Par Wayan – Le 13 mai 2024 – Le Saker Francophone
L’événement géopolitique de la semaine fut la visite de Xi Jinping en Europe. Avant la visite, Reuters nous renseigne sur les attentes étasuniennes vis-à-vis de cette visite, faire pression sur Pékin :
« Le président chinois Xi Jinping se rendra la semaine prochaine en Europe pour la première fois en cinq ans dans le cadre d’une visite qui pourrait mettre à nu les divisions européennes sur le commerce avec Pékin et sur la manière dont le continent se positionne comme pôle entre les États-Unis et la Chine.
Xi se rend en France, en Serbie et en Hongrie à un moment où l’Union européenne menace de frapper les secteurs chinois des véhicules électriques et des énergies vertes avec des tarifs douaniers sur d’énormes subventions qui, selon le bloc, donnent un avantage injuste aux fabricants chinois.
Alors que l’économie chinoise est confrontée à des vents contraires et que les États-Unis se ferment aux entreprises chinoises, l’Union européenne pourrait avoir une certaine influence sur Pékin. Mais les 27 membres du bloc ne sont pas parfaitement alignés, ce qui compromet leur capacité à façonner la pensée chinoise, estiment les analystes. »
RFI a une vision plus subtile de cette visite :
« À Paris, Belgrade et Budapest, Xi Jinping jouera sur du velours ou presque. Les dossiers qui fâchent ? Ils seront seulement évoqués à Paris, et en premier lieu le soutien chinois à la guerre russe en Ukraine. En revanche, à Belgrade et à Budapest, considérées par la Chine comme des portes d’entrée en Europe, aucune fausse note ne risque de plomber l’ambiance.
L’objectif de la venue du numéro un chinois est de faire oublier les tensions commerciales et géopolitiques avec les États-Unis et démontrer que la Chine a encore des alliés en Europe. La France, qui parmi les 27 membres de l’Union européenne, prône l’indépendance stratégique européenne face à la rivalité sino-américaine, est un pays de choix aux yeux de Pékin, avide de défaire le lien traditionnel transatlantique et de tirer bénéfice des divisions. »
Voulant symboliser l’unité européenne, Macron avait invité Scholz et Von der Leyen à son premier entretien avec Xi Jinping. Scholz s’est désisté mais Von der Leyen était bien présente pour incarner le côté agressif de l’UE, comme le remarque Reuters :
« Le président français Emmanuel Macron et la chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont exhorté lundi le président chinois Xi Jinping à garantir un commerce plus équilibré avec l’Europe, mais le dirigeant chinois n’a montré que peu de signes d’être prêt à offrir des concessions majeures.
Lors de réunions à Paris, Macron a également exhorté le dirigeant chinois à user de son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
L’Union européenne « ne peut pas absorber la surproduction massive de produits industriels chinois qui inonde son marché », a déclaré von der Leyen après les trois discussions tenues sous les plafonds dorés de l’Elysée.
« L’Europe n’hésitera pas à prendre les décisions difficiles nécessaires pour protéger son marché », a-t-elle déclaré, en référence aux enquêtes commerciales et aux sanctions qui pourraient en découler. »
Mais, une fois Von der Leyen partie, la relation Xi Jinping- Macron est devenue plus détendue et, surtout, plus pragmatique :
« Pour les 60 ans des relations diplomatiques bilatérales, le président chinois a été accueilli à Paris par Emmanuel Macron qui espère toujours poser son pays en « puissance d’équilibre » face au bras de fer sino-américain. Accueil en fanfare aux Invalides, tapis rouge et banquet à l’Élysée : pour sa première tournée européenne depuis 2019, le numéro un de la superpuissance asiatique a eu droit à tous les égards.
Plusieurs contrats commerciaux entre des entreprises françaises et chinoises ont été signés lundi. Parmi les annonces figure un contrat pour Suez afin de construire une usine destinée à produire de l’énergie à partir des boues d’une cinquantaine de stations d’épuration dans le sud de la Chine, pour près de 100 millions d’euros.
Le constructeur ferroviaire Alstom a aussi obtenu des contrats de fourniture de systèmes de traction électrique pour des lignes de métro à Pékin, Wuhan et Hefei.
Côté finance, l’assureur Groupama va créer une coentreprise avec Shudao Group « sur la finance verte ».
D’autres contrats commerciaux annoncés sont à des stades moins engagés, par exemple entre Schneider Electric et les points de recharge de véhicules électriques en vue de la création d’une coentreprise, ou entre le Crédit Agricole et Bank of China pour « faciliter leurs opérations conjointes ». »
Car la France tient une place spéciale dans l’imaginaire chinois :
« La France s’inscrit dans cette longue tradition d’amitié, depuis que « l’acte visionnaire » de général de Gaulle a bousculé l’ordre bipolaire. « Il y a soixante ans, la Chine et la France ont brisé la glace de la guerre froide et apporté la paix et la stabilité à l’ordre international », écrit le journal Pangpai ce dimanche, avec un clin d’œil appuyé au monde d’aujourd’hui. Le site officiel d’information rappelle qu’au cours d’une si longue période « les relations sino-françaises ont connu des hauts et des bas, mais se situent toujours au sommet stratégique de l’ordre mondial en quête de paix, de multilatéralisme et d’humanité. » Le pouvoir chinois avait déjà choisi le Figaro pour un entretien de Hu Jintao avant sa visite en France en 2010. Cette fois encore c’est dans les pages du quotidien conservateur que son successeur publie une tribune : « À l’amorce de sa visite en France, le président de la République populaire de Chine promet d’ouvrir les marchés chinois aux entreprises occidentales, assure comprendre l’enjeu de la crise ukrainienne pour les Européens et se dit attaché au respect mutuel et à la coexistence pacifique entre États ». Mais la coopération stratégique ne signifie pas une absence de contradictions. Les divergences se sont même multipliées ces derniers temps. »
Pendant cette visite Global Times, le média chinois en anglais, a exposé les attentes chinoise :
« La Chine et la France doivent défendre leurs avantages mutuels, s’opposer ensemble aux actes de « découplage » et de perturbation des chaînes industrielles et d’approvisionnement, et dire non ensemble à la construction de barrières, a déclaré le président Xi Jinping lundi lors de ses entretiens avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris.
La Chine et la France devraient défendre leur indépendance et repousser ensemble une « nouvelle guerre froide » ou une confrontation de blocs, a déclaré Xi, selon l’agence de presse Xinhua.
Dans un article signé publié dimanche dans le média français Le Figaro, Xi a déclaré que nous vivons dans un monde loin d’être tranquille et qu’il est une fois de plus confronté à une multitude de risques. La Chine est prête à travailler avec la France dans l’esprit qui a guidé l’établissement de nos relations diplomatiques pour forger un partenariat stratégique global plus fort entre nos deux pays et apporter de nouvelles contributions à une coopération plus forte de la communauté mondiale. »
Et pour que la visite se termine sur le ton « vieux amis se retrouvant », Macron a invité Xi Jinping à une petite fiesta dans les Pyrénées :
« Après les ors de l’Elysée, Emmanuel Macron emmène mardi Xi Jinping dans les Pyrénées au second jour de sa visite d’État, pour une escapade « personnelle » censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.
« Nos montagnes françaises, (…) j’espère, continueront de nous inspirer », a lancé lundi 7 mai, lyrique, le président français, en accueillant son homologue chinois à Paris pour la première fois depuis 2019. Les deux dirigeants sont arrivés mardi dans les Pyrénées, au second jour de la visite d’État du dirigeant chinois, pour une escapade « personnelle » censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.
Une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien au président Xi et des dizaines de drapeaux rouges aux cinq étoiles jaunes coloraient les abords de la route menant au col. « C’est vraiment étrange de voir ça ici », dit en souriant Jean-Michel Garem, un retraité.
Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, ont déjeuné au restaurant d’Eric Abadie, un éleveur et ami du président français. Comme en écho à la cérémonie du thé qu’ils avaient partagée l’an dernier à Canton, dans la résidence officielle où vécut le père du président chinois quand il était gouverneur de la province du Guangdong. »
Après la France, ce fut au tour de la Serbie d’accueillir le président chinois :
« La Chine et la Serbie ont convenu mercredi de poursuivre un « avenir commun » alors que le président Xi Jinping s’est rendu dans ce pays des Balkans dans le cadre de sa tentative de forger des relations plus solides avec ses alliés aux frontières de l’Union européenne.
Xi en est à sa première tournée européenne en cinq ans, et ce voyage a été considéré comme un effort visant à renforcer les liens avec les pays d’Europe de l’Est pro-russes et grands bénéficiaires des investissements chinois. Il s’envolera pour la Hongrie plus tard dans la journée.
« Nous écrivons l’histoire aujourd’hui », a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic devant une foule nombreuse rassemblée devant le palais présidentiel serbe pour accueillir Xi, applaudissant et scandant « Chine, Chine ».
Les deux pays ont signé 29 accords favorisant la coopération juridique, réglementaire et économique. La Serbie deviendra également le premier pays européen depuis des années à conclure un accord de libre-échange avec la Chine lorsque l’accord signé l’année dernière entrera en vigueur le 1er juillet.
Vucic a déclaré que depuis 2020, la Chine était le plus grand investisseur en Serbie et que ses investissements avaient été multipliés par 30 au cours de la dernière décennie. L’accord de libre-échange garantira des exportations sans droits de douane pour 95 % des produits serbes vers la Chine au cours des cinq à dix prochaines années, a-t-il déclaré.
Xi a déclaré que la Chine était prête à importer davantage de produits agricoles de haute qualité de Serbie et accueillerait favorablement davantage de vols directs entre Belgrade et les villes chinoises. »
Et enfin la Hongrie, le pays d’Europe le plus enclin au dialogue, tant envers la Russie que la Chine :
« Après 75 ans d’histoire, « les relations sino-hongroises sont à leur apogée », s’est félicité Xi Jinping, selon un compte rendu des autorités chinoises. Avant son arrivée, il les avait comparées à une « croisière dorée », dans une tribune publiée par le journal favorable au pouvoir Magyar Nemzet.
« Nous avons défié l’ordre géopolitique ensemble dans un contexte international instable », traçant notre voie « d’États souverains en toute indépendance », a-t-il écrit. Un clin d’œil à la stratégie de cavalier seul menée par le Premier ministre Viktor Orban au sein de l’Union européenne. Tout en ferraillant avec Bruxelles, le dirigeant nationaliste s’est résolument tourné vers l’est ces dernières années. Quand Bruxelles a pris ses distances avec Pékin, Orban a au contraire resserré les liens, rejetant l’affrontement idéologique des « blocs ».
Ce séjour de quasiment trois jours est l’occasion de « porter notre partenariat stratégique à de nouveaux sommets », a estimé le chef de l’État chinois, des échanges culturels à la coopération économique, alors que la superpuissance asiatique est devenue le premier investisseur en Hongrie en 2023.
Pour Viktor Orban, c’est un succès diplomatique. Le choix fait par Xi Jinping de visiter au sein de l’Union européenne (UE) Paris et Budapest « montre l’importance que prend la Hongrie sur la scène internationale », a salué son chef de cabinet Gergely Gulyas.
Budapest a d’ores et déjà annoncé la signature de dix-huit accords, dans les infrastructures ferroviaires et routières, l’énergie nucléaire ou encore l’automobile.
Partout dans le pays, les usines de batteries et de voitures électriques poussent à une vitesse impressionnante, pour des investissements de dizaines de milliards d’euros. De quoi susciter les inquiétudes de l’opposition qui dénonce l’opacité entourant les contrats, l’impact environnemental des usines et la corruption, les constructions enrichissant, selon elle, « le cercle d’Orban ». »
Cet article de Reuters nous permet de comprendre pourquoi les Etats-Unis insistent tant pour que l’Europe se « découple » de la Chine :
« Les Etats-Unis ont dépassé la Chine en tant que principal partenaire commercial de l’Allemagne au premier trimestre de cette année, selon les calculs de Reuters basés sur les données officielles de l’office allemand des statistiques.
Le commerce de l’Allemagne avec les Etats-Unis – exportations et importations confondues – a totalisé 63 milliards d’euros (68 milliards de dollars) de janvier à mars, tandis que le chiffre avec la Chine était légèrement inférieur à 60 milliards d’euros, selon les données.
En 2023, la Chine était le premier partenaire commercial de l’Allemagne pour la huitième année consécutive, avec des volumes atteignant 253 milliards d’euros, bien que ce soit seulement quelques centaines de millions d’avance sur les États-Unis.
« Les exportations allemandes vers les Etats-Unis ont encore augmenté en raison de la vigueur de l’économie là-bas, tandis que les exportations et les importations en provenance de Chine ont diminué », a déclaré Vincent Stamer, économiste à la Commerzbank, pour expliquer le changement du premier trimestre. »
Alors, après avoir perdu le gaz et le marché russe, l’Europe va-t-elle accepter de perdre le marché chinois pour faire plaisir à son allié étasunien ? Von der Leyen semble prêt à l’accepter, les dirigeants nationaux beaucoup moins. Mais sauront-ils résister à la pression ?
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Il devient de plus en plus visible que l’attitude guerrière de Macron n’est, comme souvent de sa part, qu’attitude :
« Agis plutôt que de parler.
Une telle grogne s’infiltre dans toute l’Europe alors que de nouvelles données révèlent que la France augmente discrètement ses paiements de gaz à la Russie, au moment même où le président Emmanuel Macron se positionne haut et fort comme l’un des plus fervents défenseurs de l’Ukraine.
Au cours des trois premiers mois de cette année, les livraisons de gaz naturel liquéfié russe vers la France ont augmenté plus que vers tout autre pays de l’UE par rapport à l’année dernière, selon les données analysées par le groupe de réflexion du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA). pour POLITICO.
Au total, Paris a payé plus de 600 millions d’euros au Kremlin pour ses approvisionnements en gaz depuis le début de l’année, selon les données, ce qui a conduit à des appels à la France pour qu’elle réprime ses achats croissants.
« Il est impossible que la France, d’un côté, dise que nous devons être durs avec la Russie et, de l’autre, la paie avec beaucoup d’argent », a déclaré un diplomate d’un pays de l’UE, qui a obtenu l’anonymat pour parler franchement. »
Mais il n’y a pas que le gaz :
« L’Union européenne est en train de devenir dépendante des engrais russes, tout comme elle l’était pour le gaz naturel, a déclaré un important producteur au Financial Times.
Les engrais azotés, largement utilisés pour la croissance des plantes, sont fabriqués à partir de gaz naturel, et le bloc importe de plus en plus d’éléments nutritifs pour les cultures du pays sanctionné, a déclaré au média Svein Tore Holsether, PDG du producteur chimique norvégien Yara International.
« Les engrais sont le nouveau gaz », a déclaré Holsether. « C’est un paradoxe que l’objectif soit de réduire la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie, et que maintenant nous importons de Russie des aliments et une énergie fertilisante essentiels », a-t-il ajouté.
La Russie est l’un des plus grands producteurs et exportateurs mondiaux d’engrais azotés. Les importations européennes d’urée, un nutriment azoté courant pour les cultures, ont doublé en provenance de Russie au cours de l’année jusqu’en juin 2023 par rapport aux 12 mois précédents, a rapporté le FT, citant les données d’Eurostat. »
Il va bien falloir que les dirigeants européens sortent de leur dogmatisme anti-russe et prennent conscience que, au moins sur le plan économique, l’UE ne peut pas se passer de son immense voisin riche en matières premières indispensables.
Mais non, l’Europe préfère continuer son lent suicide économique :
« C’est l’un des angles morts de la réponse européenne à la guerre en Ukraine. Contrairement à d’autres matières premières, le gaz naturel liquéfié (GNL) peut toujours être importé de Russie par les pays de l’Union européenne (UE). Car les Vingt-Sept dépendent fortement de Moscou pour leur gaz. Avant la guerre, 40% était importé de Russie. Une part qui a diminué, mais qui reste importante, autour de 15%.
Pour se passer totalement du GNL russe, il faut diversifier son approvisionnement, et Bruxelles le reconnaît : « C’est un processus long et coûteux qui nécessite des investissements dans les infrastructures ».
C’est pourquoi il n’est pas encore question d’interdire totalement les importations. Ce qui doit être discuté, ce mercredi 8 mai, à Bruxelles, c’est l’interdiction de la réexportation. Car l’Union européenne est un hub de gaz naturel liquéfié russe, qui est chargé dans des navires et envoyé ensuite vers d’autres pays, notamment asiatiques.
Sans ce hub européen, Moscou devrait revoir ses plans et passer par une autre route par la mer Arctique, bien plus onéreuse et qui pose beaucoup de problèmes logistiques. »
Car, de plus, le grand gagnant dans cette histoire est « l’allié No1 », les Etats-Unis, qui sont tout fait conscients qu’ils sont en train de sacrifier leurs « vassaux » juste pour « contrer la Russie » :
« L’ancien Premier ministre italien, actuel président de l’Institut Jacques Delors, dans son rapport sur le marché unique européen remis aux 27 chefs d’État au dernier sommet le 18 avril, tire la sonnette : « Nous vivons un décrochage dramatique », par rapport aux USA et à la Chine. Il faut donc « changer d’échelle pour que l’Europe reste compétitive », alors que nous avons 27 marchés financiers fragmentés : « chaque année, 300 milliards d’euros épargnés par les Européens qui s’envolent vers les États-Unis, et alimente en actions les entreprises américaines qui se renforcent et reviennent en Europe acheter nos entreprises européennes avec notre propre argent, c’est une folie totale » »
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Pendant que l’économie européenne dégringole, la Russie continue d’avancer en Ukraine :
« Pas de sécurité pendant la retraite : les soldats ukrainiens affirment que les lignes défensives arrière existent à peine face à l’avancée russe »
La raison No1 de cet état de fait est toujours la corruption endémique à ce pays :
« Environ 19,8 millions de roupies (498 000 dollars) de fonds de reconstruction alloués à Borodianka, une banlieue de Kiev fortement endommagée, ont « disparu », a déclaré le Service national d’audit de l’Ukraine le 3 mai. »
Voyant le niveau de faiblesse de la résistance ukrainienne, la Russie ouvre un nouveau front au nord :
« Les forces russes ont lancé vendredi une attaque terrestre blindée près de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, dans le nord-est du pays, et ont réalisé de petites avancées, ouvrant un nouveau front dans une guerre menée depuis longtemps à l’est et au sud.
L’Ukraine a envoyé des renforts alors que les combats faisaient rage dans les zones frontalières de la région, a indiqué le ministère de la Défense, ajoutant que la Russie avait pilonné la ville frontière de Vovchansk avec des bombes aériennes guidées et de l’artillerie.
« La Russie a lancé une nouvelle vague de contre-offensives dans cette direction », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy lors d’une conférence de presse à Kiev. « Il y a maintenant une bataille acharnée dans cette direction. » »
Alors assaut final ou simple diversion pour achever de dégarnir les fronts est et sud ? Il est évident que la Russie a finalement décidé de prendre l’initiative.
Quelques voix européennes censés et expertes sur le sujet le disent mais les médias occidentaux ne leur donnent jamais la parole :
« « Ce serait une erreur fatale de croire que les perspectives de l’Ukraine s’amélioreront à mesure que la guerre se poursuivra. Au contraire, les conséquences catastrophiques de cette erreur ne peuvent être évitées que s’il est possible d’éviter une défaite militaire grâce à un arrêt rapide des hostilités et à l’ouverture de négociations de paix entre les deux pays belligérants », a déclaré le général allemand Harald Kujat, ancien président du conseil d’administration du Comité militaire de l’OTAN, dans une interview accordée au magazine allemand Overton Magazin.
« La situation militaire est devenue très critique pour l’Ukraine après l’échec de l’offensive de l’année dernière et elle devient chaque jour plus difficile. Les forces armées ukrainiennes ont perdu la capacité de mener des opérations offensives et, sur les conseils des Américains, tentent de réduire leurs pertes élevées en personnel grâce à une défense stratégique et au maintien du territoire qu’elles contrôlent encore », a ajouté Kujat.
Dans le même temps, le général allemand a noté que Kiev se trouvait désormais dans une position « extrêmement vulnérable » dans des zones cruciales pour une défense stratégique réussie – manquant de défenses aériennes et de munitions d’artillerie suffisantes et souffrant d’un « énorme déficit de soldats entraînés ». Ces carences « se renforcent mutuellement dans leurs effets négatifs ».
« Même s’il est amer de l’admettre, malgré le soutien financier et matériel considérable qu’elle a reçu des États-Unis et de l’Europe, l’Ukraine n’a pas réussi à transformer la situation stratégique en sa faveur. Au contraire, l’année dernière, 12 brigades ukrainiennes ont été entraînées par les pays de l’OTAN et équipées d’armes modernes pour percer les défenses russes lors d’une offensive majeure qui a débuté avec de grandes attentes. L’offensive a échoué avec de lourdes pertes », se souvient-il.
La crise ukrainienne aurait pu être entièrement évitée si les États-Unis et l’OTAN avaient été disposés à « négocier sérieusement » les projets de traités de sécurité russes proposés par Moscou fin 2021, a rappelé Kujat, ajoutant qu’une autre opportunité de mettre fin au conflit – à travers des négociations en Biélorussie et en Ukraine. La Turquie en mars 2022 – a été jetée aux égouts par l’Occident. Cependant, plutôt que de rechercher une modeste désescalade avec Moscou, Washington tente de maintenir la pression en soutenant continuellement l’Ukraine. »
Il est indéniable que les médias occidentaux ont une énorme part de responsabilité dans la catastrophe ukrainienne en ne donnant jamais la parole aux voix proposant la paix mais toujours aux va-t-en-guerres. Pourquoi ? il faudrait poser la question aux propriétaires de ces médias.
Mais cette responsabilité ne s’arrête pas à l’Ukraine. Depuis qu’Elon Musk a racheté Twitter pour que ce réseau social puisse échapper à la censure systémique, les médias se déchainent contre lui et ses réalisations. Dernier exemple en date :
Voici une copie d’écran des dernières infos sur Neuralink, un implant cérébral qui permet aux handicapés de retrouver une certaine capacité d’action, créé par une société montée par Musk :
Cela ne donne pas vraiment envie de l’adopter. Voici maintenant le témoignage d’un des premiers bénéficiaires de l’implant :
« « Vous m’en donnez trop, c’est comme une surcharge de luxe, je n’ai pas pu faire ces choses depuis 8 ans et maintenant je ne sais même pas par où commencer à accorder mon attention.
Le plus grand avantage du confort, c’est que je peux m’allonger dans mon lit et utiliser « The Link ». Toute autre technologie d’assistance devait demander l’aide de quelqu’un d’autre ou me faire asseoir. Être assis provoque un stress mental et corporel qui me donnait des escarres ou des spasmes. Cela me permet de vivre à mon rythme, sans avoir besoin que quelqu’un m’ajuste, etc. tout au long de la journée.
« The Link » m’a aidé à renouer avec le monde, mes amis et ma famille. Cela m’a donné la possibilité de faire à nouveau les choses par moi-même sans avoir besoin de ma famille à toute heure du jour et de la nuit. »
Même sur les sujets non politiques, il va devenir impossible de croire ce que disent les médias, surtout lorsqu’ils aboient tous en même temps.
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Israël est bien décidé à continuer son carnage à Gaza malgré les protestations et actions de façade du gouvernement Biden :
« Les forces israéliennes ont bombardé jeudi des zones de Rafah, ont déclaré des habitants palestiniens, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté la menace du président américain Joe Biden de retirer les armes à Israël en cas d’attaque contre la ville du sud de Gaza.
Un haut responsable israélien a déclaré jeudi soir que le dernier cycle de négociations indirectes au Caire pour mettre fin aux hostilités à Gaza avait pris fin et qu’Israël poursuivrait ses opérations à Rafah et dans d’autres parties de la bande de Gaza comme prévu. Israël a soumis aux médiateurs ses réserves concernant une proposition du Hamas concernant un accord de libération d’otages, a indiqué le responsable.
« S’il le faut, nous nous battrons avec nos ongles », a déclaré Netanyahu dans une déclaration vidéo. « Mais nous avons bien plus que nos ongles. » »
Déclarations de façade disais-je :
« Des milliards de dollars d’armes américaines restent en attente pour Israël, malgré le retard d’une livraison de bombes et l’examen d’autres par l’administration du président Joe Biden, craignant que leur utilisation dans une attaque ne cause davantage de dégâts sur les civils palestiniens.
…
Un large éventail d’autres équipements militaires devraient être envoyés à Israël, notamment des munitions d’attaque directe conjointe (JDAMS), qui transforment des bombes stupides en armes de précision ; et des obus de chars, des mortiers et des véhicules tactiques blindés, a déclaré aux journalistes le sénateur Jim Risch, le plus haut républicain de la commission sénatoriale des relations étrangères. »
On appréciera le conditionnel utilisé du bout des lèvres par « l’administration Biden » :
« L’administration Biden a déclaré vendredi que l’utilisation par Israël d’armes fournies par les États-Unis pourrait avoir violé le droit international humanitaire lors de son opération militaire à Gaza, dans sa critique la plus virulente à ce jour à l’encontre d’Israël.
Mais l’administration n’a pas pu procéder à une évaluation définitive, ajoutant qu’en raison du chaos de la guerre à Gaza, elle ne pouvait pas vérifier les cas spécifiques dans lesquels l’utilisation de ces armes aurait pu violer le droit international.
La conclusion est venue dans un rapport du Département d’État au Congrès requis dans le cadre d’un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale (NSM) publié par le président Joe Biden début février. »
D’autant plus que même des députés de son bord se sentent « inquiets » de cette hypothétique décision :
« Plus de deux douzaines de Démocrates de la Chambre, dirigés par le représentant Josh Gottheimer, ont déclaré vendredi au conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan qu’ils étaient « profondément préoccupés » par la décision du président Biden de suspendre l’aide militaire à Israël.
Gottheimer (Démocrate du New Jersey) et 25 de ses collègues législateurs ont écrit dans une lettre à Sullivan obtenue par The Post pour dire que « retenir les livraisons d’armes à Israël… ne fait qu’encourager nos ennemis communs, notamment le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et d’autres mandataires soutenus par l’Iran. .» »
Pendant ces tergiversations Démocrates, la Palestine continue sa bataille sur le front diplomatique en ayant recu un fort soutien pour sa reconnaissance à l’ONU :
« Même si l’Assemblée générale ne peut court-circuiter ce veto, les Palestiniens ont décidé de se tourner vers ses 193 États membres. Ils ont ainsi réussi à prouver que sans le veto américain, ils auraient la majorité des deux tiers nécessaires pour valider une adhésion.
La résolution présentée par les Émirats arabes unis a été adoptée par 143 voix pour, 9 contre et 25 abstentions. Parmi les neuf pays ayant voté contre : les États-Unis, Israël, l’Argentine, la République tchèque et la Hongrie.
Le texte « constate que l’État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre », et « devrait donc être admis à l’Organisation ». Elle demande ainsi que le Conseil de sécurité « réexamine favorablement la question », en somme qu’il revoit sa copie. Un message politique, à l’adresse du Conseil de sécurité et des États-Unis.
Mais Washington, qui s’oppose à toute reconnaissance en dehors d’un accord bilatéral entre son allié israélien et les Palestiniens, a prévenu ce vendredi 10 mai que si la question retourne au Conseil, les Américains s’attendent à « un résultat similaire à celui d’avril ». »
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Le Jerusalem Post a lancé un ballon d’essai en publiant cet article dévoilant le plan israélien pour « l’après-Gaza » :
« Selon les documents, il y a trois étapes pour ramener Gaza à l’autonomie.
La première étape, intitulée Aide humanitaire, devrait durer 12 mois. Israël créera des zones de sécurité libres de tout contrôle du Hamas, en commençant par le nord et en s’étendant lentement vers le sud.
Une coalition de pays arabes (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Bahreïn, Jordanie et Maroc) répartira et supervisera l’aide humanitaire dans les zones sûres.
Les Palestiniens de Gaza géreront les zones de sécurité sous la supervision des États arabes.
La deuxième étape aurait lieu dans les cinq à dix prochaines années. Le plan est de transférer la responsabilité israélienne en matière de sécurité vers Israël, tandis que la Coalition arabe créera un organisme multilatéral appelé Gaza Rehabilitation Authority (GRA) pour superviser les efforts de reconstruction et gérer les finances de la bande.
La GRA sera dirigée par les Palestiniens de Gaza et assumera la responsabilité de la gestion des zones de sécurité. Cela se fera en coordination avec la mise en œuvre d’un « Plan Marshall » et d’un programme de déradicalisation.
La troisième étape, appelée « auto-gouvernance », verrait Israël conserver le droit d’agir contre les « menaces à la sécurité ».
Le pouvoir serait lentement transféré soit à un gouvernement local de Gaza, soit à un gouvernement palestinien unifié (incluant la Cisjordanie). Toutefois, cela dépend de la réussite de la déradicalisation et de la démilitarisation de la bande de Gaza et sera soumis à l’accord de toutes les parties.
La dernière étape serait que les Palestiniens gèrent pleinement Gaza de manière indépendante et adhèrent aux accords d’Abraham.
Une partie de l’effort de reconstruction consistera à « reconstruire à partir de rien » et à concevoir de nouvelles villes à partir de zéro, qui présenteront une conception et une planification modernes.
Le plan présentait plusieurs avantages pour les pays concernés. Pour Israël, le principal avantage, outre la sécurité dans le sud, est la normalisation avec l’Arabie saoudite.
Les principaux avantages pour les États du Golfe qui y participeraient comprendraient des pactes défensifs avec les États-Unis et un accès sans entrave aux ports méditerranéens de Gaza par le biais de chemins de fer et de pipelines. Le plan indique également que si une telle intervention réussit à Gaza, elle pourra être répétée au Yémen, en Syrie et au Liban.
Pour la population de Gaza, les plus grands avantages après la fin du contrôle du Hamas seraient des investissements massifs dans la bande et d’énormes opportunités d’emploi, ainsi qu’une voie vers la réunification avec la Cisjordanie et l’obtention de l’autonomie. [Mais pas l’indépendance souveraine, NdT]
Le plan régional plus large consiste à intensifier les mégaprojets tels que NEOM en Arabie Saoudite et à les mettre en œuvre dans le Sinaï.
Cela permettrait à Gaza de fonctionner comme un port industriel important sur la Méditerranée, qui serait le principal entrepôt d’exportation des marchandises gazaouies, mais aussi du pétrole saoudien et d’autres matières premières du Golfe. »
Ce plan montre clairement que l’idée est de transformer Gaza en une zone arabo-israélienne dans laquelle les gazaouis auront perdu toute propriété et souveraineté pour devenir, pour les plus dociles, des « opportunités d’emplois ». Ce n’est pas « le Hamas » qui va s’y opposer mais toute la population, du moins celle qui sera encore vivante pour le faire.
Ce plan est, comme l’image qui l’illustre, directement sortie de l’imaginaire de technocrates israéliens vivant dans un monde parallèle à la rue palestinienne. Des rêves éveillés qui ne peuvent aboutir qu’une fois la majorité de la population Gazaouite exterminée ou réfugiée ailleurs.
Evidemment les « pays arabes » cités dans le projet ne l’entendent pas de cette oreille :
« Les responsables et analystes arabes ont qualifié le plan de partage du pouvoir d’irréalisable car il ne crée pas de voie explicite vers un État palestinien, ce qui, selon les gouvernements émirati et saoudien, est une condition préalable à leur implication dans la planification d’après-guerre. Mais d’autres ont accueilli avec prudence la proposition car elle suggère au moins une plus grande flexibilité de la part des dirigeants israéliens que ne le suggèrent leurs déclarations publiques.
Selon cette proposition, l’alliance israélo-arabe, en collaboration avec les États-Unis, nommerait des dirigeants à Gaza pour réaménager le territoire dévasté, réformer son système éducatif et maintenir l’ordre. Après sept à dix ans, l’alliance permettrait aux Palestiniens de voter sur leur intégration dans une administration palestinienne unie qui gouvernerait à la fois Gaza et la Cisjordanie occupée par Israël, selon la proposition. En attendant, suggère le plan, l’armée israélienne pourrait continuer à opérer à l’intérieur de Gaza.
La proposition ne précise pas explicitement si cette administration unie constituerait un État palestinien souverain ou si elle inclurait l’Autorité palestinienne, qui administre une partie de la Cisjordanie. Publiquement, Netanyahu a rejeté l’idée d’une pleine souveraineté palestinienne et a pratiquement exclu l’implication de l’Autorité palestinienne. »
Pendant ce temps le pays continue sa descente dans une sorte de folie furieuse :
« L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, annonce ce jeudi 9 mai qu’elle ferme ses bureaux de Jérusalem-Est, après une tentative d’incendie à des zones en plein air de l’enceinte. « Ce soir, des résidents israéliens ont incendié à deux reprises le périmètre du siège de l’Unrwa à Jérusalem-Est occupée », a déclaré le chef de l’agence Philippe Lazzarini. « Bien qu’il n’y ait eu aucune victime parmi notre personnel, l’incendie a causé d’importants dégâts aux espaces extérieurs », ajoute Philippe Lazzarini. »
« Les autorités israéliennes ont perquisitionné une chambre d’hôtel à Jérusalem utilisée par Al Jazeera comme bureau après que le gouvernement a décidé dimanche de fermer les opérations locales de la chaîne de télévision qatarie, ont déclaré à Reuters un responsable israélien et une source d’Al Jazeera.
Une vidéo diffusée en ligne montrait des agents en civil démontant du matériel photographique dans une chambre d’hôtel qui, selon la source d’Al Jazeera, se trouvait à Jérusalem-Est.
Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fermé le réseau aussi longtemps que la guerre à Gaza se poursuivra, affirmant qu’il menaçait la sécurité nationale. »
« Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont frappé un bâtiment utilisé par les forces de sécurité syriennes à l’extérieur de Damas, a rapporté jeudi soir Reuters, citant une source de sécurité proche du gouvernement syrien.
L’agence de presse officielle syrienne SANA, citant sa propre source de sécurité, a déclaré que huit soldats avaient été tués. Elle a fait état de « dégâts matériels » au sol, sans préciser la cible. Selon SANA, les missiles ont été lancés depuis le plateau du Golan occupé par Israël. »
« Cent civils, 337 combattants du Hezbollah et un soldat libanais ont été tués en sept mois d’affrontements à la frontière entre le Liban et Israël. Parmi les civils figurent trois journalistes et une vingtaine de secouristes et d’ambulanciers.
Quarante-cinq localités proches de la frontière sont quotidiennement sous le feu de l’aviation et de l’artillerie israéliennes. Douze d’entre elles ont subi des destructions considérables, selon le Centre national de recherche scientifique du secteur public et le Centre international d’information du privé.
Quelque 1 700 maisons ont été entièrement rasées, 1 500 partiellement détruites et 4 100 ont été endommagées. Les combats ont poussé plus de 90 000 habitants à fuir leurs foyers dans la zone frontalière.
Les images satellites visionnées par les experts du centre national de recherche scientifique montrent que 1 060 hectares sont partis en fumée sous l’effet des munitions incendiaires et du phosphore blanc utilisés par l’armée israélienne. Cinquante hectares d’oliveraies et des centaines d’hectares de chênes ont été réduits en cendres.
La saison de la cueillette des olives et la récolte du tabac ont été perdues cette année. Le Centre international d’information estime les pertes économiques totales à 1,6 milliard de dollars. »
Pour ne pas oublier ni minimiser l’horreur se déroulant à Gaza, voici le compte rendu d’un médecin français qui en revient.
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Cela fait quelque temps que des articles sont publiés sur les manifestations secouant la Géorgie, un état du Caucase situé à la frontière sud de la Russie dont la partie nord est russophone. Des articles de ce genre :
« À Tbilissi, dans une rue pavée à côté du Parlement géorgien, une voix féminine robotisée a averti les manifestants de se disperser sous peine de poursuites judiciaires. Les manifestants étaient rassemblés contre la réintroduction de la loi controversée sur les « agents étrangers » par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien.
La législation, qui a été retirée à la suite de protestations généralisées il y a un an, exige que les organisations de la société civile et les médias qui reçoivent plus de 20 pour cent de leur financement de l’étranger, principalement des États-Unis et de l’Union européenne, s’enregistrent comme agents d’influence étrangère. Des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues, exigeant le retrait de la législation considérée comme alignant plus étroitement la Géorgie sur la Russie, qui a utilisé une loi similaire pour écraser la dissidence. »
Pourtant, cette loi ne fait aucune différence entre les agents étrangers russes ou étasuniens. En réalité cette loi va gêner les tentatives étasuniennes de manipulation des populations pour que ce pays devienne une épine dans le pied de la Russie, comme l’Ukraine, d’où les condamnations des gouvernements occidentaux :
« Bidzina Ivanishvili, l’influent milliardaire fondateur du parti au pouvoir en Géorgie, a accusé un « parti de guerre mondial » occidental d’ingérence en Géorgie dans un discours rare lors d’un rassemblement en faveur d’un projet de loi sur les agents étrangers qui a déclenché une crise politique dans ce pays du Caucase du Sud.
Ivanishvili, qui a été Premier ministre géorgien de 2012 à 2013 et reste influent au sein du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a déclaré que la Géorgie et l’Ukraine avaient été traitées comme de la « chair à canon » par les pays occidentaux, dont il accuse les agences de renseignement d’ingérence politique dans le pays.
« Le financement des ONG, qui se présente comme une aide pour nous, sert en réalité à renforcer les services de renseignement (étrangers) et à les amener au pouvoir », a-t-il déclaré.
L’UE, qui a accordé le statut de pays candidat à la Géorgie en décembre, a déclaré que le projet de loi était « incompatible » avec les valeurs de l’UE. La Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Allemagne ont tous critiqué la décision de réintroduire la loi, qui avait été initialement abandonnée l’année dernière à la suite de protestations. »
Et pourtant cela fait longtemps que les Etats-Unis ont une loi équivalente pour se protéger des influences extérieures :
« En mettant en lumière les «dérives anti-démocratiques» prétendument commises par la Russie et, ensuite, par la Géorgie via l’adaptation des lois sur les «agents étrangers», l’appareil de propagande occidentale à «oublié» de préciser qu’ il ne parle que de l’arbre qui cache la forêt.
L’air de rien, les «défenseurs de la liberté» oublient de marquer un détail : la loi russe et la loi géorgienne sur les «agents étrangers» n’est rien d’autre que l’adoption de la même loi existant déjà aux États-Unis. Et non seulement déjà existant, mais existant depuis 1938 (Foreign Agents Registration Act- FARA – loi sur l’enregistrement des Agents étrangers), aujourd’hui en vigueur sous sa rédaction de 1995.
Les actes normatifs régissant ce domaine des relations publiques ont été adoptés et appliqués dans plusieurs pays du monde, dont en Russie que très tardivement par rapport aux pionniers dans le domaine que sont les Américains. En dehors des États-Unis, les lois sur les «agents étrangers» et leurs équivalents existant belle et bien dans d’autres pays, notamment en Australie (Australia Foreign Influence Transparency Scheme Act Nr.63 de 2018 – FITSA) et en Israël. La position de certains experts prétendus stipulant qu’il y a une grande différence au niveau des contraintes entre la version russe et la version américaine ou, par exemple, soumise au niveau de la législation sur les « agents étrangers » est parfaitement mensongère. Une étude de près des textes des bases légales respectives le confirme. Les normes de la législation américaine et australienne sont similaires en termes de contenu avec les normes russes. Par ailleurs, la rigueur de la loi américaine est bien plus prononcée par rapport à la version russe. »
Lisez l’article en entier pour ceux qui en ont le temps.
A lundi prochain