Par Tom Luongo – Le 31 mai 2022 – Source Gold Goats ‘N Guns
Dire que l’actualité est « désordonnée » aujourd’hui serait le comble de l’euphémisme. Chaque jour, les titres des journaux nous présentent une nouvelle série de données contradictoires qui nous convainquent d’un mensonge qui sert les intérêts de quelqu’un.
Quels que soient les efforts que nous déployons pour suivre l’évolution de la situation, éliminer les éléments superflus pour trouver les informations utiles au milieu de ce vacarme est un travail à plein temps.
Parfois, cependant, il est préférable de reculer de quelques pas, de se rabattre sur les principes de base et de se rappeler qui sont les acteurs, ce qu’ils veulent, puis de poser la grande question à chacun d’eux… est-ce qu’ils réussissent ?
Mais pour pouvoir poser cette question, nous devons nous poser honnêtement la question suivante :
Que seront-ils prêts à faire pour survivre dans les circonstances actuelles ?
C’est la question la plus inconfortable que vous puissiez poser à quelqu’un. Que feriez-vous pour survivre ? Pour protéger votre famille ? Votre position ? L’idée que vous vous faites de vous-même ?
Tout le monde a des limites à sa moralité. Tout le monde. Tout le monde a une ombre, un côté sombre, un endroit où il se replie sur son moi hobbesien et voit le monde uniquement en termes de « guerre de tous contre tous » . Toute personne qui refuse de l’admettre est une personne que vous devriez fuir en hurlant.
Ceux qui revendiquent toujours la supériorité morale, qui sont toujours « les bons ! » sont ceux qui n’ont pas de limites à leur comportement. Comme l’a proclamé le grand H.L. Mencken il y a près de 70 ans :
L’envie de sauver l’humanité n’est presque toujours qu’un faux-semblant, l’envie véritable est celle de diriger. Le pouvoir est ce que tous les messies recherchent réellement, pas la possibilité de servir. Cela est vrai même pour les frères pieux qui portent l’évangile dans les pays étrangers.
C’est dans ce contexte que nous devons poser cette question : « Que feront-ils ? » .
Bien sûr, la réponse est : « Tout ce qui leur sera nécessaire » .
C’est pourquoi je n’écarte jamais rien dans mon analyse. C’est pourquoi je suis toujours prêt à sauter cinq ou six étapes avant le grand mouvement, car c’est la limite du comportement du groupe étudié. Aujourd’hui, il peut s’agir de Davos, demain de la Fed, le jour suivant de la Russie.
Ils ont tous un état final préféré, une solution à leur équation personnelle, avec leur propre combinaison de variables d’entrée. Moi, je vois cela comme un ensemble d’équations différentielles à résoudre. Nous voulons tous qu’elles se réduisent à un ensemble de résultats qui permettront à quelqu’un de se rapprocher de son résultat préféré.
Et la partie effrayante pour nous tous devrait être de réaliser que non seulement il n’y a pas une seule combinaison où le résultat de chacun est maximisé, mais qu’il n’y a même pas de condition « gagnant/perdant » .
Il n’y a que des perdants, nous.
Parce que la première règle de toute organisation est l’auto-survie. Jetez les déclarations de mission, les discours d’entreprise et les signaux de vertu des RH dans la benne à ordures et foutez-y le feu. A la fin de la journée, tout ce qui compte c’est la survie. Ce n’est que lorsque celle-ci est quasiment assurée qu’une organisation peut commencer à penser au-delà de son cerveau reptilien.
Comme vous et moi. Et à ce stade, toutes les factions majeures ont été réduites à cela, leur horizon est juste hors de portée, et elles s’efforcent de l’atteindre parce qu’il est … là, tout prêt !
Mais, à l’image du paradoxe de Zénon, ils ne l’atteignent jamais parce qu’il n’a jamais été possible de l’atteindre en premier lieu.
Ce que je crains plus que tout, ce que je vois chez trop de gens qui analysent les rapports entre la géopolitique, les marchés et l’idéologie, c’est la complaisance. Il y a une quantité étonnante de biais de normalité dans la caste des analystes, trop de « les têtes calmes prévaudront » et pas assez de « ils ont tous un plan jusqu’à ce qu’ils se prennent un coup de poing dans la gueule » .
Alors, quand vous pensez à Davos et à ses objectifs déclarés pour la grande réinitialisation et le sauvetage du monde du changement climatique, pensez-vous vraiment qu’il y a une limite à leur comportement ?
Croyez-vous vraiment qu’ils ne déclencheront pas une guerre nucléaire, qu’ils ne libéreront pas une peste virulente, qu’ils ne créeront pas un remède pire que la maladie, qu’ils ne provoqueront pas une fusillade sous faux drapeau dans une école ou qu’ils ne divulgueront pas un avis de la Cour suprême ?
Lorsque l’on pense à la Réserve fédérale dans le contexte d’un assaut sans précédent contre son autonomie et les intérêts bancaires commerciaux dont la protection est sa raison d’être, pensez-vous vraiment qu’aujourd’hui, à ce stade, elle ne provoquerait pas un effondrement économique pour se sauver d’un autre groupe (disons Davos) qui menacerait tout cela de destruction ?
Alors, tous ceux qui pontifient sur le fait que la Fed n’opérera qu’une ou deux hausses de taux parce que c’est ce que les modèles disent, parce que c’est ce que le comportement passé de la Fed est censé leur dire, que direz-vous à vos clients lorsque la Fed procédera à une quatrième hausse de 50 points de base. Ou qu’elle accélérera le rythme du resserrement quantitatif à 125 milliards de dollars par mois et permettra à l’obligation américaine à 10 ans d’atteindre 6 % ? 8% ? 10% ?
Allez-vous hausser les épaules et dire, « Euh, désolé, c’est ma faute » .
Face à la perspective d’une Ukraine réarmée sur le plan nucléaire, qui s’allie à des idéologues néoconservateurs du Congrès et du Département d’État américain engagés dans une vision singulière d’hégémonie sur la planète, ne serait-il pas possible que la Russie mène une guerre d’usure vicieuse en utilisant les tactiques d’artillerie de la Seconde Guerre mondiale pour réduire ses adversaires en bouillie, tout en s’engageant sinistrement à les éradiquer ?
Qu’en est-il des dirigeants du Congrès au Capitole, corrompus à l’extrême et sans morale, qui se sont enrichis personnellement et ont tissé un immense réseau de conneries si vaste et encombrant que nous pouvons à peine en suivre les détails, même en surface ?
Ne feraient-ils pas tout pour empêcher que leur malfaisance ne paraisse au grand jour et ne puisse plus être démentie de manière plausible, sachant que le déni est la seule chose qui compte à D.C. ?
Aujourd’hui, le président du FOMC nouvellement confirmé, Jerome Powell, a été convoqué par le président Biden à la Maison Blanche pour discuter de l’économie. Biden et les Démocrates ont une peur bleue de cet automne. Biden veut évidemment que Powell cesse de relever les taux. Les Démocrates ne veulent perdre que 40 sièges à la Chambre en novembre.
C’est tout ce que l’infrastructure de fraude électorale paye avec l’argent de George Soros.
Powell a à peine commencé le cycle de resserrement et ces gens-là, sans vergogne, après avoir retardé sa confirmation pendant un an, après avoir abusé de leur pouvoir sur la Fed, convoquent Powell comme un chien à la Maison Blanche et lui disent : « Ne nuisez pas à nos chances cet automne. »
Si j’étais Powell, je sourirais comme le chat du Cheshire avant de disparaître dans les entrailles du bâtiment Marriner-Eccles, et j’envisagerais une hausse de 75 points de base juste pour le fun.
Ou il pourrait voir son ombre, être effrayé et conclure un accord. Mais à ce stade, avec qui ? Avec qui passe-t-on un accord ? Les détenteurs d’obligations ? Davos ? Biden ? Avec qui ?
Sérieusement, c’est à cela que notre politique est réduite par ces abrutis vénaux contrôlés par Davos ? Y-a-t-il encore des gens là-bas qui réfléchissent un tant soit peu ?
Cela fait un an que je vous dis que personne ne pose les bonnes questions sur ce que la Fed est prête à faire, non seulement pour se sauver elle-même, mais éventuellement dans le but beaucoup plus large de briser les personnes qui brisent intentionnellement le monde à leur profit.
Trop de gens n’arrivent pas à dépasser les chiffres du budget ou des recettes fiscales. Les marchés obligataires ? Les actions ? La Fed ne pourrait pas tout brûler, n’est-ce pas ? Ceux qui ne veulent pas poser cette question sérieusement sont ceux qui continuent à détourner le regard de l’abîme parce que l’abîme les regarde en retour.
Ils refusent d’envisager ce qui se passe lorsque le plateau de jeu est si chamboulé, lorsque la tour de Jenga est si fragile, que le seul mouvement gagnant consiste à donner un petit coup à la table et à regarder le tout s’effondrer.
La Fed s’est déjà penchée sur cet abîme par le passé et s’en est toujours éloignée, mais c’était quand on avait encore du temps. Mais le Davos nous a poussés au bord de l’effondrement sociétal dans tout l’Occident, il a refusé de même envisager qu’il est l’abîme et à cause de cela, la Fed pourrait être confrontée au choix héroïque de sauter et de nous laisser ramasser les morceaux.
La question que j’ai pour vous est simple : « Qu’êtes-vous prêt à devenir si cela arrive ? »
Nous savons déjà ce que font les grands joueurs.
Tom Luongo
Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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