Trump contre la FED : l’Amérique sacrifiée sur l’autel du NOM


Par Brandon Smith – Le 26 juillet 2018 – Source alt-market.com


Il y a un décalage au sein du mouvement de la liberté sur la notion de l’endroit où trouver la racine du globalisme. Un groupe de personnes au sein du mouvement semble penser que la source du globalisme réside en Amérique même ; que l’impérialisme américain est la base du système globaliste et que le dollar est le mécanisme le plus important pour soutenir leur puissance. C’est une simplification sommaire du problème.

De nombreuses idées fausses découlent de l’idée que les globalistes ont réellement une loyauté envers le système américain. Par exemple, au cours des dernières années, vous avez souvent entendu l’argument selon lequel la Réserve fédérale « ne mettrait jamais fin au QE », qu’elle « ne laisserait jamais tomber les marchés boursiers », qu’elle « n’augmenterait jamais les taux d’intérêt », etc. Toutes ces hypothèses reposaient sur l’idée que les banquiers centraux et les globalistes ont besoin de l’économie américaine et du système du dollar pour maintenir le contrôle financier du monde en général.

Toutes ces hypothèses se sont révélées complètement fausses, car les deux dernières années montrent, dans les fondamentaux financiers, les effets directs de la FED retirant son soutien artificiel à l’économie américaine. En particulier, nous avons assisté à une flambée de la dette des entreprises et de celle des consommateurs depuis le crash de 2008. Les entreprises se démènent pour compenser le relâchement des mesures de relance de la FED, et elles creusent elles-mêmes leur tombe dans le processus.

Non seulement cela, mais nous avons de nombreux exemples de fonctionnaires de la FED admettant qu’un crash sur les marchés et l’économie se produirait si la FED coupait son soutien. Cela inclut le président actuel de la FED, Jerome Powell, qui a décrit le résultat des réductions de bilans et des hausses de taux d’intérêt en 2012. Les sceptiques ne peuvent donc pas argumenter que la FED est inconsciente de ses propres actions et de leurs conséquences. Les banquiers centraux savent exactement ce qu’ils font et ce qui va arriver en conséquence. Ils font délibérément chuter l’économie américaine alors que de multiples secteurs sont suspendus aux effets de la mince hausse des taux d’intérêt, faible mais en hausse constante, et aux réductions d’impôts de Trump.

Cela a causé une confusion considérable pour de nombreux analystes alternatifs. Ils ont passé tellement de temps à fonctionner sous l’idée que la FED protégera les marchés américains, protégera le dollar et se protégera ainsi elle-même. Ce qu’ils ont refusé d’accepter, c’est la possibilité que la FED soit en fait un kamikaze dont le but est de se détruire elle-même et tout ce qui l’entoure, faisant ainsi tomber l’Amérique de l’intérieur.

Mais pourquoi les globalistes le feraient-ils ? Pour ceux qui supposent que l’économie américaine représente la « poule aux œufs d’or », ce que je décris ci-dessus est inconcevable. Afin de comprendre ce qui se passe et pourquoi nous devons rejeter le mensonge selon lequel l’Amérique est une oie dorée qui soutiendrait perpétuellement l’agenda globaliste. Au contraire, l’Amérique est plus comme un hôte des parasites globalisants, et une fois que l’hôte est vidé de toute vitalité, les parasites partiront et passeront à des cibles plus grandes et meilleures.

En d’autres termes, tout comme de nombreux empires avant lui, le système américain a servi un objectif pour une fenêtre de temps particulière. Il a été exploité comme un moyen de parvenir à une fin, et maintenant les élites bancaires passent à un « nouvel ordre mondial » dans lequel l’Amérique joue un rôle plus réduit. C’est pourquoi la FED continue d’agir d’une manière qui semble déconcertante pour tant de personnes. C’est pourquoi la FED prend des mesures dont les dirigeants ont ouvertement admis qu’elles entraîneront un crash. Ils VEULENT veulent un crash.

La FED elle-même n’est qu’une coquille vide. C’est une institution de papier, représentant un ensemble d’illusions qui sont traitées comme concrètes. Si nous cherchons le sommet de la pyramide globaliste, nous ne commencerions certainement pas avec la FED. La FED est un outil pour manipuler le cadre politique et le moteur économique des États-Unis, et comme toutes les autres banques centrales du monde, ses politiques sont dictées par des entités beaucoup plus importantes comme la Banque des règlements internationaux (BRI).

Ce sont des organisations comme la BRI et le FMI qui deviendront les nouveaux centres du monde financier alors que l’économie américaine et le dollar sombreront dans l’obscurité. J’ai décrit ce plan en détail dans mon article intitulé « Explication sur la la fin du jeu économique », mais il a fallu beaucoup de temps pour que les faits que j’ai présenté soient acceptés par une plus grande partie du mouvement. L’affirmation que la FED « ne se sacrifierait jamais » est une distraction puissante de la vérité.

Les globalistes ne se soucient pas du maintien du système américain tel qu’il est. Ils sont même prêts à l’affaiblir afin de créer le chaos nécessaire pour générer un capital social et politique ; le genre de capital qui leur achètera une réinitialisation économique mondiale et leur soi-disant « nouvel ordre mondial ». Au sein de cette construction, les masses seraient amenées à accepter une centralisation ouverte du contrôle financier et politique entre les mains d’une minorité d’élites bancaires. C’est-à-dire que les globalistes ne veulent plus se cacher ; ils préfèrent être à découverts et vénérés comme les sauveurs de l’humanité plutôt que méprisés comme un cancer organisé.

Afin de réaliser une telle farce fantastique, certaines mesures doivent être prises. En particulier, quelqu’un d’autre doit prendre sur lui la responsabilité des conséquences désastreuses de la réinitialisation globale quand elle va s’accélérer.

Donald Trump fait parfaitement l’affaire pour un certain nombre de raisons, mais le bouc émissaire ultime pour un crash du système américain n’est pas Trump seul, mais l’idéal conservateur dans son ensemble. J’ai soutenu pendant un certain temps que Trump est probablement une opposition contrôlée – un joueur de flûte pour les conservateurs. Sa rhétorique est presque tout ce que les défenseurs de la liberté et les Républicains aiment entendre, mais ses actions ne correspondent pas toujours à ses paroles.

En particulier, l’intronisation de plusieurs élites bancaires et de membres du Council on Foreign Relations dans le cabinet de Trump rend impossible qu’un véritable changement se produise au sein de la Maison Blanche, sans parler du reste à Washington. C’est probablement pourquoi nous avons vu Trump changer d’opinion sur tant de problèmes récemment. Trump est censé présenter le visage d’un pilier conservateur « populiste » tout en faisant en même temps appel aux petites mains globalistes, debout derrière son épaule dans le bureau ovale.

Plus spécifiquement, Trump a inversé son discours sur sa relation avec la FED à plusieurs reprises.

En septembre 2016, Trump a attaqué la FED lors de sa campagne déclarant qu’elle maintenait les taux d’intérêt bas et le dollar faible, afin de stimuler artificiellement les marchés boursiers pour l’administration Obama. C’était largement vrai, même si la FED ne se souciait pas de protéger l’image d’un président en particulier. Au lieu de cela, elle se préparait à la réinitialisation globale tout en s’apprêtant à jeter le blâme sur leur bouc émissaire populiste.

Après son entrée en fonction, Trump a soudainement changé d’attitude, offrant un soutien total à Janet Yellen puis à Jerome Powell tout en prenant le crédit de la flambée des marchés alimenté par les achats au bilan de la FED et les taux bas. Trump à l’époque a également déclaré qu’un dollar fort était bon pour l’Amérique.

Aujourd’hui, la situation a encore changé. Trump a maintenant subitement un conflit avec la Réserve fédérale et le dollar index en hausse, exprimant ses préoccupations que la FED crée des conditions qui mèneront à des difficultés dans la guerre commerciale en cours ainsi qu’à une crise économique. Les craintes augmentent au sein des cercles économiques dominants que cela mène à une guerre entre Trump et la FED. Certains théorisent même que Trump pourrait essayer de prendre le contrôle de la FED complètement.

Pour l’observateur occasionnel, tout cela fait apparaître Trump comme plutôt schizophrène – mais peut-être que c’est l’idée.

L’utilité de la FED pour les globalistes diminue. Leur seul travail consiste maintenant à continuer à relever les taux d’intérêt et à réduire leur bilan en procédant à une démolition contrôlée des marchés financiers et des marchés actions. Une fois que ça sera fait, il ne restera plus au dollar qu’à perdre son statut de monnaie de réserve mondiale et le sabotage des États-Unis sera terminé.

Une bataille entre Trump et la FED sert à plusieurs fins. Premièrement, elle couvre le démantèlement des actions américaines et du dollar américain, de même que la guerre commerciale (également imputée à Trump). Un conflit entre le président des États-Unis et la FED conduirait à des doutes importants sur la sécurité des investissements dans les actions américaines, sa dette et sa monnaie.

Deuxièmement, si Trump est perçu comme « sévissant » contre la FED, les activistes de la liberté qui sont sceptiques à l’égard de l’administration Trump et de son cabinet globaliste pourraient être attirés dans le gouffre et soutenir des politiques qui finiront par altérer la liberté. Le démantèlement de la FED il y a plusieurs années aurait causé des dommages irréversibles aux élites bancaires et à leurs plans pour une reprise économique parfaitement synchronisée. Aujourd’hui, c’est trop peu, trop tard. En fait, les globalistes peuvent PRÉFÉRER que la FED soit abattue par les conservateurs maintenant afin que nous devenions les méchants maladroits qui ont déclenché une panique financière historique.

Cela ne veut pas dire que je soutiens la poursuite de l’existence de la FED, mais je tiens à souligner que Trump ne parle pas de la lutte contre le FMI ou la BRI, et que personne d’autre n’en discute dans les médias. Retirer un appendice sacrificiel au calamar vampire est inutile ; nous devons aller vers des organisations au sommet et les fermer toutes pour faire une différence au niveau du résultat. Le fait qu’ils sacrifient la FED et le dollar n’aident pas les choses.

Je crois que la « schizophrénie » de Trump sur la FED n’est due, simplement, qu’à sa lecture du script qui lui a été donné. Je ne pense pas que les globalistes aient toujours été certains de vouloir utiliser la tactique d’une crise d’un président contre la FED. Mais, j’ai prédit au début de 2017 que c’est exactement ce qu’ils finiraient par faire dans mon article « Dans une bataille entre Trump et la Réserve fédérale, qui gagne vraiment ? ».

Cela n’a de sens qu’à ce stade du jeu. La FED va continuer à augmenter les taux d’intérêt et à réduire son bilan, quoi qu’il arrive. Ils vont utiliser les « pressions inflationnistes » prétendûment causées par les dépenses d’infrastructure de Trump et la guerre commerciale comme une excuse pour leurs actions. Trump, à son tour, va accuser la FED pour l’inévitable effondrement du marché boursier et la hausse du dollar, ce qui entraînera des difficultés à « gagner » la guerre commerciale.

Je ne sais pas si le scénario globaliste demande à Trump d’aller jusqu’à fermer complètement la FED, mais rassurez-vous, s’il le fait, il y aura des centaines d’analystes alternatifs décrétant que c’est une preuve irréfutable que Trump n’est pas une opposition contrôlée. Le plan actuel sera la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale pour faire place à la réinitialisation économique mondiale et à un cadre monétaire du NOM, le tout au nom de l’arrêt d’une catastrophe initiée par « des populistes conservateurs maléfiques ».

Ne vous méprenez pas, nous assistons à une guerre de 4e génération contre le public. Toutes les autres guerres, y compris la guerre commerciale, sont un théâtre kabuki conçu pour détourner l’attention de cette réalité. Même une guerre entre Trump et la FED serait en fin de compte ridicule car les globalistes sont déjà positionnés pour exploiter le résultat d’un système dollar défaillant. Le but ? Convaincre les masses que le nationalisme souverain mène au désastre planétaire, et que la « seule solution » est de remettre le pouvoir économique et politique à une autorité centralisée de grands prêtres financiers avec une ligne directe vers le dieu de la stabilité financière.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

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