L’Union européenne est une promesse trahie, selon le président du Parlement européen


Note du Saker Francophone

L'Europe «était une promesse faite tous les jours pour davantage d'emplois, de services de croissance», et des générations d'Européens ont consenti des sacrifices dans l'attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Shultz. Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d'impôts, «pour quoi faire, pour sauver des banques».

Ainsi commence cet incroyable aveu, publié il y a déjà quelques jours, sur le fil d’actualité d’Orange et qui, malgré les fracassantes déclarations qui s’y trouvent, n’a pas été repris par les médias grand public. C’est pourquoi nous avons pris la décision de le republier ici.

Cet article nous montre que les dirigeants européens sont bien conscients de la situation précaire dans laquelle se trouve le projet européen, n’hésitent pas à le dire publiquement, que ces déclarations sont étouffées par la presse grand public, et que les politiciens européens semblent dépourvus de solutions face à ce constat.

Martin Shulz, président du Parlement européen

Le 5 mai 2016 – Source Actu.Orange

L’Europe est une promesse qui n’a pas été tenue, vis-à-vis de générations contraintes à des sacrifices pour sauver des banques, a déploré jeudi à Rome le président du Parlement européen Martin Shulz.

«L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue», a déclaré M. Shulz lors d’un débat sur l’avenir de l’Europe organisé à Rome, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du Conseil italien Matteo Renzi.

L’Europe «était une promesse faite tous les jours pour davantage d’emplois, de services, de croissance», et des générations d’Européens ont consenti des sacrifices dans l’attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Shultz.

Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d’impôts, «pour quoi faire, pour sauver des banques».

Il y a dès lors «un sentiment d’injustice, ce n’est pas l’Europe qu’ils voulaient voir», a-t-il ajouté en réponse à une question sur la montée des populismes dans l’Union européenne.

A trop idéaliser l’Europe, à la considérer comme un projet d’Union avec un seul État, une seule nation est non seulement «complètement irréaliste», mais aussi dévastateur pour son avenir, a indiqué de son côté M. Tusk.

«Le rêve d’un seul État européen, d’une seule nation européenne, est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir», a-t-il ajouté.

Le désaveu dont souffre le projet européen est aussi à mettre au compte des États, trop souvent coupables, selon ces dirigeants, de réflexes purement nationaux quand les défis sont globaux.

«Nous ne parlons pas de l’Europe de la bonne façon», a ainsi expliqué M. Juncker. Chaque réunion ministérielle européenne à Bruxelles donne lieu à des interprétations variées, «comme si nous avions eu 28 réunions différentes», a-t-il déploré.

Les dirigeants européens ne viennent pas à Bruxelles avec l’idée de défendre l’Europe. «Maintenant, ils viennent à Bruxelles et donnent une conférence de presse pour dire, j’ai défendu nos intérêts nationaux», a renchéri M. Shultz, regrettant les générations précédentes de leaders plus européens.

Attention, a toutefois mis en garde M. Tusk, les États ne doivent pas être les boucs émissaires. «A Bruxelles, l’opinion commune est que les problèmes viennent toujours des États membres», a-t-il expliqué. Dans la capitale de l’Europe, on a tendance à penser que «la vie serait beaucoup mieux sans les États membres», c’est une opinion dangereuse, a averti M. Tusk.

Mis en ligne par Wayan.

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