Tourbillon tourbillonnant


Par James Howard Kunstler – Le 20 avril 2018 – Source kunstler.com

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TRUMP : Service de drainage de marais
ÉTAT PROFOND : Qu’est-ce que tu crois que tu vas faire là ?

Les États-Unis vont se lancer dans leur Guerre civile 2.0, la première bataille démarrant avec la moitié des avocats du ministère de la Justice poursuivant l’autre moitié jusqu’à ce que le réchauffement climatique anthropocène mette le marais à Wasinghton DC complètement sous l’eau et que toutes les parties concernées fassent naufrage dans le grand océan.


Ce fut un choc de voir cet album de famille avec tous ces visages familiers − Comey, Hillary, McCabe, Loretta Lynch etc. − dans le référé aux « affaires » criminelles envoyé au DOJ par le Congrès mercredi, comme s’il s’agissait d’une foule de mafieux pris en flagrant délit de racket de gestion des déchets dans les boues putrides du marais. Mais la piste de la preuve est en vue depuis plus d’un an, alors que des fonctionnaires du ministère de la Justice de divers rangs se sont entendus pour lancer un coup d’État légaliste contre le vainqueur méprisé et haï de l’élection 2016 − avec un peu d’aide de la Russie (à l’insu de son plein gré), comme dans la couverture politique de la variole connue sous le nom de Dossier Steele.

Mises à part les métaphores mixtes, il semble que tous les clones de Ricky Ricardo et Lucy conçus dans un laboratoire secret de la CIA ne satisferont jamais la quantité d’« explications » qui a dû être nécessaire, et que les procès qui en découleront dureront plus longtemps que la vie des générations Y qui luttent sur les campus pour promouvoir leur vision de la théorie du genre. Il pourrait y avoir bientôt encore plus de gens dans la file d’attente. Je pense à des joueurs comme Susan Rice, les frères Podesta, Huma Abedin, John Brennan, James Clapper, Debbie Wasserman-Schultz et peut-être le monsieur qui a précédé le Golem d’or de la grandeur dans le bureau ovale. Ce mélodrame fera passer le Seigneur des Anneaux pour un week-end entre amis.

Pendant ce temps, la République tourbillonne autour de la cuvette des chiottes, à la fois comme un régime légitime entre la Pointe Montauk et les îles Farallon, mais aussi comme un acteur sur la scène mondiale. La bureaucratie de Washington n’est pas le seul marécage qui doit être drainé. Il y a aussi la friche rebelle connue sous le nom d’économie américaine menée par ses avatars financiers à Wall Street, qui ont orchestré l’orgie de détournement d’actifs qui s’est déversée sur les États industriels comme des bactéries mangeuses de chair.

Il ne reste plus rien dans les États du centre des USA. J’en ai parcouru une partie hier pour une corvée de publication de livres : un « coin tranquille » du nord-est du Connecticut, au sud de Worcester, une vallée de villes aux centres commerciaux décrépits et aux habitants addicts aux opiacés, comme un endroit sortie de l’imagination hantée de H.P. Lovecraft, où le soleil se lève vingt minutes plus tard que partout ailleurs sur une population décroissante d’imbéciles malades et malveillants criant leurs agonies solitaires d’échec et de misère à un Dieu qui n’est jamais revenu de sa pause déjeuner, un jour en 1985. Leur coup d’adieu à un monde injuste a été de voter pour Donald Trump. La prochaine fois, ils ne seront même plus là.

Quoi qu’il en soit, Trump pourrait émerger brièvement triomphant du coup d’État dirigé par le Marais, seulement pour se retrouver dans son autre rôle en tant que porte-parole désigné pour la prochaine faillite du système bancaire. Au moins, il sera dans son élément naturel : la banqueroute, présidant à la plus grande ruine de casino que le monde ait jamais vu. Qui va renflouer l’Amérique ? Astuce : la Réserve fédérale est à bout de souffle − sauf peut-être pour transformer le billet vert américain en une bande dessinée de Bazooka Joe. Cet acte du Grand Guignol national attend la seconde moitié de 2018.

Pendant ce temps, ma tête est encore sous le choc des manigances en Syrie la semaine dernière. Combien de nos missiles ont été abattus exactement ? Je ne suis pas trop confiant sur le fait que nous recevrons jamais une réponse honnête de la part des généraux. Ni pourquoi ils ont décidé de faire sauter une usine d’armes chimiques présumée qui aurait du disperser un nuage d’armes chimiques sur tout le paysage syrien − et puisque cela n’a pas eu lieu, était-ce réellement une usine d’armes chimiques ? Et qu’en est-il des allégations scandaleusement crédibles, venant de nombreux milieux, selon lesquelles il n’y a pas eu d’attaque chimique contre les civils syriens ? À en juger par la première page du New York Times aujourd’hui, cet incident presque mondial a déjà été repoussé dans un trou de mémoire.

James Howard Kunstler

Too much magic : L'Amérique désenchantéePour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

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