Les migrants ne connaissent même pas la Danse de la pluie


Par Porter – Le 28 juillet 2016 – Source The Kakistocracy

 


Un grand nombre de sophismes dans le discours public passe sous le radar de l’analyse. L’un d’eux, qui, je le constate, est accepté tacitement même par des gens relativement intelligents, est celui des contributions économiques. Il s’agit, bien évidemment, d’un pigeon d’argile tiré sur toute tentative de critique des invasions migratoires. A ce titre, il mérite qu’on lui tire dessus à la grenaille plus souvent que ce n’est actuellement le cas.

Il est évident que tout procédé de dépossession volontaire d’un groupe humain basé sur l’intérêt économique pressenti par un autre groupe ne trouve pas un terrain propice sur ce blog. Même les grands manitous qui voient un intérêt à ce concept de dépossession des uns au profit des autres n’ont vraisemblablement pas sérieusement considéré les paramètres du problème.


« Les migrants contribuent à l’économie ! », les entend-on déclarer. Peut-être, s’ils arrivaient à cueillir 70 tonnes de café chaque semaine comme le faisait le fournisseur colombien du Gringo de Jacques Vabre. Mais ils n’y arrivent pas.

L’erreur de logique est facile à comprendre pour tout le monde, et malgré cela personne ne semble la remarquer. Si vous et trois de vos amis commandez deux pizzas XL pour 40 dollars, cela signifie que chacun de vous y contribuez pour 10 dollars et que votre taux de cholestérol va monter en flèche. Si une cinquième personne arrive à la table et contribue gentiment de 25 centimes pour une part de pizza, on peut dire qu’il a lui aussi contribué à l’achat des pizzas. Mais les quatre premiers contributeurs profitent-ils de cette contribution ?

C’est un exemple simpliste, mais Tyler Cowen [économiste néo-classique américain, pro-immigration, pro-invasion de l’Irak et auteur de l’article Le manque de guerres pourrait nuire à la  croissance économique, NdT] est à l’évidence un homme simple.

Ainsi, pour remettre l’hypothétique contribution économique des migrants dans un contexte plus détaillé, j’ai sélectionné quelques chiffres dans l’infatigable Compteur de la Dette. Il existe de nombreuses approches différentes pour un baratineur qui souhaite faire parler les statistiques comme il l’entend. Puisque les éditos de Paul Krugman dans le New York Times semblent toujours à peu près sûrs, je vais seulement tenter de simplifier les chiffres plutôt que de les rendre plus obscurs encore. Regardons les ensemble.

La dette combinée au niveau fédéral, des États et des collectivités locales se monte à 20 490 dollars par citoyen. Il s’agit de ce que chaque individu doit cette année au gouvernement pour que les bombes puissent continuer de pleuvoir sur l’Irak, que le HUD (Département du logement et du développement urbain des États-Unis) puisse continuer de faire déménager des Noirs dans votre quartier, et que la frontière entre les deux Corées soit toujours hermétique. Notez bien que c’est par citoyen, et non par foyer fiscal, ces deux chiffres étant eux-mêmes séparés par un abîme.

Notez également qu’il s’agit simplement des taxes, et pas des dépenses des ménages, qui donne forcément un chiffre plus élevé. Mais ni les taxes ni les dépenses des ménages en une année ne peuvent ne serait-ce que commencer à couvrir la responsabilité des migrants en terme de solidarité sur le remboursement de la dette du pays d’accueil. En effet, le migrant est théoriquement obligé de s’acquitter d’un impressionnant arriéré fiscal fédéral, d’un total de 59 888 dollars, là encore par citoyen, et excluant la dette au niveau des États et des municipalités.

Ainsi, les douze membres de la famille de Julio ou d’Ahmed se retrouvent submergés d’obligations fiscales dès leur entrée sur le territoire. Et malgré cela, on est loin du compte. Comme tout être humain, le migrant vieillit et va à l’hôpital. Et les foyers fiscaux blancs ne poussent pas sur les baobabs. Ainsi, la vraie responsabilité des migrants vis-à-vis de la dette de leur pays d’accueil implique qu’ils contribuent aussi aux déficits des différents filets de sécurité sociale sous-financés du pays d’accueil. Le Compteur de la Dette américaine établit ce chiffre à 860 353 dollars par personne assujettie à l’impôt. Imaginez un peu l’addition qu’on devrait présenter à chaque grappe d’immigrants qui se présente à la frontière.

Ainsi, si notre analyse est un tant soit peu raisonnable, et que nous considérons la nouvelle famille américaine sur le modèle de quatre personnes, cela représente approximativement 1,1 million de dollars dont devrait s’acquitter tout foyer fiscal de migrants pour amortir la part de dette nationale qui lui incombe, et pour financer les services sociaux dont il va profiter. Auxquels il faut ajouter 82 000 dollars de taxes annuelles à payer au gouvernement, ainsi que les habituels crédits à la consommation. Au fait, j’ai oublié de mentionner que Julio est jardinier, et régulièrement en état d’ébriété.

Et certains l’appellent un contributeur économique !

Certains d’entre vous sont peut-être en train de déglutir d’émerveillement devant votre propre capacité à supporter cet énorme fardeau fiscal. Heureusement, la plupart d’entre vous [les dizaines de millions d’Américains non imposables à cause de leurs faibles revenus, NdT] n’auront pas à le faire, grâce à notre structure d’imposition hautement progressiste et aux échappatoires fiscaux permis par les arcanes du commerce. Acceptez-le comme un cadeau des riches livré à domicile par un Hondurien qui, par la même occasion, déménagera à côté de chez vous.

En fait le point le plus important est que maintenir des sociétés développées et leur très enviable système de filets sociaux est une entreprise coûteuse, à un niveau qu’on peut difficilement concevoir. Pour y arriver, il faut que ces sociétés soient à la fois d’une haute productivité, et d’une faible viscosité sociale [libre circulation des travailleurs, forte adaptabilité des travailleurs au changement régulier d’emploi, etc., NdT]. Il est fascinant de constater comment ces deux ingrédients vont souvent de pair.

Importer des gens qui ont la capacité de se maintenir dans un style de vie tiers-mondiste, mais qui exigent un standard de vie de pays développé ne représente absolument pas une contribution au pays hôte, mais constitue une consommation du pays hôte. C’est comme manger un cinquième de la pizza pour 25 centimes seulement. Et qu’est-ce qui arrive si dix migrants de plus arrivent avec cinquante centimes en poche?

J’espère vraiment que de plus en plus de gens comprendront l’étendue du problème. Même les fétichistes économiques acceptent que, peu importe que l’on parle de coûts relatifs ou de coûts sur le profit, une société doit être capable, in fine, de payer ce qu’elle consomme. Les écarts entre les deux sont pris en charge soit par les plaisirs issus d’une alchimie proche de la magie, ou par une dégradation douloureuse du niveau de vie.

Que l’on regarde nos routes, nos écoles, nos stations d’épuration, notre système de santé, nos magasins, nos cinémas, nos institutions, l’addition pour pouvoir vivre dans une société occidentale moderne est très élevée. Et dire qu’un chauffeur de taxi africain ne pourrait même pas couvrir le coût du papier de la facture qu’on lui présenterait !

Il est un fait qu’au fur et à mesure que notre dette s’accumule, lentement mais sûrement, notre mode de vie, en tant que nation, est bien au-dessus de nos moyens. Il est une certitude mathématique qu’on ne peut pas l’offrir en plus à des millions d’autres.

L’État peut patrouiller les océans, ramasser toutes les épaves flottantes et scolariser leurs occupants dans nos écoles publiques, ou payer les retraites et la sécurité sociale des Américains de souche. Mais il est certain que l’État cessera de faire les trois en même temps.

Ceux d’entre vous qui regardent les interventions publiques de la convention du Parti démocrate aux États-Unis ont peut-être déjà une petite idée sur celle des trois mesures qui va passer à la trappe en premier. Quelle que soit la première mesure sociale à être abandonnée, l’économie réelle sera aussi peu impressionnée par notre ferveur naïve que ne le sont les statues de l’île de Pâques. Le temps et le talent sont deux égalisateurs implacables. Un jour, les Américains devront vivre selon un niveau de vie que la somme de leurs capacités peut produire.

Et rien de plus.

Alors allez arpenter les rues de Guatemala City, et dites bien à chaque gangster que vous croisez que l’Amérique n’accepte désormais plus que des contributeurs déjà multi-millionnaires !

Porter

Traduit par Laurent Schiaparelli, édité par Wayan, relu par Cat pour Le Saker Francophone

Note du Saker Francophone

Cet article au ton ironique est extrait d'un blog américain peu versé dans le politiquement correct, The Kakistocracy (les kakis sont ces pantalons rendus populaires par la marque GAP, en toile de coton dans tous les tons de beige, très prisés des ingénieurs de la Silicon Valley, geeks, golfeurs du dimanche et autres bobos votant pour le Parti démocrate). On constate que la crise migratoire massive à laquelle est soumise l'Europe a son pendant aux États-Unis, avec les migrants mexicains, sud-américains, cubains, et aujourd'hui syriens. Cet article explique simplement, et mathématiquement, que le fardeau d'une immigration massive ne peut être supporté par une société développée, sauf à réduire massivement le niveau de vie de la population d'origine. Le mythe de la "contribution économique" des migrants n'est destiné qu'à faire accepter par les populations le machiavélique plan de l'Empire de leur métissage planifié.
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