G20 et passe sanitaire : comment le virtuel nous prive de notre perception et de la révolution


Décembre 2022 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

L’absence de réaction de notre amorphe masse n’échappe plus à personne, même aux plus optimistes. Le G20 va imposer dans une belle indifférence un pass sanitaire mondial et mondialiste (on a le texte en anglais, tout le monde peut aller vérifier) et cela calmera (ou ne calmera même pas) ceux qui croient encore en une alternative mondialiste faite de Brics et de broc. La guerre en Ukraine a permis l’accélération du Reset, de privations et pénuries organisées et imposées – et elle renforce sous couvert du rideau de fumée médiatique (cette guerre est trop terne pour être vraie, cf. mon ami Shamir) le pouvoir de la coulisse dont parlait Disraeli. Derrière toute guerre mondiale il y a une entente. Le seul bénéficiaire c’est l’État totalitaire mondialiste en gestation depuis un siècle ou plus. Joseph de Maistre (Soirées, II) ou Monseigneur Gaume en parlèrent en plein dix-neuvième siècle aussi bien que le Premier Ministre anglais susnommé. Le nouveau Premier Ministre anglais d’origine hindoue fera mieux et surtout pire que le précédent. Cela aussi avait été prédit – par Chesterton.


Mais pourquoi ne réagissons-nous pas ? La révolution informatique nous mène à un aveuglement face à la réalité qui nous entoure. Et cette alphabétisation douteuse nous mène à d’autres aliénations : voyez mon texte sur Lévi-Strauss où je raconte comment pour ce grand sceptique moderne la modernité alphabétisatrice avait accouché non d’une souris littéraire (souris qui a disparu depuis longtemps, lisez mieux Macluhan) mais du monstre de la raison – et de la militarisation qui fit cent millions de morts en Europe. L’informatisation de la masse va aboutir au même génocide – ou pire d’ici quelques années. Le passe sanitaire va accoucher de cent vaccins par an.

La masse semble aveugle comme ces imbéciles qui à Barcelone se collaient un masque pour se plonger dans le virtuel quand Zuckerberg déambulait en ricanant au milieu d’eux. On pense à Isaïe alors :

Soyez étonnés et soyez stupéfaits ! Aveuglez-vous et soyez aveugles ! Ils sont enivrés mais non de vin…L’Éternel a répandu sur vous un esprit de profond sommeil ; il a bandé vos yeux ; les prophètes, vos chefs, les voyants, il les a couverts (29, 9).

Quand j’écrivais mon livre sur Internet je me rendais compte que toutes les réponses se trouvaient dans la Bible (pour la mondialisation, voyez Isaïe, 60). Idem pour mon livre sur Kubrick…

Mais soyons brefs : comme on sait nous disposons d’un temps d’attention de huit secondes et de la mémoire du poisson rouge. Avec tous ces super-cerveaux connectés, il faut se préparer au pire ; Jean Baudrillard repris par notre ami Cerise déclarait déjà il y a presque trente ans en effet :

Je n’avais pas vu à l’époque affleurer son christianisme… il (Paul Virilio) se place en position apocalyptique, de prophète anti-apocalypse tout en étant persuadé que le pire peut advenir. Sur ce point, on a fini par diverger. Car, je ne crois pas à cette APOCALYPSE RÉELLE. Je ne crois pas au réalisme de toute façon, ni à une échéance linéaire de l’Apocalypse. A la limite, si l’on pouvait espérer cet accident total, il n’y aurait qu’à le précipiter, il ne faudrait pas y résister. L’avènement du virtuel est lui-même notre apocalypse. Telle est la situation paradoxale…(Le paroxyste indifférent, Grasset, pp. 46-47).

Pour ceux que rebute ce style élitiste, lisons ces sages remarques de notre chroniqueuse Jenny, recueillies ce matin :

Il ne se passera rien du côté du « peuple ». Si demain les frigos se vident le bel État providence fournira la pâtée, RAS. Spectacle fascinant ce matin, 7h, devant l’arrêt de bus du 326 « déchargeant » matinalement un troupeau de laborieux de tous âges et toutes origines et d’étudiants (en tout une bonne trentaine de têtes) : tous, je dis bien tous, avaient à la main leur portable, les yeux rivés dessus, tête penchée. Cette impossibilité à demeurer une seconde avec soi-même sonne pour moi le glas de toute possibilité de réaction du « peuple ». C’est mort. Qu’on s’y fasse.

Autrement dit d’un côté on est informé pour se révolter. De l’autre on est désarmé pour réagir. Ce ne sont pas les armes que les révolutionnaires devraient confisquer au troupeau : c’est son smartphone.

Allez, gardons le moral :

Fais sortir le peuple aveugle qui a des yeux, et les sourds qui dont des oreilles (Isaïe, 43, 8).

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Sources

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