La revue de presse du 1er juillet 2024


Par Wayan – Le 1er juillet 2024 – Le Saker Francophone

Cette semaine, les futurs dirigeants de l’Union Européenne viennent d’être choisis :

« Les dirigeants européens se sont entendus jeudi 27 juin pour accorder à Ursula von der Leyen un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, dans le cadre d’une répartition des postes clés de l’UE. La Première ministre estonienne Kaja Kallas va prendre la tête de la diplomatie européenne et l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa, la présidence du Conseil européen.

Ces trois noms étaient largement favoris, les jeux semblant faits avant même le sommet de Bruxelles, suite à l’accord conclu mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la « grande coalition » droite/sociaux-démocrates/centristes, dans la foulée des élections européennes.

Giorgia Meloni et Viktor Orban ont été très clairs, ils n’ont pas du tout apprécié être laissés de côté pour composer cet organigramme, rapporte notre envoyé spécial à Bruxelles, Julien Chavanne. Le Premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban, avait fustigé en arrivant au sommet un arrangement « honteux » : « Les électeurs européens ont été trompés. (La droite) a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux », s’était-il emporté.

La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur, Giorgia Meloni, laissée à l’écart des négociations entre les trois groupes politiques, avait la veille à Rome dénoncé les agissements d’une « oligarchie ». Jeudi soir, elle s’est abstenue sur Ursula von der Leyen et a voté contre Kaja Kallas et Antonio Costa, selon une source diplomatique.

Finalement, les dirigeants hongrois et italien n’ont pas joué le bras de fer trop longtemps. De toute façon, la partie était perdue d’avance. Mais la suite va se jouer au Parlement européen mi-juillet et ça s’annonce plus compliqué. Ursula von der Leyen aura besoin d’obtenir une majorité dans l’hémicycle et le soutien ou du moins la non-opposition de Giorgia Meloni pourrait être cruciale. Désormais à la tête du troisième groupe au Parlement, Giorgia Meloni est bien décidée à peser plus que jamais à Bruxelles. »

Ces trois nominés ont un point commun, ils sont tous, directement ou indirectement, soupçonnés de corruption. Pour Van der Leyen, elle a été soupçonnée avant même d’être à la tête de la commission, en 2019, quand elle était ministre de la défense allemande :

« Ursula von der Leyen envisage une nouvelle carrière à la tête de la Commission européenne à Bruxelles, mais le ministre allemand de la Défense a encore des questions à répondre dans son pays.

Une commission d’enquête du parlement allemand – l’instrument le plus puissant que les législateurs puissent utiliser pour enquêter sur les méfaits du gouvernement – ​​étudie comment des contrats lucratifs de son ministère ont été attribués à des consultants extérieurs sans surveillance appropriée, et si un réseau de relations personnelles informelles a facilité ces accords.

Et les législateurs chargés de l’affaire affirment que von der Leyen devra toujours faire face à ses questions même si elle est confirmée comme présidente de la Commission lors d’un vote au Parlement européen mardi. »

Donc, en 2019 déjà, les dirigeants européens n’ont pas hésité à la nommer alors qu’elle était dans le cadre d’une enquête pour corruption. En 2024 rebelote alors qu’une autre enquête est en cours contre elle, celle portant sur les contrats pour les « vaccins » anti-covid de Pfizer :

« Le Parquet européen a ouvert une enquête sur les achats de vaccins contre le coronavirus par l’UE, une annonce qui recentrera l’attention sur le rôle de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans cette affaire.

Le Parquet européen est un organisme indépendant de l’UE chargé d’enquêter et de poursuivre les délits financiers, notamment la fraude, le blanchiment d’argent et la corruption. Dans son annonce de vendredi, le Parquet européen n’a pas précisé qui faisait l’objet d’une enquête, ni quels contrats de vaccins de l’UE étaient sous surveillance.

Cependant, deux autres agences de surveillance avaient déjà attiré l’attention sur un accord particulier impliquant des contacts de haut niveau entre les dirigeants de Pfizer et von der Leyen.

“Cette confirmation exceptionnelle fait suite à l’intérêt extrêmement élevé du public. Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade”, a déclaré le Parquet européen dans son bref communiqué.

En janvier de cette année, le médiateur de l’UE a accusé la Commission de mauvaise administration pour ne pas avoir recherché les SMS en réponse à une demande d’accès à l’information. Sans confirmer l’existence de ces textes, la Commission a fait valoir dans sa réponse que “les documents éphémères et de courte durée ne sont pas conservés”. Il a indiqué que la recherche des messages texte n’avait donné aucun résultat.

Puis, le mois dernier, la Cour des comptes européenne a publié un rapport dans lequel elle déclarait que la Commission avait refusé de divulguer tout détail sur le rôle personnel de von der Leyen dans les négociations concernant le contrat Pfizer.

L’organisme de surveillance du budget a constaté que le chef de l’UE s’était écarté du manuel établi lors des précédentes négociations sur les vaccins en concluant personnellement un accord préliminaire avec la multinationale étasunioenne, au lieu de compter sur des équipes de négociation conjointes. Contrairement à tous les autres contrats, la Commission a refusé de fournir au tribunal tout document concernant les négociations préliminaires pour cet accord spécifique. »

L’obstruction à l’enquête de la part de Von der Leyen est évidente mais cela ne gêne visiblement pas ceux qui viennent de la renommer.

Voyons maintenant Antonio Costa, ex premier ministre portugais. Cet article d’Euronews datant de novembre 2023, montre que c’est un cas qui devrait être encore frais dans les esprits :

« Le ministère public a annoncé mardi qu’il enquêtait sur Costa et plusieurs membres de son cabinet pour des délits présumés de corruption active et passive et de trafic d’influence.

Le Premier ministre portugais António Costa a annoncé sa démission après avoir été impliqué dans une vaste enquête pour corruption.

Le ministère public a annoncé mardi dans un communiqué qu’il enquêtait sur Costa et plusieurs membres de son cabinet pour des délits présumés de prévarication, de corruption active et passive et de trafic d’influence.

Costa, 62 ans, leader socialiste du Portugal depuis 2015, a clamé son innocence mais a déclaré dans une allocution télévisée à l’échelle nationale que « dans ces circonstances, j’ai évidemment présenté ma démission au président de la république ».

Une enquête, au cours de laquelle plus de 40 sites ont été fouillés, porte sur les concessions minières de lithium dans les mines de Romano et Barroso, dans le nord du pays, ainsi que sur un projet d’usine de production d’énergie hydrogène et un autre de construction d’un centre de données, tous deux à Sines.

Un juge d’instruction avait émis des mandats d’arrêt contre Vítor Escaria, le chef de cabinet de Costa ; le maire de la ville de Sines ; et trois autres parce qu’ils représentaient un risque de fuite et pour protéger les preuves, a indiqué le parquet dans un communiqué.

Costa semblait prêt à rester au pouvoir pendant plusieurs années après que ses socialistes aient remporté une victoire écrasante aux élections de l’année dernière. Mais en décembre 2022, son ministre de l’Infrastructure et du Logement a été contraint de démissionner suite au tollé suscité par le versement d’une indemnisation de 500 000 € à un membre du conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale TAP Air Portugal.

Au total, 10 hauts fonctionnaires du gouvernement ont quitté leur emploi depuis que le parti de Costa a remporté les élections de 2022. »

Et Kaja Kallas, du temps où elle était premier ministre d’Estonie. Article de Politico datant d’aout 2023 donc tout frais aussi :

« Kaja Kallas prise dans une enquête sur les liens commerciaux de son mari avec la Russie.

La Première ministre Kaja Kallas fait l’objet de critiques croissantes après que les médias estoniens ont révélé les liens commerciaux de son mari avec la Russie, qui seront désormais discutés par une commission parlementaire.

Le président estonien Alar Karis a déclaré lundi que le scandale avait porté atteinte à la crédibilité de l’Estonie dans ses interactions avec ses alliés.

La semaine dernière, la chaîne publique estonienne ERR a découvert que le mari de Kallas, Arvo Hallik, détenait une participation dans Stark Logistics, qui maintient ses opérations en Russie depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février dernier. Stark Logistics a continué à approvisionner une usine de conteneurs aérosols en Russie une à deux fois par semaine depuis le début de l’assaut de Moscou, a admis Kristjan Kraag, PDG de Stark Logistics.

Depuis les révélations de la semaine dernière, le mari de Kallas a annoncé qu’il vendrait sa participation dans l’entreprise et quitterait ses fonctions. Kallas a nié avoir eu connaissance des liens de l’entreprise de son mari avec la Russie dans une interview accordée jeudi dernier à la chaîne publique estonienne ERR.

“J’ai déjà dit à plusieurs reprises sur différentes chaînes que je suis vraiment désolé qu’une telle situation se soit produite et je m’excuse sincèrement auprès de tous ceux qui ont été offensés par cette situation. Pourtant, mon point de vue n’a en aucun cas changé – toutes les relations avec la Russie doivent cesser. Et c’est ainsi », a déclaré Kallas.

Mardi, les commissions anti-corruption et de contrôle budgétaire de l’État tiendront une réunion conjointe d’urgence pour discuter des allégations. Kallas a déclaré qu’elle ne se présenterait pas à la session conjointe. “Lorsque les commissions compétentes m’inviteront, je suis toujours prête à donner des réponses”, a-t-elle déclaré lundi.

Le député conservateur Valdor Seeder a condamné la réponse de Kallas, affirmant qu’elle avait refusé de comparaître devant plusieurs commissions et exigé qu’elle se présente au Parlement pour un interrogatoire. »

Il semble donc que l’exécutif européen soit devenu un centre d’accueil des politiciens européens en difficulté judiciaire dans leur pays d’origine. N’y aurait-il pas de politiciens propres et compétents pour occuper ces postes ? Bien sûr qu’il y en a. Pourquoi ne sont-ils pas sélectionnés et choisis est une bonne question à laquelle aucun média grand public ayant les moyens de faire une telle enquête ne semble vouloir répondre. Alors proposons une possible réponse à leur place.  Serait-ce parce que, trainant des casseroles et n’ayant pas la conscience tranquille, ils sont plus facilement manipulables par les puissances financières ?

Mais il n’y a pas que l’exécutif européen qui soit gangréné, le législatif aussi. Article d’Euronews datant de décembre 2022 :

« Un vice-président du Parlement européen et des membres du personnel d’un député européen sont impliqués dans un scandale de corruption. Voici ce que nous savons jusqu’à présent.

Un scandale de corruption a ébranlé le Parlement européen lorsque la police belge a arrêté un vice-président de l’institution et procédé à de multiples perquisitions au Parlement et dans des résidences privées.

Au moins six individus ont été arrêtés par la police belge à la suite d’une « enquête majeure » sur des faits de corruption, de blanchiment d’argent et d’organisation criminelle.

L’une d’entre elles est Eva Kaili, une eurodéputée grecque qui, jusqu’à mardi, était l’un des 14 vice-présidents du Parlement européen.

Elle est soupçonnée de faire du lobbying en faveur d’un pays du Golfe, identifié par les médias et certains députés européens comme étant le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football de la FIFA 2022.

Le gouvernement qatari nie toute implication et le parquet belge n’a pas confirmé le nom du pays.

Le bureau de Kaili au Parlement a été mis sous scellés au cours de l’enquête, mais son avocat a déclaré à une chaîne de télévision grecque qu’elle était innocente et qu’elle n’avait pas accepté d’argent du Qatar.

Elle aurait été arrêtée malgré son immunité parlementaire, ce qui n’est possible que lorsqu’un député européen est “trouver en train de commettre un délit”, selon le site Internet du Parlement européen. »

Du coté des Etats-Unis, ce n’est guère mieux. Le débat Trump-Biden a permis aux Démocrates de voir ce que tous ceux qui n’étaient pas enfermés dans leur idéologie voyaient depuis son élection, Biden n’est pas en état mental de diriger un pays comme les Etats-Unis. Même les médias pro-démocrates sont maintenant obligés de le reconnaitre :

« La prestation du président Joe Biden lors du débat télévisé qui l’a opposé à Donald Trump, le 27 juin dernier, aurait difficilement pu être pire. Des personnalités démocrates se demandent s’il est possible de trouver un moyen de le remplacer en tant que candidat à l’élection de novembre. Le principal problème est qu’il a confortablement obtenu suffisamment de délégués pour remporter l’investiture de son parti. Cela signifie qu’une seule personne peut changer qui sera le candidat démocrate face à Donald Trump : M. Biden lui-même. »

Cela soulève quelques questions légitimes qu’on n’entend pourtant pas posées dans les médias grand public : 1) Comment une personne sénile peut-elle « obtenir suffisamment de délégués pour remporter l’investiture de son parti » et surtout 2) qui dirige les Etats-Unis depuis que Biden n’est plus en état mental de le faire ? Une constatation évidente est que le pays continue à fonctionner normalement avec un président sénile. C’est donc que les décisions sont prises ailleurs et que le président des Etats-Unis n’est qu’une marionnette faisant croire que c’est lui qui les a prises. Il va maintenant être difficile de prétendre que c’est une « analyse complotiste », sauf à nier l’évidence comme beaucoup continueront à le faire.

***

L’Allemagne a envoyé son ministre de l’économie, et la Pologne son président, pour une visite en Chine dans l’espoir non déclaré de calmer les tensions commerciales que la Commission Européenne a déclenché en disant vouloir augmenter les taxes douanières sur les véhicules électriques chinois, comme nous l’avons vu la semaine dernière.

« Pékin a averti vendredi que l’escalade des frictions avec l’Union européenne sur les importations de véhicules électriques pourrait déclencher une guerre commerciale, alors que le ministre allemand de l’Économie est arrivé dans la capitale chinoise avec le problème droits de douane en tête de son agenda.

Le voyage de trois jours de Robert Habeck en Chine est le premier d’un haut responsable européen depuis que Bruxelles a proposé de lourdes taxes sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine pour lutter contre les subventions excessives. Cela a déclenché des contre-mesures de la part de la Chine et de sévères critiques de la part des dirigeants chinois.

“La partie européenne continue d’intensifier les frictions commerciales et pourrait déclencher une ‘guerre commerciale'”, a déclaré un communiqué attribué au porte-parole du ministère chinois du Commerce. “La responsabilité incombe entièrement à la partie européenne.”

Il a déclaré qu’avec son enquête sur le dumping, la partie européenne avait « intimidé et contraint les entreprises chinoises, menacé d’appliquer des taux de droits de douane élevés et punitifs et exigé des informations trop larges ».

La visite de Habeck a été considérée comme une opportunité pour l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe, d’expliquer aux responsables chinois la récente annonce tarifaire tout en atténuant le risque de représailles de la Chine qui pourraient nuire aux entreprises allemandes.

La voix de l’Allemagne a un poids particulier et ses principaux constructeurs automobiles se sont fermement opposés aux tarifs douaniers de l’UE. Berlin a appelé au dialogue tout en s’attendant à ce que la Chine fasse des compromis. »

Mais, plutôt que d’assumer ses propres décisions, Habeck préfère les projeter sur la Russie :

« Les liens étroits entre la Russie et la Chine ont conduit à une détérioration des relations commerciales de Pékin avec les États membres de l’UE, a déclaré samedi le vice-chancelier allemand Robert Habeck aux journalistes lors d’une visite de trois jours dans ce pays asiatique.

Le soutien de Pékin à Moscou nuit aux liens commerciaux et économiques entre la Chine et le bloc, a déclaré Habeck, qui est également ministre allemand de l’économie et du climat. Il a ajouté que Pékin « ne peut pas simplement adopter une position neutre, puis prendre parti contre les intérêts de sécurité de l’autre pays ».

Lors d’une réunion avec son homologue chinois Zheng Shanjie samedi, le vice-chancelier a déclaré que les intérêts de sécurité de l’Allemagne et de l’UE étaient directement affectés par le conflit, mettant en garde Pékin contre les conséquences économiques potentielles de sa coopération avec Moscou. “Notre relation, notre relation directe, a déjà été affectée négativement”, a déclaré Habeck selon l’agence de presse allemande dpa. »

Reporter les conséquences de ses propres décisions sur les autres n’est pas un comportement intelligent.

Reuters, l’agence de presse étasunienne, en profite pour pousser l’Allemagne à compenser la perte du marché chinois en se tournant vers les Etats-Unis :

« Le ministre de l’Economie, Robert Habeck, soulignera la détermination de l’Allemagne à poursuivre ses relations commerciales avec la Chine lors d’une visite qui débutera vendredi, mais les experts commerciaux affirment que les facteurs économiques et politiques favorisent de plus en plus les relations américano-allemandes.

Déjà, les 60 milliards d’euros de commerce entre l’Allemagne et la Chine au premier trimestre 2024 étaient inférieurs aux 63 milliards d’euros du volume total des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Allemagne. Cela a mis fin à une tendance qui a positionné la Chine comme le premier partenaire commercial de l’Allemagne pendant huit années consécutives.

Les chiffres officiels publiés vendredi soulignent ce changement : les exportations allemandes vers la Chine ont chuté de 14 % en mai par rapport à l’année dernière, tandis que les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 4,1 %.

Maximilian Butek, directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande en Chine orientale, a déclaré que les partenaires commerciaux allemands restaient pour le moment attachés à un marché chinois qui, selon eux, connaîtrait une reprise de la demande dans les prochaines années.

“Cependant, si la confiance dans le secteur privé et parmi les consommateurs chinois reste faible, il est possible que les Etats-Unis puissent s’imposer comme le principal partenaire commercial de l’Allemagne”, a-t-il déclaré à propos d’une éventuelle consolidation du marché étasunien. »

Après avoir réussi à briser les relations entre la Russie et l’Europe, les Etats-Unis cherchent à faire de même avec les relations entre la Chine et l’Europe.

La Chine voit bien que l’origine du problème est la Commission Européenne qui se soumet aux pressions étasuniennes :

« Après que l’UE a annoncé des droits supplémentaires sur les véhicules électriques (VE) chinois importés, Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne pour le commerce, a déclaré aux médias que la Chine était libre d’engager une procédure contre l’UE par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais ” il n’est pas nécessaire de prendre des mesures de représailles. » Une telle logique est absurde.

L’UE brandit le bâton tarifaire contre la Chine, mais demande à celle-ci de ne pas riposter. C’est aussi absurde que de conduire un véhicule en sens inverse et de demander de manière déraisonnable aux véhicules environnants circulant dans le sens normal de ne pas entrer en collision avec lui.

Tout d’abord, il convient de noter quel parti pousse la Chine et l’UE vers un conflit commercial dangereux. » De toute évidence, la réponse est l’UE.

Il y a quelques années, bien que la position publique officielle de l’UE et de ses membres ait toujours été de s’opposer au « découplage », au protectionnisme et de soutenir la mondialisation et le multilatéralisme, certaines personnes en Europe ont généralisé le concept de sécurité économique et ont intensifié une rhétorique « de déconnection » contre la Chine. D’autant plus que Washington poussant dans cette direction, certains responsables de l’UE en sont venus à considérer la Chine comme un « concurrent économique » et un « rival systémique ».

Pire encore, le fait que certains hommes politiques européens considèrent la Chine comme un concurrent ou un rival, s’est reflétée dans la politique commerciale de l’UE. Depuis octobre 2023, l’UE a mis en œuvre un total de 41 restrictions au commerce et aux investissements ciblant la Chine, dont 35 enquêtes et mesures de recours commerciaux contre des produits chinois, pour un montant total de 28,4 milliards de dollars. Les véhicules électriques en sont un exemple typique. Le récent battage médiatique autour de la « surcapacité » poussé par certains responsables de l’UE, une enquête anti-subventions sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine et l’annonce de droits de douane supplémentaires sont autant d’actes malveillants visant à réduire injustement les capacités des concurrents. »

Pour montrer son mécontentement, la Chine a réservé un accueil plutôt froid au ministre allemand :

« Le vice-chancelier allemand Robert Habeck, qui est également ministre allemand des Affaires économiques et de l’action climatique, n’a pas réussi à obtenir une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Qiang lors de son voyage de trois jours en Chine, sur fond de différends économiques et de craintes d’une guerre commerciale.

Habeck a atterri vendredi à Pékin, où il espérait rencontrer Li Qiang avant de se rendre à Shanghai samedi – mais il a été informé que le rendez-vous n’était « pas possible le matin avant le départ », a rapporté Die Welt, ajoutant que Habeck n’avait « aucune idée » de la raison pour laquelle la réunion a été annulée.

Au lieu de cela, le responsable allemand rencontrera « toute une série de collègues du cabinet », sa journée sera donc « suffisamment chargée », selon la publication. »

Les Etats-Unis et l’Europe qui poussaient depuis des dizaines d’années au « marché libre mondial » sont en train de renverser la vapeur et d’installer une politique d’isolement à coup de sanctions et de barrières douanières.

Pour montrer que la coopération est une politique bien plus intelligente que l’isolement, le média chinois Global Times a écrit un article sur un projet réussi de coopération franco-chinoise :

« La Chine a lancé samedi avec succès le Space Variable Objects Monitor (SVOM), un satellite scientifique co-développé par la Chine et la France, sur son orbite prédéfinie, ce qui, selon les initiés de la mission et les observateurs spatiaux dimanche, a marqué un exemple marquant de coopération dans l’espace entre un grand pays occidental et une puissance asiatique.

Ce satellite est actuellement le satellite le plus puissant au monde pour l’observation complète multibande des sursauts gamma et jouera un rôle important dans les découvertes scientifiques dans le domaine de l’astronomie spatiale, y compris la recherche sur les sursauts gamma (GRB), a indiqué la CNSA dans une déclaration fournie au Global Times.

Le projet SVOM est une collaboration nouée en 2014 et la deuxième coopération satellitaire entre la Chine et la France, après le satellite océanographique sino-français lancé en orbite en 2018 et devenu opérationnel.

Pour atteindre cet objectif, des scientifiques et ingénieurs chinois ont développé une paire d’instruments pour le satellite. Il s’agit du moniteur de rayons gamma pour mesurer le spectre des émissions des GRB et du télescope visible, qui recherchera la lumière émise dans les longueurs d’onde optiques immédiatement après un événement de sursaut gamma.

Parallèlement, la partie française a fourni le télescope ECLAIR et le télescope à rayons X à microcanaux à bord du SVOM.

Le satellite est également doté du système chinois de navigation par satellite BeiDou (BDS), capable d’utiliser les services de messages courts BDS ainsi que le réseau VHF français, de sorte que le SVOM puisse transmettre un signal d’alerte à la station au sol dans les cinq minutes suivant il détecte un événement GRB, pour avertir les télescopes au sol à grande ouverture du monde entier ainsi que d’autres satellites GRB tels que le SWIFT d’observer un tel événement, a appris le Global Times auprès des développeurs du projet.

La France possède une riche expérience en astronomie spatiale, océanographique et en surveillance atmosphérique. Nous espérons approfondir notre coopération avec eux dans ces domaines et même dans l’exploration de planètes en dehors du système solaire, a déclaré un membre de l’équipe.

Cette année marque le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Au cours des 60 dernières années, la Chine et la France se sont engagées dans une coopération pratique dans le domaine spatial, a indiqué la CNSA.

La mise en œuvre réussie du projet sino-français SVOM constitue un excellent exemple de coopération approfondie dans le domaine aérospatial entre les deux pays, a indiqué la CNSA, tout en énumérant d’autres coopérations marquantes réalisées ces dernières années, telles que le CFOSat lancé en 2018 et le projet français sur le détecteur à bord du Chang’e-6 chinois qui a atterri sur la face cachée de la Lune en 2024. Une coopération spatiale d’un tel niveau entre l’Occident et la Chine est considérée comme “assez rare, d’autant plus que les États-Unis ont interdit toute collaboration entre la NASA et Pékin en 2011”, a rapporté l’AFP. »

Je n’ai pas trouvé un seul média francophone parlant de ce lancement réussi. La coopération avec la Chine semble être un sujet honteux pour eux.

Puis ce fut au tour du président polonais de se rendre en Chine :

« Le président polonais Andrzej Duda est arrivé samedi à Pékin, entamant sa visite d’État en Chine, qui se déroule de samedi à mercredi. Les observateurs ont déclaré que cette visite contribue non seulement à renforcer les liens sino-polonais et à améliorer la coopération économique entre les deux pays, mais qu’une coopération renforcée avec la Chine contribue également à accroître l’influence de la Pologne au sein de l’UE.

À l’invitation du président chinois Xi Jinping, Duda et son épouse Agata Kornhauser-Duda sont venus samedi à Pékin. Ils ont été accueillis à l’aéroport de Pékin par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Deng Li et d’autres personnes, a rapporté la télévision centrale de Chine.

La Chine est prête à travailler avec la Pologne pour profiter de cette visite comme une opportunité pour approfondir la confiance politique mutuelle, élargir les échanges et la coopération dans divers domaines, mener conjointement une coopération de haute qualité dans le cadre de l’initiative « Nouvelles routes de la soie » et la coopération de la Chine avec les pays d’Europe centrale et orientale a déclaré Li.

Le renforcement de la coopération avec la Chine profite non seulement à l’économie polonaise, mais contribue également à accroître l’influence de la Pologne au sein de l’UE, alors que Varsovie cherche à étendre son influence dans la région, a déclaré Cui. Il a noté que même si la Pologne et les États-Unis ont maintenu des contacts étroits ces dernières années, la visite de Duda indique également que ce pays d’Europe de l’Est recherche une diplomatie équilibrée pour maintenir également des liens étroits avec la Chine.

Les experts chinois ont également déclaré qu’avec Pékin et Bruxelles embourbés dans une relation compliquée et avec l’UE menaçant de mener une potentielle guerre commerciale contre la Chine, la Pologne peut jouer un rôle positif dans la négociation des relations bilatérales entre la Chine et le bloc. »

Les médias européens ont, là encore, très peu parlé de cette visite en Chine.

L’France, la France, la Pologne ; il semble que la Chine essaie de contourner les barrières érigées par l’Union Européenne en s’adressant directement aux nations européennes.

Mais tout n’est pas joué puisque des négociations commerciales ont repris entre l’UE et la Chine :

« La Chine et l’Union européenne ont convenu d’entamer des négociations sur le projet du bloc d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine ; Pékin souhaite que les barrières soient supprimées, selon le Global Times. Les négociations avant la date limite du 21 novembre pour finaliser les prélèvements soulignent les inquiétudes officielles quant à l’orientation future des relations commerciales au sens large.

Ce problème menace davantage un commerce d’une valeur de 18 000 milliards de dollars que simplement les constructeurs automobiles. Ces dernières pouvant contourner les tarifs douaniers en ouvrant des usines dans des États membres amis de l’UE, notamment la Hongrie et la Pologne.

Pour la Chine, les véhicules électriques ne sont que la pointe du problème. Ils constituent une source d’exportations en croissance rapide, mais avec 11,5 milliards de dollars l’année dernière, le secteur ne représente que 2 % des exportations chinoises vers l’UE. Globalement, l’UE représentait 15 % des exportations chinoises en 2023 et constitue son deuxième marché d’exportation, selon les données des douanes chinoises.

Cela nuirait à Pékin d’ajouter une guerre commerciale à grande échelle avec l’UE à celle qui s’intensifie avec les États-Unis, même si la Chine prévient qu’elle prendra « toutes les mesures nécessaires » pour sauvegarder ses intérêts. Le Premier ministre Li Qiang a averti mardi que « des actions régressives de découplage entraîneraient le monde dans une spirale destructrice ».»

***

Parallèlement à la guerre militaire que mène Israël sur le terrain, ce pays et les lobbys qui le soutiennent mènent une guerre politico-médiatique en Occident pour que les populations et les gouvernements continuent à soutenir la folie israélienne qui ne se calme pas :

« Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a parlé d’empêcher la Cisjordanie occupée de devenir une partie d’un État palestinien indépendant, selon la fuite audio d’un discours qu’il a prononcé au début du mois.

Smotrich, un membre éminent d’extrême droite du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que la manière d’empêcher la création d’un État palestinien qui mettrait en danger l’État d’Israël était de développer des colonies juives. « L’objectif est de changer l’ADN du système pour de très nombreuses années », a-t-il déclaré lors de l’assemblée.

La transcription et l’audio du discours ont été fournis à CNN par l’ONG israélienne Peace Now, qui avait un représentant dans la salle pendant le discours.

Le bureau de Smotrich a confirmé vendredi que le discours avait eu lieu. Dans un communiqué de presse plus tôt ce mois-ci, son bureau a déclaré que Smotrich participerait à un événement sur la colonisation juive – et que l’objectif était de « prévenir la création d’un État terroriste au cœur de l’État d’Israël ».

Smotrich aurait déclaré : « Après le 7 octobre, c’est un consensus dans la société israélienne. La solution consiste à développer les colonies et nous nous concentrons sur la mise en œuvre de vastes processus structurels qui permettront à l’État d’Israël de développer des colonies de manière ordonnée.

Dans l’audio, Smotrich affirme qu’un système civil distinct a été créé pour la Cisjordanie occupée, même si le ministère de la Défense continue de contrôler la zone.

« Nous avons créé un système civil séparé, il y a un bureau au sein du ministère de la Défense. Il y a un ministre là-bas. “Il y a une administration là-bas, c’est comme un bureau, il y a un PDG pour l’administration, il est accepté comme PDG d’un bureau gouvernemental, il y a tout un système au sein de l’administration”, a déclaré Smotrich.

Alors que de plus en plus de pays réclament un État palestinien indépendant, Smotrich a parlé des pouvoirs de planification étendus du ministre et de l’administration et de la perspective de développer des systèmes de transport en commun et routiers en Cisjordanie au cours des prochaines années pour y encourager la colonisation.

« C’est une révolution : c’est ainsi que nous avons amené un million de personnes en Judée et Samarie », a déclaré Smotrich, utilisant le terme par lequel de nombreux Israéliens décrivent le territoire occupé.

Dans son discours d’une demi-heure, Smotrich a déclaré qu’il était capable de « convaincre le Premier ministre », Benjamin Netanyahu, de créer une administration civile en Cisjordanie.

“Je dirai un bon mot de lui car, à son honneur, on dira que dès qu’il a compris l’événement, il était pleinement avec nous.” »

« Dans un communiqué publié dimanche, le bureau du Premier ministre a déclaré que toutes les propositions visant à renforcer les colonies dans ce qu’Israël appelle bibliquement la Judée et la Samarie seraient votées lors de la prochaine réunion du Cabinet de sécurité.

Le communiqué indique également qu’Israël examinerait les mesures à prendre contre l’Autorité palestinienne, à mesure qu’il prendrait des mesures contre Israël au sein des instances internationales.

Le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré en mai qu’Israël devrait approuver 10 000 colonies en Cisjordanie, établir une nouvelle colonie pour chaque pays reconnaissant un État de Palestine et annuler les permis de voyage des responsables de l’Autorité palestinienne.

Il n’est pas clair si l’une de ces idées radicales fait partie des propositions actuellement examinées en Israël. »

Voici un extrait du discours public de la ministre de l’égalité sociale israélienne qui confirme que le gouvernement actuel n’a aucune intention d’autoriser un gouvernement palestinien. « Ce serait récompenser les terroristes », est là encore l’argument utilisé pour justifier que toute la Palestine soit aux mains d’Israël.

Le ministre de la défense israélien est allé à Washington. Les Etats-Unis espéraient de bonnes nouvelles :

« Les responsables américains espèrent mieux comprendre les plans de guerre d’Israël lors de leurs réunions cette semaine avec le ministre de la Défense du pays, arrivé à Washington alors que le fossé se creuse entre l’administration Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Yoav Gallant est devenu l’un des principaux interlocuteurs des conseillers de Biden alors que la guerre à Gaza se poursuit, et les responsables de l’administration espéraient que les pourparlers pourraient apporter plus de clarté sur les plans d’Israël après les déclarations ambiguës de Netanyahu ce week-end sur la fin de la guerre. »

Et bien il a été clair, la folie guerrière va continuer :

« Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a exhorté le secrétaire d’État américain Antony Blinken à soutenir le pays dans son conflit avec le Hezbollah au Liban voisin, affirmant que le monde surveillait les signes de tension dans les relations entre les deux alliés.

L’armée israélienne a déclaré la semaine dernière que la planification opérationnelle d’une offensive au Liban avait été approuvée, après des mois de tirs transfrontaliers entre les deux parties ont commencé à s’intensifier. Les États-Unis s’efforcent d’empêcher une guerre à grande échelle avec le groupe militant soutenu par l’Iran, qui ouvrirait un deuxième front au conflit en cours avec le Hamas à Gaza. »

Le massacre de Gaza a des répercutions majeures dans tout le monde occidental, on le voit bien en France ou le thème de l’antisémitisme est devenu un sujet central des élections législatives. En Allemagne aussi :

« Le nombre d’incidents antisémites enregistrés en Allemagne a augmenté de plus de 80 % en 2023, en particulier après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui a suivi à Gaza, selon un nouveau rapport de l’organisme de surveillance RIAS.

L’Association fédérale des départements de recherche et d’information sur l’antisémitisme, connue sous le nom de RIAS, est une ONG basée à Berlin et financée par l’État, créée en 2018 à la suite d’une recrudescence des incidents antisémites.

L’étude RIAS, publiée mardi, montre que plus de la moitié des 4 782 incidents antisémites enregistrés en 2023 étaient imputables à l’activisme anti-israélien. »

Il faut dire que cette hausse des chiffres est essentiellement due au fait que toute critique du massacre des palestiniens de Gaza est considérée comme un acte antisémite (c’est ce qui est reproché à LFI qui est maintenant accusé d’être un parti antisémite).

Des policiers allemands effacent un « acte antisémite »

Donc pour que les pays occidentaux puissent faire admettre la folie sioniste à leur population, des mesures sont prises :

D’abord une intense campagne médiatico-politique pour que les populations confondent totalement critique du sionisme et antisémitisme :

« Israël finance secrètement une campagne de propagande massive visant à cibler le public américain, notamment en adoptant une législation visant à restreindre le droit des citoyens américains à la liberté d’expression lorsqu’ils critiquent Israël et sa guerre en cours contre Gaza, a rapporté The Guardian le 24 juin.

Le journal britannique a rapporté que 80 programmes étaient déjà en cours dans le cadre de la campagne de propagande massive connue sous le nom de « Voix d’Israël ».

Le programme est financé et géré par le ministère israélien des Affaires de la diaspora, dirigé par le député Amichai Chikli.

Le programme a été conçu pour mener ce qu’Israël appelle des « activités de manipulation de la conscience collective » ciblant le public américain et européen.

Voices of Israel fait partie de la « dernière incarnation » d’une « opération parfois secrète » menée par le ministère israélien pour censurer les étudiants, les organisations de défense des droits de l’homme et d’autres critiques d’Israël.

Connue auparavant sous le nom de « Concert » et avant cela de « Kela Shlomo », la campagne a été le fer de lance des efforts visant à faire adopter des lois d’État dites « anti-BDS » qui pénalisent les Américains qui s’engagent dans des boycotts ou d’autres manifestations non violentes contre Israël.

Voices of Israel travaille par l’intermédiaire d’organisations à but non lucratif et d’autres entités qui, souvent, ne divulguent pas les informations sur les donateurs. D’octobre à mai, la campagne a dépensé environ 8,6 millions de dollars pour cibler les citoyens américains avec de la propagande pro-israélienne. »

ON remarquera au passage que les « lois sur les influences étrangères » ne s’appliquent pas à l’influence israélienne qui n’est visiblement pas considérée comme « étrangère » par les gouvernements des pays occidentaux.

Puis des mesures administratives :

« Les candidats à la citoyenneté allemande devront affirmer explicitement le droit d’Israël à exister en vertu d’une nouvelle loi sur la citoyenneté entrée en vigueur mardi.

La nouvelle loi a réduit de huit à cinq ans le nombre d’années pendant lesquelles une personne doit avoir vécu en Allemagne pour obtenir un passeport. Cela permettra également aux migrants de première génération d’acquérir une double nationalité.

Dans le cadre de ce remaniement, de nouvelles questions ont été ajoutées au test de citoyenneté du pays, notamment sur le judaïsme et le droit d’Israël à exister.

« De nouvelles questions de test ont été ajoutées sur les thèmes de l’antisémitisme, du droit de l’État d’Israël à exister et de la vie juive en Allemagne », a confirmé mardi le ministère allemand de l’Intérieur.

“Nous l’avons également dit clairement : quiconque ne partage pas nos valeurs ne peut pas obtenir de passeport allemand. Nous avons tracé ici une ligne rouge très claire et rendu la loi beaucoup plus stricte qu’auparavant.”

Certaines parties du test comprennent des questions sur la responsabilité historique de l’Allemagne envers le peuple juif à la suite des crimes de l’Allemagne nazie et sur la date de fondation de l’État d’Israël. »

Aux Etats-Unis, c’est l’AIPAC, le lobby israélien, qui augmente considérablement ses financements pour faire battre tout politicien s’offusquant du massacre des palestiniens :

« Le représentant de New York, Jamaal Bowman, a perdu sa primaire démocrate face au directeur du comté de Westchester, George Latimer, marquant la première défaite d’un membre du « Squad » [ le groupe Démocrate pro-minorité, NdT] de la Chambre des représentants.

Le résultat dans le 16e district du Congrès de New York a également été une victoire pour les groupes pro-israéliens, qui ont soutenu Latimer avec des dépenses historiques pendant la campagne. Selon la société de suivi des publicités AdImpact, la course a été la primaire la plus chère jamais enregistrée. »

« Ce consensus universel [le soutien à Israël, NdT] a soutenu la stratégie de l’Aipac aux États-Unis pendant des décennies. Ce n’est plus le cas. Avant 2018, aucun membre du Congrès ne pouvait vraisemblablement être considéré comme activement pro-palestinien, et cela ne semblait pas devoir changer. Mais le barrage a éclaté et, à partir des élections d’Alexandria Ocasio-Cortez, d’Ilhan Omar et, en particulier, de Rashida Tlaib, il y a eu pour la première fois des critiques d’Israël qui ont amené une perspective en dehors du consensus établi, et à gauche. Autrefois position marginale, le soutien à la Palestine et la critique d’Israël sont désormais monnaie courante parmi le public américain. Il continuera d’exister au Congrès, quel que soit le montant des dépenses. Des millions d’Américains ont désormais entendu ce point de vue et l’approuvent. L’ère du consensus total de l’Aipac est définitivement révolue.

Même si l’Aipac et ses alliés, ou tout groupe politique disposant de 20 millions de dollars à dépenser pour une seule primaire au Congrès, peuvent éliminer presque n’importe quel adversaire, cela ne constitue pas une stratégie durable. Bien que ce niveau de puissance financière puisse dissuader de nombreux hommes politiques de les contester dans un avenir proche, Israël constitue désormais une question partisane et polarisante. L’effondrement du consensus bipartite et des limites discursives est une catastrophe pour la position d’Israël aux États-Unis à long terme. L’Aipac n’a dépensé directement pour les élections qu’en 2021. Ce n’était pas nécessaire. La transition d’une position intouchable à une position farouchement polarisée qui nécessite des dépenses massives et sans précédent devrait être une source d’inquiétude pour l’Aipac. Israël et la Palestine constituent désormais, pour la première fois, une question d’actualité dans la politique américaine.

Ne vous y trompez pas, la victoire de Latimer est importante pour l’Aipac et l’aile conservatrice du parti démocrate et préjudiciable aux efforts de cessez-le-feu à Gaza. Mais le fait même que l’Aipac doive dépenser 100 millions de dollars pour les primaires démocrates dans une vaine tentative de faire taire ses critiques constitue un changement radical par rapport aux dernières décennies de la politique américaine. La majeure partie de leur liste de succès est toujours là. Cette victoire fut, en fin de compte, une action d’arrière-garde réussie pour le lobby israélien. Le fait que d’éminents défenseurs de la Palestine et que le discours pro-palestinien progresse vers l’acceptabilité publique aux États-Unis constitue une crise pour Israël, c’est pourquoi ses partisans dépensent autant d’argent pour y mettre un terme. Il y aura bien d’autres batailles à venir. »

J’explique régulièrement dans cette revue de presse que cette folie sioniste ne peut qu’entrainer la destruction d’Israël. Cet article d’Ilian Pappe, un historien israélien réputé, explique clairement pourquoi :

« L’assaut du Hamas du 7 octobre peut être comparé à un tremblement de terre qui frappe un vieux bâtiment. Les fissures commençaient déjà à apparaître, mais elles sont maintenant visibles jusque dans les fondations. Plus de 120 ans après sa création, le projet sioniste en Palestine – l’idée d’imposer un État juif dans un pays arabe, musulman et moyen-oriental – serait-il en train de s’effondrer ? Historiquement, une pléthore de facteurs peut faire chavirer un État. Cela peut résulter d’attaques constantes de pays voisins ou d’une guerre civile chronique. Cela peut découler de l’effondrement des institutions publiques, qui deviennent incapables de fournir des services aux citoyens. Souvent, il s’agit d’un lent processus de désintégration qui s’accélère et qui, en peu de temps, fait s’écrouler des structures qui semblaient solides et inébranlables.

La difficulté consiste à repérer les premiers indicateurs. Je soutiendrai ici que ceux-ci sont plus clairs que jamais dans le cas d’Israël. Nous sommes les témoins d’un processus historique – ou, plus exactement, des prémices d’un processus – qui devrait culminer avec la chute du sionisme. Et si mon diagnostic est exact, nous entrons dans une conjoncture particulièrement dangereuse. En effet, une fois qu’Israël aura pris conscience de l’ampleur de la crise, il déploiera une force féroce et désinhibée pour tenter de la contenir, tout comme le régime d’apartheid sud-africain au cours de ses derniers jours…Lire la suite en français »

Voilà un des premiers signes de cet échec du projet sioniste :

« Plus d’un demi-million d’Israéliens ont quitté l’entité sioniste au cours des six premiers mois de la guerre en cours contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre et ne sont pas revenus, c’est ce qu’ont rapporté, le dimanche 23 juin, les médias israéliens.

Citant des données de l’Autorité de la Population et de l’Immigration (officielle), le site d’information « Zaman Israël » (privé) a déclaré « qu’environ 550 000 Israéliens ont quitté le pays au cours des six premiers mois de la guerre et ne sont pas encore revenus ».

Le site indique que « ce qui aurait pu être une évasion temporaire pour les Israéliens pendant la guerre, ou une difficulté technique pour y retourner, s’est désormais transformé en une tendance permanente (de migration permanente) ».

***

La Russie a, pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, publiquement accusé les Etats-Unis d’être responsable de la mort de civils sur une plage de Crimée :

« La Russie a déclaré dimanche que les États-Unis étaient responsables de l’attaque ukrainienne contre la péninsule de Crimée annexée par la Russie avec cinq missiles fournis par les États-Unis, qui ont tué quatre personnes, dont deux enfants, et en ont blessé 151 autres.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que quatre des missiles du système de missiles tactiques de l’armée (ATACMS) livrés par les États-Unis, équipés d’ogives à fragmentation, avaient été abattus par des systèmes de défense aérienne et que les munitions d’un cinquième avaient explosé en plein vol.

Les autorités russes en Crimée ont déclaré que des fragments de missiles étaient tombés peu après midi près d’une plage au nord de la ville de Sébastopol, où les habitants étaient en vacances.

L’incident a suscité une réaction furieuse parmi les personnalités publiques russes.

Le ministère de la Défense a déclaré que des spécialistes étasuniens avaient établi les coordonnées de vol des missiles sur la base d’informations provenant de satellites espions étasuniens, ce qui signifie que Washington en était directement responsable.

“La responsabilité de l’attaque délibérée de missiles contre les civils de Sébastopol incombe avant tout à Washington, qui a fourni ces armes à l’Ukraine, et au régime de Kiev, à partir du territoire duquel cette frappe a été menée”, a indiqué le ministère. »

Deux jours plus tard le chef du Pentagone appelait le ministre de la défense russe :

« Le chef du Pentagone et celui de la défense russe se sont entretenus par téléphone mardi dans le cadre d’une communication rare entre les deux puissances et dans un contexte de tensions croissantes après que Moscou a accusé Washington d’être responsable d’une attaque meurtrière en Ukraine au cours du week-end.

Les deux parties ont donné des versions très divergentes de la conversation – la première entre le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le nouveau ministre russe de la Défense Andrei Belousov, qui a remplacé Sergei Shoigu en mai.

Austin a lancé l’appel, le premier de ce type depuis mars 2023, a déclaré aux journalistes le porte-parole du Pentagone, le général de division de l’Air Force, Patrick Ryder.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que Belousov a averti Austin des dangers de la poursuite des opérations américaines de fournitures d’armes à l’Ukraine dans cette guerre qui dure depuis 28 mois. “A.R. Belousov a souligné le danger d’une nouvelle escalade de la situation en continuant à fournir des armes américaines aux forces armées ukrainiennes”, a indiqué le ministère russe dans un communiqué publié sur l’application de messagerie Telegram. »

On retrouve une fois de plus l’attitude schizophrénique des Etats-Unis consistant à provoquer d’un côté, pour que les tensions militaires soient favorables aux ventes d’armes, et dialoguer de l’autre pour éviter que cela ne dégénère en guerre totale. Un jeu dangereux qui finira par mal tourner.

A lundi prochain.

 

 

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