Poutine, âme d’airain, forêts de pins, guerre et paix


Un Bhadrakumar lyrique inattendu, manifestement touché par la grâce de Poutine


M.K. Bhadrakumar

M.K. Bhadrakumar

Par M.K. Bhadrakumar – Le 19 octobre 2015 – Source mkbhadarkumar

SOTCHI – En essayant de maîtriser la crainte d’attaques de migraine horribles qui me saisissent pendant les vols longue distance, ayant accepté, en juin, l’invitation du Club élitiste de Valdaï de me rendre en Russie à l’automne et de prendre part à leur conférence annuelle cette semaine à Sotchi, je pris en compte trois considérations graves. Tout d’abord, le président Vladimir Poutine reçoit traditionnellement les délégués à la conférence annuelle de Valdaï, passe plusieurs heures de son temps précieux durant la session, offrant un repas, se livrant patiemment à de longues séances de questions/réponses.

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Vladimir Poutine : Discours à l’occasion du 70e anniversaire de la Victoire de 1945 (VOSTFR


Par sayed7asan – Le 9 mai 2015 – Source sayed7asan

Discours de Vladimir Poutine durant la parade militaire sur la Place Rouge à Moscou, à l’occasion du 70e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique de 1941 à 1945.

Vidéo sous-titrée en français
 Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

https://www.youtube.com/watch?v=93RPm7oaCko

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Le président français : la Russie est un pays ami

Le 21 mars 2015 – Source Russia Insider

Le président Hollande a affirmé que la mise en œuvre des Accords de Minsk est le moyen de résoudre le conflit en Ukraine.

PARIS, 20 mars. /TASS/. La Russie est un pays ami a déclaré le président français François Hollande dans une interview au magazine Society publiée vendredi.

«Pour moi, Vladimir Poutine est d’abord le président de la Russie, a souligné Hollande, commentant ses relations avec le dirigeant russe. Quand je lui parle, je parle à la Russie, et c’est un pays que je respecte, un grand pays, un pays ami», a-t-il affirmé.

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Le patriote russe et les saltimbanques français

Leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen et au FN

Extraits des échanges entre Vladimir Poutine et des journalistes après son intervention au forum de Valdaï, le 24 octobre 2014.

Version originale (russe) : http://www.kremlin.ru/news/46860

Version anglaise : http://eng.kremlin.ru/news/23137

Traduction en français & vidéo : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

Vidéo sous-titrée en français: Le patriote russe et les saltimbanques français : leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen et au FN

Dans ces extraits, Vladimir Poutine dénonce explicitement la transformation pernicieuse du patriotisme en chauvinisme et en xénophobie, idéologies dangereuses dont le Front national français s’est fait le champion. Tout en s’affirmant lui-même le premier patriote de son pays, le Président russe revendique hautement son attachement à une Russie multiethnique et multiconfessionnelle, en rappelant que quoique séculaire, l’État russe reconnait légalement quatre religions traditionnelles. Et bien que la proportion de musulmans soit moindre en Russie qu’en France, l’Islam y est reconnu par la loi comme la deuxième religion nationale, ce qui contraste avec la situation française, et le discours du Front national en particulier, qui cible prioritairement les populations immigrées, les musulmans et l’islam alors que la Russie les considère comme des composantes à part entière de l’identité russe et une véritable richesse. Pour Vladimir Poutine, de telles politiques sont irresponsables car elles mènent à l’autodestruction des sociétés et des Nations et ne peuvent en aucun cas servir les intérêts du peuple. Par cette stratégie ignoble et manipulatoire du bouc émissaire, le Front national se révèle comme un ennemi de la France et du peuple français dans son ensemble.

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SITREP du 24 février 2015

Par le Saker Original – Le 24 février 2015 – Source vineyardsaker

La situation sur la ligne de contact est généralement calme. Les forces novorusses retirent leurs armes lourdes selon le calendrier prévu, tandis que, selon presque tous les rapports, les forces de la junte ne le font pas, ou pas beaucoup. L’excuse pour ces retards, est que les conditions nécessaires ne sont pas remplies. La vérité est que Porochenko a très peu de contrôle sur les diverses forces armées, là est le problème. Apparemment, les forces armées régulières lui obéissent plus ou moins, et puisque ce sont les plus lourdement armées, il y a un certain espoir qu’elles finissent par se retirer. Les différents escadrons de la mort (des bataillons de volontaires, la garde nationale, etc.) vont probablement résister autant que possible, mais comme ils n’ont pas une grande puissance de feu, ce n’est probablement pas un obstacle majeur à l’heure actuelle.

Il y a aussi une possibilité très réelle que Porochenko puisse lui-même empêcher ce retrait. Le problème n’est pas dans le retrait des armes lourdes par elles-mêmes (la junte sait que les novorusses n’attaqueront pas) mais, après avoir réalisé ce point de l’accord de Minsk 2.0, la junte devra se soumettre au point suivant de la liste et c’est tout simplement quelque chose que les nazis de Kiev ne peuvent pas faire. Mon intuition est que tout ce discours sur l’envoi de soldats de la paix n’a qu’un seul but: arrêter la mise en œuvre de l’accord d’une manière qui ne puisse pas être imputée à Kiev. De toute évidence, l’accord a asséné un coup terrible à la position de la junte en la forçant à faire quelque chose qu’elle ne peut pas faire: négocier et travailler avec la résistance novorusse. Je n’ai aucun doute que Porochenko veut se dégager de l’accord, mais son problème est de le faire sans en endosser la responsabilité. D’où l’atermoiement concernant un retrait, par ailleurs assez simple, et toutes ces discussions sur les soldats de la paix.

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Qu’est-ce qui se cache derrière le durcissement de la rhétorique de Porochenko?

Par Varjag-2007 – Le 21 février 2015 – Source Fort Russ

Il n’est pas nécessaire de lire l’article [le lien du blog renvoie à un article en russe décrivant les dernières mesures du gouvernement ukrainien, dont le durcissement de la rhétorique contre la Russie, la fermeture des frontières et l’intensification de la censure], mais la question qu’il pose est tout à fait justifiée et nous en connaissons la réponse.

Porochenko voulait un peu de calme, il voulait l’ordre dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir, mais tout est hors de contrôle. A tel point que le ministre des Affaires étrangères se permet de dire que l’Ukraine est prête à mener une véritable guerre contre la Russie.

Tout est très simple :

Ce que veut Porochenko n’a plus d’importance. L’économie s’effondre, les entreprises stratégiques du pays sont en train de mourir, il n’y a pas d’argent et il n’y en aura pas. Les sponsors de l’Ukraine, dans lesquels il avait placé ses espoirs l’insultent désormais sans ambages – les Européens se contentent de lui conseiller de rendre l’Ukraine plus attractive aux investisseurs, et les Etats-Unis lui font remarquer que les Ukrainiens utilisent très mal leurs ressources: on le voit, pas la moindre chance d’aide réelle à l’horizon. En outre, les mines de charbon sont sur le point de fermer et un mineur affamé est un animal dangereux.

Fort à propos, M. Azarov suggère la création d’un gouvernement ukrainien en exil, et Azarov n’est pas Ianoukovitch, on peut lui faire confiance au point que bon nombre d’oligarques ukrainiens pourraient être tentés de jouer au fils prodigue et d’aller solliciter son pardon, ce qui sonnerait le glas de Porochenko. D’autre part le bruit court sur le Maïdanek* [le Maïdanek était un camp de concentration allemand en Pologne, et le Maïdan, eh bien, je ne vous fais pas de dessin] qu’il est peut-être temps de changer de président. Mais pas pour Iatseniouk ou le pasteur [Tourtchinov] (qui semblent tous les deux répugner à accepter cet honneur), mais plutôt le [commandant du bataillon Azov] Biletsky, qui se prépare déjà à devenir maire de Kiev [ici le lien (en russe) vers un assez long article, un des nombreux articles parus dans la presse ukrainienne ces derniers jours sur la campagne de Biletsky pour se faire élire maire de Kiev].

Ni l’Allemagne ni la France, pour les beaux yeux de qui Porochenko est allé à Minsk, ne l’aideront. Ni en lui donnant de l’argent, c’est évident (la Grèce est plus importante), ni en le soutenant politiquement. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient faire, et maintenant le mieux qu’ils ont à faire est de ne rien faire du tout. A part expliquer qu’ils ont été amèrement déçus par Porochenko [ici le lien (en russe) vers un article décrivant l’effondrement moral de l’armée ukrainienne (FAU) après Debaltsevo]. Mais les Etats-Unis qui tiennent le Maïdanek étroitement en laisse, et ont considéré la soumission de leur esclave devant la Frau et le Monsieur** comme une tentative de desserrer la mainmise des États-Unis, ont déjà donné un peu de mou à la laisse en organisant le QG unifié [référence au QG mis en place par les volontaires des milices de Semenchenko et apparemment aussi de Yarosh, indépendamment du gouvernement, NdT]. Puis, après avoir fait bien peur à Porochenko, ils ont fait un peu marche arrière, mais ce dernier a reçu le message cinq sur cinq et il a durci sa position.

Honnêtement, je n’ai aucune idée de quoi ce gang de rats est capable maintenant qu’il est acculé. Ils n’ont pas de limites, mais je pense qu’ils bluffent quand ils parlent de guerre avec une puissance nucléaire [une référence au vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères disant qu’il y était prêt dans une interview à Radio-Canada]. Probablement. Mais les accusations que la milice se prépare à prendre Marioupol sont une provocation évidente, ce qui suggère clairement que très bientôt Porochenko jettera tous les accords par-dessus bord et enverra ce qu’il lui reste de troupes à l’abattoir. En sachant très bien comment ça finira. Dans l’espoir que les États-Unis interviendront d’une manière ou d’une autre. Mais on n’en est pas encore là. Pour le moment…

Pour le moment, à en juger par tout ce qui se passe, l’Ukraine se dirige vers un régime de terreur. Ce n’est pas par hasard que les médias de la junte se penchent sur la question de savoir où se trouvent les milliers de titushki [les voyous, employés par le gouvernement de Ianoukovitch pour briser les manifestations, et dont beaucoup de participants sincères du Maïdan se plaignaient à juste titre]. Et nous apprenons qu’ils ne sont allés nulle part. Qu’ils se sont dispersés en attendant des temps meilleurs. Étant donné que l’on peut accuser n’importe qui d’être un titushka, il n’est pas difficile de deviner où ça nous mène. De la même manière, ce n’est pas pour rien que le gouvernement ukrainien a supprimé de facto la liberté de circulation et a fermé les frontières. On ne peut plus compter sur la protection de la loi: Tourtchinov a quasiment interdit aux juges de quitter le pays [ici le lien vers un article traitant du projet d’effectuer une purge chez les juges, qui commence par une enquête sur ceux qui ont refusé de soutenir l’interdiction du Parti communiste ukrainien]. Nul doute que les juges ont bien reçu le message.

Voilà où on en est. Je dois admettre que la situation se développe plus rapidement que je ne m’y attendais.

Varjag

Commentaire de J. Hawk , traducteur du russe à l’anglais

Moi aussi! Mais je ne suis pas d’accord avec l’interprétation donnée ici du rôle des États-Unis. Semenchenko et Yarosh sont de vrais voyous que personne ne peut contrôler. Leurs efforts pour créer un QG de coordination parallèle ont été accueillis par la mise en demeure du MVD (ministère de l’Intérieur russe), appuyé en cela par la majorité des commandants de bataillons de volontaires, d’y renoncer tout de suite. Fait révélateur, Biletsky ne s’est pas joint à l’initiative. Mais c’est par l’intermédiaire de la clique Tourtchinov / Avakov / Nalivaychenko / Iatseniouk (et les bataillons de volontaires qui reconnaissent leur autorité – Semenchenko est l’exception ici) que les États-Unis influencent la politique ukrainienne. Le durcissement de la rhétorique et des politiques a peu à voir avec Semenchenko et Yarosh – ces deux-là peuvent être facilement écrasés par les forces combinées du MVD et des bataillons de volontaires fidèles.

Je ne pense pas non plus que Porochenko va lancer, une fois de plus, les restes de son armée contre la Novorussie pour provoquer une intervention américaine, comme le prédit Varjag, en tous cas pas dans l’immédiat. La junte est douloureusement consciente de l’ampleur de sa défaite. Elle sait qu’il lui faudrait d’abord reconstituer ses forces armées – c’est pourquoi ses représentants parcourent la planète en mendiant des armes de précision. Malheureusement, les États-Unis n’aiment pas donner des armes aux perdants, et c’est ce à quoi ressemblent les FAU, même dans les médias états-uniens, après Debaltsevo. Sans oublier que, désormais, Porochenko et son général en chef Muzhenko n’ont plus aucune crédibilité. Il n’est même pas sûr que l’armée leur obéirait s’ils lui ordonnaient d’attaquer à nouveau. Et que se passerait-il si elle subissait une NOUVELLE défaite? Cela me semble bien trop risqué. Je parie pour la répression intérieure et la terreur d’État.

Oui, l’instauration de la terreur est ce qu’il y a de plus vraisemblable – la junte est blessée, elle est de plus en plus impopulaire, et maintenant sa violence va se retourner contre ceux qui sont encore sous son contrôle, puisque le projet initial d’établir sa domination en détruisant la Novorussie a échoué. Mais le règne de la terreur doit être justifié, et la justification est toute trouvée: la Russie est toujours l’ennemi, et tous ceux qui critiquent la junte ne peuvent être que des traîtres pro-russes.

Notes
*Maïdan où il y a des Nazis comme à Maidanek.
**En français dans le texte

Traduit de l’anglais par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Porochenko demande à l’Ouest des soldats de la paix! Est-ce le début de la partition de l’Ukraine?

Par Russkiy Malchik – Le 18 février 2015 – Source  Fort Russ

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La situation évolue rapidement. Porochenko, immédiatement après sa victoire à Debaltsevo, est sorti du bois avec l’initiative suivante: inviter l’UE à organiser une mission de maintien de l’ordre en Ukraine auprès de l’ONU et à mener des exercices militaires multinationaux.

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Merkel à Moscou et Kiev:
Der Spiegel dit que Poutine a gagné

Par Alexander Mercouris – Le 16 février 2015 – Source Russia Insider

Un article fleuve du Spiegel souligne la compréhension russo-germanique en faveur d’un large règlement du conflit ukrainien.

Merkel se considère maintenant comme une réaliste

Le mardi 17 février, Russia Insider a publié un long article du magazine allemand Der Spiegel sur les négociations de Minsk. Cet article est un bon exemple du genre de presse qu’obtient Merkel en Allemagne. Il la décrit comme l’héroïne du moment, se battant pour sauver la paix contre les funestes desseins des autres. L’article fait son éloge d’une manière que les lecteurs hors d’Allemagne pourraient trouver troublante. Contrairement à ce que beaucoup pensent à l’Ouest, les médias russes n’écrivent jamais de cette manière sur Poutine.

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Ukraine – Les impasses du cessez-le-feu

Le 16 février 2015 – Source Moon of Alabama 

Alors, qui va bouger le premier? Personne, selon ces titres de presse:

L’Ukraine dit qu’elle ne retirera pas ses armes lourdes en raison du feu des rebelles

La république de Donetsk : pas de retrait des armes lourdes tant que Kiev bombarde

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Le premier jour du cessez-le-feu en Ukraine

Par Yurasumy – Le 15 février 2015 – Source Fort Russ

Le cessez-le-feu existe sur le papier, bien que peu de gens sur le terrain semblent y prêter attention. Il n’est pas respecté, là où la tactique de la guerre le nécessite. Mais le bombardement des villes s’est arrêté. Et ça fait du bien.

Les questions non résolues:

Debaltsevo, Marioupol et Bakhmutka sont les points douloureux qui sont susceptibles de faire exploser cette paix au moindre prétexte, surtout si la stratégie l’exige.

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