Les États-Unis préparent-ils une « révolution de couleur » en Russie?


Moon of Alabama

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Le 27 février 2016 – Source Moon of Alabama

Via l’ancien ambassadeur indien M K Bhadrakumar, nous apprenons que le gouvernement russe se prépare à affronter une tentative de révolution colorée, lors des élections parlementaires en septembre.

La réunion annuelle du Service fédéral de sécurité de Russie (FSB), l’organisation qui a succédé au KGB soviétique, est une excellente occasion de prendre la température des relations «Est-Ouest». (Le cliché de la guerre froide se révèle utile une fois de plus.) Le discours habituel du président Vladimir Poutine lors de la réunion du FSB, vendredi, à Moscou, a couronné cet événement.

Il a fait une annonce sensationnelle, à savoir que le FSB était en possession d’informations précises selon lesquelles on élaborerait en Occident des plans pour provoquer de l’agitation politique en Russie, pendant la période qui précède les importantes élections législatives d’octobre. Poutine a évité d’utiliser l’expression «révolution de couleur», mais il y a fait implicitement référence.

Les différents services américains et les néo-conservateurs du Département d’État aimeraient certainement fomenter des révoltes en Russie. Mais il y a très peu de chances qu’un putsch réussisse à Moscou. Il n’y a pas d’opposition efficace au gouvernement actuel, et quelques difficultés économiques n’inciteront pas les Russes à prendre l’État d’assaut. Ils auraient pendu Eltsine plus d’une fois, si c’était le cas.

Ce serait beaucoup plus facile si Washington acceptait la Russie telle qu’elle est et lui faisait un peu de place sur l’échiquier politique international. Mais cela n’arrivera jamais, n’est-ce pas ?

En fait, le scénario qui se dessine ici, en ce qui concerne les relations russo-américaines pour le reste de la présidence de Barack Obama, est plutôt sinistre. Le problème principal de la Russie actuellement, c’est que les États-Unis interfèrent dans sa politique interne en vue de créer des dissensions politiques qui affaibliraient le Kremlin, l’obligeant à adopter des politiques en harmonie avec les stratégies régionales et mondiales américaines.

[…]

Les États-Unis ne peuvent pas accepter une Russie (ou tout autre pays) en mode nationaliste, soufflant un puissant vent contraire à ses stratégies mondiales.

La victoire de Trump ou Sanders à la présidence des États-Unis pourrait se traduire par des relations plus amicales avec Moscou. Mais il y a beaucoup de monde dans les diverses bureaucraties, en particulier au Pentagone, dont les crédits dépendent d’une relation hostile avec la Russie (et la Chine). Il sera difficile de les réduire au silence. Cela augmente la difficulté de résoudre les crises en cours en Syrie et en Ukraine:

Poutine a prévenu que Moscou écrasera dans l’œuf toute tentative américaine de susciter de l’agitation politique en Russie. On peut faire confiance à Poutine pour qu’il le fasse. Cependant, la grande question demeure : comment des conflits régionaux tels que la Syrie ou l’Ukraine pourraient-ils faire l’objet d’un traitement approprié quand les deux grandes puissances sont enfermées dans une lutte existentielle?

Si les États-Unis essayaient vraiment de créer des troubles autour des élections à Moscou, nous pouvons nous attendre à une intensification des conflits dans les deux théâtres d’opérations d’Ukraine et de Syrie, au cours de l’été. Ne serait-ce que pour intensifier le message «Poutine est le Mal» que les médias occidentaux sont sommés de propager dans leurs populations.

Traduction : Marie Staels

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