Poutine : l’homme qui a mis fin aux saccages des changements de régime par Washington

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« Il est essentiel de créer les conditions d'une main-d'œuvre créative et de la croissance économique à un rythme qui mettrait un terme à la division du monde en gagnants permanents et en perdants permanents.

Les règles du jeu devraient donner aux économies en développement au moins une chance de rattraper celles que nous connaissons comme des économies développées.

Nous devrions travailler à niveler le rythme du développement économique et renforcer les pays et les régions arriérés afin de rendre le fruit de la croissance économique et du progrès technologique accessibles à tous. En particulier, cela contribuerait à mettre fin à la pauvreté, l'un des pires problèmes contemporains.»

- Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, Réunion du Club de discussion international de Valdaï

2016-09-24_11h42_10Par Mike Whitney – Le 28 février 2018 – Source UNZ Review

Poutine veut mettre fin à la pauvreté ? Poutine veut stimuler la croissance économique dans les pays en développement ? Poutine veut changer le système qui divise le monde en « gagnants et perdants permanents » ? Mais, comment est-ce possible ? Après tout, Poutine est mauvais, Poutine est un « voyou du KGB » Poutine est le « nouvel Hitler » !

Les libéraux américains seraient surpris d’apprendre que Poutine soutient effectivement nombre des mêmes problèmes sociaux qu’eux. Par exemple, le président russe est non seulement déterminé à élever le niveau de vie et à mettre fin à la pauvreté, mais il croit aussi beaucoup aux soins de santé universels qui sont gratuits en vertu de la Constitution russe actuelle.

Naturellement, le système russe a ses défauts, mais il y a eu des progrès significatifs sous Poutine qui a considérablement augmenté le budget [de la santé], amélioré la qualité des soins et élargi l’accessibilité. Poutine estime que les soins de santé devraient être un droit humain universel. Voici ce qu’il a dit lors de la réunion annuelle du Valdai International Discussion Club :

« Une autre priorité est la santé mondiale (…) Toutes les personnes dans le monde, pas seulement l’élite, devraient avoir le droit à une vie saine, longue et pleine. C’est un objectif noble.

En bref, nous devrions construire les bases du monde futur aujourd’hui en investissant dans tous les domaines prioritaires du développement humain. »

Combien de politiciens libéraux aux États-Unis appuieraient une recommandation comme celle de Poutine ? Pas beaucoup. Les Démocrates sont beaucoup plus partisans des réformes basées sur le marché, comme Obamacare qui garantissent une part de plus en plus importante du gâteau aux HMO [organismes privés fournissant les soins] géants et aux compagnies pharmaceutiques voraces. Les Démocrates ne font plus aucun effort pour promouvoir la santé universelle en tant que droit humain fondamental. Ils ont simplement jeté l’éponge et sont passés à d’autres problèmes.

Beaucoup d’Américains trouveraient le point de vue de Poutine sur le changement climatique tout aussi surprenant. Voici un autre extrait du discours de Valdai :

« Mesdames et Messieurs, un autre problème qui affectera l’avenir de toute l’humanité est le changement climatique. (…) Je suggère que nous examinions la question de plus près (…) Ce dont nous avons besoin, c’est d’une approche essentiellement différente, qui impliquerait l’introduction de nouvelles technologies innovantes qui ne nuiraient pas à l’environnement, mais travailleraient en harmonie avec lui, nous permettant de rétablir l’équilibre entre la biosphère et la technologie, perturbé par les activités humaines.

C’est en effet un défi de proportions globales. Et je suis convaincu que l’humanité a la capacité intellectuelle nécessaire pour y répondre. Nous devons joindre nos efforts, en engageant principalement les pays qui possèdent de solides capacités de recherche et de développement, et qui ont fait des progrès significatifs dans la recherche fondamentale.

Nous proposons de convoquer un forum spécial sous les auspices de l’ONU pour traiter de manière globale les problèmes liés à l’épuisement des ressources naturelles, à la destruction de l’habitat et au changement climatique. La Russie est prête à co-parrainer un tel forum (…) »

La plupart des gens ne soupçonneraient jamais que Poutine soutienne un effort mondial pour lutter contre le changement climatique. Et, comment sauraient-ils, après tout ? Des éléments d’information comme celui-là – qui aident à adoucir l’image de Poutine et à lui donner l’apparence d’un être humain rationnel – sont ignorés des couverture médiatiques afin de le montrer sous le pire aspect possible. Les médias ne veulent pas que les gens sachent que Poutine est un homme réfléchi et modeste qui a travaillé sans relâche pour faire de la Russie et du monde un endroit meilleur à vivre. Non, ils veulent qu’ils croient qu’il est un despote tyrannique intrigant, dont la haine obsessionnelle pour l’Amérique constitue une menace très réelle pour la sécurité nationale américaine. Mais ce n’est pas vrai.

Poutine n’est pas la caricature sinistre que les médias affichent et il ne déteste pas l’Amérique, ce n’est que la propagande de la chambre d’écho du grand business. La vérité est que Poutine a été bon pour la Russie, bon pour la stabilité régionale et bon pour la sécurité mondiale. Il a évité l’anéantissement de la Fédération de Russie en 2000 et a, depuis, fait évoluer le pays dans une direction positive. Son impact sur l’économie russe a été particulièrement impressionnant. Selon Wikipedia :

« Entre 2000 et 2012, les exportations énergétiques de la Russie ont alimenté une croissance rapide du niveau de vie, le revenu disponible réel augmentant de 160%. En termes de dollars, cela représente une augmentation de plus de sept fois. Dans la même période, le chômage et la pauvreté ont diminué de plus de moitié et la satisfaction de la vie, auto-évaluée par les Russes, a également augmenté considérablement. »

L’inégalité est un problème en Russie comme aux États-Unis, mais la grande majorité des travailleurs ont grandement profité des réformes de Poutine et d’un système de distribution qui, à en juger par la hausse constante des revenus disponibles, est nettement supérieur à celui des États-Unis où les salaires ont stagné pendant plus de deux décennies et où la quasi-totalité de la richesse est accaparée par le 1% parasitaire.

Depuis que Poutine est entré en fonction en 2000, les travailleurs ont vu une augmentation générale des salaires, des avantages sociaux, des soins de santé et des retraites. La pauvreté et le chômage ont été réduits de plus de moitié alors que l’investissement étranger a connu une croissance régulière. Les prêts onéreux du FMI ont été intégralement remboursés, la fuite des capitaux a cessé, des centaines de milliards de réserves ont été accumulés, les impôts des particuliers et des sociétés ont été réduits et la technologie a connu une renaissance sans précédent. Les oligarques russes notoires ont encore une mainmise sur de nombreuses industries privées, mais leur emprise commence à se relâcher et la « kleptocratie a commencé à disparaître ».

Les choses sont loin d’être parfaites, mais l’économie russe a prospéré sous Poutine et, d’une manière générale, les gens sont reconnaissants. Cela aide à expliquer pourquoi les évaluations d’approbation publique de Poutine sont généralement dans la stratosphère (70 à 80%). Tout simplement : Poutine est le président russe le plus populaire de tous les temps. Et sa popularité ne se limite pas à la Russie, en fait, il se classe généralement en tête de la plupart des sondages de leadership mondiaux tels que le récent sondage Gallup International de fin d’année, où Poutine arrive en troisième position (43%), Angela Merkel (49%) et le président français Emmanuel Macron (45%) le devancent. Selon Gallup : « Poutine est passé de 33% d’opinions favorables à 43%, une augmentation significative sur deux ans. »

Le seul endroit où les gens ont une opinion négative de Poutine est aux États-Unis (14%) et dans l’UE (28%), les deux endroits où il est implacablement attaqué par les médias et vilipendé par la classe politique. Cela ne devrait pas surprendre les Américains qui savent que les chances de tomber sur un article qui traite Poutine avec une objectivité même minime est à peu près aussi probable que de trouver une pièce de cuivre au fond de l’océan Pacifique. L’opinion consensuelle des médias occidentaux est que Poutine est un autocrate maniaque qui tue les journalistes et les opposants politiques (aucune preuve), qui s’immisce dans les élections américaines pour « semer la discorde » et détruire notre précieuse démocratie (aucune preuve), et qui mène une cyber-guerre secrète et sinistre contre les États-Unis. (aucune preuve). C’est une litanie pathétique de libellés diffamatoires fabriqués, mais son impact sur le peuple américain endoctriné a été assez impressionnant comme le montrent les résultats de Gallup. Conclusion : la propagande a fonctionné.

Les attaques contre Poutine ont commencé en 2006, lors de son deuxième mandat, lorsqu’il est devenu évident que la Russie allait résister au pillage et à l’exploitation que les États-Unis exigent de leurs États vassaux. C’est alors que le puissant Council on Foreign Relations (CFR) a financé un rapport intitulé « La mauvaise direction de la Russie » qui suggérait que la politique étrangère de plus en plus indépendante de la Russie et son insistance à contrôler ses vastes ressources pétrolières et gazières signifiaient que « l’idée même d’un partenariat stratégique » ne semblait plus réaliste. Il semble que la Russie ait été jetée aux orties parce qu’elle voulait contrôler son propre pétrole et son propre destin.

John Edwards et Jack Kemp ont été nommés pour diriger un groupe de travail du CFR qui a concocté le prétexte absurde que Poutine était « en train de faire reculer la démocratie » en Russie. Ils ont affirmé que le gouvernement était devenu de plus en plus autoritaire et que la société devenait moins « ouverte et pluraliste ». Kemp et Edwards ont fourni la base idéologique sur laquelle toute la campagne de relations publiques contre Poutine a été construite. Douze ans plus tard, les mêmes accusations sont toujours portées contre Poutine avec les allégations supplémentaires qu’il s’est ingéré dans les élections présidentielles de 2016.

Nul besoin de le dire, aucun des journaux, des magazines ou des médias de la nation ne publie jamais quelque chose qui s’écarte même légèrement du discours propagandiste dominant sur Poutine. On ne peut que supposer que les vues des médias grand public sur Poutine sont universellement acceptées par les 325 millions d’Américains ou que la soi-disant presse libre est une misérable farce qui dissimule une machine autoritaire qui censure toutes les opinions qui ne favorisent pas leur propre agenda calomniateur.

Ce que Washington méprise vraiment à propos de Poutine, c’est qu’il a refusé de se conformer à leurs diktats et a ouvertement rejeté leur modèle d’ordre mondial unipolaire. Comme il l’a déclaré lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich en 2007 :

« Le monde unipolaire est un monde dans lequel il y a un seul maître, un seul souverain ; un centre unique de décision. En fin de compte, cela est pernicieux non seulement pour tous ceux qui font partie de ce système, mais aussi pour le souverain lui-même, car il se détruit de l’intérieur. »

Malgré les efforts de la Russie pour aider les États-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, Washington a continué à considérer Poutine comme un rival émergent qui devra finalement être affronté. Le conflit en Ukraine a ajouté plus d’huile sur le feu en opposant les deux superpuissances dans une guerre chaude qui reste non résolue à ce jour.

Mais la Syrie était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’intervention de la Russie dans la guerre de Syrie en septembre 2015 s’est avérée être le tournant décisif de la conflagration qui a duré sept ans. En faisant reculer les militants entraînés par la CIA, Poutine a fait saigner le nez de Washington et a forcé le Pentagone à adopter un plan de sauvegarde qui s’appuyait fortement sur les forces kurdes stipendiées à l’est de l’Euphrate. À l’heure actuelle, les forces spéciales américaines et leurs alliés se cramponnent à une bande de terres arides de l’arrière-pays syrien dans l’espoir que les huiles du Pentagone puissent élaborer une stratégie dynamique qui inverse le sort ou mette rapidement fin à la guerre.

L’humiliation en Syrie a précipité l’Opération d’information (OI) contre la Russie, le Russiagate, qui est la composante de propagande dans la guerre actuelle contre la Russie. Le scandale a été un moyen efficace d’empoisonner la perception du public et de faire croire que l’auteur de l’agression est vraiment la victime. Plus important, l’échec en Syrie a conduit à une réévaluation de la façon dont Washington mène ses guerres à l’étranger. Le prétexte de la guerre contre le terrorisme a été abandonné pour une approche plus directe exposée dans la stratégie de défense nationale de l’administration Trump. L’accent sera mis sur la « compétition entre les grandes puissances » c’est-à-dire que les États-Unis subordonnent leurs opérations secrètes indirectes à des démonstrations plus flagrantes de la force militaire, en particulier face à la « menace croissante des puissances révisionnistes » Russie et Chine. En bref, les gants sont enlevés et Washington se prépare à une guerre terrestre.

Poutine est devenu un obstacle aux ambitions impériales de Washington, c’est pourquoi il a été élevé au rang d’ennemi public numéro 1. Cela n’a rien à voir avec l’ingérence fictive dans les élections de 2016 ou le slogan absurde de la « démocratie qui recule » en Russie. Tout est une question de pouvoir. Aux États-Unis, le groupe qui détient le plus de pouvoir est l‘establishment de la politique étrangère. Ce sont les mandarins proéminents qui dictent la politique, et l’adaptent à leur vision stratégique en déployant leurs laquais dans les médias pour façonner le récit. Ce sont les gens qui ont décidé que Poutine doit être diabolisé pour ouvrir la voie à plus d’interventions étrangères, plus de guerres de changement de régime, plus d’agressions sanglantes contre des états souverains.

Poutine a averti Washington que la Russie ne resterait pas sur le banc de touche pendant que les États-Unis détruisent un pays après l’autre dans leur soif de domination globale. Il a réitéré son affirmation que « l’hyper-recours à la force » de Washington créait de « nouveaux centres de tension » exacerbait les conflits régionaux, sapait les relations internationales et « plongeait le monde dans un abîme de conflits permanents ». Il a souligné comment les États-Unis affichent régulièrement leur mépris pour le droit international et « outrepassent leurs frontières nationales par tous les moyens ». En raison du comportement agressif de Washington, la confiance du public dans le droit international et la sécurité mondiale s’est progressivement érodée et « personne ne se sent en sécurité. Je veux insister sur ce point » a tonné Poutine à Munich. « Personne ne se sent en sécurité. »

Le 28 septembre 2015, Poutine a finalement jeté le gant dans un discours qu’il a prononcé lors de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Après avoir réitéré son attachement au droit international, à l’ONU et à la souveraineté des États, il a fourni un compte rendu bref mais troublant des événements récents au Moyen-Orient, qui ont tous empiré de façon significative à cause de l’usage de la force par Washington. Voici Poutine :

« Regardez la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (…) Au lieu d’apporter des réformes, une intervention agressive a détruit les institutions gouvernementales et le mode de vie local. Au lieu de la démocratie et du progrès, il y a maintenant la violence, la pauvreté, les désastres sociaux et le mépris total pour les droits humains, y compris le droit à la vie (…)

Le vide du pouvoir dans certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a évidemment résulté dans l’apparition de zones d’anarchie, qui ont rapidement été comblées par les extrémistes et les terroristes. Le soi-disant État islamique a des dizaines de milliers de militants qui se battent pour cela, y compris les anciens soldats irakiens qui ont été mis à la rue après l’invasion de 2003. Beaucoup de recrues viennent de Libye dont l’état a été détruit à la suite d’une violation flagrante de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU (…) »

Les interventions américaines ont décimé l’Irak, la Libye, la Syrie et au-delà. Plus d’un million de personnes ont été tuées et des dizaines de millions ont dû fuir leur foyer et leur pays. Le débordement de réfugiés a ajouté aux tensions sociales à travers l’UE où le sentiment anti-immigré a précipité la croissance explosive des groupes et des organisations politiques d’extrême droite. À partir de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, la sécurité mondiale s’est constamment détériorée sous la direction impitoyable de Washington.

Et voici plus de Poutine :

« État islamique lui-même n’est pas sorti de nulle part. Il a été initialement développé comme une arme contre les régimes laïques indésirables. Ayant établi le contrôle sur certaines parties de la Syrie et de l’Irak, État islamique s’étend maintenant agressivement dans d’autres régions (…) Il est irresponsable de manipuler des groupes extrémistes et de les utiliser pour atteindre vos objectifs politiques, espérant que vous trouverez plus tard un moyen de vous en débarrasser ou d’une manière ou d’une autre les éliminer (…) »

Poutine blâme clairement les États-Unis pour la montée de État islamique et du terrorisme mondial. Il condamne également la stratégie de Washington consistant à utiliser les organisations terroristes pour atteindre ses propres objectifs stratégiques de changement de régime. Plus important, il utilise sa plate-forme aux Nations unies pour expliquer pourquoi il a déployé l’armée de l’air russe sur des bases en Syrie où elle sera utilisée pour mener une guerre contre les mandataires djihadistes de Washington sur le terrain.

Poutine : « Nous ne pouvons plus tolérer l’état actuel des choses dans le monde. »

Moins de 48 heures après que ces mots ont été prononcés, les avions de guerre russes ont commencé à pilonner des cibles militantes en Syrie.

Poutine encore : « Chers collègues, (…) nous devons unir nos efforts pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés et créer une véritable coalition internationale contre le terrorisme (…) La Russie est convaincue de l’énorme potentiel des Nations unies, qui devrait nous aider à éviter une nouvelle confrontation et adopter une stratégie de coopération. Main dans la main avec d’autres nations, nous travaillerons constamment pour renforcer le rôle central de coordination des Nations unies. Je suis convaincu qu’en travaillant ensemble, nous rendrons le monde stable et sûr et fournirons un environnement favorable au développement de toutes les nations et de tous les peuples. »

Donc, voici la question : Poutine est-il mauvais pour s’opposer aux guerres de changement de régime de Washington, pour arrêter la propagation du terrorisme, et pour rejeter l’idée qu’une puissance mondiale unipolaire devrait gouverner le monde ? Est-ce la raison pour laquelle il est méchant, parce qu’il ne veut pas claquer des talons et faire ce que l’hégémon mondial lui dit ?

Nous devrions tous être aussi méchants.

Mike Whitney

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

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