Par The Saker – Le 27 décembre 2021 – Source The Saker’s Blog
Vendredi, les États-Unis n’ont fourni aucune réponse à la Russie. En soi, ce n’est pas très surprenant, les niveaux de luttes intestines au sein des élites dirigeantes américaines ayant rendu impossible de se mettre d’accord sur une réponse dans un délai aussi court, surtout pendant les diverses célébrations de fin d’année en Occident.
Quant aux Russes, ils s’en accommodent, puisque leur propre délai était fixé à la mi-janvier. Donc, à l’heure actuelle, rien de significatif n’a changé. Ce que nous observons, c’est un grand nombre de déclarations de la part de n’importe qui et tout le monde, la plupart de ces déclarations n’ont que peu ou pas de sens et elles se contredisent généralement toutes entre elles. Nous ne devrions pas trop nous laisser entraîner par le « il a dit ceci, elle a dit cela », car il s’agit littéralement de paroles en l’air.
En termes d’actions, là encore, nous assistons à des développements contradictoires : certaines sources rapportent que l’OTAN se prépare à une guerre majeure tandis que d’autres rapportent que les Américains et les Britanniques préparent une évacuation d’urgence.
Il semble qu’une rencontre entre Poutine et Biden soit en préparation, selon les mêmes sources, après la Nativité orthodoxe, donc aux alentours ou peu après le 8 janvier. Si c’est le cas, je m’en réjouis.
Par ailleurs, Stoltenberg a déclaré qu’il y aurait une réunion entre l’OTAN et la Russie le 12 janvier. Mais Stoltenberg est un clown impuissant dont les émissions verbales ne signifient rien. Il rejetait totalement toute négociation avec la Russie il y a à peine une semaine, et maintenant il propose de négocier…
J’ai passé les 3 derniers jours à lire des opinions sur le net russe, à écouter des talk-shows et à regarder divers officiels et personnalités exprimer leur opinion et je veux partager ma conclusion avec vous : il y a des signes absolument accablants que les Russes ne bluffent PAS, qu’ils pensent vraiment chaque mot qu’ils ont prononcé. On entend même de plus en plus de voix dire qu’il vaudrait mieux pour la Russie que l’Occident rejette d’emblée toutes les demandes russes. Nombreux sont ceux qui espèrent clairement que l’Occident essaiera de le faire, car cela permettrait de délier complètement les mains de la Russie (ou, si vous préférez, ses griffes d’ours).
La plupart des responsables militaires semblent croire qu’une guerre à grande échelle contre l’OTAN n’aura pas lieu, mais qu’une sorte de conflit avec l’Ukraine est désormais inévitable. J’ai tendance à être d’accord avec eux.
De nombreux observateurs semblent également en avoir vraiment assez. Marre des constantes effusions de sang en LDNR, marre de la présence permanente de « conseillers » militaires occidentaux en Ukraine, marre des déclarations grandiloquentes et pompeuses des responsables de l’UE/OTAN, que les Russes ne prennent même pas au sérieux. Tout cela est devenu un énorme abcès dans l’esprit de nombreux Russes et un nombre croissant d’entre eux veulent maintenant que cet abcès soit percé, désinfecté et guéri. Personne n’est prêt à accepter « encore plus de la même chose ».
Mais si je suis certain que les Russes ne bluffent pas, je ne suis pas du tout sûr que les décideurs occidentaux en aient conscience. À en juger par les inepties débitées par les responsables occidentaux et les médias anglo-sionistes, je dirais que non, la plupart du temps, ils ne le savent pas (il y a quelques exceptions notables, comme celle-ci).
Je dirais donc qu’il y a encore des nuages à l’horizon.
Mais le fait que les États-Unis et la Russie semblent se préparer à une sorte de sommet est certainement un bon signe, car cela montre qu’il existe encore une chance pour les deux parties de conclure un accord en évitant le pire (si les Américains ne voulaient une rencontre que pour proférer de nouvelles menaces ou rejeter les demandes russes, aucune des deux parties ne prendrait la peine d’organiser une réunion).
Le plus grand risque aujourd’hui est que les Américains tentent de s’en sortir par la négociation et laissent le temps passer sans jamais donner de réponse claire aux Russes. Le vice-ministre des affaires étrangères Riabkov a déclaré à ce sujet : « Nous n’avons pas besoin de négociations, nous avons besoin de garanties de sécurité, et très vite ». Les Russes ne lanceront pas d’action unilatérale tant qu’ils ne seront pas convaincus que l’Occident n’est pas disposé à se restreindre et à offrir des garanties de sécurité juridiquement contraignantes et vérifiables. Le revers de la médaille est que si l’Occident n’est pas disposé à se restreindre et refuse d’offrir des garanties de sécurité juridiquement contraignantes et vérifiables, alors les Russes seront libres de prendre des mesures unilatérales. En d’autres termes, les Russes disent ceci : « écoutez, nous obtiendrons ce que nous voulons, d’une manière ou d’une autre, que nous le fassions par le biais d’une négociation bilatérale/multilatérale ou unilatéralement, cela dépend de vous. Pour nous, l’un ou l’autre moyen nous convient, et nous atteindrons notre objectif dans n’importe quel scénario ». Le message clé ici est le suivant : il n’y a rien que vous, l’Occident collectif ou les États-Unis, puissiez faire pour empêcher ce résultat.
J’en conclus que l’ultimatum russe était en réalité le tout dernier effort de la Russie pour régler le problème de manière diplomatique. Si cet effort échoue, l’Occident doit se préparer à de nombreuses actions unilatérales de la part de la Russie.
Comme on dit en Russie, « ceux qui n’écoutent pas Lavrov auront affaire à Shoigu ». Lavrov lui-même semble être d’accord.
Nous le saurons bientôt.
Andrei
PS : entre-temps, les autorités de la LDNR ont identifié les substances chimiques que les américains ont amenées dans les villes de Mariupol, Krasnyi Liman et Avdeevka : toxine botulique et dibenzoxazépine. Ces armes chimiques ont été amenées des États-Unis par des avions sous contrat de l’USAF et sont maintenant entre les mains de 120 mercenaires américains.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone