Le poids colossal du simulacre-‘Russiagate’


Par Philippe Grasset − Le 15 fevrier 2022 − Source De Defensa

Le 12 février, le procureur spécial Durham rendit son nouveau rapport intermédiaire. N’ayez crainte pour Durham, sa réputation est dure comme de l’acier trempé, c’est un de ces rares hommes de loi représentant le gouvernement aux USA, pour une enquête interne, qu’il est impossible de faire varier d’un degré ni d’un paquet de dollars quand il a une mission à accomplir. Son visage fermé, sévère, c’est presque une caricature de l’officier supérieur de justice incorruptible, et assez brutal et extrême, —dirait-on un Robespierre de l’accusation, plus qu’un Fouquier-Tinville bouffi de mensonges cyniques ?

Écoutez ce que le très-respecté constitutionnaliste Jonathan Turley dit de lui, justement à propos de l’enquête que mène Durham dont il (Turley) mesurait alors et déjà (le 5 novembre 2021) toute l’importance:

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Le tourbillon crisique de l’après-Covid


Par Philippe Grasset − Le 4 février 2022 − Source DeDefensa

L’OMS vient de sortir un rapport détaillé sur les conséquences pour l’environnement et pour la santé des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux résultant de la lutte contre le Covid. Je ne sais si le Covid a été vaincu, s’il est sur le point de l’être, s’il l’est enfin ou s’il ne l’est pas du tout, mais l’OMS, elle, prévoit que tout ce qui a été utilisé jusqu’ici dans une mesure massive pour cette si incertaine victoire constitue la promesse d’une épouvantable défaite pour l’environnement, – et, bien entendu, ayons donc le sens du paradoxe mortel, promesse d’une épouvantable défaite pour la santé elle-même. Ce n’est même pas une “victoire à la Pyrrhus” puisqu’on ne sait s’il y a vraiment “victoire” dans la bataille du Covd, et que je sais, moi, que Pyrrhus n’aurait même pas engagé la bataille dans de telles conditions.

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Le soleil noir de la Beat Generation


Par Philippe Grasset − Septembre 2005 − Source Dedefensa

Chapitre 1 — Exposé et nécessité du projet. — Le film Beat. — Écrire “mon” histoire du mystère de l’Amérique par le moyen de la perception d’une génération: la Beat Generation, ou la libération par le désespoir. — New York accueille le triomphe de On the Road, de Jean-Louis Lebris de Kerouac, dit Jack Kerouac.

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Sur un air de milices


Par Philippe Grasset − Le 8 Septembre 2020 − Source dedefensa.org

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On débat beaucoup des violences en France, essentiellement sur les mots précis choisis pour désigner des situations que certains ne voudraient pas trop préciser ; le mot “ensauvagement”, par exemple, agite et oppose deux ministre ‘régaliens’, comme l’on sait, sans nécessairement réduire la dimension et la gravité de la cause de l’emploi de ce mot. Car la France est à l’heure de la montée des violences, à très grande vitesse, comme vont aujourd’hui les événements. A la fin, est-on encore en paix ? Cette question se pose avec insistance et angoisse, d’autant qu’elle détermine des attitudes fondamentales.

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Conflit sans fin mais jusqu’au bout…


Par Philippe Grasset – Le 27 juin 2018 – De Defensa

James Howard Kunstler a cette légèreté de ton, cette ironie flegmatique, cette indépendance de l’esprit critique qui sont nécessaires dans la confusion actuelle où se mélangent le conformisme le plus radical et le mensonge pratiqué à la façon d’une pathologie convulsive, pour tenter de donner un rapport des événements du monde qui ne souffre pas du poids des chaînes de la contrainte des esprits. Après tout, il serait plutôt “de gauche” et plutôt “progressiste”, Kunstler, s’il fallait le classer selon le catéchisme en vigueur dans le vaste camp de concentration de la modernité ; aussi est-il anti-Trump et sa cible préférée est-elle le parti démocrate et tout ce qui se rapporte au simulacre que la pensée progressiste enchaînée a édifié pour complaire à la fois au Système et à sa “bonne conscience”. Kunstler est donc un joyeux dissident, pourtant fidèle à ses idées dans un temps où les idées sont devenues “chez eux” autant de simulacres s’intégrant parfaitement dans le Grand Simulacre du Système.

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Trump, Brexit et la guerre contre l’UE


Par Philippe Grasset – Le 29 janvier 2017 – Source Dedefensa

Plus les jours passent, et plus les actes de Trump, suivis de certains de ceux qu’il met en place dans le gouvernement, montrent d’extraordinaires évolutions de la politique des USA avec cette nouvelle administration, dans un sens antiSystème ouvert et proclamé, notamment et essentiellement grâce à la puissance du système de la communication. Ainsi de cette interview de l’ambassadeur pressenti des USA auprès de l’UE, dont les propos au cours d’une interview de la BBC sont totalement destructeurs et déstructurants. Continuer la lecture

De Sherman à Wounded Knee


Par Philippe Grasset – Le 31 décembre 2016 – Source Dedefensa

Major Général William Tecumseh Sherman

Puisqu’il a été question, de façon tout à fait marginale, du général nordiste William Tucumseh Sherman, j’y reviens, mais cela en m’attachant directement au personnage. Il est vrai que j’ai toujours été fasciné par cette photo universellement fameuse et reprise par Infowars.com en y collant le visage d’Obama… Sherman y paraît hargneux et renfrogné, avec une dureté terrible et une intransigeance du puritain, paraissant manquer de cette beauté de l’âme qui nourrit l’élégance du caractère et la fraîcheur de l’esprit, semblant étranger à lui-même tant l’impureté des actes qu’il fut amené à commettre semble habiter ses traits, « avec sa chevelure à la diable, nettement hérissé et le général-massacreur des armées du Nord comme tombé du lit pour massacrer du Sudiste ; avec cette chevelure un peu comme la mode postmoderne du cheveu hérissé, – ou “look hérissé”, ou “spiky hair” ». Sur cette photo et avec le comportement qu’on sait, Sherman m’a toujours paru méchant comme une teigne, dominé par un caractère acariâtre et étroit… On a compris que je suis de parti-pris.

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Les objectifs de l’opération
« Bouclier de l’Euphrate »


Le 30 août 2016 – Source dedefensa

Notes de présentation

Quelques notes sans commentaire structuré pour présenter ce texte et compléter nos textes précédents des 27 et 29 août : venu du site Katehon.com (Alexander Douguine), il s’oppose avec vigueur à la thèse très souvent rencontrée chez les antiSystème, selon laquelle Erdogan a « grugé » Poutine à Saint-Pétersbourg, ou bien à la variante Mercouris selon laquelle rien de fondamental ne s’est passé entre Russes et Turcs, que Poutine n’attend rien d’Erdogan qui reste un allié très-obéissant des USA. Katehon.com s’oppose à cette thèse de plus en plus clairement, tout comme il s’oppose à l’idée de la « faiblesse » de Poutine (Paul Craig Roberts notamment) ; c’est une position intéressante dans la mesure où les nationalistes-souverainistes (Douguine) sont les premiers à dénoncer l’aile « Intégrationnistes-Atlanticistes » de la direction russe alors que, dans ce cas, ils défendent Poutine accusé par nombre d’antiSystèmes (PCG) de justement céder à ces « Intégrationnistes-Atlanticistes » russes. Continuer la lecture

Notes sur une note d’Hillary Clinton


Tout le monde ne fréquentant pas De Defensa à cause de ses nombreuses reprises de textes en anglais, nous avons pensé important de les traduire parce qu’ils révèlent effectivement beaucoup sur Clinton et sa future politique étrangère en cas d’élection, et afin que vous puissiez vous régaler de cette passionnante analyse psychologique du dirigeant-système par Philippe Grasset.

Par Philippe Grasset – Le 24 mars 2016 – Source De Defensa.

Si l’on veut tenir une stricte comptabilité, il n’y a pas un mais plusieurs emailgate accrochés à Hillary Clinton comme autant de casseroles bruyantes. Nous voulons dire par là: 1) qu’il y a plusieurs scandales possibles dans l’emailgate, et 2) qu’il y a plusieurs facettes dans chacune de ces affaires. D’une façon générale, moins polémique et plus minutieuse, emailgate pourrait figurer comme le matériel d’une puissante étude psychologique d’un dirigeant-Système type. Continuer la lecture

Le général Flynn devient tendance


Par Philippe Grasset – Le 30 novembre 2015 – Source Dedefensa

On a beaucoup glosé sur les révélations du général à la retraite Michael Flynn, directeur de la DIA de 2012 à 2014, depuis son interview à Aljazeera et le silence assourdissant de la presse-Système qui a suivi. Ce qu’on relève aujourd’hui, et cela depuis l’attaque 11/13 à Paris, c’est sa présence de plus en plus affirmée dans des médias de la presse-Système de tendances différentes, voire de nationalités différentes. Pour notre part et sans préjuger d’autres interventions, nous l’avons retrouvé successivement sur Fox.News (la chaîne TV Murdoch, proche des pseudo-neocons) le 23 novembre et sur le site de l’hebdomadaire allemand Spiegel.online de centre-gauche hier. (Voir ci-dessous.)

Bien entendu, Flynn n’apporte aucune révélation significative par rapport à ce que nous en savons (il en avait déjà beaucoup dit sur Aljazeera), mais ce n’est pas là l’essentiel même s’il approfondit son propos et ne cesse de le durcir. Pour nous, la signification de ces apparitions est que cet officier général, qui est une sorte de whistleblower (“lanceur d’alerte” chez nous) d’un nouveau genre avec ses affirmations qui démolissent toute la politique US et du bloc BAO depuis l’attaque en Irak, devient désormais une “voix autorisée” dans la presse-Système, au cœur du Système. Il s’agit d’un affaiblissement du Système dans la pression inconsciente qu’il fait subir aux psychologies de ceux qui le servent, par rapport aux narratives officielles et à son déterminisme-narrativiste, entrant dans le processus général de décadence et d’effondrement qu’on observe aujourd’hui.

Tout cela n’exprime ni manœuvres, ni complots, ni choix politiques, puisqu’il s’agit d’une tendance générale dont ceux qui l’expriment, sans réelle mémoire des évènements ni aucune appréciation de leur signification, n’ont guère conscience. On ne peut même pas parler de changement d’opinion, de tournant du jugement puisqu’il n’y a ni opinion ni jugement, il faut en rester à ces affrontements de pressions extérieures sur les psychologies et constater l’affaiblissement du Système qui se fait nécessairement au profit de tout ce qui joue un rôle de type-antiSystème. Si vous voulez, la Russie tient aujourd’hui la Syrie et Flynn est beaucoup sollicité : ceci équivaut à cela en termes de Système versus antiSystème.

Fox.News a un segment d’une interview significative de plusieurs minutes, dont un texte du 23 novembre sur le site du réseau nous donne la substance : « Dans une interview exclusive lundi avec Megyn Kelly de Fox News sur Le dossier Kelly, l’ancien chef de la Defense Intelligence Agency a déclaré que la Maison Blanche ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas été prévenue de la menace croissante que posait ISIS dans la région. Le lieutenant-général Michael Flynn a déclaré que les informations que le président Obama avaient reçues du système national de renseignements sur ISIS étaient tout à fait justes, mais ne correspondait pas à la narrative de la Maison Blanche. C’est un cancer au cœur de la religion islamique, mais la Maison Blanche et le Président ne voulaient pas le dire,  a-t-il déclaré. »

Spiegel.Online a une assez longue interview sur son site, le 29 novembre, dont nous donnons un extrait, qui est la fin de l’interview totalement déconstructeur de la politique US depuis 9/11…

Spiegel.Online : En février 2004, vous aviez déjà mis la main sur Abou Bakr al-Baghdadi – il était emprisonné dans un camp militaire, mais il a été libéré plus tard par une commission militaire américaine qui l’a considéré comme inoffensif. Comment cette erreur fatale a-t-elle pu se produire ?

Flynn : On était trop bête. On n’a pas compris qui nous avions là entre nos mains. Lorsque le 11 septembre a eu lieu, l’émotion a repris le dessus, et notre réaction a été de demander : « D’où ces salauds viennent-ils ? Il faut aller les tuer. Il faut s’en débarrasser. » Au lieu de se demander pourquoi ils nous avaient attaqués, nous nous sommes demandé d’où ils venaient. Ensuite, nous avons adopté la mauvaise stratégie, nous avons marché dans la mauvaise direction.

Spiegel.Online : Les États-Unis ont envahi l’Irak, alors même que Saddam Hussein n’avait rien à voir avec le 11 septembre.

Flynn : Nous avons d’abord été en Afghanistan, où al-Qaida était basé. Puis nous sommes allés en Irak. Au lieu de nous demander ce qui avait provoqué le phénomène du terrorisme, nous nous sommes intéressés aux lieux. Il faut absolument tirer les leçons de tout ceci afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. 

Spiegel.Online : État islamique ne serait pas où il en est maintenant, sans la chute de Bagdad. Regrettez-vous …

Flynn : … oui, absolument …

Spiegel.Online : … la guerre en Irak ? 

Flynn :  Ça a été une erreur catastrophique. Saddam Hussein était brutal, mais ça a été une erreur de l’éliminer purement et simplement. C’est la même chose pour Mouammar Kadhafi et la Libye, qui est maintenant un État failli. Ça a été une erreur stratégique d’aller en Irak. L’histoire jugera durement cette décision, et elle aura raison. 

Traduction des parties en anglais par Dominique Muselet

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