Une leçon de dissonance cognitive


Par Scott Adams – Le 23 novembre 2011 – Source blog.dilbert.com

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Imaginez que vous êtes l’un de ces anti-Trump, qui croient que nous venons d’élire un raciste, sexiste, homophobe, anti-sémite, dictateur et négationniste des sciences. Disons que c’est le film qui passe dans votre esprit. C’est un truc effrayant.

Imaginez maintenant que vous regardez les infos, alors que Trump révèle petit à petit qu’il est flexible et pragmatique sur à peu près tout. Thomas Friedman, du New York Times, vient de rapporter que Trump est – comme hier, de toute façon – ouvert à la science du changement climatique et qu’il n’est plus en faveur de la torture au waterboarding des suspects de terrorisme.

Vous avez également regardé Trump changer de cap sur ses politiques d’immigration. Et vous avez regardé comment Trump a dit qu’il a l’intention de garder les bonnes parties d’Obamacare au lieu de tout jeter.

Et vous avez vu Trump dire qu’il n’était pas intéressé à poursuivre Clinton. Les partisans de Clinton étaient inquiets que Trump puisse devenir un vrai dictateur et mette en prison ses adversaires. Cela n’arrivera pas, apparemment.

Et Trump a également dit au New York Times qu’il n’est pas utile de s’inquiéter de changements dans les lois sur la diffamation. Cela signifie qu’il ne sera pas plus facile, pour des gens comme Trump, de les poursuivre en justice. C’était l’une des possibilités qui effrayaient ces gens.

Les domaines sur lesquels Trump n’a pas changé d’opinion semblent être ceux où les droits des États sont impliqués. Trump laisserait aux tribunaux et aux États le soin de décider de l’avortement, de la légalisation de la marijuana et du mariage homosexuel. Vous pourriez ne pas aimer le fait que Trump veut que le gouvernement fédéral reste à l’écart de ces décisions, mais ce n’est pas très dictatorial de laisser de grandes décisions aux États.

Alors que Trump continue de démontrer qu’il n’a jamais été le monstre incompétent que ses critiques ont cru de lui, les critiques vont faire face à une crise d’identité. Ils doivent accepter qu’ils ne comprennent presque rien à la façon dont le monde fonctionne – parce qu’ils se sont tous trompés sur Trump – ou ils auront besoin de renforcer leur hallucination actuelle. La plupart de ses critiques vont plutôt faire ça. C’est ainsi que fonctionnent les cerveaux normaux.

Et cela nous amène à notre situation actuelle. Comme Trump continue à défier toutes les prédictions de ses critiques, les critiques doivent maintenir leurs images de soi comme des êtres intelligents qui ont vu ce nouvel Hitler venir. Et cela signifie que vous allez voir des hallucinations, comme vous n’en avez encore jamais vu. Ce sera épique.

La raison pour laquelle ce sera si amusant à regarder, est que nous arrivons rarement à voir une situation dans laquelle les faits violent si vigoureusement les hallucinations. Avant que Trump ne remporte la présidence, tout le monde était libre d’imaginer l’avenir attendu. Mais comme Trump continue à faire une chose raisonnable après l’autre, ses critiques ont un choix difficile. Ils peuvent soit…

1. Réinterpréter leurs images de soi de sage à incompétent.

ou…

2. Générer une hallucination encore plus forte. (Dissonance cognitive)

Si les critiques de Trump prennent cette deuxième option – et la plupart d’entre eux vont le faire – cela signifie que vous verrez beaucoup de logique tordue, du type de celle qui est nécessaire pour faire tenir l’illusion que Trump est encore un monstre, malgré la preuve continue du contraire.

Prédiction: attendez-vous à voir la presse anti-Trump continuer à poser aux conseillers de Trump cette question : «Pourquoi pensez-vous que le KKK et les nationalistes blancs soutiennent Trump?»

La question est logique, si vous n’y pensez pas trop longtemps. Mais une fois que vous vous rendez compte que Trump a désavoué à plusieurs reprises et publiquement ces groupes, vous avez affaire des hallucinations extrêmes pour faire de ce récit raciste quelque chose d’effectif. C’est là que le mème «top-secret-raciste» entre en jeu. Vous avez besoin d’une théorie, pour expliquer pourquoi le prétendu raciste en chef continue à désavouer les racistes. Comment cela a-t-il du sens?

C’est là que la dissonance cognitive entre en jeu. Afin d’expliquer le désaveu par Trump des nationalistes blancs et du KKK, tout en vous accrochant à cette hallucination que Trump est un monstre dangereux, vous devez halluciner qu’il joue un jeu intelligent en prétendant être contre les racistes, alors que secrètement il planifie de purger la terre de toutes les personnes non-orange.

Cela me semble peu probable. Je pense que Trump veut juste faire un bon travail pour le pays, apportant ainsi de l’argent et de la gloire à son nom de famille. Et il n’obtiendra pas tout cela en étant un monstre raciste. Il obtient cette fin heureuse seulement en étant pragmatique et flexible, exactement comme nous l’observons maintenant.

Je pense que le nombre total de membres du KKK est de quelques milliers de personnes éparpillées à travers le pays. Mais ce qui importe plus que le nombre absolu, c’est la tendance. Le groupe comptait autrefois plus d’un million de membres. Maintenant, ils sont quelques milliers. L’élection de Trump a-t-elle provoqué un pic de recrutement qui aura un effet durable contre la tendance à long terme des adhésions qui va vers zéro? J’en doute. Mais en tout cas, vous devez vous demander pourquoi la presse ne fait pas état des tendances des adhésions au KKK. Le reste de l’histoire n’a aucun sens sans cette donnée.

Quoi qu’il en soit, profitez du spectacle. Et profitez aussi de Thanksgiving.

Scott Adams

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Analyse de dedefensa

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone

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