Semaine 11 de l’intervention russe en Syrie : s’éloigner du gouffre ?


The Saker

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Par le Saker US – Le 19 décembre – Source thesaker.is

Cela a été une semaine fantastique. Alors que la semaine dernière, je concluais par : «La seule manière d’éviter une guerre est de renoncer enfin, même si c’est d’abord nié publiquement, à la politique Assad doit partir». Maintenant, il est vrai que divers responsables américains, y compris Kerry, ont fait des déclarations sur le fait qu’il n’est pas nécessaire que Assad s’en aille en ce moment, qu’une transition était importante ou que les institutions de l’État devaient être préservées, mais bien sûr, ce que j’avais à l’esprit, comme beaucoup d’autres, était qu’il fallait que les États-Unis changent fondamentalement leur politique à l’égard du conflit syrien. En outre, depuis que la Turquie a commis un acte de guerre contre la Russie sous le parapluie des États-Unis et de l’Otan, cela a aussi créé une situation extraordinairement dangereuse dans laquelle un État voyou comme la Turquie pourrait avoir une impression d’impunité puisqu’elle est membre de l’Otan. Là encore, ce qui était nécessaire n’était pas seulement une déclaration positive, mais un changement fondamental de la politique des États-Unis.

Il est possible que ce changement fondamental ait eu lieu cette semaine. D’autres ont une interprétation très différente de ce qu’il s’est passé et je ne suis pas en train d’affirmer catégoriquement que cela a été le cas – seul le temps le montrera – mais du moins, c’est possible.

Tout d’abord, il y a eu quelques déclarations très claires de John Kerry à Moscou. Les plus remarquées ont été :

«Comme je l’ai souligné aujourd’hui, les États-Unis et nos partenaires ne cherchent pas ce qu’on appelle un changement de régime, comme on l’appelle en Syrie.» source.

«Actuellement, en termes politiques, nous ne cherchons pas à isoler la Russie, non.» source.

Maintenant, je suis très conscient que Kerry a perdu chaque négociation qu’il a eue avec les Russes et j’ai souvent écrit à ce propos. Je suis aussi conscient que Kerry dit toujours A quand il est avec les Russes et non-A dès qu’il est rentré chez lui. Enfin, je comprends aussi que Kerry n’est pas celui qui prend vraiment les décisions, mais que c’est l’État profond américain qui le fait. Pourtant, avec toutes ces réserves à l’esprit, il est indéniable que ces deux déclarations constituent, officiellement sinon effectivement, un virage à 180 degrés, un abandon des buts américains officiels tant à l’égard de la Russie que de la Syrie. De plus, nous n’avons pas seulement entendu des paroles, mais vu des actions concrètes de la part des Américains. D’abord, les États-Unis et la Russie ont convenu de dresser une liste commune de terroristes notoires (par opposition aux combattants pour la liberté modérés). Alors qu’on peut discuter de qui se retrouvera sur la liste des bons, il est certain que tous ceux qui comptent en Syrie – al-Qaïda et Daesh – seront sur la liste des méchants. Cela, à son tour, rendra beaucoup plus difficile, mais pas impossible (souvenons-nous des Contras !) aux États-Unis de continuer à les assister et à les financer. Mais les États-Unis ont fait quelque chose d’encore plus intéressant.

Ils ont annoncé qu’ils retiraient 12 de leurs F-15 de Turquie, 6 F-15C et 6 F-15E. Bon, cela ne semble pas beaucoup, mais ce sont des avions hautement symboliques puisque ces avions étaient soupçonnés d’avoir couvert les F-16 turcs qui ont abattu le SU-24 russe. Les F-15C, en particulier, sont des avions de combat air-air purs qui ne pouvaient qu’être dirigés contre l’aviation russe en Syrie. Évidemment, les États-Unis ont déclaré que c’était un retrait routinier, suite à un exercice, mais le résultat est là : tandis que le Secrétaire général de l’Otan Stoltenberg avait promis de renforcer la présence de l’Otan en Turquie, les États-Unis n’ont fait que retirer 12 de leurs avions hauts de gamme. Comparez cela avec les Russes, qui ont continué à augmenter leurs capacités en Syrie, en particulier leur artillerie (voir ici, ici et ici). En plus, il y a cette information très intéressante : Erdogan’s Spin Machine Now Blames Su-24 Shoot-Down on Turkish Air Force Chief [La machine propagandiste de Erdogan accuse maintenant le chef des Forces de l’air turques d’avoir abattu le SU-24]. Lisez l’article en entier, il apparaît que c’est un ballon d’essai lancé dans les médias sociaux turcs pour faire porter le blâme pour le tir sur le SU-24 au chef de l’Armée de l’air turque (et peu importe si Erdogan a publiquement déclaré qu’il en avait personnellement donné l’ordre). Enfin, la Russie a réussi à obtenir une décision unanime du Conseil de sécurité de l’ONU visant les finances de Daesh. Inutile de dire que si la résolution vise officiellement les sources financières de Daesh, cela met vraiment le Qatar, l’Arabie saoudite et en particulier la Turquie dans une situation très difficile : non seulement la résolution prévoit des sanctions contre tout pays ou entité traitant avec Daesh, mais l’enquête sur toutes les réclamations à propos de telles relations financières sera menée par l’ONU.

Selon Russia Today,

La résolution demande aussi aux pays de rendre compte de ce qu’ils ont accompli pour entraver le financement d’État islamique dans un délai de quatre mois. Elle appelle aussi le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à rédiger un «rapport de niveau stratégique» analysant les sources de revenus d’EI d’ici 45 jours. «Nous comptons sur le fait que ce sera un rapport très concret et honnête», a dit Tchourkine à RT. Ce dernier a également mentionné l’implication de la Turquie dans le commerce de pétrole illégal avec EI, soulignant qu’autant des individus que des compagnies turcs pourrait être sanctionnées en vertu de la résolution. Il a ajouté que même des pays pourraient être sanctionnés «s’il s’avérait que [l’un de ceux-ci] n’a pas mis en œuvre des mesures suffisamment efficaces de lutte contre le terrorisme financier». Selon l’émissaire de l’ONU, la Russie était le seul membre qui a pu fournir la preuve de systèmes concrets utilisés par d’autres pays pour s’engager dans le commerce illégal de pétrole avec État islamique ou comment ce dernier est en mesure d’utiliser les revenus de ces transactions pour se procurer des armes auprès d’autres pays, en particulier certains en Europe de l’Est. Le document, qui est basé sur l’article VII de la Charte de l’ONU et prend effet immédiatement, appelle ses membres à «agir vigoureusement et avec détermination pour couper les flux financiers» d’EI. Il dit que les gouvernements doivent empêcher leurs citoyens de financer ou de fournir des services aux «organisations ou aux individus terroristes à n’importe quelle fin, y compris mais sans s’y limiter, au recrutement, à l’entraînement ou au déplacement, même en l’absence de lien avec un acte terroriste spécifique».

Ainsi, non seulement les Russes ont maintenant les moyens de transmettre leurs renseignements sur la collaboration entre Daesh et la Turquie au Conseil de sécurité de l’ONU, mais le Secrétaire général produira un rapport basé, en partie, sur ces renseignements. Ce sont là de très, très mauvaises nouvelles pour Ankara.

Alors que se passe-t-il ici ? Voici ce que je pense qu’il aurait pu se passer.

Mon hypothèse

Premièrement, le tir sur le SU-24 russe devient une responsabilité majeure. Les Russes ont immédiatement affirmé que c’était une embuscade soigneusement préparée et lâche, mais maintenant, des experts occidentaux renommés sont d’accord. C’est très embarrassant et cela pourrait devenir bien pire avec le décryptage des enregistreurs de vol du SU-24 (que les Russes ont trouvés et transportés à Moscou). L’image qui émerge est la suivante : non seulement c’était une provocation délibérée, une embuscade, mais il y a des preuves accablantes que les Turcs ont utilisé les informations que les Russes ont fournies aux États-Unis au sujet de leurs sorties prévues. Que les Américains aient donné cette information aux Turcs est assez grave, mais que les Turcs l’aient ensuite utilisée pour abattre un avion russe rend les États-Unis directement responsables. Ceux-ci sont aussi responsables par le simple fait qu’il est impossible que les Turcs aient monté cette embuscade complexe sans que les États-Unis ne le sachent. Bon, il est possible que certains, dans la machine militaire US, aient été au courant tandis que d’autres ne l’étaient pas. Je vois dans toute cette opération exactement le genre de plan loufoque qui fait la célébrité de la CIA, donc peut-être que Kerry au département d’État ou même Obama ne savaient pas vraiment. Ou ils savaient et prétendent maintenant qu’ils ne savaient pas. Quoi qu’il en soit, les États-Unis essaient maintenant visiblement de se décharger de cette bourde sur Erdogan, qui lui-même tente de se défausser sur son chef de l’Armée de l’air. Ce qui est certain, c’est que le plan a échoué, les Russes n’ont pas mordu à l’hameçon et n’ont pas riposté militairement, et que maintenant les conséquences politiques de ce désastre commencent à s’accumuler. Quant à Erdogan, il voulait sortir de là comme le Grand Pacha, l’homme fort de la région, mais aujourd’hui il ressemble à un lâche irresponsable (Poutine a tourné en ridicule la manière dont les Turcs ont couru vers l’Otan dès que le SU-24 russe avait été abattu, en disant: «Ils ont immédiatement couru à Bruxelles en criant : Au secours, nous avons été frappés. Mais qui vous fait du mal ? Avons-nous blessé quelqu’un là-bas ? Non. Ils ont commencé à se couvrir avec l’Otan.») Même les États-Unis et l’Europe sont, dit-on, lassés de lui et en colère. Quant aux Russes, ils semblent croire qu’il est un Saakachvili version 2 – un type avec lequel il n’y a rien à discuter et que le Kremlin considère comme politiquement mort.

Deuxièmement, regardez la Syrie. Même sous pression maximale, les Russes n’ont pas donné ni montré des signes d’hésitation, mais ils ont fait exactement le contraire : ils ont plus que doublé leur présence, ils ont amené des systèmes d’artillerie lourde et même joué avec l’idée d’ouvrir un second grand aéroport en Syrie (cette intention a été ensuite démentie par les responsables russes). Pour les Américains, cela signifiait quelque chose de très simple : alors que les Russes sont beaucoup plus faibles en Syrie que les États-Unis, ils ne se sont visiblement pas laissés décourager et non seulement ont maintenu leur position, mais l’ont assurée. En d’autres termes, ils étaient prêts pour la guerre.

Je veux croire que les divers avertissements émis par beaucoup de gens, y compris par moi, ont pu contribuer à convaincre les analystes américains que les Russes étaient réellement prêts à se battre. Il y a d’abord eu Peter Lavelle, qui a mis en garde, dans son CrossTalk sur RT, sur le chemin de la guerre emprunté depuis maintenant des mois. Mais il y en a eu beaucoup d’autres, comme Pepe Escobar, Paul Craig Roberts, Alastair Crooke, Stephen Landeman, Stephen Cohen, qui ont tiré la sonnette d’alarme et averti l’Empire que la Russie ne cillerait pas, ni ne plierait, et que cette guerre était un danger très réel, peut-être inévitable (vous pouvez voir certains de mes propres avertissements à ce propos ici, ici, ici et, bien sûr dans mon billet de la semaine dernière). Je sais comment le processus de renseignement fonctionne et je crois qu’un tel chœur de mises en garde pourrait avoir joué un rôle dans la décision des États-Unis de changer de cap, ne serait-ce que pour l’avenir immédiat.

Comme je l’ai souligné à maintes reprises, le contingent tactique opérationnel des Forces aériennes russes en Syrie (c’est son nom officiel) est petit, isolé et vulnérable. La Syrie est coincée entre l’Otan et le CENTCOM. Les États-Unis peuvent, si nécessaire, amener une immense force de feu en Syrie et il n’y a rien que les Russes puissent faire à ce propos. Voyez vous-mêmes combien les États-Unis ont de bases aériennes dans le CENTCOM et en Turquie en cliquant ici (haute résolution, image 7MB créée par SouthFront). Mais il y a une chose que même une petite force peut faire : devenir une force déclencheuse.

Indépendamment des capacités limitées de la force d’intervention russe en Syrie, elle est assez grande pour être considérée comme une force déclencheuse – dont l’attaque, si elle avait lieu, aurait pour résultat une guerre à grande échelle avec la Russie. Si les Américains ont le moindre doute à ce propos, Poutine a officiellement déclaré : «Je vous ordonne d’agir avec la plus extrême fermeté. Toutes les cibles qui menacent les forces de la Russie ou nos infrastructures terrestres doivent être immédiatement détruites.»

La combinaison de tous ces facteurs a été, apparemment, suffisante pour convaincre les États-Unis de faire une pause avant que les choses ne leur échappent vraiment.

Encore une fois, je n’affirme pas que c’est ce qu’il s’est passé, mais je veux croire que j’ai raison et que quelqu’un aux États-Unis a fini par comprendre que la guerre avec la Russie était inévitable s’ils continuaient sur la même voie, et ils ont pris la décision de s’arrêter là avant qu’il ne soit trop tard. Si c’est vraiment ce qu’il s’est passé, c’est extrêmement encourageant et une très, très bonne nouvelle. Alors que la stupidité et la folie, sans parler d’emblée de méchanceté, sont définitivement présents à la tête du gouvernement de l’Empire anglosioniste, il y a toujours la possibilité pour des hommes honnêtes et sains de faire la chose juste et d’essayer d’arrêter les fous (comme l’a fait l’amiral Mike Mullen lorsque les néocons voulaient commencer une guerre contre l’Iran).

L’autre grand événement de la semaine était, bien sûr, la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine. J’ai publié le texte intégral sur mon blog, donc je me contenterai de mentionner ici un passage particulièrement intéressant. On a demandé à Poutine si la Russie voulait maintenir une base en Syrie pour toujours. Voici ce qu’il a répondu :

Certaines personnes en Europe et aux Etats-Unis ont dit à plusieurs reprises que nos intérêts seraient respectés, et que notre base [militaire] pourrait rester si nous le voulions. Mais je ne sais pas si nous avons besoin d’une base là-bas. Une base militaire implique une infrastructure et des investissements considérables. Après tout, ce que nous avons là-bas aujourd’hui ce sont nos avions et des installations provisoires, qui servent de cafétéria et de dortoirs. Les emballer est l’affaire de deux jours, nous pouvons tout charger sur des avions de transport Antei et retourner chez nous. Maintenir une base est différent. Certains croient, y compris en Russie, que nous devons avoir une base là-bas. Je n’en suis pas sûr. Pourquoi ? Mes collègues européens m’ont dit que je nourrissais probablement de telles idées. J’ai demandé pourquoi, et ils ont répondu : de manière à pouvoir contrôler les choses là-bas. Pourquoi voudrions-nous contrôler les choses là-bas ? C’est une question essentielle. Nous avons montré que nous n’avions pas de missiles à moyenne portée. Nous les avons tous détruits, parce que tous ceux que nous avions étaient des missiles basés au sol. Les Américains ont eux-aussi détruit leurs missiles Pershing à moyenne portée basés au sol. Ils ont toutefois conservé leurs Tomahawks basés en mer et sur des avions. Nous n’avions pas de tels missiles, mais maintenant nous avons un missile Kalibr basé en mer avec une portée de 1 500 kilomètres et un missile Mh-101 transporté par avion, d’une portée de 4 500 kilomètres. Donc pourquoi aurions-nous besoin d’une base là-bas ? Si nous avions besoin d’atteindre quelqu’un, nous pouvons le faire sans base. Cela pourrait avoir du sens, je n’en suis pas sûr. Nous devons encore y réfléchir. Peut-être pourrions-nous avoir besoin d’une sorte de site temporaire, mais prendre racine là-bas et nous y impliquer lourdement n’a aucun sens, je crois. Nous allons y réfléchir.

Je trouve cette réponse tout à fait extraordinaire. Pouvez-vous imaginer un président des États-Unis pensant effectivement de cette manière et le disant ouvertement ? Poutine se moque de toute évidence des soi-disant experts qui nous ont dit depuis des années à quel point la Russie se souciait d’avoir une base à Tartous et qui nous disent maintenant que la base aérienne de Khmeimim est la prochaine base permanente de la Russie, non tant pour protéger la Syrie que pour projeter la puissance russe. Il s’avère que la Russie n’a aucun intérêt ni aucun désir d’une projection de puissance si coûteuse : «Si nous avions besoin d’atteindre quelqu’un, nous pouvons le faire sans base.»

Cela dit, cette traduction est incorrecte. Ce que Poutine a réellement dit est : «Если кого-то надо достать, мы и так достанем ». Le mot dostat est traduit ici par atteindre, mais je le traduirais par avoir, signifiant «Si nous avons besoin d’avoir quelqu’un (au sens de frapper quelqu’un), nous pouvons déjà le faire (c’est-à-dire sans base)». C’était très certainement une menace voilée même si la traduction officielle ne le rend pas fidèlement (et oui, un missile de croisière supersonique et furtif avec une portée de 4 500 kilomètres permet à la Russie d’avoir quelqu’un partout sur la planète, surtout lorsqu’il est lancé par un avion doté d’un rayon d’action de 12 000 kilomètres.

Lorsque les dirigeants et les experts occidentaux croient que la Russie est sur le point de construire des bases à l’étranger, ils ne font que projeter leur propre état d’esprit impérial. Je l’ai dit et répété : la Russie n’a aucune intention de redevenir un empire simplement parce qu’être un empire est mauvais pour la Russie. Tout ce que la Russie veut est d’être une nation véritablement souveraine et non une colonie des anglosionistes, mais elle n’a pas la moindre intention de devenir anti-USA ou une Union soviétique relookée. Hillary peut se faire peur la nuit avec le cauchemar de Poutine reconstruisant l’URSS, mais il n’y a pas un seul député en Russie pour un tel plan. La Russie veut être libre et forte, oui, mais un empire, non.

Il est assez étonnant de voir comment les dirigeants et les experts occidentaux projettent leur propre état d’esprit sur les autres et ensuite finissent par se terrifier eux-mêmes dans le processus. C’est tout à fait pathétique, vraiment.

Pour conclure, j’ajouterai seulement qu’il est tout à fait probable que l’intérêt se déplace de nouveau sur l’Ukraine. Non seulement l’Ukraine est à quelques heures de faire officiellement défaut, mais les Ukronazis menacent ouvertement la Crimée avec, je ne blague pas, un blocus naval ! Compte tenu du manque d’enthousiasme des États-Unis et de l’Otan pour le tir d’Erdogan qui a abattu le SU-24 russe, je doute vraiment que quelqu’un à l’Ouest sera heureux de cette idée loufoque. Donc entre l’effondrement économique, le chaos politique, l’hiver qui vient et les fous nazis avec leurs plans dingues pour combattre la Russie, il y a de bonnes chances que la prochaine poudrière se trouve de nouveau dans l’Ukraine occupée par les nazis. Je doute que les États-Unis aient un logiciel mental assez puissant pour traiter les deux crises en même temps, au moins d’une manière soutenue et énergique. Cela, de nouveau, est une bonne nouvelle – l’Empire est surengagé et débordé et c’est typiquement la seule situation où il est prêt à des compromis. Nous saurons bientôt si mon très prudent optimisme est justifié ou non.

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Article original écrit pour Unz Review

Traduit par Diane, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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