années, dans plusieurs affaires dans lesquelles sont directement impliqués plusieurs hauts responsables de l’État. Le refus de renouvellement d’agrément décidé ce jour aura des conséquences sur les procédures pénales lancées ou relancées par Anticor. Certaines procédures – principalement locales –, dans lesquelles elle a porté plainte avec constitution de partie civile, pourraient être en partie annulées. »

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Pour finir nous méditerons sur la puissance des médias officiels avec ce tweet d’Elon Musk :

« Extrait d’une conférence étonnante de Michael Crichton :

« Les médias jouissent d’une crédibilité totalement imméritée. Vous en avez tous fait l’expérience, AVEC ce que j’appelle l’effet d’amnésie de Murray Gell-Mann. (Je l’appelle ainsi parce que j’en ai discuté un jour avec Murray Gell-Mann).

En bref, l’effet d’amnésie de Gell-Mann est le suivant. Vous ouvrez le journal sur un article concernant un sujet que vous connaissez bien. Dans le cas de Murray, la physique. Dans le mien, le show-business. Vous lisez l’article et constatez que le journaliste n’a absolument aucune compréhension des faits ou des problèmes. Souvent, l’article est tellement faux qu’il présente l’histoire à l’envers, en inversant la cause et l’effet. C’est ce que j’appelle l’effet « rues humides qui provoquent la pluie ». Les journaux en sont pleins.

Quoi qu’il en soit, vous lisez avec exaspération ou amusement les multiples erreurs de cet article, puis vous tournez la page vers les affaires nationales ou internationales, et vous lisez comme si le reste du journal était, d’une manière ou d’une autre, plus précis sur la Palestine que les balivernes que vous venez de lire. Après avoir tourné la page, vous avez oublié les conclusions que vous aviez tiré de la lecture du précédent article.

C’est l’effet d’amnésie Gell-Mann. J’aimerais souligner que cet effet n’existe pas dans d’autres domaines de la vie. Dans la vie ordinaire, si quelqu’un exagère ou ment constamment, vous ne tenez plus compte de ce qu’il dit.

Au tribunal, il existe la doctrine juridique « falsus in uno, falsus in omnibus », qui signifie « faux en partie, faux partout ». Mais lorsqu’il s’agit des médias, nous croyons, contre toute évidence, qu’il vaut probablement la peine de lire les autres parties du journal ». »

Cette « amnésie de Murray Gell-Mann » est un effet du conformisme que l’on observe aussi vis-à-vis des politiciens. L’esprit humain a tendance à directement oublier, voire nier, tour ce qui dérange sa structure mentale, sa vision du monde. Pour un conformiste, le pouvoir en place (les politiciens, les médias, les instances administratives…) peut faire des erreurs mais ne peut pas être profondément malsain. Donc, toute info dérangeant cette vision du monde est oubliée/niée. Ainsi il est visible, avec le grand nombre de casseroles que tirent le gouvernement Macron, que celui-ci est loin d’être honnête, l’info au sujet d’Anticor le montrant une fois de plus. Mais demain tout cela sera oublié par la majorité de la population qui continuera à dire que « il faut faire confiance à nos politiques et les respecter ». Les politiciens le savent et jouent là-dessus sans vergogne.

Comme exemple de ce phénomène, voici un extrait de l’interview d’une députée Macroniste qui, pour empêcher le journaliste de la contredire est capable de répéter trois fois, haut et fort, ce mensonge évident : « l’Etat n’a jamais laissé tomber l’hôpital public ». Elle sait que cela ne l’empêchera pas d’être réélue, grâce à l’amnésie de Murray Gell-Mann. Sinon elle ne mentirait pas si effrontément.

A lundi prochain

 

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