Le rêve américain est-il mort?


Par Tom Chatham – Le 6 février 2016 – Source Project Chesapeake

Le rêve américain n’est pas une entité physique, mais une idée qui vit ou meurt avec certaines croyances dans la société. Peut-il mourir ? Oui, il le peut si ces croyances sont purgées de la conscience de la société. Voici ce que Jefferson entend par arroser de temps à autre l’arbre de la liberté avec le sang des patriotes.

Beaucoup de gens déplorent la perte des emplois bien rémunérés, des grandes maisons et des piscines que nous voulons tous avoir. Ils regardent autour d’eux et voient leurs rêves de vie facile s’effondrer et les dettes s’accumuler au point de les noyer. Ils voient que la vie devient chaque jour plus difficile et que la société est de plus en plus dangereuse.

Le rêve américain ne porte pas sur des maisons, des piscines, des vacances coûteuses ou des voitures de luxe. Ce ne sont que les avantages de ce rêve. Ils sont la cerise sur le gâteau, pas le gâteau lui-même. Le rêve américain, c’est la liberté de gagner ces choses si vous êtes assez intelligent et que vous travaillez assez dur.

Le rêve américain est synonyme de liberté [pour les Américains, NdT]. La capacité à vivre de la manière que vous voulez et d’être tout ce que vous pouvez être dans la société. C’est la liberté de construire, d’accumuler et de faire quelque chose de vous. C’est la liberté de passer de la misère à la richesse en une génération grâce à votre volonté et à vos capacités. C’est la liberté de posséder votre propre propriété et de l’utiliser pour améliorer votre position dans la société.

Le rêve américain, c’est la liberté de marcher jusqu’à une clairière avec une houe et une pelle et d’y construire une ferme. C’est la liberté de marcher dans les bois avec seulement une hache et l’idée de construire une ville. C’est la liberté de concevoir une nouvelle machine dans votre imagination et de construire l’usine pour l’exploiter.

Pour que le rêve meure, la liberté doit aussi mourir. Tant que vous avez la liberté de faire de votre mieux, le rêve est toujours possible. La perte lente des libertés personnelles au cours du dernier siècle a conduit à réduire ce possible. On ne voit plus d’échappatoire parce que le contrôle de la société s’est éloigné de nous. La tyrannie, c’est le manque d’options, volontairement réduites pour la population. Vous ne pouvez plus être tout ce que vous pouvez être parce que vous êtes contraint par d’autres qui veulent limiter vos choix.

Lorsque votre liberté est limitée par ceux qui sont prêts à utiliser la force pour limiter ces choix, vous devez défendre cette liberté avec force pour la préserver. Voici comment l’arbre de la liberté doit être arrosé. Voici comment le rêve renaît de nouveau pour prospérer.

Le rêve américain peut mourir, mais seulement quand nous ne parviendrons plus à l’arroser et que nous le laisserons mourir. Si les Américains veulent manger du gâteau, ils doivent d’abord le faire cuire. Alors seulement seront-ils en mesure de s’offrir la cerise dessus, cette cerise que nous aimons tous tellement.

Tom Chatham

Note du Saker Francophone

Ce texte, comme ceux de Brandon Smith, ne parle que de la vision américaine du monde, comme si les États-Unis vivaient hors de celui-ci. On dirait du Hannah Arendt dans le texte. La réalité va probablement rappeler aux Américains, même anti-Système, que leur exceptionnalisme disparaîtra avec le Système et qu'ils vont devoir se mettre à composer avec le reste de la planète. La chute ira bien au delà de ce qu'ils imaginent. Comme Ellen Brown, dont nous avons publié quelques textes récemment, ou le programme électoral de Bernie Sanders, la fin de Wall Street ne sera pas de pouvoir distribuer l'argent des milliardaires à tous avec un hélicoptère!

Cela sera la fin de l'argent ! Les gauchistes anti-Système sont pour certains vraiment honnêtes et utiles dans leur combat, d’où la publication de leurs textes ici, mais leur retour à la réalité sera douloureux. 

Quand une  monnaie disparait, il ne reste que les actifs tangibles comme support pour en refaire une autre, l'or, les ressources fossiles, l'eau, des infrastructures résilientes, du savoir faire, du savoir-être... 

On peut déjà faire la liste des pays bien placés et de ceux qui le sont moins...

Ce texte me permet de vous renvoyer à l'American Dream tel que défini par Philippe Grasset, un autre rêve.

Traduit par Hervé, vérifié par Ludovic, relu par Diane pour le Saker Francophone

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